vendredi 28 juin 2019

Québec sait chanter





Notre montage # 315 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast315


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Lors de notre plus récent B+B, j’ai fait référence avec un brin de nostalgie à la programmation de Télé-Métropole pendant les quinze premières années de son existence (alors que le Réseau TVA n’offrait essentiellement qu’un bulletin de nouvelles les soirs de semaine à 22 heures 30…). La plage horaire entre le « cinéma de soirée » et ce bulletin de nouvelles était souvent remplie par de la programmation de fortune : « Tout le Monde en Parle », l’ancêtre québécois de TMZ, les Découvertes du Dix, l’ancêtre des concours-tremplin comme La Voix et Star Académie, et « Deux Pianos », auquel j’ai déjà fait une référence diagonale.

De 1962 à 1975, Yoland Guérard a animé un bon nombre de ces émissions; aux « Découvertes » mentuionn.es précédemment, on ajoute « L'Âme des poètes », « L'Univers de Yoland Guérard » et « Québec sait chanter ».

M. Guérard savait chanter lui aussi! Initialement formé au basson au conservatoire, et après s'être classé deuxième comme chanteur au concours « Les Boursiers de CKAC », il se dirigea vers une carrière vocale  - avec une voix basse pure - et étudia avec Albert Cornellier. Après des engagements à la radio, il débuta aux Variétés lyriques en 1948. En 1950, il participa à la tournée en Europe des Disciples de Massenet et, grâce à une bourse du gouvernement du Québec, il étudia à Paris avec Robert Salvat, Ninon Vallin et Vanni-Marcoux. Il chanta le rôle de Méphisto (Faust) à l'Opéra de Lyon en 1951 et son succès lui valut un engagement dans l'opérette Chanson gitane de Maurice Yvain.

Son retour à Montréal en 1952 coïncida avec les débuts de la télévision canadienne : il fut la vedette de nombreuses émissions lyriques, en plus de chanter. En 1954, il fit aux États-Unis une tournée de deux ans, succédant à Ezio Pinza dans le rôle d'Émile de Becque (South Pacific). Il fut vice-président fondateur du Grand Opéra de Montréal avec lequel il chanta le rôle titre de Don Giovanni en 1957 et Don Basilio dans Le Barbier de Séville en 1958. À la t.k. et sur scène, il chantera et mettra en scène de nombreuses productions d’ ‘ioopérettes et opéras plus ou mons légers. Parallèlement, il chanta à l'Opéra de Marseille dans Viva Napoli (1973) et au théâtre Sébastopol de Lille dans Gipsy de Lopez (1974). En 1985, il fut nommé directeur du Centre culturel canadien à Paris, poste qu'il occupa jusqu'à son décès, le 2 novembre 1987.

J’ai de beaux souvenirs de Guérard accueillant les grandes voix québécoises de l’époque à son émission Québec sait chanter – que ce soit une jeune Colette Boky, ou des chanteurs établis comme Robert Savoie et André Turp. En dépit de la quantité faramineuse de clips sur YouTube, aucun clip de cette émission – unr invitation donc à ceux qui en auraient!

Afin de souligner la Fête Nationale du Québec (lundi dernier, le 24 juin) j’ai choisi d’assembler un montage mettant en vedette des voix québécoises d’aujourd’hui ainsi que des voix du passé qui sans nul doute furent des invités de marque chez M. Guérard!

(NDLR – les notes biographiques qui suivent sont essentiellement extraites de sites promotionnels et autres ressources du web.)

Les Voix d’aujourd’hui

Reconnue tant pour la riche beauté de sa voix que pour sa présence scénique charismatique, la soprano Marianne Fiset est l'une des artistes lyriques canadiennes les plus en demande. On retiendra ses débuts à l’Opéra National de Paris dans le rôle titre de Manon de Massenet, Mimi dans La Bohème à Tampa, Vancouver et Sankt Margarethen Opernfestspiele, Donna Elvira dans Don Giovanni à l’Opéra municipal de Marseille, Susanna dans le Nozze di Figaro pour le Calgary Opera.

On pourrait définir Manon Feubel par son talent, sa voix reconnaissable entre toutes, sa musicalité ou encore sa nature perfectionniste. De la Scala de Milan en Italie, en passant par le Théâtre des Champs Elysées et la Salle Pleyel de Paris, le Konzerthaus de Vienne, l’Alice Thully Hall au Lincoln Center de New-York, dans les Festivals d’Orange en France et de Santander en Espagne pour ne citer que quelque uns de ces prestigieux théâtres et salles où Manon a eu l’opportunité de se présenter mais également dans les pays tels Israël, Allemagne, Monaco, Grèce, Suisse, Angleterre et le Canada d’où elle est originaire entre ses passages aux Opéras de Montréal et Québec.

