mardi 5 février 2019

Les routes Stravinskiennes



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois de février 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Le billet d'aujourd'hui représente le denier volet de la phase "chronologique" de cette série, proposant un regard sur un des géants de la musique du XXièeme siècle.

Igor Stravinski(1882-1971)

Issu d’une famille de musiciens, Stravinski décroche cependant ses diplômes de juriste avant de se tourner définitivement vers une carrière musicale. Son ballet l’Oiseau de feu (1910) est un grand succès, de même que Petrouchka (1911). Le Sacre du printemps (1913) crée en revanche un scandale lors de sa création. Il séjourne ensuite en Suisse puis aux États-Unis, où sa femme, sa fille et sa mère meurent de la tuberculose. Il reste un compositeur très en vue, retournant notamment triomphalement en URSS en 1962.


Période Russe (c. 1907–1919)

Stravinski a commencé des leçons de piano en tant que jeune garçon, étudiant la théorie de la musique et essayant de composer. À la demande de ses parents, il entra à la faculté de droit à l'Uni de Saint-Pétersbourg, mais après quatre années d’études, il choisit de suivre des cours particuliers sous la tutelle de Nikolai Rimsky-Korsakov, avec qui il étudia de 1905 à sa mort en 1908.

Feuille de Route # 238 – Stravinski Symphonique
Les trois symphonies du montage de cette semaine incluent l'«Opus un» de Stravinski, une symphonie en mi bémol majeur, composée en 1905-07 lors de son apprentissage chez Rimski-Korsakov; c'est aussi sa première composition pour orchestre. De structure classique à 4 mouvements, il est largement influencé par Rimski-Korsakov, Glazounov, Tchaïkovski et Wagner. La partition porte la dédicace "A mon cher professeur N. A. Rimski-Korsakov". Une représentation privée eut lieu le 27 avril 1907 àSt. Petersburg. Stravinski rappela plus tard que Rimski-Korsakov et Glazounov considéraient l'orchestration comme «trop lourde», une version révisée fut interprétée par Ernest Ansermet le 2 avril 1914. [Lire notre réflexion]

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Feuille de Route  # 239 – Stravinski: Suites de ballet
Cette feuilled de route propose un échantillonnage de trois suites de concert extraites de ballets d’Igor Stravinski. On peut débattre de la suite vs la version intégrale d’un ballet, et ceci est particulièrement vrai pour la grande majorité des ballets de Stravinski qui – à l’encontre des grands ballets de Tchaïkovski et Prokofiev – durent au plus 45 minutes. Les trois suites présentées aujourd’hui furent soit créées ou révisées substantiellement après 1945 afin de rencontrer les besoins de règlements des droits d’auteurs américains. [Lire notre réflexion]

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Feuille de Route # 240 – Petrouchka
Pétrouchka raconte l'histoire des amours et des jalousies de trois marionnettes. Les trois prennent vie sous les sortilèges de leur maître, lors de la Maslenitsa à Saint-Pétersbourg. Pétrouchka aime la ballerine, mais elle le rejette, lui préférant le Maure. Pétrouchka est en colère et blessé, et défie le Maure. Le Maure le tue avec son cimeterre. Le fantôme de Petrouchka s’élève au-dessus du théâtre de marionnettes la nuit tombée, manifestant sa colère. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/StravinskyPetrouchka1911Rev.


 
Période néoclassique (c. 1920–1954)

Au cours de cette période, l’esthétique des compositions de Stravinski reprend en grande partie un retour à la musique de l’époque classique, mais aussi son exploration de thèmes de l’ancien monde classique, comme la mythologie grecque.


Feuille de Route  # 241 – Symphonie de Psaumes
La Symphonie de Psaumes fut commandée par Serge Koussevitzky pour célébrer le 50e anniversaire du Boston Symphony Orchestra. Contrairement à de nombreuses pièces composées pour choeur et orchestre, Stravinski a déclaré que "ce n'est pas une symphonie dans laquelle j'ai inclus des Psaumes à chanter. Au contraire, c'est le chant des Psaumes que je suis en train de symphoniser. " [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/Stravinsky.StravinskySymphonyOfPsalmsEtc.


