mercredi 30 novembre 2016

Les routes solitaires I



Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de novembre 2016.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






NDLR – Les Routes du Laitier vont proposer une série de feuilles de route autour des prochains volets qui exploreront des œuvres dans le contexte des effectifs nécessaires à leur interprétation, allant du musicien seul jusqu’au grand orchestre. Cette exploration occupera la prochaine demi-douzaine de mes interventions sur ce fil.


Sommaire


La réflexion de cette quinzaine est la première de deux interventions proposant des œuvres pour instrument seul. Le musicien seul avec son instrument, c’est la musique dans sa plus simple expression, dénudée, et se rapprochant le plus du processus du compositeur, qui était sans doute seul à son instrument, plume à la main.


Certains peuvent penser que de se limiter à une seule voix limite l’étendue et la complexité d’une composition. Penser ainsi me semble imputer une limite intrinsèque à toute œuvre, une limite « chromatique » dans le sens scientifique du terme, une référence au spectre sonore, limité à la bande de fréquences entre 20 et 20,000 hertz…



Le diagramme ci-haut propose la panoplie d’instruments « conventionnels » (absence d’instruments électroniques ou d’artifices tels les bandes magnétiques populaires dans le répertoire expérimental de la fin du XXe siècle) versus le rayonnement sonore. Cette analyse, cependant, omet deux autres dimensions importantes aux compositeurs: la dimension « dynamique » (oû le compositeur joue avec le rythme, la vitesse et même l’intensité du son) et ce que j’appelle la dimension « virtuose », ou la capacité du musicien à ajouter du piquant dans son interprétation (le shmaltz, le vibrato, etc. etc.)


Je vous invite donc, alors que vous suivez les feuilles de route proposées ici-bas de porter une attention particulière à l a créativité du compositeur qui prend une situation qui apparaît n’être « que la peau et les os » et lui confère tant de satisfaction… auditive faisannt usage de toute la palette à sa disposition!


Vos feuilles de route



Feuille de Route #3: Sonates pour Instrument Solo

Le répertoire pour instrument solo est dominé par le piano, et le graphique proposé plus tôt explique aisément l’attrait d’un instrument qui peut attaquer une grande part du spectre sonore. Il existe, cependant, des œuvres pour la guitare et le violon qui offrent beaucoup de possibilités! [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu – https://archive.org/details/pcast201-Playlist 




Feuille de Route #4: Sonates pour piano de Mozart

Un bref échantillon de quatre sonates pour piano d’Amadeus, y compris la célébrissime sonate au « Rondo à la Turque ». [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/07SoneteNo.18EnFaMajeurK.53




Feuille de Route #5: Les caprices pour violon de Paganini



Si vous croyez que le violon est un instrument « criard », vous vous devez d’écouter ces 24 petits bijoux, interprétés avec brio par l’Italo-Américain Ruggiero Ricci. [Lire notre réflexion]


Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/Ruggiero...ganiniCaprices



Feuille de Route #6: Valses pour piano

On oublie que le terme sonate s’applique à toute œuvre instrumentale (par opposition à la cantate, une œuvre chantée). On peut trouver d’autres noms pour des sonates, des noms évocateurs comme une arabesque, un nocturne, une gymnopédie ou encore le nom d’une danse « galante » (comme un menuet) ou une danse plus populaire, comme un tango ou une valse. Voici donc une collection de valses pour piano traversant près de deux siècles de traditions musicales. [Lire notre réflexion]


Hyperlien du menu – https://archive.org/details/pcast219-Playlist 


vendredi 25 novembre 2016

Skandalkonzert





Notre montage # 235 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast235


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Le B+B de cette semaine entreprend la re-création du programme propose à;’auditioire de la Grande Salle du Musikverein de Vienne le 31 mars, 1913.

Il existe des “dates butoir”, des jalons importants auxquels on peut pointer afin d’indiquer la “fin d’une époque” ou – plus justement – le début d’une nouvelle époque. Dans le cas de la musique classique dite “contemporaine“, on souligne particulièrement la création du Sacre du Printemps de Stravinski au théâtre des Champs-Elysées le 29 mai 1913. Toutefois, certains considèrent cet évènement comme étant le frère-jumeau d’un évènement d’une égale importance: le Skandalkonzert.
Ce concert “scandaleux” fut dirigé par Arnold Schoenberg et mit en évidence la musique d’élèves et d’associés de la soi-disant Deuxième École Viennoise de musique (même si deux des compositeurs au programme doivent être considérés des “membres honorifiques”.)

Comme ce sera le cas quelques semaines plus tard au récital des Ballets Russes, la soirée tournera à l’émeute, et laissera le public en état de choc.

(Lors de l’émeute, un coup de poing servi par un des promoteurs du concert, Erhard Buschbeck, fut l’objet d’une poursuite en justice et un des témoins appelés , le compositeur Oscar Straus, suggèrera à la cour que ce fut le moment le plus harmonieux de la soirée.)



Le programme:


Avec le recul et la perspective que nous offrent les décennies écoulées, il peut être un peu difficile d’apprécier “le scandale”… La symphonie de chambre du maître Schoenberg, par exemple, est loin des pièces dodécaphoniques que proposera le compositeur dans les années qui suivront le concert en question. Toutefois, la musique de ses émules Berg et Webern reste tout aussi tranchante que lors de l’exercice de 1913. La version du Webern au montage n’est pas la version entendue au concert, mais plutôt une version revue pour “grand orchestre”, ultimement publiée comme son op. 6.

