Notre montage # 242 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast242 |
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Le B+B pour
cette semaine considère un montage de concerti pour clavier et orchestre qui
mettent en évidence les ancêtres du piano acoustique moderne. Je crois qu’un
survol rapide de l’évolution de ces instruments est de rigueur.
Avant le
XIVe siècle, l’instrument avec calvier qui domine est l’orgue, dont les racines
remontent à la Grèce antique. La première génération de claviers « à
cordes » compte différents instruments d'une même famille, distincts par
leurs structures, leurs formes, leurs dimensions ou leurs timbres, chacun
d'entre eux ayant souvent un nom spécifique mais aujourd’hui connus de manière
générique comme des clavecins. Le clavecin est muni d'un ou plusieurs
claviers dont chacune des cordes est « pincée » par un dispositif nommé sautereau.
Le son émis
par une corde du clavecin ne dépend pas de la force appliquée par le
claveciniste sur la touche; ainsi, le son n’offre pas de diapason dynamique en
termes d’intensité. Néanmoins, l'instrument possède une variété de sonorités
obtenue grâce à ses différents jeux (ou rangs de cordes) sélectionnés à l'aide
des registres, et par la possibilité de les combiner.
Deux œuvres
du montage mettent en valeur le clavecin: la première est l’un des six concerti
pour clavier de l’Anglais Thomas Arne et l’autre est le Concert
Champêtre de Francis Poulenc, une commande du XXe siècle par la
claveciniste contemporaine Wanda Landowska.
Le désir de
produire une dynamique sonore – c’est à dire de jouer fort (em italien forte)
ou doucement (piano) amènent les facteurs d’instruments à concevoir des instruments
qui “frappent” les cordes plutôt que de les pincer. Un piano à tangentes
comporte un mécanisme assez simple : l’enfoncement de la touche fait projeter
verticalement une languette de bois appelée « tangente » (ressemblant quelque
peu au sautereau du clavecin) contre la corde. Lorsque la tangente, située sous
la corde, a frappé celle-ci, le musicien la maintient appuyée sur la corde.
Quand il relâche la touche, le son s'arrête. Le son produit ressemble beaucoup
à celui du clavecin, mais, à l’instar du pianoforte, le piano à
tangentes permet de produire des intensités différentes. Plusieurs facteurs
revendiquent le perfectionnement de cet instrument aujourd’hui oublié; jusqu’à
preuve du contraire, il a été inventé en 1799 par Baldassare Pastore. Christian
Gottlieb Schröter (1699-1772) déclara, dans un article publié en 1763, être
l’inventeur à la fois de la mécanique du marteau et de celle de la tangente, ce
qui est douteux.
La
discographie de cet instrument est fort limitée, mais j’ai tout de même inclus
un concerto de Carl Philipp Emanuel Bach interprété par Miklos Spanyi et
Concerto Armonico.
La
conception du premier pianoforte est due au facteur de clavecins travaillant à
Florence, Bartolomeo Cristofori (1655-1731). Celui-ci cherchait à doter le clavecin
de possibilités expressives plus nuancées, en permettant à l'instrumentiste de
varier l'intensité des sons selon la force exercée sur les touches. (une
variante de cet instrument, le forte-piano, a une forme sensiblement
différente, mais suit le même principe et offre la même qualité sonore). Des
perfectionnements successifs du mécanisme, une transformation totale du corps
sonore, un concept différent des rapports mécaniques, virent progressivement
l'apparition d'un nouvel instrument vers 1820, le piano.
Le
pianoforte supplante le clavecin comme instrument à clavier de prédilection du
temps de Haydn, Mozart et de leur collègue, Antonio Salieri
dont un des deux concerti pour cet instrument complète le montage de cette
semaine.
Bonne
écoute!
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