 

Feuille de Route # 242 – Basle & Dumbarton Oaks 
Neville Marriner dirige ici trois sélections néo-baroque avec son orchestre de Los Angeles - deux de ses concerti pour orchestre en ses danses concertantes. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et la musique - https://archive.org/details/03DansesConcertantes1942

Feuille de Route # 243 – Ernest Ansermet
Avec sa passion pour la précision, Ernest Ansermet est devenu, au fil du temps, l'un des interprètes les plus fiables de Stravinski, Cette relation artistique serait fondateur sur étreinte de fin de carrière de l'atonalité du compositeur, un système qui Ansermet, formé en tant que mathématicien, rejetterait sur les questions scientifiques, ainsi que des raisons esthétiques. [Lire notre réflexion]

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Période sérielle (1954–1968)

Dans les années 1950, Stravinski utilise des techniques de composition en série telles que la dodécaphonie conçue à l'origine par Arnold Schoenberg. Il a d'abord expérimenté avec d'autres techniques sérielles dans des œuvres vocales et de chambre à petite échelle.

Feuille de Routee # 244 – Stravinski Intime
Une sélection variée provenant des différentes périodes thématiques du compositeur, avec en particulier un grand nombre de plages extraites d’une paire de compacts de l’Orpheus Chamber Orchestra – dont les membres s’exécutent sans chef. Les membres de l’orchestre se retrouvent ici dans plusieurs combinaisons. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu - https://archive.org/details/pcast283-Playlist



 


NDLR – Nos « Pages Jaunes », avec les détails de nos feilles de route 123 – 244 :



vendredi 1 février 2019

Les routes modernes



Le billet suivant est un de mes billets pour le mois de février 2019.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Sommaire

Il ne reste que deux volets à cette tranche « chronologique » de notre projet, tous deux seront ancrés dans la musique du XXième siècle, avec ses « traditions » particulières.
Dans le cadre de feuilles de routes passées, j’ai exploré deux évènements marquants – pour ne pas dire scandaleux – qui servent de jalons importants de la période, tous deux en 1913: le concert Viennois animé par Schoenberg en mars (Feuille de Route # 73) et la création du Sacre du Printemps à Paris en mai (Feuille de route #58 ) . La deuxième école Viennoise, l’atonalité et l’exploration sans réserve de rythmes et couleurs (le jazz, le blues) sont également au programme; dans un contexte « classique » ou dans un contexte « populaire ».

Vos feuilles de route

Feuille de Route # 228 – Alban Berg (1885-1935)
Comme dans la plupart des maisons bourgeoises viennoises, la musique était régulièrement jouée dans la maison paternelle Berg, conformément à l'atmosphère musicale générale de l’époque. Encouragé par son père et son frère aîné, Alban Berg commença à composer de la musique sans bénéficier d'un enseignement formel. [Lire notre réflexion




Feuille de Route # 229 – Messiaen, compositeur spirituel
De qualifier la musique d’Olivier Messiaen de complexe et assortie de rythmes inhabituels serait peu dire - il puise ses inspirations de rythmes de la Grèce et de l'Orient, et même les titres de certaines de ses compositions empruntent de dialectes exotiques. Mais une thématique qui domine la musique de Messiaen est sa catholicité, et ce qu'il appelle "l'aspect merveilleux de la foi". [Lire notre réflexion]



Feuille de Route # 230 – Inspirations Judaïques
Cette feuille de route propose un croisement entre de la musique provenant d’une tradition de foi  et une tradition « nationale » - la tradition juive. Généralement, aucun des titres offerts ont un aspect forcément spirituel ou sacré. Ils sont tous, par contre, des exemples de musique qui suivent la tradition musicale et l’esthétique musicale juive, avec son shmaltz de rigueur et son rythme très particulier. [Lire notre réflexion] h



