vendredi 29 décembre 2017

Bilan Annuel 2017

Encore une autre année qui s'achève, et une autre qui s'anonce dans quelques jours. Comme le veut notre coutume annuelle, je me permets quelques réflexions très sommaires afin de boucler les choses et annoncer notre programmationpour 2018, avant de céder la place à notre collage YouTube annuel.

Faits Saillants pour 2017

Cette année, nous avons gardé le cap avec une trentaine de nouveaux montages (proposés aux deux semaines, et avec des montages boni en cours de routem dont quatre offerts le mardi.

Mardi en Musique a ajouté une nouvelle série et continué à proposer des titres chaque semaine - même lors de la panne de nos copains chez MQCD Musiaue Classique - y compris un ebon nimbre de volets des Routes du Laitier.

A Surveiller pour 2018

Pas beauciup de changements à l'horaire pour la première moitié de 2018. Nous verrons si noys pouvons accélérer la frquence des Routes du Laitier, et nos partages continuent à meubler cette initiative - plus là dessus à l'automne, je crois.

Je m'attends à ce que les choses passent au ralenti à l'automne, et en 2019, afin d'accomoder des projets importants à la maison.

Enfin, je vous remercie tous, en particulier les mélomanes sur Facebook et MQCD Musique Classique qui suivent nos écritures et nos partages assidûment.  Vos commentaires sont toijoirs forts appréciés!



mardi 26 décembre 2017

Beethoven en concert


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 26 décembre 2017. 

Joyeux Noël à tous et toutes!

Le titre est un peu trompeur - non, ce n'est pas un document sonore datant du temps de M. Ludwig, mais le thème du concert est aproprié pour deux raisons - les performances sont "croquées sur le vif" et il s'agît de deux pièces qui furent créées lors du concert boeuf du 22 décembre 1808.

Du site italien LiberMusica, je vous propose un premier Beethoven - sa symphonie pastorale, sous la baguette de Wilhelm Furtwangler. Selon mes recherches, il s'agît d'un concert radiodiffusé pour la radio Berlinoise (RIAS) le 23 mai 1954, l'année du décès du chef - donc une de ses dernières prestations publiques. Cette Pastorale est très lente, ruminante, évoluant vers un rythme différent et plus bucolique avec une saveur douce et persistante, presque comme si Furtwangler se perdait pour la dernière fois dans la campagne de Beethoven.

La deuxième symphonie au programme, la cinquième, est confiée au chef itakien Victor de Sabata (1892 – 1967), décédé il y adonc 50 ans cette année. La prestation fait partie d'uine série de concets offerts par de Sabata à New-York entre mars de 1950 et mars de 1951. Il est bon de noter qu'en vertu d'un décret d'après-guerre (le McCarron Act), de Sabata fut détebu à Ellis Island durant l'année 1950.

Bonne écoute!

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827) 

Symphonie no. 6 en fa majeur,  op. 68 ('Pastorale')
Berliner Philharmoniker
Wilhelm Furtwangler, direction
(Enregistré le 23 mai 1954)

https://www.liberliber.it/online/aut...-68-pastorale/

Symphonie no. 5 ien ut mineur, op. 67
New York Philharmonic
Victor de Sabata, direction
(Enregistré le 19 Mars 1950)

https://www.liberliber.it/online/aut...-minore-op-67/






vendredi 22 décembre 2017

Rudolf Serkin joue Beethoven





Notre montage # 267 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast267


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Le B + B d'aujourd'hui et notre prochain Mardi en Musique mettront en vedette trois œuvres majeures de Beethoven qu'il a dirigées lors d'un concert monumental organisé en ce jour, il y a près de 210 ans. D'après ce que nous savons du programme de cette soirée, la dernière pièce avant l'entracte fut la première publique de son Concerto pour piano no. 4.

La première "privée" eut lieu presque 18 mois plus tôt, lors d'une séance à la maison du prince Franz Joseph von Lobkowitz. L'Ouverture Coriolan et la Quatrième Symphonie ont été créées à ce même concert. Beethoven a dédié le concerto à son ami, étudiant et mécène, l'Archiduc Rodolphe.

Une critique de l'édition de mai 1809 de l'Allgemeine musikalische Zeitung déclare que "[ce concerto] est le concerto de Beethoven le plus admirable, singulier, artistique et complexe". Cependant, après sa première publique, la pièce fut négligée jusqu'en 1836, date à laquelle elle fut dépoussièrée par Felix Mendelssohn. Aujourd'hui, le concerto est considéré comme l'une des œuvres centrales de la littérature de concerto pour piano.

Ce qui est unique à propos de ce concerto est que, contrairement à d'autres de Beethoven, l'introduction est donnée au soliste, pas à l'orchestre. En outre, son rondo final est des plus joyeux.

Le soliste d'aujourd'hui, Rudolf Serkin, une valeur sûre, un inerprète de confiance pour le répertoire classique et romantique pour clavier.

Pour ouvrir le programme, j'ai choisi un enregistrement par Serkin de la sonate Hammerklavier (plus exactement la Große Sonate für das Hammerklavier). Hammerklavier signifie littéralement «marteau-clavier», et est encore aujourd'hui le nom allemand pour le pianoforte, le prédécesseur du piano moderne.

Le nom de la sonate vient de la pratique de Beethoven d'utiliser des mots allemands plutôt qu'italiens pour la terminologie musicale, ainsi la sonate est sa "Grande sonate pour le pianoforte" afin de préciser que l'œuvre ne devait pas être jouée au clavecin, un instrument qui était encore très présent au début des années 1800.

