| Notre montage # 322 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast322
|
=====================================================================
La vie
musicale de la Grande-Bretagne serait différente à bien des égards sans la
tradition chorale britannique: elle se nourrit autant de la musique de la
Renaissance italienne, de l'Allemagne baroque, ou de la Russie romantique que
de la musique britannique.
Le son des
voix chantées, avec de petites ou grandes chorales, accompagnées ou a capella,
a quelque chose de particulier. C’est une pratique qui a ses origines dans les
fondations monastiques médiévales, dans lesquelles des garçons et des chanteurs
laïcs rejoignaient les moines dans l’exercice de leurs devoirs religieux.
Le B+B de
cette semaine présente trois œuvres chorales de compositeurs britanniques du
XXe siècle. Les deux premières œuvres furent composées entre 1906 et1911 et la
dernière les suivra presqu’un quart de siècle plus tard.
Les Cinq
chansons mystiques de Ralph Vaughan Williams, écrites entre 1906 et
1911, comportent quatre poèmes donty un divisé en deux parties) par le
poète Gallo-anglais et prêtre anglican du XVIIe siècle, George Herbert
(1593-1633), tiré de sa collection de 1633. The Temple: Sacred Poems.
Comme les
simples vers de Herbert, les chansons sont assez directes, mais ont la même
spiritualité intrinsèque que le texte original. Ils étaient censés être
interprétés ensemble, en une seule œuvre, mais les styles de chacun varient de
manière significative. Le dernier "Antiphon" est probablement le plus
différent de tous: un hymne de louanges triomphant est aussi parfois interprété
seul, comme un hymne d'église pour chœur et orgue.
Vaughan
Williams se considérait comme athée à l'époque (il s'est par la suite engagé
dans un "agnosticisme joyeux"), bien que cela ne l'empêche pas de
mettre des vers d'inspiration ouvertement religieuse.
Songs of
Sunset, datant de
1906-07, est une œuvre de Frederick Delius après huit poèmes d'Ernest
Dowson (1867 –1900). L’œuvre fut créée le 16 juin 1911 lors d’un concert
tout-Delius en présence du compositeur, sous la direction de son grand
défenseur Thomas Beecham. Beecham dirige également les forces de la prestation
retenue au montage.
À l’opposé
des œuvres religieuses qui étaient à l’origine des festivals choraux à
l’époque, Songs of Sunset porte encore le germe de la controverse. Après avoir
dirigé une représentation, le champion allemand de Delius, Hans Haym, a écrit:
"Ce n'est pas une œuvre pour un large public, mais plutôt pour un petit
groupe d'isolats musicaux qui sont nés décadents et mélancoliques."
L’œuvre
finale du montage raconte l’histoire du soi-disant festin de Balthazar (basé
sur le chapitre 5 du livre de Daniel) raconte comment Balthazar organise un
grand festin et boit depuis les vaisseaux pillés lors de la destruction du
Premier Temple. Une main apparaît et écrit sur le mur. Balthazar, terrifié,
appelle ses sages, mais ils sont incapables de lire l'écriture. La reine lui
conseille de faire venir Daniel, réputé pour sa sagesse. Daniel rappelle à
Balthazar que son père, Nabonide lorsqu'il est devenu arrogant, fut renversé
jusqu'à ce qu'il apprenne que Dieu a la souveraineté sur le royaume des hommes.
Balthazar avait également blasphémé Dieu, et c'est pourquoi Dieu a envoyé cette
main. Daniel lit ensuite le message et l'interprète: Dieu a compté les jours de
Balthazar. Le dernier verset du chapitre nous indique que cette menace divine
fut promptement réalisée puisque Balthazar mourut la nuit même. Darius le Mède
accéda au trône.
Cette
histoire est la base de la cantate Belshazzar’s Feast de William
Walton. Elle fut créée au Festival de Leeds le 8 octobre 1931 et l’œuvre
est restée l’une des compositions les plus célèbres de Walton. Osbert Sitwell a
adapté le texte de la Bible, principalement le livre de Daniel et le psaume 137.
Au début,
l’œuvre semblait avant-gardiste à cause de son écriture extravertie et de sa
complexité musicale; il est cependant toujours fermement tonal. L'ajout des
fanfares a été suggéré par le directeur du festival, Thomas Beecham; les
groupes étaient déjà présents pour une représentation du Requiem de Berlioz, et
Beecham a déclaré au jeune Walton: "Comme tu ne l'entendras plus jamais,
mon garçon, pourquoi ne pas ajouter deux fanfares?". Cependant, la
prestation fut un succès immédiat.
Bonne
écoute!