dimanche 19 octobre 2014

Opera Domestica

Le billet suivant est adapté depuis une réflexion en anglais publiée sur OperaLively le 11 octobre 2012.


Certains propos et hyperliens furent revisés pour cette rééedition.

Nos deux - en fait, nos trois - prochaines réflexions de notre série dominicale puiseront des sujets opératiques que je n'ai pas encore abordés dans nos pages françaises, et sont des traductions de billets que j'ai contribués dans le passé avec les membres du forum opératique
.

De prime abord, je compremds fort bien que l'opéra, ce n'est pas nécessairement un genre musical qui plaît à tout le monde. Certains trouvent ça long et ennuyeux, d'autres sont repoussés par le problème langagier - même des opéras chantés en français sont difficiles à suivre sans le livret devant soi...

L'aspect que je trouve le plus intéressant d'un opéra, c'est le phénomène que j'appelle "l'évasion". L'opéra nous amène plus souvent qu'à son tour dans un monde surréel - parfois historique, parfois fantatique - présentant les protagonistes dans des situations "extraordinaires", des situations qui n'ont rien à voir avec le monde de tous les jours.

Le terme "aria" est présent dans notre vocabulaire dans un sens "figuré" - synonyme de soucis, de tracas, certains diront même d'un embêtement significatif. Mais la vie de tous les jours amène ses tracas - parfois mondains, mais des tracas tout de même.

Et si les tracas de notre quotidien inspiraient des airs opératiques? Par exemple, si notre conjointe oublie pour la n-ième fois de mettre le bouchon sur le tube de pâte dentifrice... Qu'est-ce que ça pourrait bien donbner comme résultat?



(AVERTISSEMENT:¨Propos mal-léchés, en anglais)



Ce clip, intitu;é "Toothpaste" est le résultat d'une collaboration entre la compositeure canadienne Alexina Louie et du comédien et auteur Dan Redican (créé pour la télé en 2001). Madame Louie est une compositeure de renom au Canada, recevant des commandes de la part des grands orchestres, et qui patauge dans toutes sortes de genres allant de ce style plutôt lyrique et acessible à des compositions plus avant-gardistes.

Le projet "Toothpaste" inspire Madame Louie et son collègue à composer huit courts opéras (si on peut les appeler ainsi) qu'ils montent pour la télé canadienne en 2002 sous un titre commun,  “Burnt Toast” (trad. lit. Pain Brûlé), le titre faisant référence à un autre drame qui arrive régulièrement à tout usager d'un grille-pain...

Chaque volet de ce collage explore un aspect de l'amour "romantique": l'attraction, la connexion, la promesse de fidélité, la consommation, le mariage, la brisure et le besoin de recommencer... Mafame Louie pige dans toutes sortes de traditions musicales, faisant même allusion à la musique de Mozart et de Wagner par moments.

Autre aspect "moderne", les volets sont livrés "à la MTV", comme des clips musicaux populaires, avec leurs petites capsules d'information intégrées au vidéo. Oui, les arias sont interprétés par des chanteurs formés en opéra, mais le clip est souvent réalisé avec des acteurs canadiens-anglais assez bien connus qui font du "lip sync". Visitez la page génétique du projet pour la liste des artistes d'avant et d'arrière scène.

Les chanteiurs sont accompagnés par l'Esprit Orchestra de Toronto, dirigé par Alex Pauk (l'époux de Mme Louie).

Bonne écoute!




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