La sonate fait également un usage intensif de la pédale una corda (ou douce), Beethoven donnant des instructions inhabituellement détaillées quand à l'usage de cette pédale. Sur un piano à queue, cette pédale déplace l'ensemble de l'action, y compris le clavier, légèrement vers la droite, de sorte que les marteaux qui frappent normalement les trois cordes pour une note frappent seulement deux d'entre elles.

Le Hammerklavier se distingue par sa longueur (entre 45 et 50 minutes). Alors que les œuvres orchestrales telles que les symphonies et les concerti comportent souvent des mouvements de 15 ou même 20 minutes, peu de mouvements isolés dans la littérature solo ont l'envergure de l'Adagio sostenuto du Hammerklavier. Les défis techniques ainsi que sa durée en font l'une des œuvres solistes les plus exigeantes du répertoire de piano classique.

Bonne écoute!

mardi 19 décembre 2017

Les routes opératiques



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de décembre 2017.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.







Certains genres musicaux ne font pas toujours l’unanimité – par goût ou par snobisme! Il était clair que l'opéra et le rap, plus que n'importe quel autre genre, partagent le haut du palmarès des genres à éviter pour plusieurs mélomanes.

Il y a peu de doute que le rap et l'opéra ont voyagé avec d'importants bagages préjudiciables (si stéréotypés): l’Opera est pour les snobs riches, blancs et âgés; le rap est fait par de pauvres jeunes voyous noirs. Certaines personnes rejettent les deux groupes, tandis que d'autres apprécient les degrés d'inclusion perçue.  Le rap et l'opéra ne résonnent pas avec tout le monde; si le coeur de la musique est concentré sur les mots et si les mots ne se rapportent pas à l'auditeur, alors tout est très déconnecté.

Si on se donne la peine, vraiment la peine, d’écouter du rap, on apprécie le rythme, la cadence des mots, les rimes riches… Qui ne tire pas son chapeau à Lin Manuel Miranda et sa comédie musicale Hamilton!

Les fanatiques de l'opéra évaluent sans cesse tous les aspects des chanteurs, des chefs d'orchestre, des metteurs en scène, des compositeurs, des scénographes et des compagnies d'opéra. Pour moi, l’opéra c’est l’évasion: transport dans un autre temps, un autre pays, ou même une autre coutume ou tradition. L’opéra c’est également les extrêmes – tous les bobos sont de très gros bobos, toutes les joies sont des exaltations sublimes!

L'opéra et le rap requièrent un investissement - peut-être plus d'effort que beaucoup de consommateurs de musique d'aujourd'hui sont prêts à dépenser. À une époque où de plus en plus de musique est à la portée de tous, sommes-nous en train de devenir des auditeurs paresseux? Est-il trop facile de télécharger trop, d'acquérir tout mais n'entendre rien? Est-ce qu'il reste du temps pour apprécier pleinement un album hip-hop complet, sans parler de tout un opéra? 

Il faut aussi investir pour profiter d'une musique aussi intime que l'opéra et le rap. Avec tout le mélodrame, la conscience sociale, la violence et les styles vocaux intenses, ils ne sont certainement pas du papier peint musical.

Si le cœur vous en dit, voici quelques feuilles de route qui proposent des opéras complets – trois d’entre eux relativement courts, les plus longs sont comparativement légers (même si Carmen surprend avec un troisième acte passablement sérieux).

Chaque opéra est accompagné d’un hyperlien au livret original, si vous voulez suivre les chanteurs!

Vos feuilles de route


Feuille de Route #63 - Amahl and the Night Visitors (Menotti)

Amahl and the Night Visitors est le premier opéra spécifiquement composé pour la télévision en Amérique. Une commande de la société NBC il fut diffusé en direct à la télévision le 24 décembre 1951 comme premier spectacle de l’anthologie Hallmark Hall of Fame. [Lire notre réflexion

Livret en anglais: Gian-Carlo Menotti
Hyperlien à la distribution et la musique (Vidéo de la bande kinéscopique originale) - https://archive.org/details/AMAHLTHENIGHTVISTORS





Feuille de Route #64 - Carmen (Bizaet)
A Séville , Carmen, une jeune bohémienne rebelle et séductrice, déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Elle se fait arrêter. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous son charme et la laisse s’échapper. Par amour pour elle, il va déserter et rejoindre les contrebandiers. Mais Carmen très vite va se lasser de lui et se laisser séduire par un célèbre torero. Don José, fou de désespoir et dévoré par la jalousie, la frappe à mort avec un poignard. [Lire notreréflexion

Livret français: Henri Meilhac et Ludovic Halévy 

Hyperlien à la distribution et la musique - https://archive.org/details/BizetCarmenCluytens



Feuille de Route # 65 - Die Fledermaus (J. Strauss II)
Troisième opérette de Johann Strauss, Die Fledermaus, est un chef d’œuvre du genre, unanimement apprécié tant pour ses qualités musicales exceptionnelles que pour l’intelligence de son livret. Le raffinement et les trouvailles musicales en font une des œuvres les plus populaires du répertoire et demande des chanteurs lyriques capables de jouer la comédie. Son ouverture fascinante, le trio de l’acte I, la valse de l’acte II entre autre, conduisirent au succès éclatant et à la célébrité de cette joyeuse farce. [Lire notre réflexion

Livret allemand: Carl Haffner et Richard Genèe 
Hyperlien à la distribution et la musique - https://archive.org/details/03DieFledermausAct2


