vendredi 29 septembre 2017

Rostropovich & Chostakovich





Notre montage # 260 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast260


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C’était l’anniversaire de naissance de Dmitri Chostakovitch lundi dernier donc une belle occasion de partager une paire de ses compositions lors de notre B + B “boni” pour ce 5ie vendredi de septembre.
L’autre artiste en vedette cette semaine – celui-ci dans le cadre de notre série de partages dédiés aux chefs qui ont plus d’une corde à son arc – le chef et violoncelliste Russe, Mstislav Rostropovich.

Dès l'âge de 4 ans, Rostropovich apprend le piano auprès de sa mère, pianiste confirmée, puis à dix ans, également le violoncelle auprès de son père Léopold, violoncelliste éclairé qui avait étudié auprès de Pablo Casals et lui-même fils de violoncelliste. À treize ans, en 1940, il donne son premier concert en tant que soliste, où il interprète le Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille Saint-Saëns.

Probablement le violoncelliste le plus réputé du xxe siècle, Rostropovich est un véritable virtuose qui a marqué le paysage international de la seconde moitié du xxe siècle. En tant que violoncelliste, il a interprété un nombre considérable d'œuvres (plus de cent premières) et a poursuivi sa vie durant l'objectif avoué de constituer pour son instrument un répertoire qu'il jugeait jusqu'alors insuffisant (en comparaison avec celui du violon par exemple).

Promouvant l'art sans frontière, la liberté d'expression et les valeurs démocratiques, Mstislav Rostropovitch n'est pas très bien vu par le régime de Léonid Brejnev. Son amitié avec Alexandre Soljenitsyne et son soutien aux opposants au régime en place sont la cause d'une disgrâce officielle au début des années 1970; il est alors exclu de nombreux groupes musicaux. Rostropovitch, sa femme et leurs enfants obtiennent de pouvoir quitter l'Union soviétique pour aller s'installer aux États-Unis en 1974. En 1978 il est officiellement déchu de sa citoyenneté soviétique par Léonid Brejnev pour « actes portant systématiquement préjudice au prestige de l'Union soviétique ». Suite à ;a fin de l’ère Soviétique, le 16 janvier 1990, Mikhaïl Gorbatchev signe le décret de réhabilitation de Rostropovitch et il fera un grand retour peu aprèS dirigeant le National Symphony Orchestra de Washington sur la Place Rouge.

Rostropovitch et Chostakovitch

Vissarion Chebaline, le directeur du conservatoire de Moscou et un ami de son père, l'inscrivit au conservatoire en piano, violoncelle, direction d’orchestre et en composition à l'âge de seize ans alors que le règlement exigeait que les élèves aient dix-huit ans. Chostakovitch y enseignait l'orchestration. Rostropovitch qui rêvait de devenir son élève a obtenu de pouvoir lui jouer un concerto pour piano qu'il avait composé. Sa prestation a plu à Chostakovitch et il est entré dans sa classe. L'érudition musicale extraordinaire du maître émerveillait son élève et leur relation s'est peu à peu muée en une véritable proximité, jouant souvent ensemble à quatre mains les symphonies de Mahler.

En décembre 1945, Rostropovitch a participé au premier grand concours d'après-guerre organisé en Union soviétique dont le jury était présidé par le grand compositeur et, à l'âge de dix-huit ans à peine et devant de très nombreux compétiteurs, il a remporté le premier prix de violoncelle (ex-aequo avec le pianiste Sviatoslav Richter).

Leur amitié s'affirme et ne faiblira pas. Chostakovitch a dédicacé à Rostropovitch ses deux concertos pour violoncelle. Lui qui ne montrait jamais à personne ses œuvres avant leur achèvement lui laissa lire le Deuxième Concerto alors en cours d'écriture ; et alors qu'il supportait mal qu'on intervînt dans son travail, il intégra les quelques indications que le violoncelliste lui fit au sujet des cadences.
En lever de rideau, le deuxième concerto pour violoncelle composé par Chostakovitch au printemps 1966, lors d'un séjour en Crimée. Il est dédié, comme le Premier Concerto Rostropovitch qui en donna la première le 25 septembre 1966 sous la direction d’Evgueni Svetlanov lors d’iun concert pour le 60ie anniversaire de naissance du compositeur.

