mardi 26 février 2019

Richard Strauss: Concerto pour violon; Sinfonia Domestica


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 26 février 2019 

Notre partage Intégralement Vôtre de cette semaine poursuit notre mini-série Richard Strauss avec deux titres extraits de l’intégrale Strauss signée par le chef allemand Rudolf Kempe avec le Staatskapelle Dresde chez EMI au milieu des années 1970.

Maintes fois rééditée et retouchée au numérique, cette intégrale reste bien reçue par la critique et les mélomanes et à juste titre; la Staatskapelle est l’un des plus anciens et des plus beaux orchestres d’Allemagne. L’orchestre a œuvré dans la fosse pour l’ensemble des opéras de Strauss et fut un des orchestres préférés du compositeur. Kempe, né et formé à Dresde, a commencé sa carrière musicale comme hautboïste, expliquant peut-être la clarté de ses lectures.


J’ai découvert cette photo de famille de M. Strauss, madame et deux rejetons. A regarder la photo, il est difficile de dire si la maison Strauss débordait de joie… En revanche, la Sinfonia Domestica, une œuvre qui raconte une journée dans le domicile du compositeur, a ses moment joviaux quoique plus restreinte dans son effusion orchestrale que son autre poème symphonique autobiographique, EIn Heldenleben.

Le catalogue Strauss renferme, bien sûr, ses opéras, mélodies et poèmes symphoniques, mais compte également un bon nombre d’œuvres concertantes: ses deux concerti pour cor, son élégant concerto pour hautbois, un double-concertino pour clarinette et basson et quelques œuvres pour piano et orchestre dont son burleske.

L’unique concerto pour violon de Strauss a été écrit pendant l'adolescence du compositeur et dédicacé à Benno Walter, chef de l'orchestre Royal de Bavière et cousin du compositeur. La première a lieu le 5 décembre 1882 à Vienne dans une réduction pour piano et violon (Strauss accompagnant au clavier le dédicataire). La version orchestrale fut créée à Leipzig en 1889.

Clairement inférieur à ses autres œuvres orchestrales « matures », il propose par moment le style harmonique mature du compositeur. Bien qu’écrit dans la tradition romantique, il témoigne de la révérence du jeune compositeur vis-à-vis les maîtres de la période classique précédente, notamment Mozart et Beethoven.

Bonne écoute


Richard STRAUSS (1864-1949)
Concerto pour violon, en ré mineur, op. 8 (TrV 110)
(Ulf Hoelscher, violon)
Sinfonia Domestica, op. 53 (TrV 209)
Staatskapelle Dresde
Rudolf Kempe, direction
Réédition Brilliant Classics- #7591/4

Détails - https://www.allmusic.com/album/richa...a-mw0001566312



Internet Archive - https://archive.org/details/04SinfoniaDomesticaOp.53

vendredi 22 février 2019

Viktoria Postnikova & Tchaïkovski





Notre montage # 304 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast304


=====================================================================

Le B+B d'aujourd'hui, qui s’ajoute à notre thématique mensuelle consacrée aux sonates pour piano, traite aujourd'hui de deux sonates de Tchaïkovski, tirées de l’intégrale de son œuvre pour piano chez  Erato par la pianiste russe Viktoria Postnikova (qui inclut d'ailleurs un ensemble rarement enregistré de chansons folkloriques pour piano à quatre mains avec son mari Gennadi Rozhdestvenski.

Il est quelque peu surprenant que nous ayons d’une part Tchaïkovski, le compositeur de probablement le plus célèbre des oncerti pour piano de la fin du XIXie siècle, alors que sa musique pour piano solo est relativement obscure. Il s’agit d’une perspective un peu occidentale, car les œuvres de Tchaïkovski sont bien interprétées par des pianistes russes et un bon nombre de ses œuvres ont leur mérite pédagogique.

En parcourant le catalogue Tchaïkovski, nous découvrons que les œuvres pour piano sont généralement présentées sous forme de collections - y compris Les Saisons - avec quelques titres isolés et deux sonates pour piano, toutes deux programmées dans le montage d’aujourd’hui.