Feuille de route # 231 – Bela Bartok: Les sonates pour violon
L'enregistrement proposé ici des prestations publiques des trois sonates pour violon (seul et avec piano) de Bartok. Ces sonates couvrent deux ères spécifiques de l'oeuvre du compositeur hongrois - ses années exploratoires, ainsi que ses dernières années passées en exil aux Etats-Unis. [Lire notre réflexion]

 Hyperlien au menu et à la musique - http://archive.org/details/BlaBartkTheThreeViolinSonatas


Feuille de Route # 232 – Bernstein Dirige Ives
Charles Ives n’a pas le cheminement typique de la plupart des musiciens à temps plein. M. Ives avait un emploi « régulier » - cadre d’une compagnie d’assurances – mais compose à temps perdu. Son œuvre compte des pièces pour orgue (Variations on « America »), pour piano (Concord Sonata), pour chambristes (entre autres, son trio pour piano, violon et violoncelle) et pour grand orchestre – quatre de ces œuvres sont primées sur cet album des années 1960, une des nombreuses gravures signées Bernstein de musique du XXie siècle. [Lire notre réflexion

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/01SymphonyNo3

Feuille de Route # 233 – Cap vers le Sud
Conceptuellement, le Sud peut être un terme relatif ou absolu. Nous prtoposons ici uyn trio d’œuvres évoquant le Sud, incluant la  septième symphonie de Ralph Vaughan-Williams, sous-titrée sinfonia antarctica. [Lire notre réflexion]


Feuille de Route  # 234 - Ragtime: Original piano rolls (1896-1917)

Les rythmes saccadés qu’on associe avec le Jazz sont initialement codifiées dans le répertoire pour piano Américain entre 1897 et 1918 dans un mouvement qu’on appelle le ragtime. Le ragtime est une variante de la marche (popularisée en Amérique par Sousa) avec une polyrythmie venant des musiques africaines. Sur le clavier, tandis que la main gauche s'occupe des notes basses, la main droite8 doit effectuer une syncope, pour la mélodie, par rapport au temps. Le nom ragtime (trad, lit. temps en lambeaux, déchiqueté) vient donc de l'utilisation décalée que l'on donne à sa main droite dans le jeu. [Lire notre réflexion]

Feuille de Route  # 235 - King Of The Delta Blues Singers

Robert Johnson fut un troubadour Américain qui est reconnu par plusieurs (dont Keith Richards des Stones et Eric Clapton pour ne nommer que ces deux artistes de la génération du Rock) comme un des pionniers du Blues. La légende de Johnson repose sur peu d’artéfacts tangibles – en fait, une paire de sessions d’enregistrement dont la plus notoire se déroule dans un studio de fortune, établi pour la circonstance dans la chambre 414 de l’hôtel Gunther de San Antonio au Texas. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/02TerraplaneBlues_201705

Feuille de Route # 236 - Le Blues
La traduction littérale du mot « blues »  est cafard, mais le genre musical représente plus qu’un mal passager – c’est l’expression du cœur brisé, d’une douleur morale profonde. On parle de séparation. La tradition du Blues, et ceci est sûrement établi par les exégètes musicaux, en est une Afro-Américaine, qui trouve ses racines dans les lamentations des chanteurs Noirs du Sud des États-Unis. [Lire notre réflexion]



Feuille de Route # 237 - Théâtre de l’imaginaire
Mes choix musicaux pour ce montage ont un trait commun - ce sont des œuvres qui suggèrent ou auraient été composées en anticipation d'une œuvre pour la scène - un drame, une comédie, un ballet ou un opéra. [Lire notre réflexion]

Hyperlien au menu -  https://archive.org/details/pcast282-Playlist    




mardi 22 janvier 2019

Claudio Arrau (1903–1991)




