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Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 10 avril 2018.
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Mon partage
Intégralement Vôtre ce mois-ci est un album Angel/EMI de 1970 qui
propose l’intégrale de la musique du ballet Die Geschöpfe des Prometheus
(Les Créatures de Prométhée) de Beethoven composé pour le chorégraphe
Salvatore Viganò. Je pense que je peux affirmer qu’il s’agît de l’unique ballet
attribué à Beethoven.
Le scénario
original du ballet est perdu, ce qui rend difficile d'établir le contexte
précis de plusieurs des seize numéros de la partition et amène donc différents
traitements de la musique par divers chorégraphes depuis, y compris, au XXe
siècle, Serge Lifar, Ninette de Valois et Frederick Ashton.
Néanmoins,
il existe les vestiges d’un programme imprimé pour la première représentation à
Vienne le 28 mars 1801 à partir duquel on peut imaginer le scenario original de
Viganò:
La base
de ce ballet allégorique est la fable de Prométhée. Les philosophes grecs, par
qui il était connu, font allusion à lui ainsi: ils le représentent comme une
haute âme qui a chassé l'ignorance du peuple de son temps et lui a donné des
manières, des coutumes et des mœurs.
Comme
résultat de cette conception, deux statues qui ont été animées sont introduites
... et ceux-ci, par la puissance de l'harmonie, sont rendus sensibles aux
passions de la vie humaine. Prométhée les conduit au mont Parnasse pour qu'Apollon,
la divinité des arts, les instruise. Apollon leur donne comme professeurs
Amphion, Arion et Orphée pour les instruire dans la musique; Melpomene pour
leur enseigner la tragédie; Thalia, comédie; Terpsichore et Pan, la dernière
danse du berger inventée par ce dernier, et Bacchus, la danse héroïque dont il
fut l'auteur.
La punition
de Prométhée, qui avait volé le feu de l'Olympe pour donner vie à ses
«créatures» et était, suivant les ordres de Zeus, enchaîné à un rocher dans le
Caucase, où son foie était quotidiennement mangé par les vautours, est omis.
Nul besoin de noircir un tableau léger et velouté!
Rarement
interprété intégralement, nous connaissons l'ouverture et la danse héroïque de
Bacchus dans la finale - que Beethoven réutilisa plus tard comme le «thème» du
quatrième mouvement de sa symphonie Héroïque et de ses variations Eroica
pour piano.
Comme je
l'ai déjà écrit dans ces pages, la musique de ballet se tient parfois
solidement seule dans la au concert sans danseurs, bien que de nombreux compositeurs
assemblent généralement des suites d’extraits à des fins de concert. Peut-être
que Beethoven aurait dû suivre ce modèle; en tant que morceau de concert, Prometheus
se situe quelque part entre une curiosité et une musique programmatique (dans
la veine romantique) avec une histoire difficile à suivre.
Toutefois,
l’investissement de 50 minutes en vaut la peine. La performance s'écarte
quelque peu de l’approche traditionnelle germanique austère que nous associons
habituellement à ce compositeur.
Bonne
écoute!
Ludwig van BEETHOVEN (1770–1827)
Die Geschöpfe des Prometheus, op. 43
Ballet en
deux actes avec une ouverture, après la mythologie grecque
The Menuhin Festival Orchestra
Yehudi Menuhin, direction
Angel Records -
S-36641
Format: Vinyle, LP, Stereo
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