Reconnue pour son travail dans le répertoire baroque, la soprano canadienne Karina Gauvin chante également avec succès Mahler, Bach, Beethoven, Britten et la musique de la fin du XXe et du XXIe siècle. Parmi les prestigieuses distinctions qu'elle a reçues, citons le titre de "Soliste de l'année" décerné par la Société internationale de radiodiffusion, le premier prix du concours de la radio de la CBC, le prix Virginia Parker et le prix commémoratif Maggie Teyte Londres.

Que Marie-Nicole Lemieux brille aujourd’hui au firmament du chant mondial n’a rien de surprenant : la chanteuse, comme la femme, rayonnent de cette aura qui n’appartient qu’aux plus grandes ! Ses qualités vocales éclatent lorsqu’elle remporte en 2000 le Prix de la Reine Fabiola et le Prix du Lied au Concours Reine Elisabeth de Belgique. Elle entame alors une carrière internationale qui la mène sur les plus grandes scènes du monde : le Canadian Opera Company de Toronto, l’Opéra de Montréal, la Scala de Milan, le Royal Opera House Covent Garden, le Wigmore Hall de Londres, La Monnaie de Bruxelles, les Staatsoper de Berlin, Munich et Vienne, l’Opernhaus de Zurich, le Theater an der Wien, le Teatro Real de Madrid, le Liceu de Barcelone, les Festivals de Salzbourg et de Glyndebourne, l’Opéra national de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, les Chorégies d’Orange.

Les voix d’hier

Décédée l’an dernier, Huguette Tourangeau entra en 1958 au Conservatoure où elle étudia le chant avec Ruzena Herlinger, le répertoire avec Otto-Werner Mueller et la déclamation avec Roy Royal. En 1964, elle débuta dans le rôle de Mercédès dans Carmen, sous la direction de Zubin Mehta qui l'incita à participer aux auditions régionales du Metropolitan Opera. Elle se classa l'une des cinq finalistes sur 5000 candidats, obtenant un prix de 2000 $ de la Fisher Foundation et un contrat avec la compagnie de tournée du Metropolitan avec qui elle apparait dans le rôle titre de Carmen dans 56 villes nord-américaines avant de reprendre ce rôle au New York City Opera. Elle allait par la suite chanter et enregistrer de nombreux rôles aux côtés de Joan Sutherland et son mari, le chef Richard Bonynge.

En 1945, Pierrette Alarie remporte les Auditions of the Air du Metropolitan Opera, où elle fait ses débuts le 8 décembre 1945. Comme soliste, et aussi avec Léopold Sinoneau, son mari, elle chante sur les plus grandes scènes d'Europe et d'Amérique du Nord, et les critiques font l'éloge de sa voix cristalline et de sa maîtrise de la musique d'opérette et de l'opéra lyrique. Alarie et Simoneau reçoivent le Prix De Musique Calixa-Lavallée en 1959 et le Diplôme d'honneur de la Conférence canadienne des arts (1983). Leur album Airs de concert et duos de Mozart remporte le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros à Paris en 1961.

Né à Montréal, George London se fixa en Californie avec ses parents à l'âge de 15 ans. Il se produisit comme amateur et professionnel, puis il partit à l'étranger en 1947 afin d'étudier avec Enrico Rosati. Il revint en 1947-48 pour une tournée au Canada et aux États-Unis avec le Columbia Bel Canto Trio, aux côtés de Frances Yeend et de Mario Lanza. Il fit ses débuts européens à l'Opéra d'État de Vienne dans le rôle d'Amonasro d' Aïda (3 septembre 1949). Son succès fut immédiat et lui valut bientôt les engagements des plus importants centres musicaux dont Édimbourg (1950), Bayreuth (1951), Salzbourg (1952) et La Scala de Milan (1952). Le 23 septembre 1960, il fut le premier Nord-Américain à chanter le rôle titre de Boris Godounov à l'Opéra du Bolchoï à Moscou.

