Notre montage # 260 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast260 |
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C’était
l’anniversaire de naissance de Dmitri Chostakovitch lundi dernier donc une
belle occasion de partager une paire de ses compositions lors de notre B + B
“boni” pour ce 5ie vendredi de septembre.
L’autre
artiste en vedette cette semaine – celui-ci dans le cadre de notre série de
partages dédiés aux chefs qui ont plus d’une corde à son arc – le chef et
violoncelliste Russe, Mstislav Rostropovich.
Dès l'âge
de 4 ans, Rostropovich apprend le piano auprès de sa mère, pianiste confirmée,
puis à dix ans, également le violoncelle auprès de son père Léopold,
violoncelliste éclairé qui avait étudié auprès de Pablo Casals et lui-même fils
de violoncelliste. À treize ans, en 1940, il donne son premier concert en tant
que soliste, où il interprète le Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille
Saint-Saëns.
Probablement
le violoncelliste le plus réputé du xxe siècle, Rostropovich est un véritable
virtuose qui a marqué le paysage international de la seconde moitié du xxe
siècle. En tant que violoncelliste, il a interprété un nombre considérable
d'œuvres (plus de cent premières) et a poursuivi sa vie durant l'objectif avoué
de constituer pour son instrument un répertoire qu'il jugeait jusqu'alors
insuffisant (en comparaison avec celui du violon par exemple).
Promouvant
l'art sans frontière, la liberté d'expression et les valeurs démocratiques,
Mstislav Rostropovitch n'est pas très bien vu par le régime de Léonid Brejnev.
Son amitié avec Alexandre Soljenitsyne et son soutien aux opposants au régime
en place sont la cause d'une disgrâce officielle au début des années 1970; il
est alors exclu de nombreux groupes musicaux. Rostropovitch, sa femme et leurs
enfants obtiennent de pouvoir quitter l'Union soviétique pour aller s'installer
aux États-Unis en 1974. En 1978 il est officiellement déchu de sa citoyenneté
soviétique par Léonid Brejnev pour « actes portant systématiquement préjudice au
prestige de l'Union soviétique ». Suite à ;a fin de l’ère Soviétique, le 16
janvier 1990, Mikhaïl Gorbatchev signe le décret de réhabilitation de
Rostropovitch et il fera un grand retour peu aprèS dirigeant le National
Symphony Orchestra de Washington sur la Place Rouge.
Rostropovitch
et Chostakovitch
Vissarion
Chebaline, le directeur du conservatoire de Moscou et un ami de son père,
l'inscrivit au conservatoire en piano, violoncelle, direction d’orchestre et en
composition à l'âge de seize ans alors que le règlement exigeait que les élèves
aient dix-huit ans. Chostakovitch y enseignait l'orchestration. Rostropovitch
qui rêvait de devenir son élève a obtenu de pouvoir lui jouer un concerto pour
piano qu'il avait composé. Sa prestation a plu à Chostakovitch et il est entré
dans sa classe. L'érudition musicale extraordinaire du maître émerveillait son
élève et leur relation s'est peu à peu muée en une véritable proximité, jouant
souvent ensemble à quatre mains les symphonies de Mahler.
En décembre
1945, Rostropovitch a participé au premier grand concours d'après-guerre
organisé en Union soviétique dont le jury était présidé par le grand
compositeur et, à l'âge de dix-huit ans à peine et devant de très nombreux
compétiteurs, il a remporté le premier prix de violoncelle (ex-aequo avec le
pianiste Sviatoslav Richter).
Leur amitié
s'affirme et ne faiblira pas. Chostakovitch a dédicacé à Rostropovitch ses deux
concertos pour violoncelle. Lui qui ne montrait jamais à personne ses œuvres
avant leur achèvement lui laissa lire le Deuxième Concerto alors en cours
d'écriture ; et alors qu'il supportait mal qu'on intervînt dans son travail, il
intégra les quelques indications que le violoncelliste lui fit au sujet des
cadences.
En lever de
rideau, le deuxième concerto pour violoncelle composé par Chostakovitch au
printemps 1966, lors d'un séjour en Crimée. Il est dédié, comme le Premier
Concerto Rostropovitch qui en donna la première le 25 septembre 1966 sous la
direction d’Evgueni Svetlanov lors d’iun concert pour le 60ie anniversaire de
naissance du compositeur.
L'admiration
de Rostropovitch pour son ancien professeur ne s'est jamais démentie. Il a
acheté et fait rénover à Saint-Pétersbourg l'appartement dans lequel
Chostakovitch a vécu de 1914 à 1934. Il y a réuni une grande quantité de
documents et de souvenirs ayant appartenu au compositeur pour y créer un musée
qui lui est consacré au numéro 9 de la rue Marat
La Cinquième
Symphonie est la symphonie la plus jouée et la plus enregistrée du compositeur.
Elle fut écrite en trois mois en 1937, et créée le 21 novembre de la même année
à Léningrad sous la direction d’Evgeni Mravinski. La première de l’œuvre
bouleversa l'assistance à tel point que beaucoup pleuraient, réaction
inhabituelle à une œuvre nouvelle.
Le 25
janvier 1938, le journal Vetcherniaia Moskva publie un article de
Chostakovitch intitulé "Ma réponse d'artiste". On y trouve le passage
où Chostakovitch dit que la Cinquième Symphonie serait « la réponse concrète et
créative d'un artiste soviétique à une critique justifiée ». Cette définition
est considre en Occident comme le sous-titre « officiel » donné par
l'auteur lui-même à sa symphonie
La
prestation du montage propose Rostropovich aux commandes de son orchestre de
Washington qu’il dirigera de 1977 à 1994.
Bonne
écoute!