Zemlinski tant qu’à lui offre une musique qui reste, somme toute, Post-Romantique dans son approche – plus en ligne avec Johannes Brahms qu’avec la Deuxième École. Voici le cycle complet:



La source de l’émoi de la soirée sera les Altenberg Lieder. Selon l’hebdo Die Zeit, à peine après avoir amorcé le deuxième extrait, le public se met à rire, ce qui amène Schoenberg depuis son pupitre à exiger le décorum, par respect pour l’exécution: “ceux qui ne peuvent garder le silence peuvent quitter la salle” dira-t-il. Alors que la cohue continue, il demandera qu’on appelle “les autorités publiques”. Le chef de police, qui ne parviendra pas à instaurer l’ordre dans la salle, exigera la fin du concert et l’évacuation avant qu’on exécute les chansons de Mahler.

Et voici le cycle complet des chansoms de Berg:


Notre montage, toutefois, complète le programme coupé-court en 1913, avec une prestation intégrale du cycle des Kindertottenlieder.

En guise de conclusion à ma réflexion, Schoenberg continuera d’appuyer la nouvelle musique, établissant la Verein für musikalische Privataufführungen (Sociétè des performances musicales privees) qui fera la promotion de 117 concerts entre février 1919 et décembre 1921, proposant plus de 350 pièces de compositeurs tels Reger, Stravinski, Bartók, Debussy, Ravel, Satie, Webern, Berg, et autres. Fait à noter, Schoenberg ne programmera aucune de ses compositions lors de ces soirées qui eurent lieu – apparemment – sans tumulte ou intervention policière…


Bonne écoute!

mardi 15 novembre 2016

In Memoriam - Sir Neville Marriner (1924 – 2016)



Le billet su ivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de novembre 2016.




C'est notre coutume dans ces billets  en novembre de souligner les décès de musiciens au cours de l'année, et il est plus qu'approprié de souligner le départ de Sir Neville Marriner il y a quelques semaines, en partageant un vieux vinyle de ma collection.

Plusieurs, avec raison, associent Marriner avec son l'orchestre de chambre qu'il a fondé - l'Academy of St-Martin in the Fields. ainsi qu'avec le répertoire baroqie et classique qu'il a endisqué avec en l'occurrence MM. Vivaldi, Haydn et Mozart.

On se doit de rappeler ici que Marriner s'est associé avec d'autres ensembles: Le Minnesota Orchestra (chef principal de 1979 - 1986), Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart (chef principal de 1986 - 1989) et l'Orchestre de chambre de Los Angeles (chef principal de 1969 - 1979) Avec ces orchestres, en plus de l'Academy, il explorera d'autres périodes du répertoire: Tchaïkovski, Respighi et Stravinski, entre autres.




Un de mes enregistrements ASMF/Marriner préférés est sa version de Pulcinella, et le disque en partage cette quinzaine est un autre Stravinski, 
néo-baroque avec son orchestre de Los Angeles - deux de ses concerti pour orchestre en ses danses concertantes.

Bonne écoute! 



Igor STRAVINSKI (1882-1971)

Concerto en mi bémol majeur f ('Dumbarton Oaks', 1938)
Concerto ien ré majeur ('Basle', 1946)
Danses concertantes (1942)

The Los Angeles Chamber Orchestra
Neville Marriner, direction

EMI Records Ltd. ‎– ASD 3077 (1975)




vendredi 11 novembre 2016

Sibelius entre en scène





Notre montage # 234 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast234


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Le dernier volet de cette courte série de B + B sur la musique de scène considère trois « suites » compilées depuis la musique composée par Jean Sibelius pour des productions scandinaves de pièces de théâtre.

La Carélie est une région qui s'étend de la mer Blanche au golfe de Finlande, à cheval entre la Russie (République de Carélie et Oblast de Léningrad) et la Finlande (Carélie du Sud et Carélie du Nord). Il n’est pas clair si Sibelius reçut une commande pour une musique pour accompagner une prestation scénique organisée par l'Association des étudiants de Viipuri (université d'Helsinki - Viipuri est le nom finnois de Vyborg, une des villes de l'isthme de Carélie.) Il reste que Sibelius composa une ouverture, hit tableaux avec deux intermèdes, dont chaque tableau s’inspire d’évènements historiques pertinents à la région.

L'œuvre reçut alors un chaleureux accueil, probablement aidé par l'élan patriotique, mais Sibelius fut beaucoup plus critique à son sujet et publia la partition partiellement -  l’ Ouverture (op. 10), puis en une suite en trois mouvements (la Suite Karelia op. 11).

Dans un montage vieux de quelques années, j’avais assemblé trois oeuivres inspirées du mélodrame de Maeterlinck Pelléas et Mélisande. À la suite d'une commande du Théâtre suédois d'Helsinki, Sibelius a écrit la musique de scène en 1904-1905 pour la traduction en suédois de la pièce par Bertel Gripenberg. La musique de scène originale est écrite en 10 tableaux dont la suite proposée en montage n'a retenu que 9 tableaux.

Kuningas Kristian II (trad. Lit. Roi Christian II) est une pièce historique scandinave du dramaturge et ami de Sibelius Adolf Paul. La pièce originale traite de l'amour du roi Christian II (souverain du Danemark, de la Suède et de la Norvège) pour une néerlandaise non-anoblie, Dyvecke. Sibelius créa quatre premiers tableaux lors de la première représentation au Théâtre suédois à Helsinki le 24 février 1898, et composera trois autres mouvements (Nocturne, Sérénade et Ballade) l’été suivant. Comme pour Pelléas, Sibélius ne retiendra que les grands moments pour sa suite (cinq mouvements).


Bonne écoute!


 

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