mardi 11 novembre 2014

Au champ d'honneur

Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 11 novembre 2014.

Ce billet reprend le Montage # 30 (Commentaire original: http://itywltmt.blogspot.ca/2011/11/montage-30-remembrance-day-le-jour-du.html)



pcast030 Playlist


La sélection souvenir d’aujourd’hui nous permet de recycler un montage vieux maintenant de trois ans. Le fil commun des sélections au montage est approprié, je crois, pour le jour du Souvenir (anciennement, le jour de l’Armistice).
Au champ d'honneur, les coquelicots

Sont parsemés de lot en lot

Auprès des croix; et dans l'espace

Les alouettes devenues lasses

Mêlent leurs chants au sifflement

Des obusiers.


On reconnaît le coquelicot comme le symbole du souvenir et d'une croissance nouvelle parmi la dévastation laissée par la guerre. Cette fleur doit son importance au poème In Flanders Fields (trad. Au Champ d’honneur) composé par le lieutenant colonel John McCrae, un chirurgien dans l'artillerie canadienne, au cours de la deuxième bataille d'Ypres, en Belgique, en mai 1915.

Au Canada comme partout ailleurs, le 11 novembre est le jour du Souvenir est le 11 novembre, un congé férié et jour de recueil national au cours duquel nous commémorons les plus de 100 000 Canadiens morts en service militaire.


Le Monument commémoratif de guerre du Canada est un grand cénotaphe de granite situé place de la Confédération, à deux pas de la Colline Parlementaire à Ottawa, et représente l’hommage national porté aux soldats décédés au cours des grands conflits - Première et Deuxième Guerres Mondiales, Guerre de Corée, nombreuses missions de maintien de la paix au sein des casques bleus des Nations Unies et, plus récemment, l’intervention en Afghanistan. Le tombeau du Soldat inconnu a été ajouté au monument en 2000.

Les Forces Canadiennes affectent une garde d'honneur au monument (de 9h à 17h), en partie à cause d’un incident où des jeunes se sont photographiés urinant sur le monument. Bien que la garde ne soit qu'honorifique, elle montre qu'officiellement le monument à une grande valeur pour les Forces.

L’année durant, touristes et invités de marque visitent le monument afin de porter hommage aux disparus, et à 11 heures ce matin, comme on le fait chaque année, le monument est le point de ralliement national lors des cérémonies officielles du jour du Souvenir.
Cette année, toutefois, le monument commémoratif et les cérémonies protocolaires auront une signification particulière. Ce serait le cas, bien sûr, en cette année qui marque le 100e anniversaire de début de la Première Guerre Mondiale et le 75e du début de la Deuxième, mais les événements du 22 octobre dernier en seront pour plusieurs la raison principale.
En effet, le matin du 22 octobre, le Caporal Nathan Cirillo était posté à la garde d’honneur et fut abattu par un Jihadiste-en-herbe, qui sera lui-même abattu (par Kevin Vickers, le sergent d’armes de la Chambre des communes) devant les portes cuivrées de la bibliothèque parlementaire. Ce crime crapuleux est survenu au lendemain d’un incident impliquant un autre Jihardiste-en-herbe à St-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, au cours duquel l’Adjudant Patrice Vincent fut tué lors d’un assaut véhiculaire.

Avec le bénéfice d’un peu de recul, ces évènements bouleversants nous rappellent que le Canada n’est pas à l’abri d’attentats de la sorte: les nombreux attentats terroristes reliés à la soi-disant Guerre Contre la Terreur ont affecté nos voisins Américains, et les trop nombreux attentats à l’échelle mondiale sont des rappels à l’ordre. Sans vouloir sombrer dans le cliché, je dirais que le Canada a perdu, non pas son innocence, mais son droit à l’insouciance les 21 et 22 octobre derniers.
Certains d’entre nous ont leurs préjugés – favorables ou défavorables – face aux conflits armés, mais je crois qu’il faut faire la distinction entre l’usage de la force et nos Forces, ces individus qui ont choisi de faire carrière parmi nos services militaires. Ici au Canada, nos forces armées sont plutôt modestes en nombre, mais elles sont souvent appelées à intervenir dans des missions humanitaires, que ce soit afin de porter secours à des pêcheurs en haute mer, ou aider nos communautés faisant face à des désastres naturels. Ici et ailleurs, nos soldats, aviateurs et marins mettent leur vie en jeu au service de tous et, comme ce fut le cas pour le Caporal Cirillo et l’Adjudant Vincent, pas toujours lors d’interventions armées dans un pays lointain. Les hommes et les femmes de nos services militaires – ainsi que nos intervenants de première ligne, policiers, pompiers, ambulanciers – quittent leurs familles chaque matin (comme vous et moi) afin de gagner leur vie et mener une carrière honorable, avec cette petite exception: il y a toujours la possibilité, dans le cours de leurs occupations, qu’ils ne reviendront pas chez eux.

Et si ce n’est que pour ça, je porte mon coquelicot fièrement aujourd’hui.
Le montage d’aujourd’hui propose des pièces de Samuel Barber, Benjamin Britten, Maurice Ravel et Charles Ives dédiées à la mémoire de héros, ou qu’on associe avec l’atmosphère de ce jour de commémoration.  Une section du montage suit l’ordre habituel (et utilise des pièces typiques) d’une cérémonie protocolaire du jour su Souvenir.

Plusieurs des plages retenues sont du site officiel du RoyalHamilton Light Infantry, avec toute la reconnaissance qui leur est due.



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