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Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 28 mai 2019
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Cette année marque le 150ie anniversaire du décès d’Hector Berlioz et afin de souligner ce jalon, j’ai pr.vu une paire de partages au cours des prochaines semaines.
Selon le site-hommage (recommandé) de MM. Michel Austin et Monir Tayeb , Berlioz occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la musique. Très en avance sur son temps, il fut l’un des plus originaux parmi les grands compositeurs romantiques (présageant Liszt et Wagner!), mais en même temps un innovateur dans l’exécution musicale, et un écrivain et critique. Peu de musiciens ont su briller à la fois dans autant de domaines différents.
Quand on pense au romantisme – par opposition au clacissisme – le concept moteur est l’abandon de la rigidité de la forme musicale au profit de l’expression de sentiments et de situations par la musique elle-même. A ce chapitre, on doit mentionner Berlioz avec les deux géants du XIXie siècle mentionnés ci-haut.
Toutefois, lorsque comparée à celle des nombreux compositeurs fétiches de ce mouvement toutes traditions confondues, Berlioz nous laisse beaucoup moins de « hits » majeurs. En fait, même si le catalogue Berlioz n’a rien d’anodin, peut-être une demi-douzaine de titres sont des réguliers dans le répertoire symphonique . La Symphonie Fantastique a été enregistrée à outrance il nous semble. Ses opéras Les Troyens et La damnation de Faust sont tout aussi complexes et ambitieux que ceyx de Wagner, mais son oeuvre vocale la plus entendue est probablement Les nuits d’été. Le reste du catalogue est largement négligé, hormis l’occasionnel Carnaval Romain ou Le corsaire et c’est dommage!
Si on met de côté ces deux ou trois pièces usitées, on doit à des chefs « spécialisés » comme Charles Dutoit et Colin Davis quelques-unes des rares « intégrales Berlioz ». Dans des partages précédents, j’ai offert non seulement la Fantastique de Dutoit, mais également son Harold en Italie , la grande messe des morts de Davis. ainsi que quelques courtes pièces parsemées dans mes montages du vendredi.
Ici, je vous offre un partage qu’on pourrait ajouter à notre série la Revanche du Vinyle (car je l’ai dans ma collection de microsillons), mais c’est l’œuvre principale de cet album qui fera les frais de ma réflexion pour cette semaine.
L’un des plus grands chefs-d’œuvre de Berlioz, Roméo et Juliette témoigne de plusieurs influences. C’est d’abord un hommage au génie de Shakespeare dont la découverte par Berlioz en 1827 eut un tel retentissement sur son développement artistique (pour ne pas parler de sa vie personnelle). C’est aussi un hommage à Beethoven, et en particulier la 9ème symphonie, qui fournit à Berlioz l’un de ses points de départ dans son entreprise pour élargir les possibilités expressives de la musique symphonique.
Comme sa précédente symphonie Harold en Italie, l’œuvre reflète aussi les impressions d’Italie absorbées pendant son séjour de 1831-2, y compris une exécution à Florence de l’opéra I Montecchi ed i Capuletti de Bellini qui n’a pu qu’inciter Berlioz à faire mieux.
L’œuvre fut d’abord exécutée en trois concerts successifs au même Conservatoire sous la direction de Berlioz, le 24 novembre, 1er et 15 décembre 1839, devant un auditoire qui comprenait l’élite intellectuelle de Paris, et parmi d’autres Richard Wagner lui-même, dont le Tristan und Isolde de 1859 porte les traces évidentes de l’impression que l’ouvrage de Berlioz fit sur lui. L’œuvre n’acquit cependant sa forme définitive que plusieurs années plus tard: après une exécution intégrale à Vienne le 2 janvier 1846, la première depuis 1839 et la première à l’étranger, Berlioz décida de faire plusieurs coupures et changements importants au Prologue, Scherzo de la Reine Mab, et le Finale, et la grande partition ne sera publiée qu’en 1847.
Deux sections de cette symphonie sont parfois entendues isolément en concert : la Scène d’amour et le scherzo de la Reine Mab.
Le partage choisi, Dutoit et l’OSM enregistré à l’église de St-Eustache en banlieue nord de Montréal est je crois le seul qui propose Jean-François Sénart comme maître des chœurs, succédant pour une seule saison à René Lacourse. Iwan Edwards prendra sa relève pour le reste des œuvres chorales de la quasi-intégrale Berlioz de Dutoit et cet orchestre.
En complément de programme, la playlist YouTube inclut la Symphonie Funèbre et Triomphale.
Bonne écoute!
Hector BERLIOZ (1803-1869)
Roméo et Juliette, op. 17 [Ĥ 79]
Symphonie dramatique avec Chœurs, Solos de chant et Prologue en récitatif choral, composée d’après la Tragédie de Shakespeare
Textes français d’ Émile Deschamps, après Shakespeare
Florence Quivar, Mezzo-soprano
Alberto Cupido, Ténor
Tom Krause, basse
Chœurs de L'Orchestre Symphonique de Montréal, Tudor Signers Of Montréal
Jean-François Sénart, maître des choeurs
Orchestre Symphonique De Montreal
Charles Dutoit, direction
London Records – 417 302-1
Format: 2 × Vinyl, LP, Stereo, Box
Détails https://www.discogs.com/Berlioz-Char...elease/6992623
YouTube - https://www.youtube.com/playlist?lis...j6j3G430BvWGd5
Selon le site-hommage (recommandé) de MM. Michel Austin et Monir Tayeb , Berlioz occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la musique. Très en avance sur son temps, il fut l’un des plus originaux parmi les grands compositeurs romantiques (présageant Liszt et Wagner!), mais en même temps un innovateur dans l’exécution musicale, et un écrivain et critique. Peu de musiciens ont su briller à la fois dans autant de domaines différents.
