vendredi 31 août 2018

Encore plus – Richard Strauss (1864-1949)





Notre montage # 289 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast289


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Le B+B de cette semaine termine notre mini-série sur les sentiers battus avec un montage qui revisite un thème déjà abordé plus tôt cette année: la musique de Richard Strauss.

Lors du montage partagé précédemment – une paire de vinyles de ma collection – nous avons traité de deux des genres principaux du catalogue Strauss, soient sa musique vocale et ses poèmes symphoniques. Deux des trois titres au montage cette semaine sont en effet des poèmes symphoniques (et l’un d’entre eux est également un vinyle).

Macbeth est le premier des poèmes symphoniques composés par Strauss et a la distinction d’avoir été le sujet de maintes révisions. Ceci nous révèle un des dilemmes de Strauss en début de carrière – la réconciliation entre « la forme » et un genre compositionnel qui raconte « une histoire ».

L’autre poème symphonique, Ainsi Parla Zarathoustra, a ceci en commun avec le premier concerto pour piano de Tchaïkovski : les premières mesures des deux œuvres sont célébrissimes, mais seuls les vrais mélomanes reconnaissent le reste de l’œuvre (qui ne ressemble aucunement à l’introduction).
L’œuvre mitoyenne du montage, le burlesque pour piano et orchestre, est une des rares œuvres concertantes du catalogue Strauss, et fut originalement composé pour le chef et pianiste Hans von Bülow. Celui-ci, peu impressionné par ce pastiche, n’en sera pas le créateur; Eugen d'Albert aura cet honneur en 1890.

Les deux chefs retenus aujourd’hui sont des valeurs sûres, comme le seraient les Böhm, Karajan ou Strauss lui-même… Le chef d'orchestre allemand Rudolf était un, spécialiste du répertoire postromantique germano-autrichien et avec son orchestre de Dresde nous a laissé une intégrale des poèmes symphoniques et des concertos de Strauss étalée sur neuf compacts chez EMI.

Eugene Ormandy, durant son règne de près de 45 ands avec l’orchestre de Philadelphie s’est imposé dans les œuvres de la fin du romantisme et de la première moitié du xxe siècle. Il a endisqué Zarathoustra au moins trois fois (1953, 1975 et 1979). C’est sa version EMI (numérique, gravure vinyle) que j’ai retenu. Tant qu’au burlesque, il l’enregistrera deux fois (1955 et 1966), tous deux avec Rudolf Serkin au piano. C’est la version stéréo de 1986 qui fait le montage, «le Burlesque a rarement connu de plus belle interprétation que celle de Serkin avec son vieux complice Ormandy ».


Bonne écoute!

mardi 28 août 2018

Les routes classiques



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois d'aoûtt 2018.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Parfois, les concepts qui semblent si simples peuvent  poser des problèmes. Le problème avec la discussion que nous avons entamé dans le cheminement « temporel » proposé dans notre série récemment est le suivant – les grandes ères musicales ne respectent pas nécessairement le calendrier historique. Si l’ère romantique englobe l’essentiel du XIXe siècle, le classique tant qu’à lui, ne correspond qu’à une fraction du XVIIIe – deux, possiblement trois générations de compositeurs.

Si on s’entend sur une période qui s’échelonne sur 40 ou possiblement 60 ans, il reste maintenant à identifier une date « départ » - chose quasi-impossible, car certains compositeurs que je qualifierais de classiques pourraient être perçus par d’autres comme des baroques tardifs… Commençons notre exploration avec cette première feuille de route :

Feuille de Route # 144 – Vitrine Classique

Considérons les compositeurs Anglais qui ouvrent cette feuille de route, Boyce et Avison (et on pourrait dire la même chose de Wagenseil). Nés et œuvrant au XVIIIe siècle, donc en plein durant l’époque du Classique, certains les associent au baroque tardif, ou même à cette période de transition entre l’esthétique baroque et le début de l’époque plus « règlementée » qui caractérise les compositeurs dominants du classique, qui créent des recettes très spécifiques pour les concerti et les symphonies du jour. [Lire notre réflexion



Ce qui caractérise le classique, pour moi à tout le moins, c’est que si les compositeurs du baroque étaient des pâtissiers, les compositeurs du classique font surtout des moules à gâteaux. Durant cette relativement courte période entre la réalisation des premiers gâteaux baroques et l’expressivité sans bornes des pâtissiers romantiques, les pâtissiers du classique définissent les normes pour les gâteaux de mariage, les gâteaux-maison et les petits gâteaux de collation!
Deux compositeurs de cette période se démarquent particulièrement: Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart; ils auront droit à des chapitres particuliers dans notre série. Aujourd’hui, faisons place à certains autres noms à retenir.