Feuille de Route # 66 - Cavalleria Rusticana (Mascagni)
Cavalleria Rusticana qu’on pourrait traduire par Chevalerie paysanne se caractérise par la simplicité extrême de son intrigue où s’affrontent les excès de la jalousie et l’exaltation du sentiment de l’honneur. Mascagni a su restituer toute sa force à un fait divers sanglant. La musique simple et énergique suscite efficacement l’émotion. On considère généralement cet opéra comme le premier témoignage officiel du vérisme musical. [Lire notre réflexion

Livret italien: Guido Menasci 
Hyperlien à la distribution et la musique  - https://archive.org/details/01CavalleriaRusticanaPartI0



Feuille de Route #67 - Pagliacci (Leoncavallo) 
Le triomphe remporté par Mascagni, avec « Cavalleria Rusticana », piqua la jalousie de  Ruggéro Leoncavallo, le poussant à écrire et composer lui aussi un opéra vériste, « Paillasses », inspiré d’un fait divers dramatique auquel il assista dans son enfance. L’ouvrage, unanimement loué pour les qualités littéraires de son livret, transparaît la double influence musicale du lyrisme verdien et de ses mélodies vocales somptueuses, et du drame wagnérien à travers l’usage du leitmotiv. [Lire notre réflexion

Livret italien: Ruggiero Leoncavallo 
Hyperlien à la distribution et la musique - https://archive.org/details/PagliaciCallas

mardi 12 décembre 2017

Holst : Les Planètes - Orchestre Symphonique de Montréal


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 12 décembre2017. 


La revanche du viyle propose cette semaine un microsillon datant de trente ans déjà, des belles années de Dutoit à Montréal.

Composées par Gustav Holst entre 1914 et 1916, The Planets est un amalgame de sept poèmes courts, chacun représentant les planètes connues du système solaire à cette époque, et leur caractère astrologique correspondant. Holst semblait considérer les Planètes comme une progression de la vie.

(Plus d'informations sur la signification astrologique de chaque planète peut être trouvé ici – en anglais)

La pièce sugère que Holst était en contact avec ses contemporains musicaux; ill y a des idées évidentes empruntées à SchoenbergStravinski et Debussy (la qualité de "Neptune" ressemble à la musique pour piano de Debussy).

Holst n'a jamais écrit une autre pièce comme The Planets. Il est venu à en détester sa popularité. Le public semblait lui demander plus de musique comme Les Planètes, et sa musique plus tard semblait les décevoir. En fait, après avoir écrit la pièce, il a renoncé à sa croyance à l'astrologie. Quelle ironie que la pièce qui l’a rendu célèbre dans le monde entier lui ai apporté si peu de joie.

Tant qu’à la prestation, j'ai tout simpement ajouté les plages manquantes à celles trouvées sur YouTube.

Je cède le mot de la fin à un commentaire trouvé sur le web:

Perfection des timbres orchestraux, prise de son exemplaire et direction du chef suisse Charles Dutoit qui brille ici de tous ses feux! A savourer sans modération, avec une belle et bonne chaîne haute fidélité.
Bonne écoute!

Gustav HOLST (1874–1934)
The Planets, op. 32
Orchestre Symphonique de Montréal

Choeur des Femmes de l'OSM [”Neptune”] (Iwan Edwards, chef des choeurs)
Charles Dutoit, direction
London Records ‎– 417 553-1 LH
Format: Vinyle, LP, Album (DDA)
Lieu d'enregistrement: L'église de Saint-Eustache, Qc , June 1986.

D’après le site de l’OSM :
Prix JUNO – Canada – novembre 1987
Grand Prix du Disque -Canada – juillet 1988
Edison Award – Amsterdam – 1988
1988 Mumm Champagne Classical Music Award – octobre
Nomination – GRAMMY – janvier 1988

YouTube https://www.youtube.com/playlist?lis...HhUffUlNTwt8sl


Internet Archive https://archive.org/details/05SaturnTheBringerOfOldAge

vendredi 8 décembre 2017

Edwin Fischer (1886 -1960)





Notre montage # 266 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast266


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Les deux B+B de décembre partagent des prestations de la part de deux pianistes très actifs au milieu du XXième siècle dans des pages de deux compositeurs incontournables en Jean Sébastien Bach et Ludwig van Beethoven.

Le sujet du partage de cette semaine, Edwin Fischer, est considéré comme un des pianistes les plus remarquables du XXième siècle, en particulier dans le répertoire germanique : Bach, Mozart, Beethoven, et Schubert. Il est aussi considéré comme un des meilleurs professeurs de piano des temps modernes.

Né à Bâle Fischer et formé à Berlin au Conservatoire Stern sous la direction de Martin Krause (1853-1918), lui-même élève de Liszt (1811-1886), lui-même élève de Carl Czerny (1791-1857). Après la Première Guerre mondiale, il devint connu comme pianiste. En 1926, il prit la direction d’orchestres de chambre Lübeck, puis, en 1928, à Munich avant de former son propre orchestre de chambre  en 1932.

De manière générale, Edwin Fischer est considéré comme le musicien qui, à son époque, rompt avec les excès de romantisme et de passion dans les interprétations des ouvrages de J.S Bach;  "Donne vie aux œuvres, sans leur faire violence" avait-il écrit. Après lui, on est allé beaucoup plus loin en ce sens, et ses interprétations, même de Bach, restent empreintes de romantisme par opposition au courant dit « authentique » qui prévaut aujourd’hui.

