Notre montage # 307 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast307 |
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Le B+B
"boni" pour le cinquième vendredi de mars contient une série d'œuvres
pour piano et orchestre en un seul mouvement - pas tout à fait des concertos,
mais sous la forme concertante.
En lever de
rideau, Rapsodia Española d'Albeniz, est en réalité jouée en cinq
mouvements sans interruption. Tomás Bretón sera sollicité par le
compositeur pour l’orchestration de la Rapsodia; Albéniz n’ayant jamais été
totalement confiant lorsqu’il écrit pour orchestre; George Enescu (1911)
et Cristóbal Halffter (1960) ont également signé des orchestrations
après la mort d'Albéniz. D'après mes recherches, la version retenue aujourd'hui
est l'orchestration Enescu.
Sur le même
compact, la pianiste canadienne Angela Cheng et le Calgary Philharmonic
interprètent une autre pièce en un mouvement d'origine espagnole, Rapsodia
Sinfonica de Turina. L'orchestre se limite aux cordes et le piano
recule parfois dans un rôle d'accompagnement; pourtant, il se dégage une
atmosphère ibérique, en particulier dans le second thème et, comme les Nuits
dans les jardins d’Espagne de Falla, évoque avec sensibilité une
scène nocturne en Andalousie, la région dominée par les gitans du sud de
l’Espagne.
D'Espagne,
nous allons maintenant en Pologne, et l'une des rares pièces pour piano et
orchestre de Chopin. Rondo à la Krakowiak (Grand rondeau de
concert), écrit en 1828 est dédié à la princesse Anna Zofia Sapieha, dont la
mère, Izabela Czartoryska, a joué un rôle déterminant dans la formation de
l'esthétique romantique en Pologne. Son titre provient d'une danse polonaise de
la Renaissance qui aurait été associée à des parades nuptiales. Chopin,
toujours intéressé par la danse locale comme en témoignent ses nombreuses
mazurkas et polonaises, est bien apte pour adapter une musique de style
folklorique pour la salle de concert.
C'est Liszt
qui a trouvé la Ballade pour piano de Fauré (1879) «trop
difficile», faisant référence à la version pour piano solo avant sa
transformation ultérieure en une version plus populaire et plus lucide pour
piano et orchestre. Cela signifiait probablement que l'écriture était complexe
sans être virtuose, que le matériau était trop fragile et exquis pour la
consommation publique. Même Liszt, un critique généreux et perspicace, a dû
être déconcerté par la présence de tant de difficultés dans une pièce où il est
improbable de gagner des applaudissements prolongés.
Du vivant
de Liszt, ses Rhapsodies hongroises comptaient parmi ses œuvres les plus
populaires. En raison de cette popularité, il a peut-être subi des pressions
pour produire des versions pour piano et orchestre. Le montage se termine avec
sa Fantasia sur les mélodies folkloriques hongroises, plus connue sous
le nom de Fantaisie hongroise - un arrangement pour piano et orchestre de sa
Rhapsodie hongroise no. 14.
Bonne
écoute!