Feuille de Route # 145 – Luigi Boccherini (1743 - 1805)

Le compositeur et violoncelliste italien Luigi Boccherini est connu pour son style galant. Son père, violoncelliste et contrebassiste, l'a envoyé étudier à Rome à un jeune âge. En 1761 Boccherini ira à Madrid, et commencera en 1770 une longue association avec  l’Infante Luis Antonio, frère cadet du roi Charles III d'Espagne. Par la suite, il profitera du soutien de l'ambassadeur de France en Espagne, Lucien Bonaparte, ainsi que le roi Friedrich Wilhelm II de Prusse, lui-même violoncelliste amateur, flûtiste et fervent défenseur des arts. [Lirenotre réflexion





Feuille de Route # 146 – Antonio Salieri (1750-1825)

Le folklore suggère une opinion austère de Salieri: qu'il était le bourreau qui a conduit Mozart à une tombe précoce et qu'il était un mauvais compositeur. Si Salieri n'était pas le personnage envieux et colérique dépeint dans le film Amadeus, qui était-il? Ce qui est certain, c'est qu'en 1781, lorsque Mozart, âgé de 25 ans s'installa à Vienne, Salieri, de six ans son aîné, y était une étoile établie. [Lire notre réflexion

Feuille de Route # 147 – Johann Nepomuk Hummel (1778-1837)

Hummel a une carrière en plusieurs temps. Jeune musicien, certains dissent qu’il était l’élève préféré de Mozart (avec qui il vivra pendant deux ans). Il parfait sa formation avec les grands musiciens de l’heure: Clementi, Haydn, Albrechtsberger et Salieri. Il compte Beethoven comme un confrère de classes et ami (même si leur liaison a eu ses hauts et ses bas). C’est d’ailleurs alors qu’il s’exécute lors d’un concert-hommage à Ludwig qu’il fera la connaissance de Franz Schubert, qui lui dédit ses trois dernières grands sonates pour piano!  [Lire notre réflexion



 

Franz SCHUBERT (1797 - 1828)
Son talent pour la musique est rapidement remarqué, mais pour gagne
r sa vie, Schubert va tout d’abord s’orienter vers la carrière d’instituteur. Cependant, il impressionnera rapidement Antonio Salieri, qui lui prodigua cinq années de leçons; obtiendra de son vivant la reconnaissance d’autres grands noms de la musique (Beethoven aurait dit de lui qu’il avait une "intelligence divine") ; et aura l’occasion de servir la puissante famille Esterhazy. Parmi ses œuvres les plus connues, on note évidemment ses nombreux Lieder, mais aussi une symphonie "Tragique", ou encore des opéras comme Rosamunde.


Feuille de Route # 148 – Schubert pour deux pianistes et quatre mains
Les pianistes Autrichiens Paul Badura-Skoda et Jörg Demus ont fait équipe comme pianistes duettistes occasionnellement, et cette collaboration a produit des enregistrements d'œuvres de Schubert et Mozart pour piano quatre-mains. Cette paire d'artistes chevronnés, à l'aise dans le répertoire classique et romantique proposent une conception de Schubert qui mérite votre écoute! [Lirenotre réflexion



Feuille de Route # 149 – Schubert: 15 Lieder / Gundula Janowitz, Charles Spencer

L'œuvre de Schubert comprend plus de 600 mélodies pour voix et piano. Ce nombre à lui seul est très impressionnant - de nombreux compositeurs n'arrivent pas à atteindre ce nombre de compositions dans toute leur production, et encore moins dans un seul genre. Mais ce n'est pas seulement la quantité qui est remarquable: Schubert écrivait régulièrement et fréquemment des chansons d'une telle beauté et d'une telle qualité que des compositeurs comme Schumann, Wolf et Brahms lui attribuaient tous le mérite de réinventer, revigorer et donner plus de sérieux au lieder. [Lire notre réflexion


