mardi 30 avril 2019

Stravinski & Balanchine




Mon Mardi en Musique du 30 avril propose notre montage # 310  disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast310


=====================================================================

Le Mardi en Musique de cette semaine est notre montage Pod-O-Matic trimestriel et propose un trio de courts ballets d'Igor Stravinski, tous chorégraphiés par George Balanchine.



Bien que Stravinski n'ait écrit que quatre ballets à l'intention de George Balanchine, les deux artistes ont entretenu une relation de travail longue et fructueuse. Jeune apprenti à l'école de ballet du théâtre impérial de St-Pétersbourg, Georgi Balanchivadze fut immédiatement attiré par la musique vibrante de Stravinski. Au moment de son décès en 1983, il avait chorégraphié plusieurs des œuvres les plus importantes du compositeur. La puissante impulsion de la musique de Stravinski s'écoula sans relâche, implorant d'être placée dans un mouvement physique, d'être visualisée, d'être dansée. Même à travers ses moments de silence, Stravinski charge sa musique d'une électricité qui secoue si puissamment sa continuité. Quelle que soit la pièce, le genre, l'instrumentation, le chorégraphe a déclaré que «chaque mesure écrite par Eagerfeodorovitch est bonne pour la danse».

La toute première collaboration entre Balanchine et Stravinskti fut une «reprise» en 1925 d’une interprétation chorégraphiée de son poème symphonique Le Chant du Rossignol, que les Ballets Russes de Diaghilev avaient monté avec des  résultats mitigés cinq ans plus tôt. Stravibnski écrivit alors qu '«il destinait le Chant du Rossignol à la plate-forme de concert et un rendu chorégraphique lui semblait tout à fait inutile." À l'origine, la chorégraphie devait être celle du chorégraphe en chef Leonide Massine, mais Diaghilev a choisi l'un de ses plus récents élèves, George Balanchine, pour la chorégraphie du ballet. Stravinski et Balanchine avaient des goûts similaires en matière d'art, de musique et de mouvement et aimaient créer. C'est le ballet qui ouvre le montage de cette semaine.

Diaghilev a rapidement promu Balanchine au poste de maître de ballet de la compagnie et a encouragé sa chorégraphie. Entre 1924 et la mort de Diaghilev en 1929, Balanchine crée neuf ballets ainsi que des œuvres de moindre importance. Durant ces années, il collabore avec des compositeurs tels que Stravinski, Prokofiev, Debussy, Satie et Ravel, ainsi qu'avec des artistes qui créent des décors et des costumes tels que Pablo Picasso, Georges Rouault et Henri Matisse, créant de nouvelles œuvres combinant tous les arts.

Parmi ses nouvelles œuvres, en 1928 à Paris, Balanchine créa Apollon musagète en collaboration avec Stravinski; ce fut l'un de ses ballets les plus novateurs, associant ballet classique et mythe grec classique et images au mouvement jazz. Il a décrit cela comme "le tournant de ma vie". Apollon est considéré comme le ballet néoclassique original et a amené le danseur au premier plan, lui donnant deux solos dans le ballet. Apollo est connu pour son minimalisme, utilisant des costumes et des décors simples, ce qui a permis au public de ne pas être distrait du mouvement. Balanchine considérait la musique comme la principale influence sur la chorégraphie, par opposition à la narration.

Pour compléter le trio, Agon occupe une place centrale dans l'œuvre de Balanchine, un chef-d'œuvre révolutionnaire dans lequel lui et Stravinski s'inspirèrent des danses courtisanes du milieu du XVIIe siècle pour créer ce que Balanchine appelait un «ballet contemporain par excellence» qui représentait une collaboration totale avec compositeur. Extrêmement astringent, parfois sportif, Agon comprend l'un des pas de deux les plus étrangement intenses et les plus sensuels.

Bonne écoute!


mardi 23 avril 2019

Tchaïkovski : l’œuvre pour violoncelle et orchestre


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 23 avril 2019. 


Le partage Intégralement Vôtre de cette semaine est un autre album du label Brilliant Classics, celui-ci consacré à la musique de Tchaïkovski.

