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Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 24 avril 2018.
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Lorsqu’on parle de musique classique « Américaine », le terme conjure soit la musique à rythme jazz-blues comme les ragtimes de Joplin ou les œuvres symphoniques de Gershwin, ou la musique pour la scène ou le grand écran (le même Gershwin, Bernstein, Copland ou même John Williams).
Rarement parle-t-om de « modernistes Américains » - les Elliot Carter, ou John Corogliano, ou Philip Glass – ou même MM. Bernstein et Copland déjà mentionnés.) Si ces compositeurs n’ont pas la notoriété de leurs contemporains Russes ou Européens, il reste qu’ils ont contribué au mouvement moderniste global, à leur façon.
Ceci nous amène à notre compositeur de cette semaine; Charles Ives n’a pas le cheminement des compositeurs ci-hait mentionnés, pour la plupart des musiciens à temps plein. M. Ives avait un emploi « régulier » - cadre d’une compagnie d’assurances – mais compose à temps perdu. Son œuvre compte des pièces pour orgue (Variations on « America »), pour piano (Concord Sonata), pour chambristes (entre autres, son trio pour piano, violon et violoncelle) et pour grand orchestre – quatre de ces œuvres sont primées sur cet album des années 1960, une des nombreuses gravures signées Bernstein de musique du XXie siècle.
Ives a composé au moins cinq symphonies - quatre sont numérotées, et une cinquième est le rassemblement de quatre mouvements consacrés à de fêtes locales (New England Holidays).
Il existe une série d’anecdotes (certaines attribuables au compositeur) voulant que Gustav Mahler lors de son séjour à New-York aurait vu le manuscrit et parlé de créér la Troisième Symphonie avec le New York Philharmonic, ou qu’il aurait ramené la partition en Europe, en prévoyant de la créer là-bas. La mort prématurée de Mahler en 1911 a mis un terme à ces projets.
Sous-titrée "The Camp Meeting" (trad. Lit. La kermesse)- une référence aux rassemblements religieux itinérants d'antan quand les gens se rassemblaient en plein air pour chanter et écouter les prédicateurs - la troisième symphonie a beaucoup d'influences, y compris les chants de guerre, les danses et la musique classique européenne. Ives était un nostalgique et jette ici un coup d'œil en tant que compositeur moderne à une enfance du dix-neuvième siècle pleine d’hymnes religieux, de cloches et de jeux d'enfants. En 1947, la symphonie a reçu le prix Pulitzer pour la musique.
Decoration Day (trad. Lit. Le jour de la décoration), le deuxième mouvement de la symphonie des fêtes mentionnée précédemment, a été achevé en 1912. La fête, précurseur du Memorial Day américain, tire son nom de la tradition voulant qu’on décore les tombes des soldats avec des fleurs. Ives a été inspiré par d'autres souvenirs d'enfance, cette fois évoquant le groupe de fanfare de son père; la fanfare marcherait du monument des soldats au centre de Danbury (Connecticut) au cimetière de Wooster, et là Ives jouerait Taps (la complainte honorant les héros morts au combat). Le groupe se retirant en jouant une marche militaire de circonstance.
Central Park in the Dark et The Unanswered Question forment un diptyque appelé "Two Contemplations". Alors que la Question est sous-titrée "Contemplation de quelque chose de sérieux", Central Park ne contemple "rien de sérieux". Les deux pièces impliquent parfois des forces divisées- ce qui est le cas pour Central Park dans cet enregistrement. Pour l'occasion, deux «apprentis» de Bernstein (bien connus aujourd’hui) sont crédités comme chefs d'orchestre.
Bonne écoute!