Feuille de Route # 150 – Deux symphonies de Schubert
Schubert n'a pas laissé beaucoup de musique pour orchestre, mais parmi ces œuvres on trouve près d'une douzaine de symphonies achevées... et inachevées. [Lire notreréflexion

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/04SymphonyNo.6InCMajorLittl


 


Carl Maria von WEBER (1786-1826)

Weber travailla pour la noblesse allemande et plusieurs villes (Breslau, Prague, Dresde) et effectua de nombreuses tournées en tant que pianiste virtuose. Avec Der Freischütz (1821), Euryanthe (1823) et Oberon (1826), il créa l’opéra allemand romantique alors que l’Italie régnait sur les scènes depuis Claudio Monteverdi. Ses innovations (leitmotiv et récitatifs chantés) ont influencé Richard Wagner. Autres œuvres notables : musique pour piano (dont la fameuse Invitation à la danse, 1819), quintette avec clarinette (1815) et 2 concertos pour clarinette (1811).

Feuille de Route # 151 – Vitrine Weber
Il existe un lien familial intéressant entre Weber et Wolfgang Amadeus Mozart; l'oncle de Weber (le demi-frère de son père, Fridolin) comptait quatre filles musiciennes, Josepha, Aloysia, Constanze et Sophie, toutes des chanteuses remarquables. Mozart a tenté de séduire Aloysia en lui composant plusieurs morceaux. Mais après avoir rejeté ses avances, Mozart a épousé Constanze.  [Lire notreréflexion

Feuille de Route # 152 & 153 – Der Freischütz

Cet opéra est considéré comme le plus important depuis ceux de Mozart. Si Schubert traite Weber de « dilettante », Beethoven ne cache pas son enthousiasme pour l’ouvrage. Berlioz (1803-1869) se souviendra de la scène de la Fonte des balles quand il écrira la Course à l’abîme de la Damnation de Faust. Il montera d’ailleurs une version française du Freischütz à Paris en 1841. Les opéras de Weber influenceront profondément Wagner, qui sera considéré par beaucoup comme son successeur. [Lire notre réflexion]


F/R #152 [Ouverture, Acte 1, Acte 2 (début)]

F/R #153 [Acte 2 (fin), Entr'acte, Acte 3]

vendredi 24 août 2018

Encore plus - Mozart 2-3-4





Notre montage # 288 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast288


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Le B+B de cette semaine reprend les sentiers battus des concerti de Mozart, dans la veine 2-3-4 comme nous l’avons fait plus tôt cette année. Comme ce fut le cas lors de ce montage deux des œuvres partagées sont du catalogue des concerti pour violon – les 2ie et 4ie dans notre cas, avec comme solistes Cho-Liang Lin et Anne-Sophie Mutter.

Mozart commence à jouer du violon quand il était très jeune (peut-être à cinq ou six ans) et son père, qui était son premier professeur, était un violoniste chevronné. Mozart a écrit presque une trentaine de concerti pour piano, ainsi qu’au moins cinq concerti pour violon entre 1773 et 1776, probablement pour son propre usage en tant que violon solo de l’orchestre de l’Archevêché de Salzbourg. L’adagio pour violon et orchestre K. 261, composé en 1776, était probablement un mouvement de remplacement pour le mouvement lent et original de son concerto pour violon no. 5. Mozart l'a écrit spécifiquement pour le violoniste Antonio Brunetti, qui s'est plaint que le mouvement lent original était "trop artificiel".

Le concerto de jeunesse retenu aujourd’hui – le no. 3, K. 40 – fait partie d’un groupe d’œuvres « d’exercice » de Mozart, où il reprend et orchestre des mouvements de sonates pour piano de la plume de virtuoses de l’époque, sans doute afin de se faire la main dans le genre clavier avec orchestre.