La sonate pour piano en ut dièse mineur de Tchaïkovski a été écrite en 1865, au cours de la dernière année du compositeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et n'a été publiée qu'après sa mort. La Sonate a été publiée en 1900 (son "Opus 80") sous la plume de Sergey Taneyev, qui a apporté des corrections et fourni quelques mesures dans l'Andante. Le deuxième sujet de la finale (à partir de la mesure 51) est basé sur un thème de l'Agitato et Allegro en mi mineur, écrit par Tchaïkovski comme exercice en 1863 ou 1864. Le Scherzo (troisième mouvement) de la sonate a été adapté pour orchestre et devenir le Scherzo de sa Première Symphonie, commencée l'année suivant la composition de la sonate.



Au moment de sa publication, le pianiste Aleksandr Ziloti s'opposa à la publication de la sonate dans son intégralité et insista pour que celle-ci soit coupée. Ziloti a joué les premier et troisième mouvements de la sonate dans deux de ses concerts - à Odessa et à Moscou à l'automne 1900.

La Grande Sonate en sol majeur a été écrite en mars et avril 1878 sur le domaine de sa soeur à Kamenka. Une composition contemporaine de son concerto pour violon, la Sonate est dédiée à Karl Klindworth, bien que ce nom n'apparaisse pas sur la partition du manuscrit et n'ait été ajouté que plus tard au moment de la préparation de la première édition.


En complément aujourd’hui, le Dumka en ut mineur (sous-titré "Scène rustique russe") est le résultat d'une commande de l'éditeur de musique parisien Félix Mackar qui, dans les années 1880, avait commencé à publier les œuvres de Tchaïkovski en France.

Bonne écoute!

mardi 19 février 2019

D’autres routes mozartiennes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de février 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Nouvelle tranche

Ce volet de la série entame une nouvelle tranche, allant des feuilles de route 245 à 300, inclusivement. La thématique de cette tranche sera « les collections ».

Par hasard, ou par malice, nous avons au cours des 244 premières feuilles de route, exploré l’intégrale d’œuvres d’un même genre de certains compositeurs – les six Brandebourgeois de Bach, par exemple. Au cours des prochains volets de cette série, nous allons compléter certaines de ces collections, à commencer cette semaine avec les 27 concerti pour piano « numérotés » de Mozart.

Allons-y donc…

Sommaire

Longtemps relativement négligés, Mozart nous laisse 23 concerti pour piano et orchestre originaux - les quatre premiers concerti « numérotés» sont généralement considérés comme des exercices d'apprentissage. Mozart a adapté des sonates pour piano de compositeurs populaires du jour pour piano avec accompagnement d'orchestre. Trois autres concertos (K.107 / 1, 2 et 3), non numérotés, sont des arrangements de sonates pour piano de J.C. Bach (Op 5, n os 2, 3 et 4, tous composés en 1766).

En commençant par le Concerto pour piano no. 5, les spécialistes s'accordent pour dire que les œuvres sont vraiment originales. Mozart les compose pour son propre usage, dont pour une série de concerts viennois entre 1784-1786 et revêtaient une importance particulière pour lui. Ils sont reconnus parmi ses plus grandes réalisations.

Notre survol de cette collection ne considère que les 27 concerti pour piano «numérotés»; le concerto no. 7 est pour trois (ou deux) pianos et orchestre, et no. 10 est pour deux pianos et orchestre. Voici la liste, avec des références aux feuilles de route déjà proposées (hyperliens) et des références aux dix nouvelles feuilles proposées ci-dessous.