Pour clore le montage (et comme présage d’un partage intégral plus tard cette année), j’ai chouisu le cinquième et dernier acte de la version originale de Don Carlos de Verdi. Don Carlos est un « grand opéra à la française » en cinq actes sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, d'après la tragédie Don Carlos de Friedrich von Schiller, créé le 11 mars 1867 à l'Opéra de Paris.
Remanié en 1884, il devient Don Carlo pour la scène italienne. C'est dans la traduction italienne qu'il conquiert les scènes mondiales, donnant lieu au mythe d'une version italienne, alors que les deux versions (1866-67 et 1884) furent composées sur un texte français.

La discographie de la version originale est passablement limitée, mais compte une version radiophonique de 1973 pour la BBC qui contient une distribution bondée des chanteurs québécois : Robert Savoie (absent car sib personnage est tué lors de l’acte précédent), André Turp, Joseph Rouleau et Edith Tremblay chantent les rôles principaux.


Bonne écoute!

mardi 25 juin 2019

D’autres routes Tchaïkovskiennes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de juin  2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Sommaire


Il me semble qu’il y a belle lurette que nous avons proposé un chapitre de cette série… En vedette cette fois-ci, un survol des œuvres orchestrales – concerti, suites et symphonies – de Tchaïkovski et,e en complément de programme, l’intégrale des symphonies de Carl Nielsen.

Six, sept ou huit symphonies?

A la fin du XIXième siècle, la tradition Russe est défendue par, d’un côté, « les cinq » avec leurs tendances nationalistes et de l’autre côté Tchaïkovski qui flirte avec cette tendance, tout en essayant de respecter les formules traditionnelles germaniques.

Selon les nombreuses lettres du compositeur, il appert que Tchaïkovski avait des difficultés avec la forme sonate, dans la mesure qu’elle ne s’applique pas si bien aux lignes chargées d’émotion favorisées par Tchaïkovski. Le résultat, souvent pas très satisfaisant dans le contexte du carcan de la symphonie classique, engendrera d’autres avenues, dont son usage de la suite pour orchestre (nous y reviendrons plus tard).

L’œuvre symphonique de Tchaïkovski est souvent dépecée en deux parties – soient les trois premières symphonies numérotées et les trois dernières. Manfred, une symphonie composée entre les quatrième et cinquième symphonies, se démarque du lot en vertu de son caractère programmatique. Finalement, une huitième symphonie abandonnée résultera en son troisième concerto pour piano et autres pièces isolées. Longtemps après le décès de son compositeur, la symphonie sera reconstruite par Semyon Bogatyrev.

Symphonie No. 1, op. 13 [TH 24] "Songes d’hiver" [Feuille #218
Symphonie No. 2, op. 17 [TH 25] "Petite Russie" [Feuille #280]
Symphonie No. 3, op. 29 [TH 26] "Polonaise" [Guide#219
Symphonie No. 4, op. 36 [TH 27] [Feuille #281]
Manfred, op. 58 [TH 28] [Feuille #220]
Symphonie No. 5, op. 68 [TH 29] [Feuille #282]
Symphonie No. 6, op. 74 [TH 30] "Pathétique" [Feuille #282]
Symphonie en mi bémol majeur [TH 238] [Feuille #108

Feuille de Route # 280 - Karajan Dirige Tchaïkovski

Le répertoire de prédilection de Karajan est germanique post-classique et romantique, mais il excelle dans les répertoires de l'opéra romantique Italien (Verdi), répertoire scandinave (Sibelius) et russe / soviétique (Prokofiev et Chostakovich). Karajan était sans aucun doute également un grand défenseur de Tchaïkovski. [Lire notre réflexion]







Feuilles de Route # 281-282 - Guido Cantelli et Tchaïkovski
Time magazine introduit Guido Cantelli à ses lecteurs comme étant un croisement entre Frank Sinatra et Toscanini - faisant référence aux attraits physiques du chef de 29 ans et sa maîtrise comme chef. Entre 1949 et 1954 (moment où le diffuseur discontinue l'orchestre), Guido Cantelli dirige le NBC Symphony de quatre à huit fois par an. [Lire notre réflexion]

[F/R 281: Sympho0nie  #4, F/R 282: Symphonies #5 & 6]

Les suites pour orchestre

Tchaïkovski nous laisse deux séries de suites – une série inclut quatre suites pour orchestre dans la tradition des « suites de danse » de Bach. On ajoute à cette liste les trois suites extraites des ballets dont une seule (celle du Casse-Noisette) fut assemblée par le compositeur.

