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Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 10 février 2015.
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La revanche
du vinyle revient ce mois-ci avec une « bouchée double » Brahms: une
mini-intégrale de ses deux concerti pour piano avec le tandem formé par le
pianiste Daniel Barenboim et son grand ami Zubin Mehta.
Mehta et
Barenboim se sont rencontrés alors que ce dernier était à peine adolescent.
Lors de cette rencomntre, telle que racontée par les deux musiciens, Barenboim
dirigeait un orchestre et Mehta croyait qu’il était un grand musicien dans le
corps d’un tout petit homme. Mehta, lui-même à peine dans la vingtaine, était
loin d’être un vieilard! Fait intéressant, Mehta était un des témoins officiels
du mariage de Barenboim et la regrettée Jacqueline Du Pré en 1967 en Israël.
(Pour ceux
que ça intéresse, M. Mehta sera de retour à Montréal dans quelques semaines
pour diriger l’orchestre dont il fut le titulaire entre 1961 et 1967.
Maintenant presque octogénaire, le chef Indien sera alors le seul chef encore
actif qui aura dirigé l’Orchestre Symphonique de Montréal lors de concerts
réguliers dans ses trois domicilkes : Le Plateau, Wilfrid-Pelletier et
maintenant la Maison Symphonique.)
Revenons à
Mehta et Barenboim – comme le démontre ce documentaire datant de 1969,
ces musiciens ont collaboré comme chambristes, Mehta s’exécutant à la
contrebasse, Barenboim au piano, entourés d’autres vedettes ascendantes:
Si on
avance l’horloge à aujourd’hui les quatre artistes masculins font carrière
comme chefs (M. Perlman moins que les trois autres), et M. Barenboim est de
moins en moins actif comme pianiste – un peu comme Ashkenazy et Eishenbach, par
exemple. Ceci ne veut pas dire que celui-ci est moins redoutable comme
pianiste. Il se spécialise surtout comme interprète de compositeurs classiques
et romantiques (il signera des intégrales des sonates de Mozart et Beethoven,
ainsi que l’ensemble des romances sans paroles de Mendelssohn et des préludes
et nocturnes de Chopin), mais il a enregistré la musique pour piano de Brahms,
et compte au moins deux intégrales des concerti de ce dernier sur le marché du
disque.
Sa première
intégrale, avec Barbirolli au pupitre, date de 1967 (donc contemporaine au
documentaire ci-haut), et la deuxième, enregistrée une quinzaine d’années plus
tard, constitue notre sélection d’aujourd’hui.
J’ajouterais
à tout ceci que ces enregistrements marquent un jalon intéressant à plusieurs
niveaux: l’industrie du disque termine un chapitre technologique (ceci étant
parmi les derniers enregistrements analogiques chez Columbia), le chef complète
une mini-série Brahms avec l’orchestre qu’il vient à peine de prendre en mains
(et qu’il dirigera pour une décennie, le mandat le plus long d’un directeur
artistique à la Philharmonique de New-York) et enfin pour le soliste (qui
s’exécute de moins en moins sur disque comme pianiste).
Que dire du
résultat? Il est intéressant de noter que la maison Columbia a réédité
l’intégrale Serkin/Szell de ces concerti à plusieurs reprises, mais n’a pas
jugé de faire de même ici – ou même de repiquer les bandes maîtresses pour le
numérique. Personnellement, ces prestations furent mon exposition à ces
concerti, donc j’ai une opinion biaisée… A titre de comparaison, je vous offreune playlist de Barenboim/Barbirolli dont la collaboration pour EMI a eu sa
quote-part de rééditions.
Johannes
BRAHMS (1833 –1897)
Concerto
No. 1 en ré mineur pour piano et orchestre, Op. 15
Concerto
No. 2 en si bémol majeur pour piano et orchestre,Op. 83
Daniel Barenboim, piano
New-York Philharmonic
Zubin Mehta, direction
CBS Masterworks M 35884/35885 (Vinyl AAA)
Enregistrements de studio, 1981
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