Mon Mardi en Musique du 22 janvier propose notre montage # 301, Il est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast302



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NDLR : Nous partons pour une semaine au soleil demain, donc je vais devancer mon montage du «cinquième mardi» au quatrième mardi. Une fois n’est pas coutume…

Mes partages ici et sur mon blog Blogspot du vendredi pour janvier ont été axés sur la musique pour piano (Ashkenazy jouant Mozart, Alicia de Larrocha jouant Albeniz et Mozart et les deux autres partages (cette semaine et la semaine dernière) considèrent le piano néo-romantique en solo et concertant.

Claudio Arrau León, artiste vedette cette semaine, était un pianiste chilien connu pour ses interprétations d’un vaste répertoire allant des compositeurs baroques au XXe siècle, en particulier BachBeethovenSchubertChopinSchumannLiszt et Brahms. Il est largement considéré comme l'un des plus grands pianistes du XXe siècle.

Arrau était un intellectuel et un interprète profondément réfléchi. Il a beaucoup lu en voyageant et il a appris l'anglais, l'italien, l'allemand et le français en plus de son espagnol natal. L'attitude d'Arrau envers la musique était très sérieuse. Il prêchait la fidélité à la partition, mais aussi l'utilisation de l'imagination. Bien qu’il joue souvent avec des tempi plus lents et plus réfléchis – on constate ceci avec l’âge - il avait acquis une réputation de virtuose fabuleux plus tôt dans sa carrière, réputation étayée par des enregistrements qu’il avait réalisés à cette époque, tels que Islamey de Balakirev, et les études Paganini de Liszt. Cependant, même tard dans sa carrière, il avait souvent tendance à jouer avec moins de retenue en récital que dans les enregistrements en studio.

Le montage propose Arrau à différentes étapes de sa carrière - jouant le difficile Islamey sur un 78-tours de 1928, Debussy dans les années 1950 et Liszt dans les années 1970; Arrau était un élève de Martin Krause,lui-même émule de Franz Liszt.

Chopin et Mozart complètent le montage: La fantaisie K. 475, et une paire de nocturnes de Chopin. De plus, Chopin et Mozart ont un point d'intersection intriguant dans notre montage: ses variations sur "Là ci darem la mano" pour piano et orchestre, op. 2, écritent en 1827, à l'âge de 17 ans. "Là ci darem la mano" est un duo chanté par Don Giovanni et Zerlina dans l'acte I de l'opéra Don Giovanni de Mozart.




Les Variations furent la première œuvre de Chopin pour piano avec orchestre; Chopin jouait souvent des variations sans accompagnement et, par la suite, il abandonna presque entièrement l'orchestre dans ses compositions. Au début de sa carrière, il écrivit deux concertos et trois autres pièces concertantes, mais resta toujours relativement indifférent aux éléments orchestraux de ces œuvres, utilisant souvent l'orchestre comme simple accompagnement de la partie beaucoup plus brillante du piano.

Bonne écoute!

vendredi 18 janvier 2019

Alicia de Larrocha & Mozart





Notre montage # 301 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast301


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Mon intention tout au long de 2019 est d'examiner le répertoire de sonates pour piano et de continuer notre série continue de partages présentant des sonates pour piano de Beethoven, Scarlatti et Mozart.

Le montage de cette semaine comprend quatre sonates et un rondo pour piano et, pour la deuxième fois en autant de semaines, la pianiste espagnole Alicia de Larrocha y de la Calle (1923–2009) est notre soliste primée. Elle était considérée comme l'une des grandes légendes du piano du XXe siècle, surnommée "la plus grande pianiste espagnole de l'histoire" et "la plus grande pianiste espagnole de son temps".

