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Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 8 janvier 2019
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Même pour
un prodige musical, l’enfance et la jeunesse d’Isaac Albéniz sont
extraordinaires. Il jouait du piano en public à l'âge de quatre ans, avait
réussi l'examen d'entrée au Conservatoire de Paris à six ans et était en
tournée à l'âge de huit ans. À treize ans, il s'est enfui deux fois de chez
lui, donnant des concerts et menant une existence picaresque en Espagne, en
Amérique du Sud et aux États-Unis.
Ses études
intermittentes à Leipzig et à Bruxelles ont été couronnées par la réalisation
d'une ambition de longue date : étudier avec Liszt. Jusque-là, ses
compositions pour piano ne consistaient en rien de plus que des bagatelles de
salon faciles pour son propre usage: Liszt lui ouvrit les yeux sur de plus
grandes possibilités.
En 1894,
Albéniz s’installe à Paris, où il s’associe étroitement à Chausson, Dukas et
d’Indy, et enseigne le piano à la Schola Cantorum pendant six mois. Cette
influence plus érudite et sophistiquée s’exprime clairement (ainsi que celle de
la technique transcendantale de Liszt) dans son chef-d’œuvre Iberia, la plus
grande œuvre pour piano de toute la littérature musicale espagnole. Composé entre
1905 et 1909, l’œuvre la plus connue d’Albéniz est considérée comme son
chef-d’œuvre. Stylistiquement, cette suite s'inscrit parfaitement dans l'école
impressionniste, notamment dans ses évocations musicales de l'Espagne.
Iberia est
divisée en quatre livres de trois pièces chacun. À l’origine, Iberia était
conçue comme une série de portraits s »inspirant des différentes régions
d’Espagne, dont la province septentrionale de Navarre, située au sud des
Pyrénées. Albeniz n'avait pas terminé Navarra au moment où il avait eu 12
mouvements pour Iberia. La version finale de l'œuvre, telle que complétée en
1909 (l'année du décès du compositeur), ne l'incluait pas. Albeniz se tourna
plutôt vers des projets de piano plus courts et travailla davantage sur Navarra
qu’à temps perdu, et celle-ci sera inachevée à sa mort.
Les douze
pièces ont été interprétées pour la première fois par la pianiste française
Blanche Selva, mais chaque livre a été créé entre mai 1906 et février 1909 dans
quatre salles françaises différentes.Plusieurs des plus grands pianistes des
XXe et XXIe siècles, dont Artur Rubenstein, Yvonne Loriod et Marc-André
Hamelin, ont enregistré l'ensemble de la suite. Cependant, à mon avis, aucun
autre pianiste n'a capturé l'essence de cette musique à comme la regrettée
Alicia de Larrocha, qui a enregistré l'œuvre au moins trois fois (1958, 1972 et
1989). C'est ce dernier enregistrement numérique qui est présenté aujourd’hui.
Le
compositeur Déodat de Severac a achevé Navarra; c'est une pièce douce, avec une
mélodie de rêve sur un doux rythme jota. Il imite la texture de la musique de
guitare espagnole.
(NDLR: la
vidéo partagée aujourd’hui porte sur ces 13 morceaux. Le matériel qui complète
les deux compacts - Suite Española - ne fait pas partie du partage de cette
semaine. Je considère l’inclure dans une playlist ultérieure.)
Bonne écoute
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