Concerto No. 1, K. 37 [Feuille # 245]
Concerto No. 2, K. 39 [Feuille # 155]
Concerto No. 3, K. 40 [Feuille # 246]
Concerto No. 4, K. 41 [Feuille # 156]
Concerto No. 5, K. 175 [Feuille # 155]
Concerto No. 6, K. 238 [Feuille # 155] https://archive.org/details/pcast262
Concerto No. 7, K. 242 ('Lodron', pour 3 pianos)(*) [Feuille # 247]
Concerto No. 8, K. 246 ('Lützow') [Feuille # 157]
Concerto No. 9, K. 271 ('Jeunehomme') [Feuille # 248]
Concerto No. 10, K. 365 (pour 2 pianos) [Feuille # 249]
Concerto No. 11, K. 413 [Feuille # 155]
Concerto No. 12, K. 414 [Feuille # 247]
Concerto No. 13, K. 415 [Feuille # 248]
Concerto No. 14, K. 449 [Feuille # 248]
Piano Concerto No. 15 in Bb, K. 450 [Guide # 247]
Concerto No. 16, K. 451 [Feuille # 250]
Concerto No. 17, K. 453 [Feuille # 118]
Concerto No. 18, K. 456 ('Paradis') [Feuille # 250]
Concerto No. 19, K. 459 [Feuille # 250]
Piano Concerto No. 20 in D minor, K. 466 [Guide # 251]
Concerto No. 21, K. 467 [Feuille # 252]
Concerto No. 22, K. 482 [Feuille # 253]
Concerto No. 23, K. 488 [Feuille # 253]
Concerto No. 24, K. 491 [Feuille # 251]
Concerto No. 25, K. 503 [Feuille # 253]
Concerto No. 26, K. 537 ("Coronation") [Feuille # 254]
Concerto No. 27, K. 595 [Feuille # 251]
(*) Version pour 2 pianos

Vos feuilles de route

Feuille de Route # 245 – Mozart « Numéro Un »

[Concerto #1] Nos sélections pour cette feuille de route sont la première symphonie, les premiers concerti pour piano et violon, la première sonate pour piano solo et le premier divertimento pour cordes. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/Pcast026Playlist




Feuille de Route # 246 – Encore plus - Mozart « 2-3-4 »

[Concerto #3] Le concerto de jeunesse retenu – le no. 3, K. 40 – fait partie d’un groupe d’œuvres « d’exercice » de Mozart, où il reprend et orchestre des mouvements de sonates pour piano de la plume de virtuoses de l’époque. Le premier mouvement est base sur une sonate de Leontzi Honauer de Strasbourg, le second sur une de Johann Gottfried Eckard, le claveciniste le plus fameux de son époque. Le troisième sur la pièce de Carl Philipp Emmanuel Bach La Boehmer, publiée au début des années 1760. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast288-Playlist



Feuille de Route # 247 – Radu Lupu, Murray Perahia & Mozart

[Concerti #7, 12 & 15] Parmi les trois concerti composés par Mozart en 1776, on compte son concerto pour trois claviers en fa majeur (no. 7, K. 242). On lui accorde parfois le sous-titre "Lodron" en référence à son commanditaire, la comtesse Antonia Lodron qui le créa avec ses filles Aloysia et Giuseppa. Mozart refignolera le concerto en 1780 pour son propre usage, mais cette fois réduit pour deux pianos - c'est sous cette forme que le concerto cous est proposé ici. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast207-Playlist



Feuille de Route # 248 – Mitsuko Uchida & Mozart

[Concerti #9, 13 & 14] Née à Atami, une ville côtière près de Tokyo, Mitsuko Uchida s'installe à Vienne avec ses parents à l'âge de 12 ans - son père était l'Ambassadeur du Japon en Autriche pour 5 ans. Elle s'inscrit au conservatoire local et continuera ses études après que son père soit rappelé au Japon. Parmi ses professeurs, on compte Richard Hauser, Wilhelm Kempff, Stefan Askenase, Maria Curcio, et même Artur Schnabel (ellefut son dernier élève). Le répertoire de madame Uchida va de Beethoven et Mozart à Schönberg et même Boulez. On l'entend comme soliste et dirige même du piano (elle a entrepris une mini-intégrale Mozart avec le Cleveland Orchestra comme chef et soliste!). [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast205-Playlist



Feuille de Route # 249 – Double Jeu: Mozart & Mendelssohn

[Concerto #10] L'expressuion double jeu au baseball désigne un jeu défensif important, impliquant le retrait de deux coureurs suite à un coup frappé au sol, et l'échange rapide de la balle entre les joueurs d'avant champ qui doivent toucher le coussin avant l'arrivée du coureur (qui lui, selon les règles du jeu, se doit d'avancer au prochain coussin si la balle est en jeu). Une façon un peu unique d'encadrer notre montage, qui offre trois double concerti: deux de Mozart, et le concerto de jeunesse de Mendelssohn pour piano et violon. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast071-Playlist