L'admiration de Rostropovitch pour son ancien professeur ne s'est jamais démentie. Il a acheté et fait rénover à Saint-Pétersbourg l'appartement dans lequel Chostakovitch a vécu de 1914 à 1934. Il y a réuni une grande quantité de documents et de souvenirs ayant appartenu au compositeur pour y créer un musée qui lui est consacré au numéro 9 de la rue Marat

La Cinquième Symphonie est la symphonie la plus jouée et la plus enregistrée du compositeur. Elle fut écrite en trois mois en 1937, et créée le 21 novembre de la même année à Léningrad sous la direction d’Evgeni Mravinski. La première de l’œuvre bouleversa l'assistance à tel point que beaucoup pleuraient, réaction inhabituelle à une œuvre nouvelle.

Le 25 janvier 1938, le journal Vetcherniaia Moskva publie un article de Chostakovitch intitulé "Ma réponse d'artiste". On y trouve le passage où Chostakovitch dit que la Cinquième Symphonie serait « la réponse concrète et créative d'un artiste soviétique à une critique justifiée ». Cette définition est considre en Occident comme le sous-titre « officiel » donné par l'auteur lui-même à sa symphonie
La prestation du montage propose Rostropovich aux commandes de son orchestre de Washington qu’il dirigera de 1977 à 1994.


Bonne écoute!


mardi 26 septembre 2017

12 sonates pour deux violons et basse continue de Vivaldi


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 26 septembre 2017.

Je reçois ma quote-part de « Spam » (comme on le dit par chez nous), et YouTube est sans doute un des pires récidivistes. Toutefois, c’est un de ces courriels mal léchés que j’ai eu vent de la chaîne YouTube du label Brilliant Classics qui propose des albums intégralement. Le partage de cette semaine (et quelques-uns des partages prévus l’an prochain dans la série Intégralement Vôtre proviennent de cette chaîne.

Les sonates pour deux violons et basse continue de Vivaldi

C’est en 1681 qu’Arcangelo Corelli publie sa première collection de sonate a tre qui sera suivie de trois ensembles supplémentaires de douze sonates chacune. L'influence des sonates de Corelli était telle que tout compositeur baroque qui se respecte s’est senti obligé de démontrer ses compétences avec des sonates à trois voix; Albinoni, Bonporti, Caldara et Vivaldi.

L’opus un de Vivaldi est une collection douze sonates à trois voix datant de 1705 (en fait la première édition pourrait dater de 1703, peu avant que Vivaldi n’entre en poste à La Pieta en septembre de cette même année). Le partage d'aujourd'hui est une «  première mondiale » de l'édition critique de ces 12 sonates par Fabrizio Ammetto, musicologue spécialisé dans l’œuvre de Vivaldi à la Fondazione Giorgio Cini de Venise.

Les chercheurs ont noté que les sonates à trois voix de Vivaldi montrent une certaine immaturité, expliquant pourquoi on ne les entend pas fréquemment sur disque ou en récital. Parce qu’il n’a pas vraiment recyclé ses mélodies, peut-être que Vivaldi lui-même n’était pas entiché du résultat, oui de la formule.

Quoi qu'on puisse penser de ces sonates, elles font une bonne écoute pendant environ 90 minutes, certainement quand elles sont jouées avec sincérité et précision rythmique par un ensemble comme L'Arte del Arco. Si vous aimez la musique à cordes baroques et / ou Vivaldi, vous devez ajouter cette bonne performance du corpus à votre liste d’écoutes.



Antonio VIVALDI (1678-1741)
12 Sonate da camera a tre, Op. 1
(Dans l’ordre proposé sur le clip)
No. 1 en sol mineur, RV 73
No. 8 en ré mineur, RV 64
No. 5 en fa majeur, RV 69
No. 10 en si bémol majeur, RV 78
No. 6 en ré majeur, RV 62
No. 12 en ré mineurRV 63 “Follia”
No. 9 en la majeur, RV 75
No. 7 en mi bémol majeur, RV 65
No. 3 en ut majeur, RV 61
No. 4 en mi majeur, RV 66
No. 11 en si mineur, RV 79
No. 2 en mi mineur, RV 67

L'Arte dell'Arco [Federico Guglielmo, Glauco Bertagnin, violons; Francesco Galligioni, violoncelle; Ivano Zanenghi, théorbe; Roberto Loreggian, clavecin / orgue]

Enr : 12 -16 mars 2012, Abbazia di Santa Maria, Carceri (Padoue)
Brilliant Classics - 94784BR



Internet Archivehttps://archive.org/details/LArteDellArcoVivaldiTrioSonatasOp.1

vendredi 22 septembre 2017

Inspirations Judaïques





Notre montage # 259 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast259


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Dans nos pages au cours des ans, nous avons proposé de nombreux partages de musique sacrée de traditions de foi chrétienne. Nous avons aussi parlé de traditions de musique « nationales » – tradition française, tradition allemande, tradition italienne et tradition russe.

