vendredi 30 août 2019

J.S. Bach Suites & Partitas





Notre montage # 321 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast321


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Pour mon troisième B+B du mois d’août, ainsi que le dernier billet avant le retour à la normalité en septembre, je me tourne vers un de nos compositeurs fétiche: Jean-Sébastien Bach.

Chez Bach, les termes «suite» et «partita» sont en quelque sorte synonymes, car ce sont typiquement des séquences de mouvements de danse courtoises. Le montage d’aujourd’hui en fournit des exemples pour plusieurs instruments solo et pour orchestre.

La troisième suite pour orchestre de Bach, composée dans la première moitié du XVIIIe siècle, demande trois trompettes, timbales, deux hautbois, cordes (deux parties de violon et une partie pour alto) et une basse continue. Dans le deuxième mouvement de la suite cependant, seuls les cordes sont impliquées; c'est le seul mouvement de la suite où tous les autres instruments sont silencieux. L’ "Air" est écrit pour violon solo, cordes et continu. Les lignes mélodiques entrelacées des cordes aiguës contrastent avec la direction rythmique prononcée de la basse.

À la fin du XIXe siècle, le violoniste August Wilhelmj propose une version du deuxième mouvement de la Suite de Bach pour violon et accompagnement de cordes, piano ou orgue. Sur la partition, il avait imprimé auf der G-Saite (sur la corde de sol) au-dessus de la portée du violon solo, ce qui lui a valu son surnom.

Le montage d’aujourd’hui comprend également des suites / partitas pour violoncelle solo et pour clavier. Cependant, j'ai ajouté une paire de suites et de partitas moins fréquentées pour d'autres instruments solo.

Le catalogue BWV identifie quatre suites (BWV 995, BWV 996, BWV 997 et BWV 1006a) ainsi qu'un certain nombre de pièces diverses pour luth solo, souvent entendues à la guitare. Bach a écrit ses pièces de luth dans une partition traditionnelle plutôt que dans une tablature de luth, et certains pensent que Bach a joué ses pièces de luth au clavier. Aucun manuscrit de Bach lui-même de la Suite en mi mineur pour Luth (joué ici par Julian Bream à la guitare acoustique moderne) n’existe. Cependant, dans la collection de l'un des élèves de Bach, Johann Ludwig Krebs, il y a une pièce ("Praeludio - con la Suite da Gio: Bast. Bach") avec l’indication aufs Lauten Werck ("pour le clavecin-luth") dans une écriture non identifiée.

Certains soutiennent que, malgré l’annotation concernant le clavecin-luth, la pièce était censée être jouée à la luth, comme le montre la texture. D'autres soutiennent que puisque la pièce a été écrite en en mi mineur, elle serait incompatible avec la luth baroque accordé en ré mineur. Néanmoins, la suite peut être jouée avec d'autres instruments à cordes (comme la guitare, la mandola ou le mandocello) et le clavier, et le cinquième mouvement bourrée est particulièrement connu des guitaristes.

Pour compléter le montage, la Partita en la mineur pour flûte solo, BWV 1013, a une date de composition incertaine. Le découvreur du seul manuscrit autographe survivant de la Partita, Karl Straube, cependant, on a depuis démontré que cela avait été fait par deux copistes. Bien que leurs noms soient inconnus, l'un d'eux semble être identique au scribe principal d'un autre manuscrit (contenant les sonates et les partitas pour violon, BWV 1001–1006), qui place cette partie de la copie de la Partita dans la première moitié des années 1720. Dans un Mardi en Musique, j'ai partagé une transcription de cette partita avec celles pour violon, toutes jouées à l'alto. La prestation retenue aujourd'hui, par James Galway, la restaure dans sa forme prévue.


Bonne écoute


mardi 13 août 2019

La main gauche





Notre montage # 320 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast320


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Qu'ont en commun Jules César, Jimi Hendrix, Bill Gates, Albert Einstein, Léonard de Vinci, Lord Robert baden-Powell et Ernö Rubik, l'inventeur du fameux cube ? Ils sont tous gauchers...

J’ai devancé le B+B de cette semaine afin de coïncider avec la journée internationale des gauchers, le 13 août (jour de chance ?)

Les gauchers "ne" représentent "que" environ 12% de la population, mais les gauchers ont toujours fait l'objet de nombreuses incompréhensions au cours des années; longtemps considérés comme des anormaux, les écoliers gauchers étaient incités à utiliser leur main droite pour écrire et dessiner. Aujourd'hui, les mentalités ont évolué et être gaucher est même parfois considéré comme un avantage dans certains domaines, comme le sport par exemple.

Le montage proposé aujourd’hui met en relief des œuvres pour piano composées expressément pour la main gauche, et toutes trois furent commandées par des pianistes qui eurent l’infortune de perdre l’usage de leur main droite.

Le Capriccio pour piano (main gauche) et sept instruments à vent sous-titrée défi ouvre notre montage. Cet octuor pour piano, trois trombones, un tuba, un piccolo, deux trompettes fut à l’origine nin pas une commande mais plutôt une suggestion de la part du pianiste tchèque manchot Otakar Hollmann à son compatriote Leoš Janáček. Ce dernier fut initialement réticent, mais se ravisa plus tard et compasa une pièce avec un rôle pour piano à main gauche seulement. Curieusement, Janáček ne dédie pas l’œuvre à Hollmann même si ultimement c’est ce dernier qui en fera la première, le 2 mars 1928.