(Comme par hasard, j'ai grandi sur rue de la Roche à Montréal, en espagnol “Calle de Larrocha”…)

Alicia de Larrocha est née à Barcelone dans une famille de pianists; ses deux parents étaient pianistes et elle était aussi la nièce des pianistes. Elle a commencé sa carrière à l'âge de trois ans et a donné son premier spectacle public à l'âge de cinq ans. Elle a donné son premier récotal à l'âge de six ans à l'Exposition universelle de Séville en 1929 et a fait ses débuts orchestraux à onze ans. Elle a pris sa retraite en octobre 2003 à l'âge de 80 ans, après 76 ans de carrière.

Alicia de Larrocha a réalisé de nombreux enregistrements du répertoire pour piano solo et en particulier des œuvres de compositeurs de son Espagne natale. Elle est surtout connue pour ses enregistrements de la musique de Falla, Granados, Mompou et d'Albéniz. En vieillissant, elle aborde un style de musique différent; Mozart et Beethoven figurant plus dans ses récitals et elle est devenue une invitée régulière du "Mostly Mozart Festival" du Lincoln Center à New York.

Une des bases de la musique de Mozart est qu’elle est difficile à jouer. Dans un sens spécifique, chaque note est exposée, transparente. Qu'il s'agisse simplement d'une note soutenue dans un opéra, d'un passage limpide dans un adagio ou de la rapidité exigée par un vivace, le vacillement d'un diaphragme ou la maladresse d'un doigt peuvent tout gâcher. Ajoutez à cela le fait que Mozart exige une unité de phrasé afin que vous ayez une grande responsabilité musicale avant même d’aborder les questions d’interprétation.

Comme indiqué dans une critique de ses enregistrements des sonate pour piano de Mozart, Alicia de Larraccha réussit et excelle sous tous ses aspects, avec de merveilleuses interprétations synthétisant une technique superbe, un toucher habile et approprié et énormément de sentimentalité. Elle est toujours dans les limites de l'unité d'interprétation et aussi proche des intentions de Mozart.


Bonne écoute.

mardi 15 janvier 2019

Rachmaninoff, Rafael Orozco, Royal Philharmonic Orchestra*, Edo de Waart ‎– Piano Concerto No.2 / Paganini Rhapsody


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 15 janvier 2019 

NDLR – Pour des raisons de logistique personnelle (un séjour au soleil dans une dizaine de jours) je vais chambarder quelque peu ma programmation habituelle, et accélérer deux partages que j’aurais probablement espacés différemment si j’étais devant mon ordi le 29 janvier…

Ma réflexion dans la série de las Revanche du vinyle cette semaine est un peu une histoire de détective…

Il y a plusieurs mois, je flânais au centre d’achats local, et j’y ai visité le disquaire. Anciennement, le commerce qui occupait cet espace était une succursale de la maison HMV, et depuis est passé dans les mains d’un marchand indépendant. J’ai été agréablement surpris avec la qualité (modeste) des titres « clasiques ». Il y avait quelques titres de la série de rééditions à rabais VIRTUOSO du groupe Universal et je me suis arrêté sur le couplage Rachmaninov signé Rafael Orozco et Edo de Waart /Orchestre Philharmonique de Rotterdam. Dans ma collection vinyle, j’ai le même couplage avec les mêmes artistes mais avec un orchestre différent (Le Royal Philharmonic, série FESTIVO de Philips). Selon le site Discogs, Orozco et de Waart ont endisqué l’intégrale des concerti de Rachmaninov en 1973 avec le Royal Philharmionic et mon disque est un extrait de cet écrin.

Ces enregistrements Rachmaninov furent recyclés à outrance – entre autres, dans un double-compact de 1993 (« The Best Of Rachmaninoff ») en couplage avec un enregistrement de Waart avec l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam de la deuxième symphonie et du poème symphonique « L’île des morts ». Un autre double-compact de la même série propose l’intégrale de 1973 format numérique.

La playlist YouTube proposée aujourd’hui (qui regroupe des clips attribués à Universal International Music B.V.) annonce l’orchestre de Rotterdam avec les marques « ℗ ℗ 1973 ». De plus, la couverture est la même que celle de la réédition 1993 qui identifie l’orchestre comme le Royal Philharmonic.