Comme c’est souvent le cas avec ces versions de Brilliant Classics, cet album est une nouvelle édition (ou une nouvelle distribution) d’un enregistrement figurant au catalogue de Saison russe, Le Chant du Monde et Harmonia Mundi depuis 1994 et présente le violoncelliste russe Alexander Rudin et l’orchestre de chambre Musica Viva basé à Moscou.

Selon le site officiel, les œuvres complètes pour violoncelle et orchestre de Tchaïkovski représentent moins de la moitié de la durée de ce disque, comprenant deux miniatures (le Pezzo Capriccioso et le Nocturne) et les Variations Rococo. Soulignins ici que Rudin joue la version originale de la partition, et non la boucherie bien plus répandue et beaucoup plus entendue par le violoncelliste contemporain de Tchaïkovski, Wilhelm Fitzenhagen. Fitzenhagen modifia l’ordre des variations  et en omit une, tout en simplifiant quelque peu les exigences originales et énergiques mais efficaces du compositeur à l’égard du soliste. Un retour à l'original révèle ce qui nous manquait, une œuvre plus substantielle et cohérente, et il n'y a qu'une ou deux versions rivales sur le marché.

En outre, Rudin complète les Variations avec le magnifique interlude de La Belle au Bois Dormant, qui comprend un solo pour violoncelle, ainsi qu’un arrangement du célèbre Andante cantabile du premier quatuor à cordes.

En complément de programme, Rudin dirige l'orchestre dans la sérénade pour orchestre à cordes.

Bonne écoute!


Pyotr Ilyich TCHAÏKOVSKI (1840-1893)

Variations sur un theme Rococo en la majeur, Op. 33 [TH 57] (Version originale du compositeur)
Nocturne [TH 64], adapté du No. 4 des Six Pièces pour piano, Op. 19
Andante cantabile [TH 63 ] adapté du deuxième movement du Quatuor No. 1, Op. 11
Pezzo capriccioso en si mineur, Op. 62 [TH 62]
Scene d'Aurore et de Désiré (Andante cantabile), adapté de la Belle au Bois Doemant, Op. 66 (Acte II, No. 15 (a))
(*) Sérénade pour orchestre à cordes en ut majeur, Op. 48 [TH 48]

Alexander Rudin, violoncelle
Orchestre de chamber Musica Viva
Nikolay Alekseev and Alexander Rudin (*), direction
Enregistré les 1993.11 et 1993.02 (*) aux studios Mosfilm, Moscou



Internet Archive -  https://archive.org/details/TchaikovskyCompleteWorksForCelloAndOrchestra


vendredi 19 avril 2019

András Schiff Joue Scarlatti & Mozart





Notre montage # 309 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast309


=====================================================================

Le B+B de cette semaine est le premier de deux partages que j’ai prévus - ce mois-ci et le prochain - avec en vedette le pianiste hongrois, András Schiff. Les nombreux enregistrements de Schiff comprennent une grande partie de la musique pour clavier de Bach, celle de Domenico Scarlatti, Joseph Haydn, Ernst von Dohnányi, Johannes Brahms et Piotr Ilitch Tchaïkovski, l'intégrale des sonates pour piano de Mozart et Schubert, ainsi que l'intégralité des concertos pour piano de Felix Mendelssohn Mozart, Beethoven et Béla Bartók. Le montage d’aujourd’hui fait partie de notre série mensuelle consacrée aux sonates pour piano, comprenant ici des œuvres de Scarlatti et de Mozart.

Scarlatti a passé une grande partie de sa vie au service des familles royales portugaise et espagnole. Il est classé principalement comme compositeur baroque chronologiquement, bien que sa musique ait influencé le développement du style classique et qu'il fût l'un des rares compositeurs baroques à passer à la période classique. À l'instar de son célèbre père Alessandro, il a composé diverses formes musicales, mais il est aujourd'hui principalement connu pour ses 555 sonates pour clavier.