Le premier mouvement est base sur une sonate de Leontzi Honauer de Strasbourg, le second sur une de Johann Gottfried Eckard, le claveciniste le plus fameux de son époque. Le troisième sur la pièce de Carl Philipp Emmanuel Bach La Boehmer, publiée au début des années 1760.


Bonne écoute


mardi 21 août 2018

Carl Nielsen, New Philharmonia Orchestra, Jascha Horenstein ‎– Symphony No. 5


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 21 aout 2018. 

La revanche du vinyle pour cette semaine reprend les sentiers battus des symphonies de Carl Nielsen, avec une prestation mémorable de sa cinquième symphonie par un chef qui l’a connu de son vivant.

Les mélomanes audiophiles vouent, si vous me permettez l’expression, un certain culte au chef Jacha Horenstein, culte qui est habituellement réservé aux chefs de sa génération certes (Stokowski, Toscanini…) mais un culte assez particulier puisqu’Horenstein de tous les grands noms de sa génération, il est le seul qui n’a pas une généralement association avec un orchestre.

Né à Kiev, formé à Vienne et émule de Furtwängler, Horenstein est invité à diriger l'Orchestre symphonique de Vienne ainsi que Orchestre philharmonique de Berlin durabt les années 1920. Il est nommé à la tête de l'Opéra de Dusseldorf en 1928 – le seul poste de directeur artistique qu’il occupera. Avec l'avènement des nazis, il s'exile aux États-Unis en 1940 et dirige les plus grandes phalanges américaines (comme le Philharmonique de New-York) sana pour autant occuper un poste permanent en Amérique. Chef invité recherché (dont le style autoritaire irritera certains), il laisse une discographie surprenamment large, y compris un grand nombre de prestations publique ou pour la radio.

Horenstein est spécialiste du répertoire romantique tardif (surtout Mahler et Bruckner), mais aussi contemporain, avec notamment la première de l'arrangement pour cordes en trois mouvements de la Suite lyrique d'Alban Berg ou la première française de son opéra Wozzeck (en 1950). Il a aussi gravé une belle version de la symphonie Mathis der Maler de Paul Hindemith avec l'Orchestre symphonique de Londres.

C’est à Londres qu’on le retrouve aujourd’hui, dirigeant ce que je considère comme la version de référence (rien de moins!) de l’opus 50 de Nielsen, avec la caisse claire impitoyable du percussionniste Alfred Dukes. En complément de programme, le court poème symphonique Saga-Drom.

Bonne écoute!


Carl NIELSEN (1865-1931)
Symphonie No.5, op. 50
Saga-Drøm, op. 39
New Philharmonia Orchestra
Jascha Horenstein, direction
Nonesuch ‎– H-71236
Format: LP (1969)

Détails - https://www.discogs.com/Carl-Nielsen...elease/3624416



vendredi 17 août 2018

Encore Plus – Les Cinq





Notre montage # 287 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast287


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Notre B+B de cette semaine poursuit notre série de partages le long des sentiers battus, avec un nouveau montage autour des « Cinq », l’école de compositeurs nationalistes Russes assemblés et menés par Mily Balakirev.

Balakirev entame le montage de cette semaine avec son poème symphonique Russie, originalement une « ouverture sur des thèmes Russes » qui évolue en un poème symphonique sur une période de… 25 ans!

Les deux autres compositeurs ay programme ont des cheminements qui suggèrent ceci en commun : ces messieurs avaient des carrières bien établies autre qu’en musique.

César Cui était un brillant ingénieur militaire, une sommité dans le domaine des fortifications et un membre de l’Armée Impériale, élevé au grade de Lieutenant-Général rien de moins! Avant de quitter son patelin (aujourd’hui une partie de la Lituanie) pour l’École supérieure du Génie civil à Saint Pétersbourg, il prend des leçons de piano et d’harmonie. Alors qu’il entame sa carrière d’ingénieur, une rencontre importante sur le plan musical avec le compositeur Mili Balakirev en 1856 l’influence profondément.