Les enregistrements partagés cette semaine datent des années 1930, y compris un trio de concerti pour clavier (dirigeant son orchestre de chambre éponyme du clavier) et quelques œuvres pour piano seul dont la Fanraisie chromatique avec fugue, BWV 903 et une adaptation signée Busoni du choral Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 639.


Bonne écoute!

mardi 5 décembre 2017

Vous appelez-ça une symphonie?



Le Mardi en Musique de cette semaine est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 7 juin 2013.

Le montage (# 103) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: 
https://archive.org/details/Pcast103



Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.

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Le partage de cette semaine propose un regard particulier sur des œuvres qu’on appelle des symphonies sans toutefois suivre la formule préconisée par les clacissistes.

HaydnMozart et tant d’autres composèrent des symphonies qui suivent une forme typiquement étalée sur quatre mouvements sonate/lent/danse/finale. Toutefois è l’oirigine, la symphonie (ou sinfonia) s’associe plutôt à ce qu’on appelle une ouverture.

Dans le cas des compositeurs baroques tels Bach et Telemann, une ouverture est une suite de miniatures (souvent des danses). Pour d’autres compositeurs, ouverture signifie prélude, ou une pièce d’entrée pour une œuvre de scène. D’ailleurs, Verdi et Rossini feront référence à leurs ouvertures usant spécifiquement du mot sinfonia.

La pièce d’entrée de notre montage est la 32e symphonie de Mozart. En fait, comme sa 7e qui s’inspire ou recycle son ouverture pour son court opéra La finta semplice, cette symphonie a comme sous-titre (selon un vieux disque de ma collection) d’ouverture dans le style Italien.

Stravinski suit Mozart avec une oeuvre qui date de 1920, donc peu de temps après son exil de Russie. Ses symphonies d’instruments à vents a un titre qui se distingue par l’usage du pluriel. En fait, ce choix fait référence aux compositeurs baroques français (tels Mouret) et l’atmosphère de leurs œuvres royales (pensons au Symphonies pour les soupers du Roy). Originalement, la mélodie exploitée par Stravinski formait le choral d’un « tombeau de Debussy ». L’atmosphère funèbre survit, et est amplifiée par le savant usage d’une vingtaine d’instruments à vents.

Haydn et Mozart ont tous deux composé des œuvres qui recoupent l’esporit de Vivaldi et Handel et leurs concerti grossi. Ces œuvres, appelées symphonies concertantes, sont en fait des concerti pour groupes de solistes et orchestre. Certains compositeirs romantiques adoptent ce titre pour des œuvres concertantes; Vincent d’Indy met en vedette le piano dans sa symphonie sur des airs montagnards, par exemple. C’est dans cette tradition qu’on doit considérer la célèbre Symphonie Espagnole d’Edouard Lalo.

Enfin, notre dernière symphonie qui n’en serait pas une est la Symphonie pour orgue. J’ai déja parlé des œuvres d’envergure symphonique des organistes compositeurs rançais Vierne, Franck, Dupré et Widor. Ce dernier composera 10 de ces symphonies pour le Grand Instrument, et sa cinquième est sans doute sa plus jouée, en grande partie à cause de son attrayante toccata.

Bonne écoute!

mardi 28 novembre 2017

Schubert: 15 Lieder / Gundula Janowitz, Charles Spencer


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 28 novembre 2017. 

Le partage de cette semaine propose un enregistrement datant de 1989 mettant en vedette l’illustre soprano Gundula Janowitz dans un récital milanais, interprétant une sélection de 15 lieder de Franz Schubert, accompagnée au piano par Charles Spencer.

L'œuvre de Schubert comprend plus de 600 mélodies pour voix et piano. Ce nombre à lui seul est très impressionnant - de nombreux compositeurs n'arrivent pas à atteindre ce nombre de compositions dans toute leur production, et encore moins dans un seul genre. Mais ce n'est pas seulement la quantité qui est remarquable: Schubert écrivait régulièrement et fréquemment des chansons d'une telle beauté et d'une telle qualité que des compositeurs comme SchumannWolf et Brahms lui attribuaient tous le mérite de réinventer, revigorer et donner plus de sérieux au lieder.

Peut-être ai-je tort ici, mais je sens qu'il y a une prépondérance de chanteurs mâles qui sont associés à Schubert; Winterreise (Fischer-Dieskau) est ouvert à une interprétation masculine ou féminine. Cependant, même lorsqu'il y a des «personnages», la tendance est incohérente: à titre d'exemple, Die schöne Müllerin est presque toujours chantée par les hommes, tandis que les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler sont interprétés presque également par des hommes et des femmes.

Gundula Janowitz a officiellement pris sa retraite de la scène en 1990 et, selon la plupart des articles consultés pour ce billet, s’est offerte en récital occasionnellement jusqu'au milieu de cette décennie avec son dernier récital - capturé pour la postérité dans un enregistrement pirate - en septembre 1999. En autant que je sache, il n’existe seulement deux enregistrements commerciaux de Mme Janowitz chantant Schubert (à l'exception de ce dernier récital), un pour DGG (avec Irwin Gage au piano) et ce récital de fin de carrière avec Spencer au piano re-publié sur Nuova Era et Brilliant Classics.

Je suis d'accord avec la critique contemporaine de cette prestation milanaise et de son dernier récital une dizaine d'années plus tard; la cantatrice possède encore une voix remarquablement fraîche quoiqu’il y a une certaine perte de floraison, inévitablement, et une fragilité occasionnelle de l'intonation, mais le son unique est indéniable, la livraison toujours claire et soignée.

