Notre montage # 216 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast216 |
=====================================================================
Après une
courte série de montages dédiés à la musique de chambre, notre regard tourne
vers la musique orchestrale, et plus spécifiquement la symphonie dite
« classique ».
En effet,
la formule de la symphonie qui se développe au cours du XVIIIe siècle et
perfectionnée par Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart s’étale
sur quatre mouvements – le modèle initial étant la forme tryptique
« rapide-lent-rapide » à laquelle on ajoute une « menuet avec
trio ». Le trio, dans ce cas-ci, est un motif joué originalement par un
trio d’instruments (comme un basson et deux hautbois, par exemple) qui s’insère
entre l’exposition et la récapitulation d’un menuet. Ce motif, emprunté du
baroque, peut impliquer plus de trois instruments dans un orchestre, mais reste
tout de même un « trio ». Tradition oblige!
Ainsi, la
symphonie classique typique, comme celles proposées dans le montage d’aujourd’hui
offrent quatre mouvements de caractère et dynamique distincts, et suivemnt
scrupuleusement l’ordre suivant :
- 1er mouvement: allegro (rapide) de forme sonate
- 2ème mouvement: andante (lent)
- 3ème mouvement: menuet avec trio
- 4ème mouvement: (final) allegro ou presto (rapide).
Haydn a
écrit plus de 100 symphonies, mais c’est avec Mozart (qui en a écrit 41) et
surtout Beethoven (avec 9 symphonies) que la symphonie a acquis ses véritables
lettres de noblesse. Elle est devenue l’œuvre la plus importante d’un compositeur
qui y met toute sa science et toute son âme, ce qui explique qu’elles
soient généralement si peu nombreuses dans son œuvre.
MM. Haydn
et Mozart sont en évidence dans le montage de cette semaine – la 22e
symphonie de Haydn sert d’entrée en matière, et exige un complément modeste de
deux cor anglais, deux cors, timbales, cordes, continuo (dans la prestation
retenue, un clavecin est du nombre). La symphonie est surnommée « le
philosophe » en référence à la sonate du premier mouvement, qui est interprétée
comme une dispute entre les cors et les cors anglais, un peu comme un maître et
ses élèves. On peut même y entendre un motif d’horloge (tic-tac) qui suggère le
maître qui considère les propos des élèves avant d’offrir son intervention.
De Mozart,
j’ai rettenu sa « petite » symphonie en sol mineur K. 183, que les
cinéphiles reconnaîtront comme le motif d’entrée du film Amadeus.
L’usage ici de « petite » est afin de la distinguer de sa grande
sœur, la symphonie K. 5550 (ou sa 40ieme).
Pour
compléter le programme, j’aurais pu faire appel à la symphonie
« classique » de Prokofiev, qui fut l’objet de la revanche du vinyleen 2015. Toutefois, j’ai plutôt opté pour un compositeur moins fréquenté, le
« Petit Mozart d’Espagne », Juan Crisóstomo Jacobo Antonio de
Arriaga y Balzola.
Cinquante
ans jour pour jour après la naissance de Johannes Chrysostomes Wolfgangus
Theophilus Mozart – oui, notre même Amadeus, Juan Simón de Arriaga, organiste
de renom, souhaite donner à son fils l'équivalent espagnol des deux premiers
prénoms de Mozart, ce qui lui méritera le surnom ci-haut mentionné. Il partage
avec Mozart la distinction d’une carrière fulgurante et brève (il mourra 10
jours avant son vingtième anniversaire).
Jeune
garçon, Arriaga participe aux activités de l'Académia Filarmónica de Bilbao. À
9 ans, il compose un quatuor à cordes dont il tient le second violon. Son père
décide d'envoyer son fils au Conservatoire de Paris. Il y reçoit l'enseignement
de Pierre Baillot pour le violon et de François-Joseph Fétis pour l'harmonie et
le contrepoint. En 1823, il est nommé assistant de Fétis dans les classes
d'harmonie et de composition.
Durant son
séjour à Paris, il compose des œuvres dramatiques, quelques pièces liturgiques,
trois quatuors à cordes et une étonnante symphonie en ré mineur (Sinfonía a
gran orquesta) dont l'argument principal est la tonique mineure.
Bonne
écoute!
0 commentaires:
Publier un commentaire