César Cui a composé de nombreuses pièces, dans pratiquement tous les genres de musiques, à l’exception notable de la symphonie. Cui a notamment écrit nombre de chants en russe, français, polonais, et allemand, dont des duos. De nombreuses pièces pour piano et de musique de chambre, dont trois quatuors à cordes, figurent au catalogue du compositeur. Comme critique musical, Cui a été aussi très prolifique, puisqu’il a écrit presque huit cents articles entre 1864 et 1918 dans divers journaux en Russie, et en Europe. Il couvre les concerts, les récitals, les nouvelles compositions, et la vie musicale en général.

L’œuvre retenue cette semaine, sa suite pour orchestre no. 4 reprend cinq courtes pièces pour piano originalement dédiées à la comtesse de Mercy-Argenteau qui développa un intérêt pour la musique russe en plus d’organiser des concerts et des récitals en leur honneur.

Comme Cui, Alexandre Borodine est un homme qui a une carrière bien établie, cette fois comme médecin et chimiste. Autodidacte, le jeune Alexandre apprend à jouer de très bonne heure de la flûte puis du piano et du violoncelle avec un camarade, Mikhaïl Chtchiglev. Sa mère et son beau-père le destinent à une carrière de médecin et il est inscrit à la faculté à l’âge de quinze ans. Il était passionné de chimie depuis l'âge de dix ans. Après six ans d’études, il est engagé en 1856 à l'hôpital de l'armée territoriale, mais, trop sensible aux blessures, il obtient un poste de professeur à l'Académie militaire de chimie où il deviendra un grand savant et collabore avec Nikolaï Zinine. Il fait connaissance en 1857 de Moussorgski qui se fait soigner en tant qu'officier à l'hôpital militaire où travaille Borodine.

En 1862, Borodine se joint au Groupe des Cinq. Tout en partageant les idées fondamentales du groupe, il se révéla moins hostile que ses condisciples à l’emprise germanique sur la musique russe. Il commence l’écriture de sa Symphonie no 1 en mi bémol majeur – qui figure au montage cette semaine - en décembre 1862 qu’il achève en 1867. Elle s'inspire de la Symphonie héroïque de Beethoven, bien qu’elle soit typiquement russe; elle ne reçoit pas un bon accueil. En 1877, il visite les laboratoires d'un certain nombre d'universités allemandes. Il rencontre à cette occasion Franz Liszt à Weimar. Trois ans plus tard, en 1880, Liszt donne avec grand succès la Symphonie no 1 en mi bémol majeur.


Bonne écoute.

mardi 14 août 2018

Der Freischütz (Weber)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 14 aout 2018. 

Pour cette semaine, j’ai choisi de vous offrir un opéra.

En 1817, Carl Maria von Weber épouse la cantatrice Caroline Brandt et prend la direction du nouvel opéra allemand de Dresde. Il en fait un foyer de l’art allemand pour lutter contre les nombreux théâtres italiens disséminés dans toute l’Europe. C’est durant cette période qu’il écrit un des plus grands triomphes de l’histoire de l’opéra: Der Freischütz, achevé en mai 1820 à Dresde.

Considéré aujourd'hui comme l'un des premiers opéras romantiques avec Fidelio de Beethoven (1805), son livret fut écrit par le poète Johann Friedrich Kind d'après un conte populaire germanique (version publiée en 1811 dans Das Gespensterbuch).

La création du Freischütz (le 18 juin 1821 à Berlin) prend les proportions d’un évènement national. Parmi les auditeurs se trouve le jeune Felix Mendelssohn-Bartholdy. Son succès immédiat montre à quel point il comble une attente. Tout séduit le public : le sujet germanique, les personnages issus du peuple, les scènes sataniques, le côté fantastique et inquiétant des forces de l’ombre et de la forêt. Ce succès foudroyant va se prolonger sur les autres scènes européennes. On accommode la partition à toutes les sauces. Consécration suprême, on vend même une bière Freischütz.

La performance retenue est signée Erich Kleiber (dont c’était l’anniversaire de naissance il y a quelques jours, le 5 août), un chef qui fait partie de la “génération dorée” des chefs d'orchestre austro-allemands, celle de Bruno Walter, Otto Klemperer, Wilhelm Furtwängler, Hans Knappertsbusch, Clemens Krauss et Karl Böhm. Comme eux, il possédait un sérieux et une dignité dans la conduite orchestrale, avec un style sans pathos et toujours très élégant.