Alors, quel est l’orchestre: Rotterdam ou Royal Philharmonic? Deux possibilités: soit que l’édition originale de 1973 propose Royal Philharmonic comme un pseudonyme pour l’orchestre de Rotterdam, ou (ma théorie) on a fait gaffe.

Prenez donc note de l’attribution orchestrale pour le partage de cette semaine.

Bonne écoute!


Sergei Vasilyevich RACHMANINOV (1873-1943)
Concerto pour piano no. 2, en ut mineur, op. 18
Rhapsodie sur un thème de Paganini, op. 43
Rafael Orozco, piano
Royal Philharmonic Orchestra
Edo De Waart, direction

Label: Philips ‎– 6570 046
Series: Festivo Series –
Format: Vinyl, LP, Album
Country: Canada
Released: 1973
DETAILS - https://www.discogs.com/Rachmaninoff...elease/8376298



mardi 8 janvier 2019

Isaac Albéniz - Iberia & Navarra


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 8 janvier 2019 


Même pour un prodige musical, l’enfance et la jeunesse d’Isaac Albéniz sont extraordinaires. Il jouait du piano en public à l'âge de quatre ans, avait réussi l'examen d'entrée au Conservatoire de Paris à six ans et était en tournée à l'âge de huit ans. À treize ans, il s'est enfui deux fois de chez lui, donnant des concerts et menant une existence picaresque en Espagne, en Amérique du Sud et aux États-Unis.

Ses études intermittentes à Leipzig et à Bruxelles ont été couronnées par la réalisation d'une ambition de longue date : étudier avec Liszt. Jusque-là, ses compositions pour piano ne consistaient en rien de plus que des bagatelles de salon faciles pour son propre usage: Liszt lui ouvrit les yeux sur de plus grandes possibilités.

En 1894, Albéniz s’installe à Paris, où il s’associe étroitement à Chausson, Dukas et d’Indy, et enseigne le piano à la Schola Cantorum pendant six mois. Cette influence plus érudite et sophistiquée s’exprime clairement (ainsi que celle de la technique transcendantale de Liszt) dans son chef-d’œuvre Iberia, la plus grande œuvre pour piano de toute la littérature musicale espagnole. Composé entre 1905 et 1909, l’œuvre la plus connue d’Albéniz est considérée comme son chef-d’œuvre. Stylistiquement, cette suite s'inscrit parfaitement dans l'école impressionniste, notamment dans ses évocations musicales de l'Espagne.

Iberia est divisée en quatre livres de trois pièces chacun. À l’origine, Iberia était conçue comme une série de portraits s »inspirant des différentes régions d’Espagne, dont la province septentrionale de Navarre, située au sud des Pyrénées. Albeniz n'avait pas terminé Navarra au moment où il avait eu 12 mouvements pour Iberia. La version finale de l'œuvre, telle que complétée en 1909 (l'année du décès du compositeur), ne l'incluait pas. Albeniz se tourna plutôt vers des projets de piano plus courts et travailla davantage sur Navarra qu’à temps perdu, et celle-ci sera inachevée à sa mort.

Les douze pièces ont été interprétées pour la première fois par la pianiste française Blanche Selva, mais chaque livre a été créé entre mai 1906 et février 1909 dans quatre salles françaises différentes.Plusieurs des plus grands pianistes des XXe et XXIe siècles, dont Artur Rubenstein, Yvonne Loriod et Marc-André Hamelin, ont enregistré l'ensemble de la suite. Cependant, à mon avis, aucun autre pianiste n'a capturé l'essence de cette musique à comme la regrettée Alicia de Larrocha, qui a enregistré l'œuvre au moins trois fois (1958, 1972 et 1989). C'est ce dernier enregistrement numérique qui est présenté aujourd’hui.