Suite No. 1, op. 43 [TH 31] [Feuille #224
Suite No. 2, op. 53 [TH 32] “Suite caractéristique“ [Feuille #283]
Suite No. 3, op. 55 [TH 33] [Feuille #78
Suite No. 4, op. 61 [TH 34] “Mozartiana” [Feuille #78]
Casse-Noisette, Suite op. 71a [TH 35] [Feuille #280]
Le Lac des Cygnes, Suite op. 20a [TH 219] [Feuille #56
La Belle au Bois Dormant, Suite op. 66a [TH 234] [Feuille #56]

Feuille de Route # 283 - In Memoriam - Sir Neville Marriner (1924 – 2016)
Selon le site officiel de l’Academy of Saint-Martin-in-the-Fields qu’il fonde en 1959, Sir Neville est formé comme violoniste au Royal College of Music et au Conservatoire de Paris. Il roule sa bosse comme chambriste et avec le London Symphony alors qu’il fonde l’ASMF, l’orchestre avec lequel il est si étroitement associé. En fait, on suggère que le duo Marriner/ASMF est la combinaison orchestra et chef la plus entendue sur disque, point à la ligne. [Lire notre réflexion]


L’œuvre concertante

Le concerto pour violon et le prenmier concerto pour piano dominent le palmarès de l’œuvre concertante de Tchaïkovski. Toutefois, il laisse un bon nombre de piè;ces plus modestes pour violon et pour violoncelle, ainsi que trois autres pièces d’envergure pour piano et orchestre. Non listée est une fantaisie dérivée de la symphonie en mi bémol mentionnée plus tôt, dont l’attribution est à Tchaïkovski (sous réserve).

Concerto pour piano No. 1, op. 23 [TH 55] [Feuille # 39 & 225
Sérénade mélancolique, op 26 [TH 56] [Feuille #39]
Variations Rococo, op. 33 (Version originale) [TH 57] [Feuille #284]
Variations Rococo, op. 33 (Version Fitzenhagen) [TH 57] [Feuille #226
Valse-Scherzo, op. 34 [TH 6-] [Feuille #221
Concerto pour violon, op. 35 [TH 59] [Feuille #39]
Concerto pour piano No. 2, op. 44 [TH 60] [Feuille #226]
Concert Fantasia, op. 56 [TH 61] [Feuille #224]
Pezzo capriccioso, op. 62 [TH 62] [Feuille #284]
Andante cantabile [TH 63] [Feuille #284]
Nocturne [TH 64] [Feuille #284]
Concerto pour piano No. 3, op. 75 [TH 65] [Feuille #226]

Feuille de Route # 284 - Tchaïkovski : l’œuvre pour violoncelle et orchestre
Les œuvres complètes pour violoncelle et orchestre de Tchaïkovski représentent moins de la moitié de la durée de cete feuille de route, comprenant deux miniatures (le Pezzo Capriccioso et le Nocturne) et les Variations Rococo. [Lire notre réflexion]


Les Symphonies de Carl Nielsen

En complement de programme, j’ajoute ici une autre collection – celle-ci provenant de Scandinavie. Nielsen n’est pas tout à fait divergeant de notre compositeur precedent, alliant émotion et formules traditionnelles. Chacune de ces symphonmies a un message distinct et deux en particulier (ses 4ie et 5ie) font des références au conflit entre l’être humain et son humanité.

Symphonie No. 1, op. 7 [FS 16] [Feuille #285]
Symphonie No. 2, op. 16 [FS 29] “De fire Temperamenter“ [Feuille #286]
Symphonie No. 3, op. 27 [FS 60] “Sinfonia espansiva” [Feuille #211
Symphonie No. 4, op. 29 [FS 76] “Det Uudslukkelige” [Feuille #287]
Symphonie No. 5, op. 50 [FS 97] [Feuille #76
Symphonie No. 6 [FS 116] “Sinfonia semplice” [Feuille #285]

Feuille de Route # 285 - Nielsen - San Francisco Symphony / Herbert Blomstedt ‎– Symphonies 1 & 6
Les symphonies nos. 1 et 6 sont l’alpha et l’oméga du corpus symphonique du composteur – la première pleine de fougue et d’audace est une œuvre de début de carrière – un Nielsen de 27 ans – qui présage comment il conçoit la symphonie, respectant la formule traditionnelle sans pour autant laisser infuser sa musique! Nielsen a en effet tendance à sauter dans le vif du sujet dès les premières mesures. La sixième symphonie, composée au crépuscule de sa carrière, ouvre avec une sonnerie ay triangle, et se développe beaucoup plus lentement, un peu comme le vieux monsieur qui lambine. [Lire notre réflexion]