Bonne écoute!



Franz SCHUBERT (1797-1828)

  • Der Winterabend D938, Texte de Karl Gottried von Leiner
  • Auf dem See D543, Texte de Johann Wolfgang von Goethe
  • Das Lied im Grunen D917, Texte de Fredrich Reil
  • An die untergehende Sonne D457, Texte de Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten
  • Der liebliche Stern D861, Texte de Ernst Schulze
  • An den Mond D296, Texte de Johann Wolfgang von Goethe
  • Nachtstuck D672, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
  • Augenlied D297, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
  • Der blinde Knabe D833, Texte de Jakob Nikolaus de Jachelutta Craigher
  • Am Grabe Anselmos D504, Texte de Matthis Claudius
  • Bei Dir allein D866, Texte de Johann Gabriel Seidl
  • Die abgebluhte Linde D514, Texte de Ludwig Graf von Savar-Felso Videk Szechenyi
  • Fischerweise D881, Texte de Franz Xaver Freiherr von Schlechta
  • Geheimnis D491, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
  • An die Musik D547, Texte de Franz von Schober

Gundula Janowitz, soprano
Charles Spencer, piano
Enregistrement public: Milan, 1989
Nuova Era 6860 [http://wwwarkivmusic.com/classical/a...bum_id=134490]

 



Clip de la collection Youtube de Johnny BeGood

Internet Archive - https://archive.org/details/GundulaJanowitzFranzSchubert15Lieder

vendredi 24 novembre 2017

In Memoriam: Sir Jeffrey Tate (1943 - 2017)





Notre montage # 265 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast265


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Plus tôt cette année, j'ai proposé un Mardi en Musique saluant la carrière du chef d'orchestre Sir Jeffrey Tate, qui est décédé en juin dernier. Cette semaine, le montage est un autre hommage posthume à Sir Jeffrey, cette fois avec trois symphonies de Joseph Haydn.

En 1985, Tate fut nommé premier chef de l'English Chamber Orchestra et entame avec eux un important programme d'enregistrement pour la maison EMI, qui comprend l’intégrale des  symphonies de Mozart ainsi qu’un grand nombre des symphonies de Haydn. Haydn et Mozart vus par Tate sont dans une classe à part. Utilisant des forces instrumentales modernes et adoptant souvent des tempi qui sont beaucoup plus larges que ce que l'on est en droit d'attendre des orchestres d'époque, Tate atteint une légèreté et un lyrisme qui rendent chaque note irrésistible.

Comme nous l'avons évoqué dans un autre Mardi en Musique plus tôt cette année, les symphonies dites Londoniennes de Haydn peuvent être classées en deux groupes: les Symphonies n ° 93-98, composées lors de la première visite de Haydn à Londres et les Symphonies n ° 99-104 composées à Vienne. et Londres pour sa deuxième visite. Le trio de symphonies propose aujourd'hui est du premier groupe et furent présentées au public londonien dans un ordre différent - ils étaient ses troisième, sixième et quatrième respectivement.

La musique de Haydn contient beaucoup de blagues, et la Symphonie de la surprise (n ° 94) inclut probablement le plus célèbre de tous: un accord fortissimo inséré inopinément à la fin du thème d'ouverture du deuxième mouvement. La musique revient alors à sa dynamique tranquille originelle, comme si rien ne s'était passé, et les variations qui s'ensuivent ne répètent pas la blague. (En allemand, elle est communément appelée la Symphonie mit dem Paukenschlag - "avec le coup de timbale").

La symphonie no. 96 a été appelée la Symphonie du miracle en raison de la légende qui veut que, lors de sa première, un lustre est tombé du plafond de la salle de concert. Le public a évité le désastre car ils s'étaient tous rassemblés près de la scène pour applaudir Haydn, d’où son surnom. (Des recherches plus récentes suggèrent que cet événement a effectivement eu lieu lors de la création de sa Symphonie n ° 102).

Haydn composait la Symphonie no 98 quand il a appris (et fut grandement affligé par) la nouvelle de la mort de son ami Mozart. L'Adagio, solennel et semblable à un hymne, fait un usage notable du matériel de deux œuvres de Mozart, la Messe du Couronnement et la Symphonie n ° 41 («Jupiter»).


Bonne écoute


mardi 21 novembre 2017

Les routes scéniques



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de novembre 2017.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.







Un anglicisme de bon aloi, l’expression « route scénique » signifie une route panoramique, qui offre une vue souvent sympathique pour les passagers.  Dans le contexte de notre série, l’expression s’adresse à des musiques composées expressément pour la scène (et au XXe siàcle, pour les arts visuels tels la télé et le cinéma).

Cela se manifeste à bien des égards musicalement - la musique incidentale (calque encore de l’Anglais…), c'est-à-dire la musique conçue comme musique de fond ou d'ambiance; de la musique de ballet ou de la musique destinée à des productions théâtrales chorégraphiées et, dans une moindre mesure, des ouvertures, des poèmes sonores ou d'autres œuvres de ce genre, inspirées par des pièces de théâtre.

L'opus de scène ultime impliquant la musique, bien sûr, est l'opéra et ses formes dérivées (opérette, comédie musicale, revues musicales, ...) mais nous réserverons pour le volet du mois prochain.

De la suite dans les idées

Le cas de la musique de scàne mérite d'être discuté sous un angle différent. dans le contexte d’un concert quel est le meilleur véhicule ou la meilleure plateforme pour présenter cette musique dans la salle de concert sans les éléments scéniques (acteurs, décors…)?