Le partage d’aujourd’hui propose un croisement entre de la musique provenant d’une tradition de foi « nationale » - la tradition juive.

Aucun des titres d’aujourd’hui – sauf peut-être Halil pour flûte et orchestre de Bernstein – ont un aspect spirituel ou sacré. Ils sont tous, par contre, des exemples de musique qui suivent la tradition musicale et l’esthétique musicale juive, avec son shmaltz de rigueur et son rythme très particulier. Je me souviens d’un documentaire télévisé dans lequel on proposait que le concerto pour violon en mi mineur de Mendelssohn était un des meilleurs exemples de musique dans cette grande tradition. Mendelssohn, lui-même un adepte de l’Église Réformiste Luthérienne, est issu d’une famille qui compte parmi ses aïeux un des philosophes juifs les plus connus. La tradition juive est donc tissée serrée dans son ADN personnel, et donc son ADN musical.

En lever de rideau, l’ouverture sur des thèmes hébreux de Prokofiev est conçu pour un alignement inhabituel: quatuor à cordes avec piano et clarinette. Cette configuration de sextuor est celle de l’ensemble  Zimro qui commade l’œuvre pour sa tournée Américaine en 1919. C’est le meneir de l’ensemble qui offre des exemples de musique folklorique au compositeur, qui s’inspire de cette musique et offre un pasticjhe conforme à l’atmosphère et l’esthétique demandée.

Dans le catalogue des arrangements de Ravel on découvre de nombreuses mélodies de traditions étrangères – Grec traditionnel, Russe et dans troius cas Yiddish et Hébreu : Mejerke, main Suhn (Chants populaires, MR A17, no. 4) et Deux mélodies hébraiques (MR A22). Les mélodies sont chantées par Pierre Bernac accompagné au piano par Francis Poulenc, ce dernier est un contemporain et collaborateur du compositeur.

Deux « Suites Héraïques » font le palmarès – la première est signée par le canafdien Srul Irving Glick et l’autre par de Suisse narturalisé Américain Ernest Bloch. Reconnu en Amérique comme un enseignant, Bloch laisse sa quote-part de compositions, et en particulier un « Cycle Juif » composé entre  1912 et 1916. Le rhapsodie Schelomo pour violoncelle et orchestre forme le quatrième et dernier volet de ce cycle, complétant ainsi cet exercice au cours duquel Bloch compose des musiques emblématiques du motif Juif à un moment où l’État d’Israël n’existe pas encore.


Bonne écoute


mardi 19 septembre 2017

Les routes concertantes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de septembre 2017.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Le laitier reprend le service de sa clientèle (mélomane) après une pause bien méritée. La série de feuilles de route d’aujourd’hui continue notre survol du répertoire pour grand orchestre avec une attention particulière au concerto.

Solo Vs Grosso

Le contexte qu’on associe avec le terme concerto est celui d’un soliste qui est accompagné par un ensemble. Toutefois cette formule (que j’appelle le concerto solo) est par opposition au concerto grosso développé dans la période baroque qui “oppose” si vous voulez un petit groupe d’instruments (le concertino) à un ensemble plus large (le ripieno). Cette formule, perfectionnée par MM. Händel et Corelli, se retrouve dans certains exemples plus « modernes » – pensons à des concerti pour deux ou trois instruments et orchestra (MM. MozartBrahmsBeethoven et même M. Vaughan-Williams nous viennent à l’esprit.

En passant, le terme concertino est souvent utilisé comme un terme « diminutif » laissant entendre « petit concerto ». D’autres synonymes incluent la symphonie concertante et le Konzertstücke.

Une formule gagnante

Comme une sonate ou une symphonie, un concerto est plus souvent qu’autrement étalé sur trois mouvements à caractère varié (animé-lent-animé). On retrouve la forme sonate (A-B-A) au premier mouvement, un adagio rêveur et finalement un rondo pour boucler l’aventure. Certains concerti jouent avec d’autres motifs (variations, mouvements de danse…) mais la formule sonate-adagio-rondo couvre aisément les trois quarts des concerti qu’on entend en concert.