Feuille de Route # 250 – Géza Anda & Mozart

[Concerti # 16, 18 & 19] Mozart composa le concerto No. 16 pour des concerts offerts dans les rues de Vienne en 1784, au cours desquels il est l'interprète. Le no. 18 est surnommé “Paradis” en référence à Maria Theresia Paradis (1759 –1824), pianiste autrichienne contemporaine de Mozart, qui était aveugle. Mozart aurait composé le conceto pour elle, mais les exégètes ont depuis rejeté cette théorie. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast208-Playlist



Feuille de Route # 251 – Clara Haskil & Mozart

[Concerti # 20, 24 & 27] Vouée à une grande carrière, Clara Haskil devra subir sa quote part d'épreuves - maladies, un trac violent, qui conspirent afin de miner sa carrière. Elle parvient tout de même à être reconnue par la critique en Europe et aux USA. Toutefois, avec l'arrivée de la Deuxième Guerre Mondiale, elle doit prendre le maquis, et même surmonter une tumeur du nerf optique. Elle parviendra finalement en Suisse en 1942, là où elle s'installe définitivement. C'est avec un concert au Pays Bas en 1949 que sa carrière finalement prend son essor. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast206-Playlist



Feuille de Route # 252 – Mozart & Bartók

[Concerto # 21] Bien qu'il ait joué très peu de Mozart en début de carrière, Géza Anda est devenu le premier pianiste à enregistrer le cycle complet des concerti pour piano de Mozart (1961-1969), dirigeant lui-même du clavier). Son enregistrement de 1967 du concerto K. 467, utilisé sur la trame sonore du film Elvira Madigan a conduit à une association permanente sous la forme d’un surnom, au point où onen oublie l’origine. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/Pcast040Playlist



Feuille de Route # 252 – Vladimir Ashkenazy & Mozart

[Concerti # 22, 23 & 25] Le Concerto pour piano n ° 22, composé en décembre 1785, est le premier concerto pour piano de Mozart à inclure des clarinettes dans son orchestre. Le Concerto pour piano n ° 23 date du 23 mars 1786, soit 2 mois avant la création de son opéra Le nozze di Figaro. Le Concerto pour piano n ° 25 en ut majeur, K. 503, achevée le 4 décembre 1786, est cousin germain de sa symphonie "Prague" (K. 504). Bien que deux autres concertos (K. 537 et K. 595) suivront plus tard, cet ouvrage est maintenant largement reconnu comme "l'un des plus grands chefs-d'œuvre de Mozart dans le genre concerto". [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast300-Playlist




Feuille de Route # 254 – La couronne

[Concerto # 26] Le concerto dit "couronnement" de Mozart n'a pas été composé pur un couronnement, mais fut jouée à un concert qui coincida avec le couronnement de Léopold II.. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/Pcast055Playlist

mardi 12 février 2019

Richard Strauss - Berliner Philharmoniker · Herbert von Karajan ‎– Eine Alpensinfonie


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 12 février 2019 


Notre billet de cette semaine entame une courte série de réflexions  sur des poèmes symphoniques et œuvres concertantes de Richard Strauss.

Gustav Mahler et Richard Strauss se sont rencontrés en tant que jeunes chefs à Leipzig en 1887. Ils ont gardé contact jusqu'à la mort de Mahler en 1911 (l'année de la première représentation de Der Rosenkavalier). Mahler lui-même a décrit leur relation comme celle de deux mineurs creusant des tunnels dans des directions opposées dans l'espoir de se rencontrer à mi-chemin. C'étaient deux hommes qui divergeaient dans leurs moyens et objectifs musicaux autant que dans leurs tempéraments et leurs personnalités, mais qui exerçaient une forte fascination l'un pour l'autre. Mahler dirigea la Sinfonia Domestica de Strauss en 1904 et Strauss, à son tour, défendit la musique de Mahler, en particulier les Deuxième et Troisième Symphonies.