Lorsque nous commençons l’échantillonnage des sonates pour clavier de Scarlatti, nous devons nous rappeler qu’une sonate est avant tout un terme générique qui s’applique à toute composition «instrumentale» (par opposition à une cantate, morceau de musique «chanté»). On ne peut pas voir ces œuvres dans le même contexte que, par exemple, les sonates de Mozart, car les 555 sonates pour clavier de Scarlatti sont en un seul mouvement (contrairement à la plupart des sonates classiques qui en coptent trois ou quatre), elles suivent aussi principalement sous forme en deux temps plutôt que la forme dite "sonate" ABA). Bien qu'elles ne se conforment pas aux conventions modernes, beaucoup d’entre elles affichent une audace harmonique dans l’utilisation des discordes, ainsi que des modulations non conventionnelles sur des clés distantes.

Ce montage comprend également trois autres ajouts à notre intégrale des sonates pour piano de Mozart, extraits de l'anthologie Schiffde 1995; les sonates K. 311, 332 et 333.

Bonne écoute!

mardi 16 avril 2019

C'était l'bon temps (Part Deux)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 16 avril 2019 et reprend une discussion originalement proposée sur OperaLively


Le partage de cette semaine contient d’autres extraits d’airs opératiques proposés en complément de programme lors de diffusions d’opéras sur la chaîne publique de Sacramento en Californie et commentés par son hôte, Sean Bianco.

Contrairement au partage précèdent dans cette diptyque, il s’agît ici pour la plupart d’enregistrements Stéréo et non d’enregistrements historiques. Toutefois, certains des chanteurs retenus ont connu une certaine célébrité; que ce soit la soprano française Régine Crespin (dans Wagner), la basse montréalaise George London ou la coqueluche des matinées cinématographiques Mario Lanza.

Il y a une paire de sélections qui méritent des explications supplémentaires. 

La paire d’airs qui ouvrent le segment du 7 août 2009 sont des extraits d’une version anglaise de l’opérette Das Land des Lächelns de Franz Lehar. Selon mes recherches, il existe au moins trois adaptations: Drury Lane (1931, Harry Graham), Broadway (1946, Christopher Hassall) et celle-ci de 1996 de la plume de l’interprète lui-même, le ténor américain Jerry Hadley (1952-2007).

Le segmnent du 21 avril 2012 contient des airs d’Andrea Chenier de Giordano, dont Lanza interprétant “l’improvviso” et une paire d’interprétations de l’aria de Gérard "Nemico della patria" par deux barytons italiens réputés, soient Aldo Protti (1920-1995) et Piero Cappuccilli (1926-2005).

Bonne écoute!

Extraits « Opera Potpourri » de l’émission At The Opera With Sean Bianco

Date de diffusion : 7 août 2009

LEHÁR: The Land of Smiles (Version Anglaise de Das Land des Lächelns)
“My heart belongs to you!” et “I forbid you to go!”
Jerry Hadley, ténor
Nancy Gustafson, soprano
English Chamber Orchestra
Richard Bonynge, direction

VERDI: Il Trovatore “Tutto è deserto”
Ingvar Wixell, baryton
National Philharmonic Orchestra
Richard Bonynge, direction

WAGNER: Lohengrin: “Einsam In Trüben Tagen”
WAGNER: Parsifal “Ich Sah Das Kind “
Regine Crespin, soprano
Orchestre National de la Radiodiffusion Française
Georges Prêtre, direction

Date de diffusion : 21 avril 2012

GIORDANO – Andrea Chenier "Nemico della patria" (Deux interprétations)
Aldo Protti, baryton
Orchestre Symphonique de la NHK
Franco Capuana, direction

Piero Cappuccilli, baryton
Orchestre du Teatro alla Scala, Milan
Riccardo Chailly, direction

GIORDANO - Andrea Chenier "Un dì all'azzuro spazio"
Mario Lanza, ténor
RCA Victor Orchestra
Constantin Callinicos, direction

WAGNER: Die Walkure, Les Adieux de Wotan et l'Enchantement du Feu
George London, baryton-basse
London Symphony Orchestra
Erich Leinsdorf, direction


mardi 9 avril 2019

La revanche de la bande magnétique


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 9 avril 2019 

Afin de briser la glace pour mon partage hebdomadaire, permettez-moi d’attirer votre attention sur un artocle paru récemment intitulé « La cassette audio n'a pas dit son dernier mot » qui discute d’une petite entrprise qui a trouvé une niche dans un marché qu’on aurait cru destiné à la désuétude.

