dimanche 7 juin 2015

Nelligan (Gagnon)

Le billet suivant est la reprise d'un billet de ma seérie Once or Twice a Fortnight datant du 15 janvier 2014.



L’Opéra du Mois pour juin est un opéra Québécois qui date déjà de plus de 25 ans, et qui implique un sujet et un compositeur qui ont croisé chemin à plus d’une reprise.

Emile Nelligan (1879-1941)


Au Secondaire, nous avons tous eu à « souffrir » dans nos cours d’arts langagiers – les romans de toutes sortes, le théâtre et la poésie. Aucun Québécois n’a pu échapper l’œuvre – et la triste histoire – du jeune poète Émile Nelligan.

Nelligan est né à Montréal le 24 décembre 1879, fils ainé de David Nelligan (un immigrant Irlandais) et d’Émilie Amanda Hudon, Canadienne-Française de Rimouski. Emile et ses deux sœurs furent élevés dans un ménage exogame, où le père s’exprimait en Anglais et la mère en Français. Un inspecteur pour le service des Postes, David et sa famille étaient bien nantis, et vivaient dans une grande maison dans le Carré Saint-Louis.

Le Canada tel qu’on le connaît aujourd’hui était un assez jeune pays à la fin du XIXe siècle, mais la culture Canadienne-Française (vieille de 150 ans) avait déjà des noms reconnus et établis, dont les poètes Octave Crémazie et Louis Fréchette, et les grands poètes symbolistes de l’heure (Verlaine, Beaudelaire et Rimbaud) étaient enseignés et lus dans les classes de français – ils furent donc très influents dans le développement littéraire de Nelligan.

Il publiera ses premières œuvres à 16 ans et se liera d’amit.é avec d’autres auteurs de sa génération -- Arthur de Bussières et Charles Gill – tous deux membres de l’École littéraire de Montréal, un mouvement auquel Nelligan participera brièvement. Nelligan quittera l’école afin de se consacrer entièrement à la poésie, ce qui le mettra en hargne avec son père, qui voulait le voir poursuivre une carrière traditionnelle.

Le 26 mai 1899, lors d’une soirée organisée par l’école littéraire, Nelligan récitera trois poèmes dont La Romance du vin. Cette soirée sera sa dernière prestation publique.

Ce qu’on retient de Nelligan – plus que son œuvre – c’est la durée de sa carrière (il écrira toute son œuvre entre 16 et 19 ans) et ensuite sa réclusion dans un hôpital psychiatrique (Saint-Jean-de-Dieu) afin de traiter ses “psychoses sérieuses”, de 19 ans jusqu’à sa mort le 18 novembre 1941.
La cause des problèmes psychiques du poète furent l’objet de spéculation, allant de sa hargne avec son père jusqu’à l’homosexualité. La légende veut que Nelligan ait des moments de lucidité, et qu’il fût visité par des étrangers plus d’une fois. Une de ces visites fut l’objet d’un article dans l’hebdomadaire La Patrie en 1937.

YOUTUBE

La poésie de Nelligan sur le Web - http://poesie.webnet.fr/lesgrandscla...gan/index.html 

André Gagnon (*1939)


Le pianiste, compositeur et arrangeur Québésois André Gagnon est issu d’une famille de 19 enfants dans le hamelin paisible de St-Pacôme de Kamouraska. Fprmé localement, puis au Conservatoire de Montréal, il recevra une bourse afin de se perfectionner comme pianiste auprès d’Yvonne Loriod (Mme. Olivier Messiaen). Gagnon a longuement été associé avec le mouvement des chansoinniers québécois, ayant travaillé étroitement avec plusieurs d’entre eux comme accompagnateur, plus sp.cialement Claude Léveillée et Monique Leyrac.

In des premiers succès de Gagnon – sur scène et sur disque – fut sa collaboration avec ces deux artistes lors de projets usany des textes d’Émile Nelligan :


En 1969, Gagnon se concentre sur une carrière solo, proposant des disques de musique « légère », des adaptations de chansons des chansonniers avec lesquels il aura travaillé, mais de plus en plus ses propres compositions – qu’il qualifiera de « pseudo-classique ». Un de ses projets sur disque les plus populaires fut son album Saga, qui compte une composition méditative, Nelligan :


De plus, Gagnon choisira de prendre logis au 3686 rue Laval, la maison familiale des Nelligan!
Pour ce projet d’opéra, Gagnon s’associe à l’auteur Québécois Michel Tremblay, un dramaturge chevronné et lui aussi issu de la génération d’artistes qui ont marqué les années 1970 au Québec.

L’Opéra et la Performance Retenue

L’opéra est chanté en français dans la tradition d’une comédie musicale et non pas dans la tradition « bel canto », donc est facile à suivre sans avoir recours à un argument. Toutefois, je peux vous offrir un résumé sommaire, afin de situer l’action.

Dans l’ensemble Nelligan se veut une série de réminiscences d’un Émile âgé, qui revit certains évènements de son adolescence : la dynamique au foyer entre lui et les membres de sa famille, son amitié avec d’autres poètes et la genèse d’un de ses poèmes, La Romance du Vin. Nelligan rapporte également comment sa mère, ses amis et ses connaissances composent avec un poète qui perd le sens de la réalité, vivant son crédo – il est poète, et il mourra fou.

La prestation retenue en est une qui date de la création de l’opéra et de sa tournée initiale  avec la distribution originale – telle que croquée sur le vif par la Société Radio-Canada (au Grand Théâtre de Québec). Il ne s’agît pas de sources de haute qualité, mais l’essence de la prestation est là.


André GAGNON (* 1939)
Nelligan, opéra romantique (1988-90)
Opéra en deux actes, livre ten français de Michel Tremblay

DUISTRIBUTION
Emile Nelligan (Vieux, ca. 1940) – Michel Comeau
Emile Nelligan (Jeune, ca. 1899) – Yves Soutière
David Nelligan, son père – Jim Corcoran
Emilie Hudon, sa mère – Louise Forestier
Arthur de Bussière, un poète – Daniel Jean
Son amie – Renée Claude
Direction Musicale: Scott Price

0 commentaires:

Publier un commentaire

 

Pages vues la semaine précédente