Ce qui est tout aussi intéressant est la latitude offerte au soliste (versus le carcan qu’on impose à l’orchestre). Cette latitude se manifeste par des cadences, ou des interludes ouverts à l’improvisation qu’on retrouve souvent juste avant l’apothéose d’un mouvement. Une cadence peut durer une dizaine de mesures, ou plusieurs minutes!

Parce qu’un soliste invité (souvent un invité de marque) s’ajoute à l’orchestre, on peut suggérer que lors d’un concert d’abonnement traditionnel (typiquement compose d’une ouverture, d’une symphonie et d’un concerto), le concerto devient plus souvent qu’à son tour la pièce de résistance du concert.

Vos feuilles de route

Feuille de Route #35 - "Concertos sans soliste"

Dans notre discussion ci-haut, nous avons souligné l'évolution du concerto et avons fait la distinction entre le concerto grosso et le concerto avec soliste. VivaldiCorelliStravinski et Bartok proposent des examples [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://archive.org/stream/pcast190-Playlist




Feuille de Route #36 - "Concertinos"

Souvent les petits pots renfermement de bons onguents… Le terme « concertino » est plus souvemnt qu’autrement utilisé comme un diminutif, afin de désigner une petite oeuvre concertante, mais le terme « petit » est bien sûr très subjectif. [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://archive.org/stream/pcast228-Playlist





Feuille de Route #37 - "Schumann & Grieg"

Deux concerti en la mineur de deux compositeurs des plus différents: le Norvégien Edvard Grieg et l'Allemand Robert Schumann. Ces deux concerti, qui occupent la large part du montage, sont confiés au pianiste Roumain Radu Lupu. [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://archive.org/stream/Pcast037Playlist





Feuille de Route #38 - "Mendelssohn & Bruch"

Josef Suk (1929 – 2011) est issu d'une lignée impressionnante: son grand père et homonyme est le compositeur Josef Suk, et l’ arrière petit fils d'Antonín Dvořák. Suk interprète ici les concerti pour violon de Bruch et Mendelssohn. [Lire notre réflexion].
Hyperlien au menu et ã la musique: https://archive.org/details/04JosefS...inConcertoOp64





Feuille de Route #39 - " Tchaïkovski Concertant "

Cette feuille de route propose deux concerti de Tchaïkovski, extraits de ma collection vinyle: les célébrissimes premier concerto pour piano et concerto pour violon. [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://archive.org/stream/pcast134-Playlist





Feuille de Route #40 - "Beethoven & Korngold"
Cette feuille de route propose les concerti pour violon en ré majeur de Beethoven et Korngold. [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://ia601507.us.archive.org/14/i...5-Playlist.pdf





Feuille de Route #41 - "Suoni la tromba"

Notre dernier montage est consacré à la trompette, et propose l'intégrale du premier disque classique du trompettiste Wynton Marsalis, datant de 1983. [Lire notre réflexion].
Hyperlien aiu menu: https://archive.org/stream/pcast229-Playlist



mardi 12 septembre 2017

Vladimir Ashkenazy (*1937)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 12 septembre 2017.

La Revanche du Vinyle revient après deux mois d’absence avec trois sélections dont deux sont offertes sur le disque recommandé, et la troisième provident d’un écrin de la série Time-Life qui fera l’objet d’un autre billet dans cette série le mois prochain.

A l’Insar d’André Previn qui fut l’objet d’un récent billet, Vladimir Ashkenazy (maintenant octogénaire!) est un autre de ces musiciens versatiles qui se permet le rôle de récitaliste/soliste et celui de chef (en fait, ces derniers temps, il s’exécute quasi-exclusivement dans ce rôle).

Côté formation et répertoire, Ashkenazy suit la tradition de ses collègues soviétiques Gilels et Richter. Toutefois, contrairement à eux, il opte pour un pied à terre en Occident. Cette décision fut prise non pas pour des raisons politiques ou des raisons de liberté artistiques mais plutôt pour des raisons familiales. En 1961, Ashkenazy épouse une pianiste Islandaise qui étudie à Moscou, Thorunn Johannsdottir. Celle-ci fut contrainte à renoncer sa citoyenneté Islandaise et s’engager à vivre en URSS afin qu’Ashkenazy obtienne l’assentiment des autorités. Avec une belle-famille au Royaume-Uni, la bureaucratie Soviétique devient rapidement intenable pour la famnille bourgeonnante, et en 1963, ils s’exilent à Londres. Plus tard, Asjkenazy obtiendra la citoyenneté Islandaise, et s’installera plus tard en Suisse.