La réponse est d'assembler des numéros musicaux dans une suite en plusieurs parties. Ces suites se présentent en deux saveurs - celles rassemblées par le compositeur (ou un substitut) et celles assemblées par des chefs d'orchestre ou des instrumentistes.

Il y a beaucoup d'exemples de cela. Par exemple, on entend rarement la musique écrite par Edvard Grieg pour Peer Gynt d’Ibsen (son opus 23) sous sa forme originale. En 1888 et 1891, Grieg a extrait huit mouvements pour faire deux suites à quatre mouvements: ses opp. 46 et 55. Certaines de ces sections – l’air du matin et L’antre du Roi des Montagnes - ont transcendé la scène et la salle de concert et sont des airs reconnus dans la culture populaire.

Pelléas et Mélisande de Meterlinck est l'exemple d'une mise en scène qui a recueilli de nombreuses versions de musique, notamment de Fauré et Sibelius, ainsi qu'une adaptation d'opéra de Claude Debussy. Il est à noter que c'est l'élève de Fauré, Charles Koechlin, qui a réuni une suite de concerts de Fauré et le compositeur / chef d'orchestre Marius Constant qui a emballé la musique de Debussy pour une «symphonie de concert».

Ballet, en tout ou en partie

La musique de ballet ouvre le débat en concert: intégrale ou suite.

Il arrive parfois que des orchestres (et des chambristes) invitent des troupes de danse à les rejoindre sur scène en concert pour ajouter la dimension chorégraphique à un ballet qu'ils exécutent - mais c'est l'exception. la règle.

La question est vraiment si la musique de ballet peut se passer de la danse; une question qui n’a pas de réponde universelle...

Une œuvre comme le Sacre du printemps, en raison de son statut historique, est l'un de ces cas où la musique peut se tenir seule dans la salle de concert. Je dirais en outre que tout ballet qui peut être interprété comme un morceau de musique continu - contrairement aux grands ballets de Tchaïkovski qui se déploient sur plusieurs actes - est également un candidat à la performance en concert. Parfois, on oublie même La Valse de Ravel ou le Prélude à l'après-midi d'un Faune de Debussy étaient à l'origine des œuvres dansées!

Le ballet de Prokofiev Roméo et Juliette (son opus 64) défend la thèse des suites de ballet. Prokofiev traita cette musique à toutes les sauces: il ne rassembla pas une, pas deux mais trois suites (son op 64 bis et ter et son opus 101), et Prokofiev réduisit la musique du ballet en 1937 sous le nom de Roméo et Juliette: dix pièces pour piano, op. 75. De nombreux chefs de renom, dont Riccardo Muti et Dimitri Mitropoulos, ont assemblé les leurs en mélangeant les numéros des suites Prokofiev.

Plus qu’un accessoire

La puissance de la musique dans la performance de scène (et d'écran) est sa capacité à créer l'ambiance ou à transmettre des messages «sans mots». Richard Wagner, dans beaucoup de ses opéras, a institué le concept de leitmotiv, ou «thèmes de caractère» où il représente des personnages dans l'action au sein de la musique, transformant ces thèmes en fonction du moment. Cette méthode a été largement utilisée par d'autres compositeurs - John Williams en a fait un usage important pour la musique qu'il a composée pour les nombreux chapitres de l'anthologie de la Guerre des Etoiles, et l'anthologie Harry Potter, pour ne citer que ceux-là.

Vos feuilles de Route

Feuille de Route #53 - "Pelleas et Melisande"
Pelléas et Mélisande est un drame intemporel avec une atmosphère de légende: les personnages de Maeterlinck apparaissent sans histoire, on ne connaît pas leur passé. Il n’est donc pas surprenant que la pièce inspire des musiques qui sont tout aussi symboliques, et par moment tout aussi sombres. [Lire notreréflexion]

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Feuille de Route #54 - "Sibelius entre en scène "
Trois « suites » compilées depuis la musique composée par Jean Sibelius pour des productions scandinaves de pièces de théâtre.. [Lire notre réflexion

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Feuille de Route #55 - "Inspirations Shakespeariennes"
La tradition des drames de l’ère Tudor et Stuart inclut au moins une chanson dans chaque pièce. Seules les tragédies les plus profondes évitent l’ajout d’interludes musicaux sauf pour les sons des trompettes et des tambours. Dans ses grandes tragédies, William Shakespeare a défié cette orthodoxie et a utilisé des chansons étonnamment émotives, en particulier dans Othello, le Roi Lear et Hamlet. Shakespeare et musique vont donc main dans la main. [Lire notre réflexion

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Feuille de Route #56 - “Tchaïkovski ‎– Le Lac Des Cygnes - La Belle Au Bois Dormant”
Les suites du Lac des Cygnes et de la Belle au Bois Dormant ont ceci en commun – elles furent toutes deux compilées posthumément par des collaborateurs anonymes du compositeur. Ceci étant dit, on rapporte que le compositeur avait envisagé des suites (inédites) pour les deux ballets, et que celle de la Belle était sans doute conforme aux plans sommaires laissés parmi ses cahiers. [Lire notreréflexion]

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Feuille de Route #57 - “Prokofiev ‎– Romeo et Juliette ”
Dimitri Mitropoulos, lui-même compositeur, est reconnu pour le rayonnement du répertoire postromantique et moderne: Mahler, la deuxième école Viennoise et les maîtres Russes de la fin du XIXe et du XXe siècles. Cet enregistrement de sélections de Roméo et Juliette de Prokofiev tombe donc en plein dans la mire du chef. [Lire notreréflexion

