vendredi 4 septembre 2020

Baroque moderne





Notre montage # 344 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast344



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Le B+B  de cette semaine examine les œuvres de compositeurs du XXe siècle qui se modèlent ou recyclent de la musique dans la tradition baroque.

Le premier compositeur de la liste, Igor Stravinski, a connu une période «néoclassique» allant de la fin de la Première Guerre Mondiale au début des années 1950. À cette époque, à titre d'exemple, il composa son ballet Pulcinella, où il «retravailla» la musique de Pergolèse, et réussit à trouver un bon équilibre entre le maintien de l'esthétique baroque tout en restant fidèle à son orientation moderniste. L'œuvre que j'ai retenu, son concerto «Dumbarton Oaks», a été fortement inspirée de l'ensemble des concertos brandebourgeois de Bach et a été la dernière œuvre que Stravinsky a achevée en Europe.

La série de trois compositions pour violoncelle solo de Benjamin Britten, dédiée à Mstislav Rostropovich, est un autre ensemble de compositions inspirées des compositions fondamentales de Bach. Les suites font partie du corpus de compositions pour le violoncelle que Britten a écrit et dédiée à Rostropovitch, qui créa lui-même chaque œuvre. Typiquement Britten est la façon dont ces suites parviennent à être profondément affectantes, tout en faisant preuve de retenue émotionnelle.

Les deux derniers choix au montage réutilisent tous deux la musique d'autres compositeurs, le premier (à la Stravinski) propose de la musique baroque dans un décor nouveau et le second reprenant des chansons folkloriques modernes et les mettant dans un style baroque.

Les arrangements de Strauss de morceaux pour clavier de Couperin faisaient partie d'une "Ballettsoirée" (soirée de ballet) créée le 17 février 1923 (dans le cadre du Fasching de Vienne ou carnaval). Ils revisitent les danses sociales et théâtrales à la manière de Louis XV à partir des livres 1 à 4 des Pièces de Clavecin de Couperin (composées entre 1713 et 1730).

L'œuvre finale, l'une des Turluteries d'André Gagnon d'après les chansons de Mary Rose-Anne Bolduc (1894 –1941) font découvrir des chansons de celle qui était connue comme la reine des chansonnières dans les années 1930; Bolduc est souvent considérée comme la première auteure-compositeure-interprète du Québec. Son style combinait la musique folklorique traditionnelle de l'Irlande et du Québec, généralement dans des chansons humoristiques. Ses enregistrements survivants présentent son style de chant distinctif, qui comportait souvent du turlutage, qui dérive des traditions musicales irlandaises et écossaises. Ce terme inspire le nom de la paire de suites que Gagnon compose pour lui-même au clavier, sorties en 1972.

Pour ceux d’entre nous qui connaissent les airs, le camouflage baroque ne cache pas totalement les chants familiers. Le pastiche que j'ai retenu, avec l'ajout du hautbois obligato, offre à ces œuvres un décor parfaitement baroque.

Bonne écoute!


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