Feuille de Route # 286 - Leopold Stokowski
Le recent décès de Gloria Vanderbilt nous rappelled qu’elle épousa le célèbre chef d’orchestre britannique en seconde noces – il avait alors soixante ans paasées alors qu’elle était dans la vingtaine. Stokowski, un incontournable dans sa profession pendant plusieurs décennies, a laisse non seulement une vaste discographie, mais également un grand nombre d’orchestrations destinées piur son usage. [Lire notre réflexion]


Feuille de Route # 287 - Danish Radio Symphony Orchestra, Herbert Blomstedt ‎– Carl Nielsen

Cette dernière feuille de route inclut l'ouverture-rhapsodie "un voyage imaginaire aux îles Féroé" qui insère des mélodies locales au périple musical, et "Pan et Syrinx", qui s'inspire de la légende grecque. Le clou de la feuille est la symphonie dite "inextinguible" - une pièce qui dès ma première audition m'a laissé avec iune impression indélibile. Un hommage à "la vie" et composée au coeur de la Première Guerre Mondiale, ses quatre mouvements offerts sans interruption sont imbus d'un mouvement, d'une motricité irrésistible. [Lire notre réflexion] h

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/01RhapsodicOvertureEnFantasir





mardi 18 juin 2019

Szell dirige les pages célèbres de la Tétralogie de l’Anneau


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 18 juin 2019 

De toutes les formes de « musique classique », l’opéra est sans doute la forme la plus difficile d’accès. Cette situation est intrinsèque au genre, mais également en grande partie due à sa réputation parmi les mélomanes et surtout les « mélomanes d’occasion ». Quand nos enfants étaient plus jeunes, et si j’avais la tâche de les voiturer le samedi, j’ai entendu ma grande part de commentaires du genre « Papa, mets autre chose à la radio, j’aime pas ça l’opéra! ». (Pour eux, toute musique classique était de l’opéra, mais ça c’est une autre histoire…)

De tous les compositeurs, Richard Wagner est sans contredit celui qui nourrit la réputation « épeurante » du genre opératique. Nous devons concéder que l’œuvre de Wagner compte plus que sa part d’opéras à grand déploiement, et de durée excessive. De cette œuvre, on doit démarquer sa tétralogie d’opéras dédiés à l’anneau du Nebulungen.

Il est intéressant de voir comment la culture populaire a embrassé les œuvres de George Lucas (La Guerre des Etoiles), JRR Tolkien (ses chroniques de la Terre du Milieu) et plus récemment George RR Martin, toutes des mythologies complexes qui comptent des millions d’adeptes. Toutes ces mythologies suivent dans la tradition de Wagner et sa tétralogie qui, elle, est vue comme « trop longue et trop difficile ». Voyons donc!

Le partage de cette semaine, une compilation des plages « célèbres » de la tétralogie se veut un véhicule afin de « mieux passer » la grande musique de Wagner. On reconnaitra non seulement les passages les plus connus (comme la Chevauchée et l’immolation finale) mais également les leitmotivs et l’usage d’imagerie musicale qui parfois complète, et d’autres fois rehausse le texte.

Szell et son orchestre de Cleveland sont les interprètes de choix pour cette musique – cet « assemblage » originalement tiré en 1957 et maintes fois réédité et retapé au cours des décennies, fut essentiellement repris par Zubin Mehta et le Philharmonique de New York à l’ère numérique – cette fois avec deux passages avec chanteurs.

Bonne écoute!


Richard WAGNER (1813-1883)

Der Ring des Nibelungen, WWV 86 – plages pour orchestre

  • Procession des dieux entrant Valhalla - Das Rheingold, WWV 86a
  • La Chevauchée des Valkyries - Die Walkure, WWV 86b
  • Rempart de feu enchanté - Die Walkure, WWV 86b
  • Murmures de la forêt - Siegfried, WWV 86c
  • L’aube et le voyage de Siegfried sur ke Rhin - Gotterdammerung, WWV 86d
  • Les funérailles de Siegfried et l’immolation finale - Gotterdammerung, WWV 86d

Cleveland Orchestra
George Szell, durection

CBS Masterworks MY 36715 (CBS Great Performances )
Format: Vinyle, LP
Tirage: 1982(version originale, 1957)

Détails - https://www.discogs.com/Wagner-Szell...elease/4261246

YouTube https://www.youtube.com/playlist?lis...XYO1ydYawvm8N8


Internet Archive - https://archive.org/details/06SiegfriedsFungeralMusicAndFi 

vendredi 14 juin 2019

Mozart et Deux Pianos





Notre montage # 314 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast314


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L’embarras du choix.