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Feuille de Route #58 - "C’est arrivé le 29 mai 1913 "
Tout dépendant de votre point de vue, la date du 29 mai 1913 est soit un récital des Ballets Russes de Diaghilev d’une notoriété incontournable, ou une balise ferme qui marque la fin d’une époque en musique. Ce montage recrée le programme complet de la soirée, au théâtre des Champs-Elysées. [Lire notre réflexion]

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Feuille de Route #59 - "Une loge au cinéma"
Musique et cinéma vont main dans la main, et ce depuis les films silencieux, en passant par les comédies musicales, et finalement les longs métrages de grande envergure, avec leurs trames sonores envoûtantes. Les compositeurs du début du XXie siècle, à commencer par Saint-Saëns et en passant par les exemples choisis aujourd'hui vous mettront sûrement dans le bain cinématographique. [Lire notreréflexion]

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Feuille de Route #60 - " La Guerre des Etoiles"
C’est en 1974 que Williams entreprend sa longue collaboration avec Spielberg (pour la vaste majorité de ses films). Et Spielberg recommandera Williams à son collègue Lucas pour son projet de film qui deviendra La Guerre des Etoiles – un triptyque original, une trilogie de films « antécédents » et plus récemment la poursuite de l’aventure réalisée par JJ Abrams. [Lire notre réflexion]

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Feuille de Route #61 - " Le mythe du cowboy solitaire"
Le mythe du cowboy Américain est fondé sur des idéaux romantiques: les vastes étendues, héroisme, liberté, les "bons" Vs. les brigands, et j'en passe... Pour la plupart d'entre nous, la musique associée aux cowboys passe par la musique "country". C'est au cinéma qu'on retrouve le mythe dans sa plus pure expression: John Wayne, Clint Eastwood, dans des productions signées John Ford ou Sergio Leone. [Lire notre réflexion]

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Feuille de Route #62 - "Edvard Grieg ‎– Peer Gynt (Musique de scène)"

Enregistré le 17 octobre 1966 dans la Heilandskirche de Leipzig. le Gewandhausorchester Leipzig dirigé par Vaclav Neumann et accompagné par la soprano Adele Stolte visitent la trame musicale de la pièce d'Ibsen Peer Gynt, composée par son compatriote Edvard Grieg. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/EdvardGriegMusicToPeerGyntOp.

mardi 14 novembre 2017

Rachmaninov sur Vinyle


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 14 novembre 2017. 

La revanche du vinyle cette semaine considère deux œuvres orchestrales de Sergey Rachmaninov, émanant de deux périodes différentes dans sa carrière de compositeur.

La Deuxième Symphonie de Rachmaninov date de 1906-1907. La partition est dédiée à Sergei Taneyev, compositeur russe, enseignant, théoricien, auteur et élève de Tchaïkovski. Aux côtés de ses deuxième et troisième concertos pour piano, cette symphonie reste l'une des compositions les plus connues de Rachmaninov.

Des parties du troisième mouvement ont été utilisées pour la chanson de 1976 du chanteur Eric Carmen, "Never Gonna Fall in Love Again", qui a emprunté l'introduction et la mélodie principale du troisième mouvement dans le refrain et coupets de la chanson, respectivement. La mélodie a également été utilisée par le pianiste de jazz Danilo Pérez comme thème principal de son morceau "If I Ever Forget You" sur son album Across the Crystal Sea sorti en 2008.

La première fut dirigée par le compositeur lui-même à Saint-Pétersbourg le 8 février 1908. La prestation d'aujourd'hui est de Lorin Maazel et de l'Orchestre philharmonique de Berlin.

Achevées en 1940, les Danses Symphoniques sont la dernière composition de Rachmaninov. L'œuvre est pleinement représentative du style ultérieur du compositeur avec ses harmonies curieuses et changeantes, des passages grotesque  à la Prokofiev et l'accent mis sur les couleurs individuelles des tons instrumentaux (mis en évidence par son utilisation d'un saxophone alto dans la danse d'ouverture) .

Les danses sont un exercice de nostalgie pour la Russie de sa jeunesse; le motif d'ouverture de trois notes, présenté tranquillement mais bientôt renforcé par des accords lourdement staccato et responsable de la vitalité rythmique du mouvement, rappelle le thème de la Reine de Shemakha dans l'opéra de Rimski-Korsakov Le coq d'or. Présent aussi est son faible pour les chants ecclésiastiques. Dans la finale, il cite à la fois le Dies Irae et le chant "Béni soit le Seigneur".

La version retenue - un vieux disque d'Evgenii Svetlaniv tiré de la même réédition d'ABC Classics qui contenait la Suite n ° 4 de Tchaïkovski partagé plus tôt cette année - a été posté sur ma chaîne YouTube pendant un certain temps et (à mon grand regret) manque les premières mesures. J'ai corrigé la situation en creusant dans mes copies numériques, et j'ai rectifié la situation dans la version Internet Archive (audio seulement).

Bonne écoute!