La carrière de pianiste d’Ashkenazy n’a pas besoin d’élaboration; ses gravures Chopin, Beethoven et Rachmaninov sont d’une autorité indéniable. Il collabore comme chambriste et comme soliste en concerto avec plusieurs grands noms. Au début des années 1970, Ashkenazy s’aventure dans le domaine de la direction d’orchestre, à commencer avec une intégrale des concerti de Mozart (agissant comme soliste et chef du Philharmonia).  Un de ces concerti est du palmarès cette semaine.

Au podium, il sera associé avec le Royal Philharmonic et les orchestres de la société NHK et de la ville de Sydney en Australie. Le disque retenu intégralement le retrouve avec l’English Chamber Orchestra dans des pages pour petit orchestre.

Bonne écoute!


Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Concerto pour piano no.21 en ut majeur, K.467 ('Elvira Madigan')
Philharmonia Orchestra
Vladimir Ashkenazy, dirigeant du clavier
Time Life Records ‎– STL M01 (Disque 2, Face B, 1973)



Richard WAGNER (1813-1883)
Siegfried Idyll, WWV 103
Arnold SCHOENBERG (1874-1951)
Verklärte Nacht pour orchestra à cordes (1917; arr. du sextuor, op.4)
English Chamber Orchestra
Vladimir Ashkenazy, direction
Decca ‎– 410 111-1 (DDA, 1984)


vendredi 8 septembre 2017

Johann Nepomuk Hummel (1778-1837)





Notre montage # 258 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast258



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Le B+B de cette semaine vous propose trois des huit trios pour piano, violon et violoncelle de Johann Nepomuk Hummel, un personnage quelque peu négligé aujourd’hui, mais hautement reconnu et respecté par ses contemporains.

Hummel dont le père était directeur du Manège Militaire Impérial, a une carrière en plusieurs temps. Jeune musicien, certains dissent qu’il était l’élève préféré de Mozart (avec qui il vivra pendant deux ans). Il parfait sa formation avec les grands musiciens de l’heure: Clementi, Haydn, Albrechtsberger et Salieri. Il compte Beethoven comme un confrère de classes et ami (même si leur liaison a eu ses hauts et ses bas). C’est d’ailleurs alors qu’il s’exécute lors d’un concert-hommage à Ludwig qu’il fera la connaissance de Franz Schubert, qui lui dédit ses trois dernières grands sonates pour piano!

Pendant sept ans (1804-11) il sera, comme son maître Haydn, au service de la Cour du Prince Esterházy, et succèdera à son maître comme Kapellmeister après son décès en 1809. Cet épisode, relativement bref, semble être celui pour lequel on doit la notoriété durable de Hummel. Toutefois, c’est son apport au piano (comme interprète-virtuose et comme pédagogue), et sa longue liste d’émules illustres – Carl Czerny, Friedrich Silcher, Ferdinand Hiller, Sigismond Thalberg, et Adolf von Henselt – qui devrait mériter cette distinction. Son jeu (et ses compositions) ont influence Chopin, Schumann et même Franz Liszt (qui choisira Czerny plutôt qu’Hummel comme tuteur, car ce dernier lui aurait coûté trop cher!).

Deux œuvres de jeunesse figurent au programme (la première et dernière sélection). Le rondo « favori » est en fait une mini-sonate avec deux sections distinctes. Le premier trio pour piano, composé durant la même période, présage les ouvrages similaires de Beethoven et Mendelssohn. Les deux autres trios retenus, des compositions « matures », furent composés entre 1799 et 1820.


Bonne écoute!


mardi 5 septembre 2017

Tchaïkovski perdu et retrouvé


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 5 septembre 2017.

En septembre, j’ai prévu deux billets dans le cadre de ma série Intégralement Vôtre, qui souligne des albums disponibles intégralement sur YouTube.