Quand on pense au romantisme – par opposition au clacissisme – le concept moteur est l’abandon de la rigidité de la forme musicale au profit de l’expression de sentiments et de situations par la musique elle-même. A ce chapitre, on doit mentionner Berlioz avec les deux géants du XIXie siècle mentionnés ci-haut.
Toutefois, lorsque comparée à celle des nombreux compositeurs fétiches de ce mouvement toutes traditions confondues, Berlioz nous laisse beaucoup moins de « hits » majeurs. En fait, même si le catalogue Berlioz n’a rien d’anodin, peut-être une demi-douzaine de titres sont des réguliers dans le répertoire symphonique . La Symphonie Fantastique a été enregistrée à outrance il nous semble. Ses opéras Les Troyens et La damnation de Faust sont tout aussi complexes et ambitieux que ceyx de Wagner, mais son oeuvre vocale la plus entendue est probablement Les nuits d’été. Le reste du catalogue est largement négligé, hormis l’occasionnel Carnaval Romain ou Le corsaire et c’est dommage!
Si on met de côté ces deux ou trois pièces usitées, on doit à des chefs « spécialisés » comme Charles Dutoit et Colin Davis quelques-unes des rares « intégrales Berlioz ». Dans des partages précédents, j’ai offert non seulement la Fantastique de Dutoit, mais également son Harold en Italie , la grande messe des morts de Davis. ainsi que quelques courtes pièces parsemées dans mes montages du vendredi.
Ici, je vous offre un partage qu’on pourrait ajouter à notre série la Revanche du Vinyle (car je l’ai dans ma collection de microsillons), mais c’est l’œuvre principale de cet album qui fera les frais de ma réflexion pour cette semaine.
L’un des plus grands chefs-d’œuvre de Berlioz, Roméo et Juliette témoigne de plusieurs influences. C’est d’abord un hommage au génie de Shakespeare dont la découverte par Berlioz en 1827 eut un tel retentissement sur son développement artistique (pour ne pas parler de sa vie personnelle). C’est aussi un hommage à Beethoven, et en particulier la 9ème symphonie, qui fournit à Berlioz l’un de ses points de départ dans son entreprise pour élargir les possibilités expressives de la musique symphonique.
Comme sa précédente symphonie Harold en Italie, l’œuvre reflète aussi les impressions d’Italie absorbées pendant son séjour de 1831-2, y compris une exécution à Florence de l’opéra I Montecchi ed i Capuletti de Bellini qui n’a pu qu’inciter Berlioz à faire mieux.
L’œuvre fut d’abord exécutée en trois concerts successifs au même Conservatoire sous la direction de Berlioz, le 24 novembre, 1er et 15 décembre 1839, devant un auditoire qui comprenait l’élite intellectuelle de Paris, et parmi d’autres Richard Wagner lui-même, dont le Tristan und Isolde de 1859 porte les traces évidentes de l’impression que l’ouvrage de Berlioz fit sur lui. L’œuvre n’acquit cependant sa forme définitive que plusieurs années plus tard: après une exécution intégrale à Vienne le 2 janvier 1846, la première depuis 1839 et la première à l’étranger, Berlioz décida de faire plusieurs coupures et changements importants au Prologue, Scherzo de la Reine Mab, et le Finale, et la grande partition ne sera publiée qu’en 1847.
Deux sections de cette symphonie sont parfois entendues isolément en concert : la Scène d’amour et le scherzo de la Reine Mab.
Le partage choisi, Dutoit et l’OSM enregistré à l’église de St-Eustache en banlieue nord de Montréal est je crois le seul qui propose Jean-François Sénart comme maître des chœurs, succédant pour une seule saison à René Lacourse. Iwan Edwards prendra sa relève pour le reste des œuvres chorales de la quasi-intégrale Berlioz de Dutoit et cet orchestre.
En complément de programme, la playlist YouTube inclut la Symphonie Funèbre et Triomphale.
Bonne écoute!
Hector BERLIOZ (1803-1869)
Roméo et Juliette, op. 17 [Ĥ 79]
Symphonie dramatique avec Chœurs, Solos de chant et Prologue en récitatif choral, composée d’après la Tragédie de Shakespeare
Textes français d’ Émile Deschamps, après Shakespeare
Florence Quivar, Mezzo-soprano
Alberto Cupido, Ténor
Tom Krause, basse
Chœurs de L'Orchestre Symphonique de Montréal, Tudor Signers Of Montréal
Jean-François Sénart, maître des choeurs
Orchestre Symphonique De Montreal
Charles Dutoit, direction
London Records – 417 302-1
Format: 2 × Vinyl, LP, Stereo, Box
Détails https://www.discogs.com/Berlioz-Char...elease/6992623
YouTube - https://www.youtube.com/playlist?lis...j6j3G430BvWGd5
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