Le penchant de Strauss pour la une musiue « vivante » justifie entièrement cette symphonie alpestre, mais il faut reconnaître qu’il pensait probablement à la mort de Mahler lorsqu’il l’a écrite (ou du moins l’a commencée); à la toute fin, l’orchestre développant le son épais de l’obscurité et, à mesure que le thème de la marche se couche et s’endort, cela peut être très émouvant (les cloches sont un autre hommage).

Cette Symphonie alpestre reste très descriptive comme l'atteste les sous-titres des différentesparties : dépeignant onze heures (du lever du jour à la tombée de la nuit suivante) passées à gravir une montagne. L’exécution commandee environ 115 musiciens, y compris l'opérateur d’éoliennes et de machines à tonnerre. Parmi les autres caractéristiques, citons une section de  vents élargie, un grand groupe de cuivres, comprenant 12 cors hors- scène, 2 harpes et une phalange de 64 cordes.

L’enregistrement de cette semaine (acquis format vinyle DDA) la première version numérique de l’œuvre et met en vedette Karajan et son orchestre de Berlin. Le disque a connu un grand succès critique. En tant qu’auditeur, vous pouvez apprécier soit à la structure symphonique de l'œuvre, en contempler le sens profond ou vous laisser aller à l'orchestration de Strauss - ou vous pouvez faire les trois en même temps, comme semble le faire Karajan dans cette performance. Ni l’œuvre elle-même, ni la montagne qu’elle représente ne semblent aussi majestueuses aux mains d’autres chefs d’expédition.

Bonne écoute








Richard STRAUSS (1864 –1949)
Eine Alpensinfonie, op. 64 [TrV 233]
Berliner Philharmoniker
Herbert von Karajan, direction

Label: Deutsche Grammophon ‎– 2532 015
Format: Vinyl, LP (DDA), 1981

DISCOGS - https://www.discogs.com/Richard-Stra...elease/3544550

Internet Archive - https://archive.org/details/01RichardStraussEineAlpensinfon

vendredi 8 février 2019

Plaisir d'amour





Notre montage # 303 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast303


=====================================================================

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, chagrin d'amour dure toute la vie.

Cette mélodie du XVIIIème siècle de Martini donne le ton à notre B + B « anticipé » de la Saint Valentin. Le message de ce poème suggère que les chansons d’amour peuvent soit vanter l’allégresse de ce sentiment, ou constater les séquelles d’un cœur brisé.

Les sélections – tantôt en anglais, français, italien ou en allemand, nous proviennent du monde de la scène, du lieder ou tout simplement du répertoire populaire, s’échelonnant sur plus de 300 ans.
Créé à New York le 14 septembre 1949, Hymne à l'amour est non seulement un tube mémorable d’Edith Piaf, mais une déclaration d’amour au boxeur Marcel Cerdan. Quelques semaines plus tard, en route pour la rejoindre à New York, il périt dans un accident d’avion. Elle gravera la chanson sir disque le 2 mai suivant.

L'œuvre principale du montage, Dichterliebe, "L’amour du poète" (composé en 1840), est le cycle de mélodies le plus connu de Robert Schumann. Les textes des 16 chansons proviennent de Lyrisches Intermezzo de Heinrich Heine, écrite entre 1822 et 23. Dichterliebe est un mélange de réponses nuancées au langage délicat des fleurs, des rêves et des contes de fées. Schumann adapte les mots des poèmes à ses besoins pour les chansons, répétant parfois des phrases et souvent une ligne pour donner la cadence désirée. Dichterliebe est donc une œuvre artistique intégrale en dehors de Lyrisches Intermezzo, bien que dérivée et inspirée de celui-ci. En contraste, Die Liebe hat gelogen de Schubert ("L'amour a menti") démontre que la perte de l'amour est aussi inévitable que la mort elle-même, un choc terrible et pourtant prévu dans le cadre de la peine que tout amant doit purger.

Le montage set saupoudré d’extraits d’opéras et de comédies musicales signées Gershwin, Verdi, Bizet, Offenbach, Rodgers et Kern. Du répertoire populaire américain, notons des ballades de Roy Orbison (en duo avec la canadienne k.d. lang) et Elvis Presley.