Le compositeur Déodat de Severac a achevé Navarra; c'est une pièce douce, avec une mélodie de rêve sur un doux rythme jota. Il imite la texture de la musique de guitare espagnole.

(NDLR: la vidéo partagée aujourd’hui porte sur ces 13 morceaux. Le matériel qui complète les deux compacts - Suite Española - ne fait pas partie du partage de cette semaine. Je considère l’inclure dans une playlist ultérieure.)


Bonne écoute


Isaac ALBÉNIZ (1860-1909)

Iberia, 12 Impresiones Españolas, B. 47
Navarra
en la bémol majeur, B. 49

Alicia de Larrocha, piano
Enregistrement: West Road Concert Hall, Cambridge (1986)

Details - https://www.discogs.com/Alicia-De-La...elease/3803736


Internet Archive -  https://archive.org/details/202IberiaLivre4No.11laMi

vendredi 4 janvier 2019

Vladimir Ashkenazy & Mozart





Notre montage # 300 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast300


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Le B+B de cette semaine, jalon important dans notre série de baladodiffusions, excède les 90 minutes règlementaires  avec cinq œuvres pour piano et orchestre de Wolfgang Amadeus Mozart, toutes extraites dd l'intégrale Vladimir Ashkenazy / Philharmonia.

Trois des œuvres, concertos nos. 22, 23 et 25 complètent notre intégrale de concertos pour piano de Mozart - sujet d'un volet de s Routes du Laitier dans quelques semaines.

Le Concerto pour piano n ° 22 en mi majeur, K. 482, composé en décembre 1785, est le premier concerto pour piano de Mozart à inclure des clarinettes dans son orchestre. Le Concerto pour piano n ° 23 date du 23 mars 1786, soit 2 mois avant la création de son opéra Le nozze di Figaro.

Le Concerto pour piano n ° 25 en ut majeur, K. 503, achevée le 4 décembre 1786, est cousin germain de sa symphonie "Prague" (K. 504). Bien que deux autres concertos (K. 537 et K. 595) suivront plus tard, cet ouvrage est le dernier de ceux que sont considérés comme ses douze grands concertos pour piano écrits à Vienne entre 1784 et 1786.

La K. 503 est maintenant largement reconnu comme "l'un des plus grands chefs-d'œuvre de Mozart dans le genre concerto". Cependant, il avait longtemps été négligé au profit des plus "brillants" concertos de Mozart, tels que le K. 467. Bien que Mozart l'ait joué à plusieurs reprises, on ne l'entendra plus à Vienne avantsa mort et il ne fut accepté dans le répertoire standard qu'à la fin du XXe siècle.

Le Rondo pour piano et orchestre en ré majeur, K. 382 est un ensemble de variations de concert composées au début de 1782 par Mozart comme mouvement final alternatif à son concerto no. 5, pièce qu'il a composée en décembre 1773, à l'âge de 18 ans.

Mozart venait de quitter sa ville natale de Salzbourg pour Vienne en 1781, où il devait acquérir une réputation et gagner sa vie. Il l'a fait par la composition, l'enseignement et comme soliste lors de concerts. Comme il n'avait pas trop de concertos pour piano à son nom, Mozart retravailla cette oeuvre de jeunesse qui connut jadis un grand succès à Mannheim, qu'il avait visité lors de son voyage à Paris en 1777. Il révisa donc son concerto pour le rendre mieux adapté à son nouveau public.

Mozart a écrit le Rondo en la majeur en même temps que ses premiers concertos pour piano Viennois, nos. 11, 12 et 13.

Le musicologue Alfred Einstein a estimé que cette pièce était destinée à remplacer le finale du Concerto pour piano no. 12 en A. Les deux pièces sont dans la même tonalité, et les deux ont été composées durant la même période. Cependant, il existe des différences significatives. qui laissent croire que ce rondo fut plutt composé come une pièce en un mouvement.

Bonne écoute!

 

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