L’œuvre mitoyenne du montage des de Camille Saint Saëns, et se veut une commande de sa collègue Caroline Montigny (épouse Rémaury puis de Serres), qui avait perdu l’usage de la main droite à la suite d’un accident. Née en 1843, cette brillante pianiste, belle-sœur d’Ambroise Thomas, obtint un premier prix du Conservatoire de Paris, puis étudia avec Anton Rubinstein et Liszt. Partenaire de Saint-Saëns à deux pianos (notamment dans le Concerto en ut mineur de Bach), elle joua souvent son Deuxième Concerto.

En 1912, il composa le recueil op. 135 à son intention. Les Études pour la main gauche s’inscrivent plutôt dans la descendance des Sonates et Partitas pour violon seul de Bach. Seule l’Élégie (no 5) renvoie véritablement au piano romantique. Les deux premières pièces sont un Prélude et une Fugue ; le Moto perpetuo (à jouer sans pédale) adopte une écriture linéaire qui rappelle certains mouvements rapides de Bach, tandis que la Bourrée et la Gigue (nos 4 et 6) relèvent de la suite baroque.

Comme Otakar Hollmann, Paul Wittgenstein perdit l’usage de son bras droit au cours de la Première Guerre mondiale, mais continue sa carrière de pianiste, commandant à cet effet plusieurs œuvres pour la main gauche aux plus illustres compositeurs de son temps; Benjamin Britten, Paul Hindemith, Erich Wolfgang Korngold et Richard Strauss s'exécutent et lui écrivent des pièces. Maurice Ravel lui écrit le Concerto pour la main gauche, grâce auquel Wittgenstein deviendra particulièrement célèbre.

Plusieurs des morceaux commandés par Wittgenstein sont fréquemment exécutés aujourd'hui à deux mains. Ils ont été également joués par d'autres pianistes qui, pour une raison ou une autre, ont perdu l'utilisation de leur main droite, tels que Leon Fleisher et João Carlos Martins.

Le montage termine avec une de ces commandes, un concerto de l’autrichien Franz Schmidt:


Bonne écoute!


vendredi 9 août 2019

Brasil





Notre montage # 319 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast319


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Il me semble que nous n’avons pas créé un montage B+B à saveur de voyage depuis belle lurette! Ainsi donc, notre partage de cette semaine nous amène au Brésil avec des œuvres soient inspires, soient provenant de cette destination.

Le Brésil est le plus grand pays d'Amérique du Sud et d'Amérique latine. Avec ses 8,5 millions de kilomètres carrés et sa population de plus de 208 millions d'habitants, le Brésil est le cinquième plus grand pays au monde et le cinquième plus peuplé. La terre qui s'appelle maintenant le Brésil a été revendiquée pour l'empire portugais le 22 avril 1500, avec l'arrivée de la flotte commandée par Pedro Álvares Cabral. Cette traversée légendaire a été décrite en 1936, dans le film historique d’aventure brésilien La découverte du Brésil réalisé par Humberto Mauro et interprété par Alvaro Costa, João de Deus et Manoel Rocha. Le compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos en réalisa la trame sonore, à partir de laquelle il a extrait pas moins de quatre suites pour orchestre. Sa deuxième suite est l'une des œuvres principales du montage d'aujourd'hui.

Le Brésil est unique en Amérique du Sud en tant que pays où on parle portugais plutôt que l’espagnol. La chanson d'ouverture du montage, The Girl from Ipanema, est chantée en portugais et en anglais et illustre bien le fait que le portugais peut sembler étrange, même pour les personnes comme moi qui sont à l'aise avec les langues latines. Cette bossa nova ornée de jazz a connu un succès mondial au milieu des années 1960. La version que j'ai retenue comprend le duo mari-femme Astrid et João Gilberto. Elle a chanté sur deux plages de l'album Getz / Gilberto de 1963 avec son mari, Stan Getz, et Antonio Carlos Jobim, bien qu'elle n'ait jamais chanté professionnellement avant cet enregistrement. M. Gilberto, qui interprète les paroles portugaises sur la piste, est connu comme le "père de la bossa nova" et est décédé le mois dernier.

Ottorino Respighi fit son premier voyage au Brésil en mai 1927, dirigeant une série de concerts de sa propre musique à Rio de Janeiro. Avant son retour en Europe, Respighi a annoncé à la presse brésilienne qu'il avait absorbé la musique et les coutumes locales pendant son séjour et qu'il reviendrait l'année suivante avec une suite pour orchestre à cinq volets basée sur ses expériences. En fait, Respighi est rentré à Rio de Janeiro en juin 1928, mais la suite de cinq mouvements promise n’était présentée que comme une œuvre en trois mouvements intitulée Impressions brésiliennes. Elle fut néanmoins reçue chaleureusement. Finalement, Respighi abandonnale plan d’y ajouter de deux mouvements supplémentaires.

Écrit en 1927, The Rio Grande (s’inspirantdu le poème éponyme de Sacheverell Sitwell) est une cantate séculaire du compositeur anglais Constant Lambert. C'est un exemple de jazz symphonique, assez semblable à la Rhapsody in Blue de Gershwin, avec l’ajout de chantiers à l’usage du piano avec orchestre..

Voici le hic: le poème fait référence à une rivière au Brésil, bien qu'il n'y ait pas de rivière brésilienne appelée Rio Grande!

De 1917 à 1919, Darius Milhaud fut secrétaire de Paul Claudel, éminent poète et dramaturge alors ambassadeur de France au Brésil, et avec lequel Milhaud a collaboré pendant de nombreuses années, mettant en musique de nombreux poèmes et pièces de théâtre de Claudel. À son retour en France, Milhaud compose des œuvres influencées par la musique populaire brésilienne qu'il a entendue, notamment celles du pianiste et compositeur brésilien Ernesto Nazareth. Le bœuf sur le toit comprend des mélodies de Nazareth et d’autres compositeurs brésiliens populaires de l’époque et évoque les sons du carnaval.


Boa audição!

 

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