Charles IVES (1874-1954)
Symphony No. 3, S. 3 (K. 1A3) "The Camp Meeting"
(*) Central Park In The Dark (1906)
Decoration Day (1912)
The Unanswered Question (1907, rev. 1930-35)
New York Philharmonic
Leonard Bernstein, Maurice Peress (*) et Seiji Ozawa (*), direction
Columbia Masterworks – MS 6843
Details - https://www.discogs.com/Bernstein-Co...elease/3169673
Internet Archive URL - https://archive.org/details/01SymphonyNo3
Rarement parle-t-om de « modernistes Américains » - les Elliot Carter, ou John Corogliano, ou Philip Glass – ou même MM. Bernstein et Copland déjà mentionnés.) Si ces compositeurs n’ont pas la notoriété de leurs contemporains Russes ou Européens, il reste qu’ils ont contribué au mouvement moderniste global, à leur façon.
Ceci nous amène à notre compositeur de cette semaine; Charles Ives n’a pas le cheminement des compositeurs ci-hait mentionnés, pour la plupart des musiciens à temps plein. M. Ives avait un emploi « régulier » - cadre d’une compagnie d’assurances – mais compose à temps perdu. Son œuvre compte des pièces pour orgue (Variations on « America »), pour piano (Concord Sonata), pour chambristes (entre autres, son trio pour piano, violon et violoncelle) et pour grand orchestre – quatre de ces œuvres sont primées sur cet album des années 1960, une des nombreuses gravures signées Bernstein de musique du XXie siècle.
Ives a composé au moins cinq symphonies - quatre sont numérotées, et une cinquième est le rassemblement de quatre mouvements consacrés à de fêtes locales (New England Holidays).
Il existe une série d’anecdotes (certaines attribuables au compositeur) voulant que Gustav Mahler lors de son séjour à New-York aurait vu le manuscrit et parlé de créér la Troisième Symphonie avec le New York Philharmonic, ou qu’il aurait ramené la partition en Europe, en prévoyant de la créer là-bas. La mort prématurée de Mahler en 1911 a mis un terme à ces projets.
Sous-titrée "The Camp Meeting" (trad. Lit. La kermesse)- une référence aux rassemblements religieux itinérants d'antan quand les gens se rassemblaient en plein air pour chanter et écouter les prédicateurs - la troisième symphonie a beaucoup d'influences, y compris les chants de guerre, les danses et la musique classique européenne. Ives était un nostalgique et jette ici un coup d'œil en tant que compositeur moderne à une enfance du dix-neuvième siècle pleine d’hymnes religieux, de cloches et de jeux d'enfants. En 1947, la symphonie a reçu le prix Pulitzer pour la musique.
Decoration Day (trad. Lit. Le jour de la décoration), le deuxième mouvement de la symphonie des fêtes mentionnée précédemment, a été achevé en 1912. La fête, précurseur du Memorial Day américain, tire son nom de la tradition voulant qu’on décore les tombes des soldats avec des fleurs. Ives a été inspiré par d'autres souvenirs d'enfance, cette fois évoquant le groupe de fanfare de son père; la fanfare marcherait du monument des soldats au centre de Danbury (Connecticut) au cimetière de Wooster, et là Ives jouerait Taps (la complainte honorant les héros morts au combat). Le groupe se retirant en jouant une marche militaire de circonstance.
Central Park in the Dark et The Unanswered Question forment un diptyque appelé "Two Contemplations". Alors que la Question est sous-titrée "Contemplation de quelque chose de sérieux", Central Park ne contemple "rien de sérieux". Les deux pièces impliquent parfois des forces divisées- ce qui est le cas pour Central Park dans cet enregistrement. Pour l'occasion, deux «apprentis» de Bernstein (bien connus aujourd’hui) sont crédités comme chefs d'orchestre.
Bonne écoute!
Charles IVES (1874-1954)
Symphony No. 3, S. 3 (K. 1A3) "The Camp Meeting"
(*) Central Park In The Dark (1906)
Decoration Day (1912)
The Unanswered Question (1907, rev. 1930-35)
New York Philharmonic
Leonard Bernstein, Maurice Peress (*) et Seiji Ozawa (*), direction
Columbia Masterworks – MS 6843
Details - https://www.discogs.com/Bernstein-Co...elease/3169673
Internet Archive URL - https://archive.org/details/01SymphonyNo3