Il étudie d'abord la musique à Prague, où il débute en 1911 comme chef de chœurs au Théâtre national. Après avoir dirigé à Darmstadt de 1912 à 1918, puis à Wuppertal de 1919 à 1921, Mannheim en 1922 et Düsseldorf en 1923, il devient directeur musical de l'opéra de Berlin, où il crée de nombreuses œuvres, en particulier, Wozzeck, l'opéra d'Alban Berg en 1925, et Christophe Colomb de Darius Milhaud en 1930. Après la création de la Lulu Suite de Berg, aussitôt déclaré "art dégénéré" par les autorités nazies en 1935, il démissionne. Erich Kleiber quitte alors l'Allemagne et devient chef invité itinérant. Il quittera l'Europe et s'installe avec sa famille à Buenos Aires en 1937. Il prend alors la nationalité argentine et dirige au Teatro Colón. Jusqu'en 1949 il y donne tout le répertoire allemand et en particulier Wagner. Il est aussi invité par l'Orchestre philharmonique de La Havane (de 1944 à 1947) et par l'Orchestre de la NBC (1946-1948). Il revient ensuite en Europe, dirige au Covent Garden (1950-1953).
Kleiber mène une performance de Freischütz qui frappe l’équilibre idéal entre le classicisme et le folklore. L'enregistrement est parfait pour son millésime et les forces de Cologne jouent avec beaucoup d’entrain.

Bonne écoute


Carl Maria von WEBER (1786 –1826)
Der Freischütz, op. 77 (J. 277)
Opéra en trois actes, livret allemand de Friedrich Kind
ROLES PRINCIPAUX
Max        Hans Hopf
Kilian     Kurt Marschner
Kuno      Heiner Horn
Kaspar    Max Proebstl
Ännchen Rita Streich
Agathe     Elisabeth Grummer

WDR Rundfunkchor Köln
WDR Sinfonieorchester Köln
Erich Kleiber, direction

(Production radiophonique, Westdeutscher Rundfunk Köln, 1955)

[Argument] [Livret]


[Ouverture, Acte 1, Acte 2 (début)]

[Acte 2 (fin), Entr'acte, Acte 3]

mardi 7 août 2018

Tchaïkovski / Igor Markevitch, London Symphony Orchestra ‎– Manfred


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 7 aout 2018. 

Cette semane notre Intégrlement Vôtre poursuit notre exploration des sentiers battus - en fait, des sentiers fort usés - et la musique de Tchaïkovski.

Le tempérament russe passionné d'Igor Markevitch sur le podium et l'orchestre symphonique de Londres dans l'une de ses heures de gloire (années 1960) sont des raisons suffisantes pour enquêter sur l'int.grale des symphonies de Tchaïkovski du chef Franco-Italo-Ukrainien. . Une autre est la possibilité d'entendre les cuivres de Tchaïkovski avec le minimum de restriction, et de les reproduire avec la clarté, l'immédiateté et la portée qui suggèrent des origines plus modernes; Les trombones en particulier, ont une présence pleine et vraie.


(Pour votre bon plaisir, hyperlien ici à une playlist YouTube decette intégrale)

Composée entre les quatrième et cinquième symphonies, Manfred est un projet initié par le critique Vladimir Stasov. Originalement considéré par Balakirev, Tchaïkovski prend en main le projet en novembre 1884, la symphonie sera composée entre mai et septembre 1885, et créée à Moscou le prinyemps suivant.

Plus de détails sur la symphonie (en anglais) dans le site tchaikovsky-research.net.

L'enregistrement d'aujourd'hui est contemporain à l'intégrale mentionnée ci-haut.

Bonne écoute.



Pyotr Il′yich TCHAÏKOVSKI (1840-1893)
Manfred, op. 58 [TH 28]
Symphonie après Byron en si mineur

London Symphony Orchestra
Igor Markevitch, direction

Studio , 1964
Détails - https://www.discogs.com/Tchaikovsky-...elease/3563770







 

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