Il reste toutefois que, comme plusieurs mélomanes comme vous j’en sus convaincu, ma collection personnelle compte plus d’une centaine de cassettes audio. La plupart sont des copies-maison de vinyles (j’ai des copains qui faisaient des copies de leurs microsillons dès leur achat, afin de préserver une écoute propre, sas fritures). J’estime que le quart de ma collection sont des achats d’enregistrements en magasin, car la coutume voulait que la sortie d’un album consistait d’une version vinyle et d’une version cassette.

Le programme-double de cette semaine propose une paire de cassettes, avec en vedette Ernest Ansermet et son Orchestre de la Suisse Romande. Ces enregistrements sont de la série « prix modique » VIVA, qui proposait des rééditions des archives London-Decca à l’orée du disque compact. Les enregistrements en question datent du début des années 1960, et furent réédités à maintes reprises.


La première cassette, qui comprend les deuxième et troisième suites pour orchestre de Bach, se distingue par la virtuosité des premiers pupitres de l’ensemble, ainsi que par son approche musclée d’antan qui contraste avec l'approche HIP qu’on associe avec cette musique aujourd’hui, l'enregistrement a été initialement publié en 1962 et réédité (et « remasterisé ») à plusieurs reprises.

La deuxième prestation, de la même année, nourrit notre série « Orgue et Carême ». La lecture par Ansermet de la Symphonie avec orgue de Saint-Saëns accompagné par le regretté grand organiste suisse Pierre Segond, avec la version de Munch à Boston de 1959, représente probablement le summum artistique et technique pour l’époque du Stéréo.

Construit entre 1891 et 1894, le Victoria Hall de Genève possédait un orgue d'une taille considérable, inauguré par nul autre que Charles-Marie Widor. Ce premier instrument, construit par Th. Kuhn (Zurich) a été remplacé en 1949 par un nouvel instrument de 82 arrêts du facteur Rudolf Ziegler et la Manufacture des Grandes Orgues de Genève SA. L'effort a été achevé en 1963 et remis à neuf en 1982; c'est l'instrument présenté dans l'enregistrement d'aujourd'hui.

Cet orgue a joué un rôle important dans la vie musicale jusqu'au 16 septembre 1984; où un incendie dévaste l'intérieur de la salle. L'orgue entier a simplement fondu et s'est effondré. Afin de remplacer l'instrument détruit, une commission d'experts dont Pierre Segond, François Delor, Louis Robilliard, Jean-François Vaucher, Lionel Rogg et le facteur d'orgues George Lhôte, fut constituée et commande au facteur hollandais Van den Heuvel un nouvel orgue construit dans la «tradition de Cavaillé-Coll».

Bonne écoute!

Prestations de l’Orchestre de la Suisse Romande
Ernest Ansermet, direction


Jean-Sébastien BACH (1685-1750)

Suite No. 2, en si mineur, BWV 1067
(André Pépin, flûte solo)
Sonate, en ut majeur, extyraite de la Cantate no. 31 "Der Himmel Lacht, Die Erde Jubiliert", BWV 31, no. 1
Suite No. 3, en ré majeur, BWV 1068
Sinfonia , en fa majeur, extraite de la Cantate no. 12 "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen", BWV 12, no. 1
(Roger Reversy, hautbois solo)

Decca Viva! ‎– KVIC 8
Format: Cassette, Stéréo
Détails - https://www.discogs.com/Bach-Anserme...lease/11884459
YouTube - https://www.youtube.com/playlist?lis...Gl7u65u1vo1iN3

Camille SAINT-SAËNS (1835-1921)
Symphonie no. 3, en ut mineur, Op. 78 "avec orgue"
Pierre Segond, orgue
INST – Victoria Hall, Genève