L’auteure-compositeure (et plus tard, interprète) Carole King créera avec son parolier et époux de l’époque Gerry Goffin (You Make Me Feel Like) A Natural Woman en 1967 pour les fins de la "Queen of Soul", Aretha Franklin qui nous a quitté l’an dernier. Madame King reprendra le succès à sa manière quelques années plus tard sur son album fétiche Tapestry, tout comme une panoplie de divas. La puissance vocale de l’interprète originale ne laisse aucun doute dans cette performance spéciale de 2015 au Kennedy Center (lors d’une cérémonie honorant la compositeure) – c’est cette version qui clôt notre montage de cette semaine.


Bonne écoute

mardi 5 février 2019

Les routes Stravinskiennes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de février 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Le billet d'aujourd'hui représente le denier volet de la phase "chronologique" de cette série, proposant un regard sur un des géants de la musique du XXièeme siècle.

Igor Stravinski(1882-1971)

Issu d’une famille de musiciens, Stravinski décroche cependant ses diplômes de juriste avant de se tourner définitivement vers une carrière musicale. Son ballet l’Oiseau de feu (1910) est un grand succès, de même que Petrouchka (1911). Le Sacre du printemps (1913) crée en revanche un scandale lors de sa création. Il séjourne ensuite en Suisse puis aux États-Unis, où sa femme, sa fille et sa mère meurent de la tuberculose. Il reste un compositeur très en vue, retournant notamment triomphalement en URSS en 1962.


Période Russe (c. 1907–1919)

Stravinski a commencé des leçons de piano en tant que jeune garçon, étudiant la théorie de la musique et essayant de composer. À la demande de ses parents, il entra à la faculté de droit à l'Uni de Saint-Pétersbourg, mais après quatre années d’études, il choisit de suivre des cours particuliers sous la tutelle de Nikolai Rimsky-Korsakov, avec qui il étudia de 1905 à sa mort en 1908.

Feuille de Route # 238 – Stravinski Symphonique
Les trois symphonies du montage de cette semaine incluent l'«Opus un» de Stravinski, une symphonie en mi bémol majeur, composée en 1905-07 lors de son apprentissage chez Rimski-Korsakov; c'est aussi sa première composition pour orchestre. De structure classique à 4 mouvements, il est largement influencé par Rimski-Korsakov, Glazounov, Tchaïkovski et Wagner. La partition porte la dédicace "A mon cher professeur N. A. Rimski-Korsakov". Une représentation privée eut lieu le 27 avril 1907 àSt. Petersburg. Stravinski rappela plus tard que Rimski-Korsakov et Glazounov considéraient l'orchestration comme «trop lourde», une version révisée fut interprétée par Ernest Ansermet le 2 avril 1914. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast263-Playlist


 
Feuille de Route  # 239 – Stravinski: Suites de ballet
Cette feuilled de route propose un échantillonnage de trois suites de concert extraites de ballets d’Igor Stravinski. On peut débattre de la suite vs la version intégrale d’un ballet, et ceci est particulièrement vrai pour la grande majorité des ballets de Stravinski qui – à l’encontre des grands ballets de Tchaïkovski et Prokofiev – durent au plus 45 minutes. Les trois suites présentées aujourd’hui furent soit créées ou révisées substantiellement après 1945 afin de rencontrer les besoins de règlements des droits d’auteurs américains. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast278-Playlist


 

Feuille de Route # 240 – Petrouchka
Pétrouchka raconte l'histoire des amours et des jalousies de trois marionnettes. Les trois prennent vie sous les sortilèges de leur maître, lors de la Maslenitsa à Saint-Pétersbourg. Pétrouchka aime la ballerine, mais elle le rejette, lui préférant le Maure. Pétrouchka est en colère et blessé, et défie le Maure. Le Maure le tue avec son cimeterre. Le fantôme de Petrouchka s’élève au-dessus du théâtre de marionnettes la nuit tombée, manifestant sa colère. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/StravinskyPetrouchka1911Rev.