Je lisais un article récemment dans La Presse qui portait le titre « La Crise des Médias »portant essentiellement sur l’iniquité des subventions, et des services publics versus privés dans l’univers télévisuel du Québec. Cet univers, comme partout ailleurs en Amérique du Nord (et oserais-je dire, partout dans le monde) a en effet changé non seulement dans la diversité des choix et des contenus, mais également dans la diversité des technologies de diffusion.

L’essor de services d’abonnement en ligne comme Netflix et la prolifération de chaînes spécialisées disponibles chez les câblodistributeurs font que les chaînes (et réseaux de diffuseurs affiliés) de diffusion traditionnelles ont beaucoup à faire pour attirer les téléspectateurs – et par surcroît les commandites – nécessaires afin d’assurer leur place dans les salons – et les appareils portables!
Notre famille a quitté le Québec il y a bientôt 25 ans, et je dois déplorer que quand la télé est allumée, on ne regarde presque jamais des émissions en français, même si notre menu télévisuel inclut des nouvelles, des films ou parfois de la télé-réalité – tous disponibles dans notre langue maternelle. C’est dommage!

Chez nous, pendant ma jeunesse, nous étions fortunés d’avoir accès « au Câble » qui nous offrait les chaînes américaines (ces mêmes chaînes qui souffrent du même malaise du nouvel univers télévisuel) mais j’admets qu’on regardait beaucoup plus de télé locale (Radio-Canada, CTFM-TV « Votre Canal 10 » maintenant la station phare du Groupe TVA), y compris les même séries américaines postsynchronisées en français qu’on suivait dans leurs versions originales ) surprenant, même lorsque je compose ce billet…)

Encore aujourd’hui, les chaînes de télévision doivent rencontrer des normes de diffusion contrôlées par le CRTC (un organisme gouvernemental), et ceci inclut un minimum de contenu « canadien », ainsi qu’offrir du contenu « culturel », pas seulement des nouvelles, ou des continuités. L’usage du « talk-show » qui invite des talents locaux est une des stratégies de programmation qui aidait ces diffuseurs à rencontrer leurs quotas, et le « Canal 10 » utilisait certaines plages horaires de fin de soirée (entre le long métrage quotidien et les nouvelles de fin de soirée (donc entre 22 heures et 22 heures 30). Ainsi, le film (et ses commanditaires) pouvaient enjamber une portion de la demi-heure  avant les nouvelles, et la grille horaire pouvait placer une courte émission de 15 minutes afin de « boucher les trous ».

Une de ces émissions « petit budget » mettait en vedette les frères Georges et Rodrigue Tremblay, deux directeurs musicaux vus régulièrement avec des trios d’accompagnateurs lors des émissions de variété. L’émission Deux Pianos avait une formule fort simple : deyux pianos, des arrangements de chansons du répertoire populaire, peut-être une publicité comme entracte.



Tout un prologue à notre montage de cette semaine, qui consiste d’un trio de pièces de Mozart et une par Max Reger inspirée de Mozart, toutes les quatre pour deux pianos, ou piano à quatre mains.
Les deux pièces majeures reviennent à Mozart et ses sonates. Sa sonate pour quatre mains, K. 381 fut écrite pour Mozart et sa soeur Nannerl , Dans sa jeunesse, elle était considérée comme un interprète de calibre comparable à son frère et il existe un célèbre portrait qui montre les deux assis au même piano. Les annales montrent que le frère et la soeur interprètent la sonate à Salzbourg le 3 septembre 1780, avec une exécution d’un concerto pour deux pianos (soit le K. 365 ou la version pour deux pianos du K. 242, conçu à l’origine comme un concerto pour trois pianos). Selon Alfred Einstein, la sonate serait comparable à une sinfonia à l’italienne où l'écriture distinctive pour vents, solos et tuttis est clairement présentée.

