mardi 14 août 2018

Der Freischütz (Weber)


Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 14 aout 2018. 

Pour cette semaine, j’ai choisi de vous offrir un opéra.

En 1817, Carl Maria von Weber épouse la cantatrice Caroline Brandt et prend la direction du nouvel opéra allemand de Dresde. Il en fait un foyer de l’art allemand pour lutter contre les nombreux théâtres italiens disséminés dans toute l’Europe. C’est durant cette période qu’il écrit un des plus grands triomphes de l’histoire de l’opéra: Der Freischütz, achevé en mai 1820 à Dresde.

Considéré aujourd'hui comme l'un des premiers opéras romantiques avec Fidelio de Beethoven (1805), son livret fut écrit par le poète Johann Friedrich Kind d'après un conte populaire germanique (version publiée en 1811 dans Das Gespensterbuch).

La création du Freischütz (le 18 juin 1821 à Berlin) prend les proportions d’un évènement national. Parmi les auditeurs se trouve le jeune Felix Mendelssohn-Bartholdy. Son succès immédiat montre à quel point il comble une attente. Tout séduit le public : le sujet germanique, les personnages issus du peuple, les scènes sataniques, le côté fantastique et inquiétant des forces de l’ombre et de la forêt. Ce succès foudroyant va se prolonger sur les autres scènes européennes. On accommode la partition à toutes les sauces. Consécration suprême, on vend même une bière Freischütz.

La performance retenue est signée Erich Kleiber (dont c’était l’anniversaire de naissance il y a quelques jours, le 5 août), un chef qui fait partie de la “génération dorée” des chefs d'orchestre austro-allemands, celle de Bruno Walter, Otto Klemperer, Wilhelm Furtwängler, Hans Knappertsbusch, Clemens Krauss et Karl Böhm. Comme eux, il possédait un sérieux et une dignité dans la conduite orchestrale, avec un style sans pathos et toujours très élégant.

Il étudie d'abord la musique à Prague, où il débute en 1911 comme chef de chœurs au Théâtre national. Après avoir dirigé à Darmstadt de 1912 à 1918, puis à Wuppertal de 1919 à 1921, Mannheim en 1922 et Düsseldorf en 1923, il devient directeur musical de l'opéra de Berlin, où il crée de nombreuses œuvres, en particulier, Wozzeck, l'opéra d'Alban Berg en 1925, et Christophe Colomb de Darius Milhaud en 1930. Après la création de la Lulu Suite de Berg, aussitôt déclaré "art dégénéré" par les autorités nazies en 1935, il démissionne. Erich Kleiber quitte alors l'Allemagne et devient chef invité itinérant. Il quittera l'Europe et s'installe avec sa famille à Buenos Aires en 1937. Il prend alors la nationalité argentine et dirige au Teatro Colón. Jusqu'en 1949 il y donne tout le répertoire allemand et en particulier Wagner. Il est aussi invité par l'Orchestre philharmonique de La Havane (de 1944 à 1947) et par l'Orchestre de la NBC (1946-1948). Il revient ensuite en Europe, dirige au Covent Garden (1950-1953).
Kleiber mène une performance de Freischütz qui frappe l’équilibre idéal entre le classicisme et le folklore. L'enregistrement est parfait pour son millésime et les forces de Cologne jouent avec beaucoup d’entrain.

Bonne écoute


Carl Maria von WEBER (1786 –1826)
Der Freischütz, op. 77 (J. 277)
Opéra en trois actes, livret allemand de Friedrich Kind
ROLES PRINCIPAUX
Max        Hans Hopf
Kilian     Kurt Marschner
Kuno      Heiner Horn
Kaspar    Max Proebstl
Ännchen Rita Streich
Agathe     Elisabeth Grummer

WDR Rundfunkchor Köln
WDR Sinfonieorchester Köln
Erich Kleiber, direction

(Production radiophonique, Westdeutscher Rundfunk Köln, 1955)

[Argument] [Livret]


[Ouverture, Acte 1, Acte 2 (début)]

[Acte 2 (fin), Entr'acte, Acte 3]

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