 
Période néoclassique (c. 1920–1954)

Au cours de cette période, l’esthétique des compositions de Stravinski reprend en grande partie un retour à la musique de l’époque classique, mais aussi son exploration de thèmes de l’ancien monde classique, comme la mythologie grecque.


Feuille de Route  # 241 – Symphonie de Psaumes
La Symphonie de Psaumes fut commandée par Serge Koussevitzky pour célébrer le 50e anniversaire du Boston Symphony Orchestra. Contrairement à de nombreuses pièces composées pour choeur et orchestre, Stravinski a déclaré que "ce n'est pas une symphonie dans laquelle j'ai inclus des Psaumes à chanter. Au contraire, c'est le chant des Psaumes que je suis en train de symphoniser. " [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/Stravinsky.StravinskySymphonyOfPsalmsEtc.


 

Feuille de Route # 242 – Basle & Dumbarton Oaks 
Neville Marriner dirige ici trois sélections néo-baroque avec son orchestre de Los Angeles - deux de ses concerti pour orchestre en ses danses concertantes. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/03DansesConcertantes1942

Feuille de Route # 243 – Ernest Ansermet
Avec sa passion pour la précision, Ernest Ansermet est devenu, au fil du temps, l'un des interprètes les plus fiables de Stravinski, Cette relation artistique serait fondateur sur étreinte de fin de carrière de l'atonalité du compositeur, un système qui Ansermet, formé en tant que mathématicien, rejetterait sur les questions scientifiques, ainsi que des raisons esthétiques. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast286-Playlist

 
Période sérielle (1954–1968)

Dans les années 1950, Stravinski utilise des techniques de composition en série telles que la dodécaphonie conçue à l'origine par Arnold Schoenberg. Il a d'abord expérimenté avec d'autres techniques sérielles dans des œuvres vocales et de chambre à petite échelle.

Feuille de Routee # 244 – Stravinski Intime
Une sélection variée provenant des différentes périodes thématiques du compositeur, avec en particulier un grand nombre de plages extraites d’une paire de compacts de l’Orpheus Chamber Orchestra – dont les membres s’exécutent sans chef. Les membres de l’orchestre se retrouvent ici dans plusieurs combinaisons. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast283-Playlist



 


NDLR – Nos « Pages Jaunes », avec les détails de nos feilles de route 123 – 244 :



vendredi 1 février 2019

Les routes modernes



Le billet suivant est un de mes billets pour le mois de février 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Sommaire

Il ne reste que deux volets à cette tranche « chronologique » de notre projet, tous deux seront ancrés dans la musique du XXième siècle, avec ses « traditions » particulières.
Dans le cadre de feuilles de routes passées, j’ai exploré deux évènements marquants – pour ne pas dire scandaleux – qui servent de jalons importants de la période, tous deux en 1913: le concert Viennois animé par Schoenberg en mars (Feuille de Route # 73) et la création du Sacre du Printemps à Paris en mai (Feuille de route #58 ) . La deuxième école Viennoise, l’atonalité et l’exploration sans réserve de rythmes et couleurs (le jazz, le blues) sont également au programme; dans un contexte « classique » ou dans un contexte « populaire ».

Vos feuilles de route

Feuille de Route # 228 – Alban Berg (1885-1935)
Comme dans la plupart des maisons bourgeoises viennoises, la musique était régulièrement jouée dans la maison paternelle Berg, conformément à l'atmosphère musicale générale de l’époque. Encouragé par son père et son frère aîné, Alban Berg commença à composer de la musique sans bénéficier d'un enseignement formel. [Lire notre réflexion




Feuille de Route # 229 – Messiaen, compositeur spirituel
De qualifier la musique d’Olivier Messiaen de complexe et assortie de rythmes inhabituels serait peu dire - il puise ses inspirations de rythmes de la Grèce et de l'Orient, et même les titres de certaines de ses compositions empruntent de dialectes exotiques. Mais une thématique qui domine la musique de Messiaen est sa catholicité, et ce qu'il appelle "l'aspect merveilleux de la foi". [Lire notre réflexion]