Le billet d’aujourd’hui propose l’écourte d’une réédition de la série Philips Duo (enregistrements analogiques datant de 1964-74) proposant huit pièces pour orchestre de Tchaïkovski intitulé « Complete Tone Poens ». Le titre est quelque peu trompeur; il y a ici l’essentiel des poèmes symphoniques du compositeur, mais inclut aussi deux de ses fantaisies et ce que je considère un complément de programme avec « L’année 1812 ».

Le billet d’aujourd’hui propose quatre des huit plages de cet album de deux compacts; j’entends discuter des quatre autres dans un autre billet l’an prochain.

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous recommande de visiter le site « Tchaikovsky Research ». C’est une ressource Wiki très étoffée qui couvre l’homme et son œuvre, et commente ses compositions à l’aide de citations provenant de ses nombreuses lettres à une panoplie de correspondants – famille, amis, confrères et mécènes.

Une visite de la page consacrée à son œuvre orchestrale (en fait, appelons-les ses œuvrespour orchestre en un seul mouvement) nous permet d’identifier trois œuvres qui reçoivent des numéros d’opus post-Pathétique (opp. 76, 77 et 78) donc « posthumes ». Le commentaire du site à propos de ces trois œuvres révèle une tendance commune que je résume en ces mots :

Après la première le compositeur, déçu, détruit la partition, mais après son décès elle est reconstruite et publiée posthumément.

L'Orage (en russe : Groza) est une pièce d'Alexandre Ostrovski écrite en 1859. Elle a connu un grand succès dès la première adaptation au Théâtre Maly et inspiré à son tour plusieurs œuvres notamment l'opéra Katja Kabanova de Janáček et ce poème symphonique de Tchaïkovski (ne pas confondre avec La Tempête, op. 18., après Shakespeare). L’orage est la première œuvre orchestrale d’envergure du compositeur, alors étudiant au Conservatoire de St-Pétersbourg et complétée pendant des vacances en 1864. Outré par la critique de la partition par le directeur du Conservatoire, cette ouverture ne fut jamais entendue en public du vivant de Tchaïkovski – elle fut créée en mars 1896 lors d’un concert dirigé par Glazounov.

Fatum (trad. Lit. le destin) fut composé suite aux encouragements de Mili Balakirev entre les mois de septembre et décembre 1868, et se veut la première soi-disant « fantaisie orchestrale » du compositeur. La Société Musicale Russe commandite deux prestations de Fatum. La première à Moscou (sous Nicolai Rubenstein) satisfait Tchaïkovski, mais la seconde à St-Pétersbourg un mois plus tard (sous Balakirev) est une déception. La correspondance entre Tchaïkovski et Balakirev entre février et mai 1869 renferme des critiques virulentes de la part de ce dernier, et Tchaïkovski détruit la partition qui sera reconstruite plus tard depuis les feuilles de musique des annales de la Société. Sir Henry Wood dirigera la re-création à Londres en 1899.

Le Voïévode (encore une fois, ne pas confondre avec l’opéra du même nom, op. 3) est une ballade symphonique composée de septembre 1890 à septembre 1891 et jouée pour la première fois (sous la direction du compositeur) le 18 novembre 1891 à Moscou lors d’un concert organisé par son confrère Aleksandr Ziloti . L'œuvre est basée sur la traduction d'Alexandre Pouchkine du poème d'Adam Mickiewicz. C'est la première œuvre dans laquelle Tchaïkovski emploie le célesta, instrument qu'il réutilise l'année suivante dans Casse-Noisette. Après la première, Tchaïkovski, déçu, détruit sa partition autographe; toutefois, anticipant la manœuvre du compositeur, Ziloti s’accapare les feuilles de musique et les garde chez-lui! Tchaïkovski reprit la partie centrale de l'œuvre et l'arrangea pour le piano en l'intitulant Aveu passionné.

Pour compléter le partage de cette semaine, j’ai ajouté Francesca da Rimini.

Bonne écoute!



Pyotr Ilyich TCHAIKOVSKI (1840-1893)

  • L’orage, op. 76 [TH 36]
  • Fatum, op. 77 [TH 41]
  • Le Voïévode, op. 78 [TH 54]

Radio-Sinfonie-Orchester Frankfurt
Eliahu Inbal, direction

Francesca da Rimini, op. 32 [TH 46]
New Philharmonia Orchestra

Igor Markevitch, direction



Album complet - https://www.youtube.com/playlist?lis...m8jgnQg05sPU_c
 

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