Decca Viva! ‎– KVIC 51
Format: Cassette, Stéréo
Détails - https://www.discogs.com/Saint-Sa%C3%...lease/11061055
YouTube - https://www.youtube.com/playlist?lis...nJZZ63QEVMbi4A


Internet  Archivehttps://archive.org/details/1011.AdagioAllegroModeratoPo


vendredi 5 avril 2019

L'Orgue Symphonique





Notre montage # 308 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast308


=====================================================================
Le B+B de cette semaine continue notre série de partages dédiés à l’orgue pour la période du Carême avec trois "Symphonies pour orgue" de trois maîtres  français, professeurs et compositeurs: Marcel Dupre, Louis Vierne et Charles-Marie Widor.

La musique des églises parisiennes au milieu du XIXe siècle était une source de controverse acerbe. La passion de l'opéra et du ballet qui dominait la vie musicale de la ville était devenue une réalité, même dans les églises, où les organistes manquaient de goût et de technique.

Une révolution était en préparation : Aristide Cavaillé-Coll, entreprend la construction ou la reconstruction de la plupart des orgues de Paris (et de nombreuses provinces) au cours de sa longue carrière, notamment La Madeleine (1846), Saint-Sulpice (1862) et Notre-Dame (1868). En Europe la grande tradition de d'orgue, centrée sur la musique de Bach, était en vogue et Cavaillé-Coll pousse deux protégés, Alexandre Guilmant et quelques années plus tard Charles-Marie Widor, à oarfaire leur éducation en Belgique. De retour à Paris, ils disposaient d'une technique rationnelle de jeu d'orgue qui les plaçait dans une ligue différente de celle de leurs contemporains. Cependant, il semble que ce soit Widor qui ait fait la plus grande impression.

Après le décès de son organiste titulaire, Lefébure-Wély, Widor est installé comme son remplaçant à Saint-Sulpice; la carrière de Widor à Saint-Sulpice durera soixante-quatre ans au cours desquels il est devenu un pilier de l’établissement musical (trente-sept ans professeur au Conservatoire, vingt-et-un comme secrétaire de l’Académie des beaux-arts). Dupré, qui l'assistait depuis 1906, servira à Saint-Sulpice jusqu'au jour de son décès, le dimanche 30 mai 1971. Ces deux grands organistes ont couvert une étonnante période de 101 ans.

Widor était un musicien polyvalent cultivé. Personnage populaire dans les salons parisiens, il a écrit des volumes de musique de chambre et de piano élégantes et idiomatiques, ainsi que des symphonies, des ballets et de nombreux opéras. Mais sa mission à Saint-Sulpice était d'établir un style digne de musique chorale et d'orgue qui satisferait ses exigences élevées sans aliéner la congrégation. La musique doit être monumentale, comme il convient au décor, et tous les effets pittoresques doivent être rigoureusement exclus. Entre 1872 et 1880, il publia six de ses symphonies pionnières pour orgue, dans lesquelles il utilisa de manière saisissante les ressources impressionnantes dont il disposait, son grand Cavaillé-Coll.

Hypersensible, presque aveugle, mais extrêmement talentueux, Vierne était déjà un élève de la classe d'orgue (sous Franck) lorsque Widor prit son élève sous son aile, ce qui l'a amplement récompensé. En tant qu'assistant à Saint-Sulpice et au Conservatoire, Vierne est devenu un maître complet de son art, combinant l'inspiration musicale de Franck avec la maîtrise technique qu'il a apprise auprès de Widor, et les transmettant à la génération suivante. à travers son propre enseignement.

Dupré était le fils le fils d'un organiste distingué et côtoiera dans sa jeunesse Guilmant, Cavaillé-Coll (qui l'appelait «petit prodige») et Widor. Dupré devint l'étudiant le plus doué de sa génération. Il étudia l'orgue avec Guernesey et Vierne et la composition avec Widor qui, après avoir perdu son premier protégé, le traitera comme un fils pour le restant de ses jours. Dupré avait à peine vingt ans quand il se retrouva assistant de Saint-Sulpice.