Feuille de Route # 230 – Inspirations Judaïques
Cette feuille de route propose un croisement entre de la musique provenant d’une tradition de foi  et une tradition « nationale » - la tradition juive. Généralement, aucun des titres offerts ont un aspect forcément spirituel ou sacré. Ils sont tous, par contre, des exemples de musique qui suivent la tradition musicale et l’esthétique musicale juive, avec son shmaltz de rigueur et son rythme très particulier. [Lire notre réflexion] h



Feuille de route # 231 – Bela Bartok: Les sonates pour violon
L'enregistrement proposé ici des prestations publiques des trois sonates pour violon (seul et avec piano) de Bartok. Ces sonates couvrent deux ères spécifiques de l'oeuvre du compositeur hongrois - ses années exploratoires, ainsi que ses dernières années passées en exil aux Etats-Unis. [Lire notre réflexion]

 Hyperlien au menu et à la musique - http://archive.org/details/BlaBartkTheThreeViolinSonatas


Feuille de Route # 232 – Bernstein Dirige Ives
Charles Ives n’a pas le cheminement typique de la plupart des musiciens à temps plein. M. Ives avait un emploi « régulier » - cadre d’une compagnie d’assurances – mais compose à temps perdu. Son œuvre compte des pièces pour orgue (Variations on « America »), pour piano (Concord Sonata), pour chambristes (entre autres, son trio pour piano, violon et violoncelle) et pour grand orchestre – quatre de ces œuvres sont primées sur cet album des années 1960, une des nombreuses gravures signées Bernstein de musique du XXie siècle. [Lire notre réflexion

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/01SymphonyNo3

Feuille de Route # 233 – Cap vers le Sud
Conceptuellement, le Sud peut être un terme relatif ou absolu. Nous prtoposons ici uyn trio d’œuvres évoquant le Sud, incluant la  septième symphonie de Ralph Vaughan-Williams, sous-titrée sinfonia antarctica. [Lire notre réflexion]


Feuille de Route  # 234 - Ragtime: Original piano rolls (1896-1917)

Les rythmes saccadés qu’on associe avec le Jazz sont initialement codifiées dans le répertoire pour piano Américain entre 1897 et 1918 dans un mouvement qu’on appelle le ragtime. Le ragtime est une variante de la marche (popularisée en Amérique par Sousa) avec une polyrythmie venant des musiques africaines. Sur le clavier, tandis que la main gauche s'occupe des notes basses, la main droite8 doit effectuer une syncope, pour la mélodie, par rapport au temps. Le nom ragtime (trad, lit. temps en lambeaux, déchiqueté) vient donc de l'utilisation décalée que l'on donne à sa main droite dans le jeu. [Lire notre réflexion]

Feuille de Route  # 235 - King Of The Delta Blues Singers

Robert Johnson fut un troubadour Américain qui est reconnu par plusieurs (dont Keith Richards des Stones et Eric Clapton pour ne nommer que ces deux artistes de la génération du Rock) comme un des pionniers du Blues. La légende de Johnson repose sur peu d’artéfacts tangibles – en fait, une paire de sessions d’enregistrement dont la plus notoire se déroule dans un studio de fortune, établi pour la circonstance dans la chambre 414 de l’hôtel Gunther de San Antonio au Texas. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/02TerraplaneBlues_201705

Feuille de Route # 236 - Le Blues
La traduction littérale du mot « blues »  est cafard, mais le genre musical représente plus qu’un mal passager – c’est l’expression du cœur brisé, d’une douleur morale profonde. On parle de séparation. La tradition du Blues, et ceci est sûrement établi par les exégètes musicaux, en est une Afro-Américaine, qui trouve ses racines dans les lamentations des chanteurs Noirs du Sud des États-Unis. [Lire notre réflexion]



Feuille de Route # 237 - Théâtre de l’imaginaire
Mes choix musicaux pour ce montage ont un trait commun - ce sont des œuvres qui suggèrent ou auraient été composées en anticipation d'une œuvre pour la scène - un drame, une comédie, un ballet ou un opéra. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu -  https://archive.org/details/pcast282-Playlist    




 

Pages vues la semaine précédente