Notre montage # 279 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast279 |
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Le
troisième volet de notre série sur la musique Russe nous amène à 1862 et à
l’apport des frères Rubinstein. Anton et Nikolai, qui
tour-à-tour fondent les conservatoires de Saint-Pétersbourg et de Moscou.
Le
conservatoire de Saint-Pétersbourg, culminant du cheminement entamé par la
Société de Musique Russe et championné par le Tsar, compte parmi ses premiers
diplômés nul autre que Tchaïkovski, qui deviendra le titulaire de
théorie à Moscou.
Toutefois,
certains membres de la communauté musicale, aspirant à établir une véritable
école de musique « nationale » ne se rangeront pas si facilement
derrière les initiatives de MM. Rubinstein. L’une des vox d’opposition est
celle de Mily Balakirev, qui déplore une instruction
« Germanique » qui décourage l’expression d’une musique slave et
russe.
Entre 1856
et 1871, Balakirev sera entouré de César Cui, Modeste Moussorgski,
Nikolai Rimski-Korsakov et Alexander Borodine, une alliance
connue comme Moguchaya kuchka, qu’on traduit ici assez librement comme
« Les cinq doigts de la main » ou tout simplement les Cinq, le
bastion de la nouvelle école de musique Russe.
Sauf pour
Balakirev, aucun de ces compositeurs ne vivent de leur art, ayant tous des
occupations à temps plein autres que la musique; Borodine est chimiste, Cui est
critique et les deux autres ont un cheminement militaire. Afin de faire
carrière en musique, Balakirev doit se produire comme pianiste et donne des
leçons privées – à l’instar des Rubinstein qui bénéficient d’un emploi d’état
dans leurs institutions.
Trois de
ces cinq compositeurs sont au programme dans le montage B+B de cette semaine.
Balakirev, qui a la réputation de finir ses œuvres longtemps après les avoir
commencées se veut plus une muse et un promoteur de ses idées musicales (assez
arrêtées). Beaucoup de ses illustrations au piano dans des rencontres amicales
inspirent ses collègues; il faut donc considérer ses contributions comme
« passives » plutôt qu’« actives ». Sa première symphonie,
dont les premières esquisses datent de 1964 sera créée en… 1898 (sous la
direction du compositeur). Une œuvre ambitieuse (pour ne pas dire
prétentieuse), elle fait tout un contraste avec la première symphonie de
Rimski-Korsakiv, beaucoup plus aérée. Les deux œuvres s’inspirent de motifs
slaves et Russes, et s’inscrivent à cette nouvelle tradition musicale.
De
Moussorgski, j’ai retenu deux entr’actes de sa symphonie Khovanshchina, qui
s’inspirent d’évènements historiques. Comme beaucoup des oeivres du
compositeur, quoiqu’entamées sous sa plume, c’est à son confrère
Rimski-Korsakov qu’on doit une première version complète. Cette version, qui a
sa part de problèmes, est retapée par Igor Stravinski et Maurice
Ravel (pour Diaghilev, 1913) et plus tard par Dimitri Chostakovitch.
Bonne
écoute!
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