L'artiste en vedette cette semaone est l'organiste, enseignant et auteur néerlandais Ben van Oosten. Diplômé du Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam, il a complété sa formation à Paris avec André Isoir et Daniel Roth. Que ce soit par influence géographique ou par choix artistique, il gravite vers le romantisme français, sigany des intégrales des trois compositeurs de cette semaine.


Bonne écoute!


mardi 2 avril 2019

Les routes Mahleriennes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois d'avril 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.







Sommaire



La prochaine collection proposée dans cette série continue notre survol des symphonies germaniques, avec le corpus des neuf (ou dix, ou onze) symphonies (ou, à vrai dire, œuvres symphoniques) de Gustav Mahler. Compositeur mésestimé de son vivant, Mahler comme son compatriote Bruckner, se veut le trait d’union entre la tradition romantique et les premiers balbutiements de l’ère moderne (représentée par la Deuxième école de Schoenberg, Berg et Webern).


Les analystes suggèrent que les symphonies de Mahler forment trois groupes quelque peu distincts, représentant les goûts musicaux et l’influence des nombreux jalons qui marquent la courte vie du compositeur.

Les principales œuvres de la première période (les années « célibataires » de 1880 à 1901) sont les quatre premières symphonies, le cycle de chansons Lieder eines fahrenden Gesellen et diverses collections de chansons dans lesquelles se distingue Des Knaben Wunderhorn. À cette époque, les mélodies et les symphonies sont étroitement liées et les œuvres symphoniques sont programmatiques. Mahler a initialement donné aux trois premières symphonies un programme descriptif complet (qu'il a ensuite répudié).

La période médiane (plus concentrée se terminant par le départ de Mahler pour New York en 1907) comprend un triptyque de symphonies purement instrumentales (les cinquième, sixième et septième), les Rückert-Lieder  et Kindertotenlieder, deux dernières mélodies du cycle  Wunderhorn et, à certains égards, la dernière grande affirmation de Mahler, sa huitième symphonie chorale. Mahler avait désormais abandonné tous les programmes explicites et les titres descriptifs; il voulait écrire une musique "absolue" qui parlait d'elle-même.

Les trois œuvres de la brève période finale (les années précédant sa mort en 1911) - Das Lied von der Erde, la neuvième et la dixième symphonies (incomplètes) - sont des expressions de l'expérience personnelle de Mahler face à la mort. Toutes les pièces se terminent doucement, ce qui signifie que l'aspiration a maintenant cédé la place à la résignation.

La liste des symphonies, dans l’ordre chronologique, avec les feuilles de routes associées:

Symphonie n ° 1 en ré majeur ('Titan') (1888–96) [Feuille # 264]
Symphonie n ° 2 en ut mineur ('Resurrection') (1888–94) [Feuille # 203
Symphonie No.3 en ré mineur 1894–96) [Feuille # 99]
Symphonie No.4 en sol majeur (1899–1901) [Feuille # 262]
Symphonie No.5 en ut dièse mineur (1901–02) [Feuille # 265]
Symphonie n ° 6 en la mineur ('Tragique') (1903–04) [Feuille # 266]
Symphonie n ° 7 en mi majeur ('Chant de la nuit') (1904–05) [Feuille # 267]
Symphonie No.8 en mi bémol majeur ('Symphonie des Mille') (1906–07) [Feuille # 268]
Das Lied von der Erde (1908–09) [Feuille # 269]
Symphonie No.9 en ré majeur (1909–10) [Feuille # 270]
Symphonie n ° 10 en fa dièse majeur (inachevée 1910) [Feuille # 108]

Vos feuilles de route



Feuille de Route  #264 – Mahler à Boston


Les deux premières représentations de la Première Symphonie l'ont décrite comme un poème symphonique. L'œuvre a été créée à Budapest en 1889, mais n'a pas été bien reçue. Mahler a procédé à des révisions majeures pour la deuxième représentation, donnée à Hambourg en octobre 1893; Plus de modifications ont été apportées dans les années précédant la première publication, à la fin de 1898. On retrouve souvent le sous-titre Titan avec cette symphonie, une curiosité puisque n'utilisa cette étiquette que pour deux premières représentations, et jamais après sa publication en 1898. [Lire notre réflexion]






