vendredi 29 septembre 2017

Rostropovich & Chostakovich





Notre montage # 260 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast260


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C’était l’anniversaire de naissance de Dmitri Chostakovitch lundi dernier donc une belle occasion de partager une paire de ses compositions lors de notre B + B “boni” pour ce 5ie vendredi de septembre.
L’autre artiste en vedette cette semaine – celui-ci dans le cadre de notre série de partages dédiés aux chefs qui ont plus d’une corde à son arc – le chef et violoncelliste Russe, Mstislav Rostropovich.

Dès l'âge de 4 ans, Rostropovich apprend le piano auprès de sa mère, pianiste confirmée, puis à dix ans, également le violoncelle auprès de son père Léopold, violoncelliste éclairé qui avait étudié auprès de Pablo Casals et lui-même fils de violoncelliste. À treize ans, en 1940, il donne son premier concert en tant que soliste, où il interprète le Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille Saint-Saëns.

Probablement le violoncelliste le plus réputé du xxe siècle, Rostropovich est un véritable virtuose qui a marqué le paysage international de la seconde moitié du xxe siècle. En tant que violoncelliste, il a interprété un nombre considérable d'œuvres (plus de cent premières) et a poursuivi sa vie durant l'objectif avoué de constituer pour son instrument un répertoire qu'il jugeait jusqu'alors insuffisant (en comparaison avec celui du violon par exemple).

Promouvant l'art sans frontière, la liberté d'expression et les valeurs démocratiques, Mstislav Rostropovitch n'est pas très bien vu par le régime de Léonid Brejnev. Son amitié avec Alexandre Soljenitsyne et son soutien aux opposants au régime en place sont la cause d'une disgrâce officielle au début des années 1970; il est alors exclu de nombreux groupes musicaux. Rostropovitch, sa femme et leurs enfants obtiennent de pouvoir quitter l'Union soviétique pour aller s'installer aux États-Unis en 1974. En 1978 il est officiellement déchu de sa citoyenneté soviétique par Léonid Brejnev pour « actes portant systématiquement préjudice au prestige de l'Union soviétique ». Suite à ;a fin de l’ère Soviétique, le 16 janvier 1990, Mikhaïl Gorbatchev signe le décret de réhabilitation de Rostropovitch et il fera un grand retour peu aprèS dirigeant le National Symphony Orchestra de Washington sur la Place Rouge.

Rostropovitch et Chostakovitch

Vissarion Chebaline, le directeur du conservatoire de Moscou et un ami de son père, l'inscrivit au conservatoire en piano, violoncelle, direction d’orchestre et en composition à l'âge de seize ans alors que le règlement exigeait que les élèves aient dix-huit ans. Chostakovitch y enseignait l'orchestration. Rostropovitch qui rêvait de devenir son élève a obtenu de pouvoir lui jouer un concerto pour piano qu'il avait composé. Sa prestation a plu à Chostakovitch et il est entré dans sa classe. L'érudition musicale extraordinaire du maître émerveillait son élève et leur relation s'est peu à peu muée en une véritable proximité, jouant souvent ensemble à quatre mains les symphonies de Mahler.

En décembre 1945, Rostropovitch a participé au premier grand concours d'après-guerre organisé en Union soviétique dont le jury était présidé par le grand compositeur et, à l'âge de dix-huit ans à peine et devant de très nombreux compétiteurs, il a remporté le premier prix de violoncelle (ex-aequo avec le pianiste Sviatoslav Richter).

Leur amitié s'affirme et ne faiblira pas. Chostakovitch a dédicacé à Rostropovitch ses deux concertos pour violoncelle. Lui qui ne montrait jamais à personne ses œuvres avant leur achèvement lui laissa lire le Deuxième Concerto alors en cours d'écriture ; et alors qu'il supportait mal qu'on intervînt dans son travail, il intégra les quelques indications que le violoncelliste lui fit au sujet des cadences.
En lever de rideau, le deuxième concerto pour violoncelle composé par Chostakovitch au printemps 1966, lors d'un séjour en Crimée. Il est dédié, comme le Premier Concerto Rostropovitch qui en donna la première le 25 septembre 1966 sous la direction d’Evgueni Svetlanov lors d’iun concert pour le 60ie anniversaire de naissance du compositeur.

L'admiration de Rostropovitch pour son ancien professeur ne s'est jamais démentie. Il a acheté et fait rénover à Saint-Pétersbourg l'appartement dans lequel Chostakovitch a vécu de 1914 à 1934. Il y a réuni une grande quantité de documents et de souvenirs ayant appartenu au compositeur pour y créer un musée qui lui est consacré au numéro 9 de la rue Marat

La Cinquième Symphonie est la symphonie la plus jouée et la plus enregistrée du compositeur. Elle fut écrite en trois mois en 1937, et créée le 21 novembre de la même année à Léningrad sous la direction d’Evgeni Mravinski. La première de l’œuvre bouleversa l'assistance à tel point que beaucoup pleuraient, réaction inhabituelle à une œuvre nouvelle.

Le 25 janvier 1938, le journal Vetcherniaia Moskva publie un article de Chostakovitch intitulé "Ma réponse d'artiste". On y trouve le passage où Chostakovitch dit que la Cinquième Symphonie serait « la réponse concrète et créative d'un artiste soviétique à une critique justifiée ». Cette définition est considre en Occident comme le sous-titre « officiel » donné par l'auteur lui-même à sa symphonie
La prestation du montage propose Rostropovich aux commandes de son orchestre de Washington qu’il dirigera de 1977 à 1994.


Bonne écoute!


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