Thème et Variations selon Mozart de Reger explore le thème du premier mouvement de la non moins célèbre sonate K. 331 (alla turka). Exploité par Mozart dans une série de variations, Reger reprend l’exercice avec une série non moins vertigineuse de variations pour deux pianos. Le K. 501, en revanche, est une série plus modeste (mais non moins vertigineuse) de variations pour quatre mains.
Le K. 357 (faisant parfois référence à deux numéros du catalogue Köchel– 497a et 500a - serait une paire de mouvements destinés à une sonate en sol majeur jamais complétée.


Bonne écoute


mardi 11 juin 2019

Lélio ou le retour à la vie (Berlioz)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 11 juin 2019 

Notre deuxième billet dans notre série considère une œuvre peu programmée (quoiqu’elle a fdait l’objet de plusieurs concerts en cette Année Berlioz).

La discographie Berlioz, comme je l’ai discuté sommairement dans le billet précédent, compte sa Symphonie Fantastique comme un des incontournables du compositeur. Comme certains l’ont souligné sur le fil de discussions précédent, cette symphonie « à programme » défie le carcan traditionnel de la symphonie « classique », usant d’imagerie musicale et faisant un usage particulièrement notoire du stratagème du leitmotiv, ou de l’idée fixe.

Le catalogue Berlioz identifie cette symphonie par l’opus 14 (œuvre no. 48 du catalogue Holoman) . L’opus 14 b (ou Holoman 55b) est réservé au monodrame lyrique Lélio ou le retour à la vie. Cette assignation nourrit le folklore qui veut que Lélio soit la « suite » de ladite Fantastique. Selon Wikipedia , Berlioz écrit que l’œuvre « doit être entendue immédiatement après la Symphonie Fantastique, dont elle est la fin et le complément. ». Le nom "Lélio" est tiré du héros d'un roman de George Sand, La dernière Aldini, paru en 1832 – tout ce temps, je croiyais que c’értait un espèce de surnom dérivé de « Berlioz ». Bof!

Composé en Italie en 1831, elle a été créée au Conservatoire de Paris le 9 décembre 1832. Elle a été révisée pour une représentation à Weimar à la demande de Franz Liszt en 1855 et publiée l'année suivante.
Lélio est divisé en six parties présentées par un acteur debout sur scène devant un rideau cachant l'orchestre. Les monologues dramatiques de l'acteur expliquent la signification de la musique dans la vie de l'artiste.

L'œuvre débute et se termine avec le thème de l'idée fixe, liant Lélio à la Symphonie fantastique et, tout comme la symphonie, Lélio est inspiré des amours tragiques de Berlioz - avec Harriet Smithson pour la symphonie, avec Camille Moke pour Lélio, femmes qui ont rompu leurs fiançailles avec le compositeur, lui faisant alors songer au suicide. Par la suite, Berlioz donna une interprétation différente, disant que la symphonie et Lélio parlent de Harriet Smithson (qui devint sa femme par la suite).

Alors que la Fantastique décrit l'artiste désespéré essayant de se tuer par surdose d'opium, ceci créant une série de visions de plus en plus terrifiantes. Lélio parle de l'artiste se réveillant de ses rêves, méditant sur Shakespeare, sa vie triste et sur le fait de ne pas avoir de femme ; il décide alors que s'il ne peut pas oublier cet amour non partagé, il s'immergera dans la musique ; il dirige alors avec succès un orchestre sur une de ses nouvelles compositions et l'histoire « finit bien ».
Cette œuvre est en six parties :

  1. Le pêcheur. Ballade - Sur une traduction de la ballade de Goethe Der Fischer.
  2. Chœur d'ombres - Une évocation de l'atmosphère fantomatique d'Hamlet de Shakespeare, cette pièce réutilise des morceaux de la cantate Cléopâtre  (H. 36)
  3. Chanson de brigands - Une célébration de la liberté par des bandits en Calabre.
  4. Chant de bonheur - Souvenirs - La musique provient de la cantate La mort d’Orphée (H. 25).
  5. La harpe éolienne, pour orchestre seul - la musique provient de la même cantate. La harpe éolienne est un important symbole de l'inspiration artistique dans le romantisme.
  6. Fantaisie sur la "Tempête" de Shakespeare - Partie pour orchestre et chœurs, chantée en Italien, basée sur la pièce de Shakespeare. Repris de fantaisie chorale antérieure (H. 52 et 36)
Contrairement à la Fantastique, la discographie de Lélio est beaucoup moins étoffée. La version retenue, qui date d’une douzaire d’années, est narrée en français par le baryton lyrique Jean-Philippe Lafont, accompagné par l’Orchestre de la Radiodiffusion Danoise sous Thomas Dausgaard. Les autres solistes et les choeurs sont danois.