Feuille de Route  #265 - Symphonie #5

La cinquième est une œuvre de transition pur Mahler à plusieurs égards : sa première symphonie post-Wunderhorn, composée peu après ses noces avec Alma (qui prétend dans sa biographie de Mahler avoir orchestré beaucoup de la symphonie suivant des indications parfois brèves laissées dans le manuscrit). S’étalant sur cinq mouvements, Mahler la définit en trois sections : une introduction (les deux premiers mouvements), un scherzo et une conclusion (les deux derniers mouvements, dont l’éloquent Adagietto, un poème d’Amour composé pour sa jeune épouse). [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/603GustavMahlerSymphonyNo.5




Feuille de Route #266 - Symphonie #6


Composée entre 1903 et 1904 à son chalet d’été de Maiernigg, l’œuvre est composée lors d’une période heureuse dans la vie de Mahler - d’après son épouse Alma, aussitôt que la symphonie est terminée, Mahler vient la chercher pour la lui jouer en entier et elle affirme avoir été émue jusqu’au fond de l'âme par cette œuvre, la plus « foncièrement personnelle » de toutes celles « qui a jailli le plus directement de son cœur ». Bruno Walter, émule et collaborateur de Mahler écrira que cette symphonie « se termine dans le désespoir et la nuit noire de l'âme », qui explique son sous-titre « Tragique », qui ne fit pas associé à l’œuvre originalement, mais que Mahler affirme lors d’une performance à Vienne en janvier 1907.  [Lire notre réflexion] h




 



 Feuille de Route #267 - Lied Der Nacht

Suivant sa coutume, c’est à sa retraite rustique de Maiernigg durant l’été de 1904 que Mahler esquisse les premiers mouvements de sa Septième (les plages mitoyennes qu’il nomme “Nachtmusik”) alors qu’il complète l’orchestration de sa Sixième. En août 1905, il complète la composition et l’orchestration, qu’il créera à Prague trois ans plus tard, le 19 septembre 1908.  [Lire notre réflexion




Feuille de Route  #268 – Symphonie des Mille

Deux notes dans les journaux de Mahler datant de Juin 1906 montrent ses premières idées pour sa 8e symphonie, qu'il ne considère pas d’emblée comme une symphonie entièrement chorale. Il pensait composer une symphonie à quatre mouvement qui entourent une paore d’ « hymnes » de base instrumentale; un de ces hymnes était le Veni Creator; les esquisses montrent que Mahler s'était fixé sur l'idée d'ouvrir avec l'hymne latin, mais ne s'était pas arrêté sur la forme précise du reste. D'après les derniers commentaires de Mahler, il est évident que le plan à quatre mouvements a été rapidement écarté, remplaçant trois mouvements avec une seule section, essentiellement une cantate dramatique basé sur Faust de Goethe, un idéal de rédemption.[Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et à la musique -  https://archive.org/details/MahlerSymphonyNo.8Solti

 

Feuille de Route #269 – Le jour de la Terre

Le Chant de la Terre a ceci de particulier – le compositeur la décrit comme une « symphonie pour ténor, alto (ou baryton) et grand orchestre » mais refuse de lui attribuer un numéro séquentiel – qui aurait été le numéro 9. Mahler fait preuve ici de superstition – la soi-disant malédiction de la 9e – qui veut que souvent la 9e symphonie d’un compositeur est sa dernière.. [Lire notre réflexion] https://ideefixe-musique.blogspot.com/2016/04/jour-de-la-terre.html




Feuille de Route #270 - Quoi de neuf, Gustav Mahler?

Habituelement, une oeuvre come la neuvième demande deux ans de gestation: un été d'esquisses et un été d'orchestration. Mahler dédie les étés de 1908 et 1909 à cette neuvièeme, et aurait sans doute créé l'oeuvre durant la saison 1910-11 si elle n'aurait pas été écourtée par la maladie qui l'emportera. C'est son émule Bruno Walter qui en assurera la création en juin 1912 à Vienne.. [Lire notre réflexion] https://ideefixe-



 

Pages vues la semaine précédente