Sergey RACHMANINOV (1873-1943)
Symphonie No.2 en mi mineur, op. 27
Berliner Philharmoniker
Lorin Maazel, direction
Deutsche Grammophon ‎-- 2532 102 (ADD, 1983)


https://www.youtube.com/playlist?lis...j2MPR5iwPZ7VdL

Danses symphoniques, op.  45
Orchestre Symphonique d'URSS
Yevgeny Svetlanov direction
ABC Classics AY 67032 (AAA, enregistrement original de 1973)




Internet Archive - https://archive.org/details/05RachmaninovSymphonicDancesFI




vendredi 10 novembre 2017

John Field (1782-1837)





Notre montage # 264 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast264


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Avant Liszt, avant Chopin, il y avait John Field, personnage très apprécié par ses contemporains dont le jeu et les compositions ont influencé de nombreux grands compositeurs, dont Chopin, Liszt, Johannes Brahms et Robert Schumann.

John Field est né à Dublin dans une famille de musiciens, et a reçu ses premières leçons là-bas, en particulier auprès de Tommaso Giordani. La famille déménage bientôt à Londres, où Field étudia sous Muzio Clementi. Sous sa tutelle, Field est rapidement devenu un pianiste de concert célèbre et recherché. Ensemble, maître et élève ont visité Paris, Vienne et Saint-Pétersbourg.

Une certaine ambiguïté entoure la décision de Field de rester en Russie à partir de 1802, mais il est probable que Field y agissait comme un représentant commercial pour les pianos Clementi. Bien que peu soit connu de Field en Russie, il contribua sans aucun doute sa carrière de pianiste et d’éducateur, contribuant ainsi au développement de l'école de piano russe.

Field est surtout connu comme l'instigateur du nocturne - 18 en tout plus des pièces associées. Ces œuvres ont été parmi les musiques les plus influentes du début du romantisme: elles n'adhèrent pas à formule stricte (comme la forme sonate), et ils créent une ambiance sans texte ou programme. Une poignée de ces nocturnes ouvrent le montage d'aujourd'hui.

Les premiers concertos pour piano de Field, qui occupent une place centrale dans le développement du genre au XIXe siècle, sont également très influents. Une caractéristique notoire de ses concertos pour piano est leur choix limité de tonalités: ils utilisent tous soit un mi bémol majeur ou un ut majeur (ou les deux, dans le cas du dernier concerto). Des compositeurs tels que Hummel, Kalkbrenner et Moscheles ont été influencés par ces œuvres, particulièrement remarquables par leurs mouvements centraux, souvent du genre nocturne. J'ai programmé son concerto no. 5 dans le montage d'aujourd'hui.

Pour terminer, j'ai inclus un hommage à Field par son compatriote irlandais Hamilton Harty. La carrière de Harty a été principalement en tant que chef d'orchestre, notamment de l'orchestre Hallé de Manchester, et a fait partie de la redécouverte de la musique baroque precedent la tendance “authentique”. Harty a orchestré certaines pièces de Field pour créer sa "John Field Suite" afin de promouvoir le compositeur qui avait été oublié.


Bonne écoute

mardi 7 novembre 2017

Pelléas et Mélisande



Le Mardi en Musique de cette semaine est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 7 juin 2013.

Le montage (# 108) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: 
https://archive.org/details/Pcast108



Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.


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Pelléas et Mélisande est une pièce de théâtre symboliste de Maurice Maeterlinck. Un drame intemporel avec une atmosphère de légende: les personnages de Maeterlinck apparaissent sans histoire, on ne connaît pas leur passé.
Pelléas trouve sa genèse chez Tristan et Iseult et Roméo et Juliette; le Moyen Âge regorge de ces histoires d'amour rendues impossibles par les convenances. La pièce de Maurice Maeterlinck, ami des coryphées de ce mouvement du XIXe siècle tardif que sont Jean Moréas et René Ghil, est une variation sur la vision: la caractéristique dramaturgique majeure de la pièce est l'obscurité et la pénombre, cette faible luminosité couvre le péché de ces amants qui ne doivent pas être vus, mais aussi permet de s'élever à un niveau supérieur de vision : l'on peut toujours ne voir dans les phénomènes de ce monde que ce qu'ils paraissent, mais dans un lieu si obscur, ce niveau inférieur de vision est rendu difficile, mieux vaut s'élever au degré symboliste de la vision et voir à travers et au delà des phénomènes.
Il n’est donc pas surprenant que la pièce inspire des musiques qui sont tout aussi symboliques, et par moment tout aussi sombres. Bien sur, il y a l'opéra de Debussy, une pièce d’une modernité qui incita une réaction explosive, certains aspects de l’opéra furent adaptés par Marius Constant sous la forme d’une symphonie – cette œuvre ouvre notre montage de cette semaine.
Gabriel Fauré composa en 1898 une musique de scène pour la pièce. L’orchestrateur Charles Koechlin en tirera une suite pour orchestre, qui figure également dans notre montage. William Wallace composera aussi une suite s'inspirant de la pièce et Jean Sibelius écrira une musique de scène pour la pièce lui aussi. Je  propose une version YouTube de la suite qu’il en tirera:


Pour clore le montage, j’ai inclus le poème symphonique d’un jeune (et ambitieux) Arnold Schönberg inspiré par la pièce de Maeterlinck.  Schönberg commence la composition en 1902, sans se douter que Debussy s’attaque au même sujet… La pièce est mue du même sens de pathos que sa composition de 1899  la nuit transfigurée (Verklärte Nacht). Curieusement, durant son exil aux USA, Schönberg revisa le poème afin de l’adapter pour la danse, suite au succès de Verklärte Nacht dansé par l’American Ballet Theatre sous une chorégraphie d’Antony Tudor (Pillar of Fire).


Bonne écoute!


 

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