Bonne écoute!




Hector BERLIOZ (1803-1869)
Lélio ou le retour à la vie, op. 14b [H. 55b]
monodrame lyrique en six parties (1831, rev. 1855)

Gert Henning-Jensen, ténor (Horatio)
Sune Hjerrild, ténor (La Voix imaginaire de Lélio)
Jean-Philippe LaFont, baryton (Le Capitaine) et narrateur
DR KoncertKoret (chœurs)
Fredrick Malmberg, maître des chœurs
DR SymfoniOrkestret
Thomas Dausgaard, direction

Enregistrement : juillet et août  2004
Chandos 10416





Internet Archivehttps://archive.org/details/16LelioOuLeRetourALaVieOp.

mardi 4 juin 2019

Zubin Mehta dirige Brahms


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 4 juin 2019 

J’ai peine à croire que Zubin Mehrta a fêté son 83ie anniversaire de naissance il y a quelques semaines! Pour plusieurs Montréalais (sont moi-même), nous avions un vague souvenir du jeune Mehta en début de carrière menant l’Orchestre Symphonique de Montréal à l’auditorium du Plateau, et plus tard à la Grande Salle (rebaptisée Salle Wilfrid-Pelletier) d’une nouvelle Place des Arts. Un concert d’adieu, lors de l’Expo 67 jumelant l’orchestre de Montréal et celui de Los Angeles (qu’il dirigera en parallèle, puis exclusivement de 1967 à 1978) laissera un souvenir indélébile aux mélomanes d’une Symphonie Fantastique tout à fait… fantastique!

Notre cher Wilfrid Pelletier, interviewé pour la radio de Radio-Canada langea Mehta, le sommant chef émergeant de cette « nouvelle génération », compliment de taille provenant de celui qui a côtoyé Toscanini, Walter et leu jeune Bernstein!

Après Montréal et Los Angeles – en plus de sa longue association avec le Philharmonique d’Israël – il semble qu’on tait son séjour New-Yorkais (de 1978 à 1991), là où Mehta sera en poste avec la plus longue période comme directeur artistique du Philharmonique (oui, plus longue en principe que celle de Walter ou Bernstein). Contrairement à ses autres postes – incluant Florence et Munich - il n’a aucun titre honorifique de distinction avec cette formation, et à ce que je sache ne la visite pas régulièrement. (En revanche, Mehrta visitait Montréal annuellement pendant plus de vingt and après son départ!)

La discographie Mehta/Philhsarmonique de New-York est quand même passablement étoffée, avec un lot de disques analogiques et numériques saupoudrée des grandes pages germano-romantiques. Un des compositeurs de prédilection de Mehta est Brahms, et avec cet orchestre il laisse une quasi-intégrale de son œuvre symphonique – toutes les symphonies et tous les concerti. Ce projet du début de son séjour New Yorkais passe à peu près inaperçu, et ce parce que ces enregistrements furent analogiques, et n’ont pas bénéficié de la nouveauté du numérique de projets contemporains. La maison Sony, qui maintient le catalogue Columbia, les repiquera plus tard en numérique, et deux des albums du projet font les frais de l’Intégralement Vôtre de cette semaine.

La quatrième de Mehta est un délice, capturant l’équilibre entre le dramatique et le jubilatoire. Tant qu’au double concerto, il se joint à des collaborateurs de longue date en Lynn Harrell au violoncelle et Pinchas Zukerman au violon. En complément du concerto, Mehta ajoute l’Ouverure des Fêtes Académiques.

Bonne écoute!

Johannes BRAHMS (1833-1897)
New York Philharmonic
Zubin Mehta, direction


Akademische Festouvertüre, Op 80
Double concerto, en la mineur, pour violon et violoncelle, Op. 102
(Violon – Pinchas Zukerman, violoncelle – Lynn Harrell)
CBS Masterworks ‎– M 35894 (1981)
Discogs - https://www.discogs.com/Mehta-New-Yo...elease/3201877


Symphonie no. 4, en mi mineu, Op. 98
CBS Masterworks ‎– M 35837 (1980)
Discogs - https://www.discogs.com/Brahms-Zubin...lease/11140568




Internet Archive - https://archive.org/details/02ConcertoForViolinCelloAndOrchestraInAMinorOp.102DoubleConcertoI.Allegro
 

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