| Le billet suivant est mon Mardi en Musique du 15 avril 2014. |
C’est au
tour de Jadis sur Internet de faire une contribution à « l’opus
unique », l’arc thématique des montages et sélections musicales sur l’Idée
Fixe pour avril. L’opus d’aujourd’hui est la cinquième symphonie d’Anton
Bruckner, et la performance est « croquée sur le vif » depuis un
concert en 1951 de la Philharmopnique de Vienne sous
le chef Wilhelm Furtwängler au Festival de Salzbourg .
Furtwängler
est un personnage dont le portrait historique semble entaché, et oserais-je
dire pour aucune vraie raison. Si la réputation et l’apogée de la carrière du
chef d’orchestre coïncide avec Berlin de la Deuxième Guerre Mondiale, les
faits et gestes de Furtwängler démontrent qu’il n’est ni un Nazi, et ni un
préféré des autorités alignées avec ce régime. En 1934, Furtwängler
décrit Hitler publiquement comme un " ennemi de la race humaine" et
la situation politique en Allemagne comme un "Schweinerei" (littéralement, une «porcherie») .
Le
compositeur Paul Hindemith avait été identifié comme un artiste dégénéré
par les nazis, et Furtwängler programme Mathis der Maler pour un concert en dépit d’uine
interdiction et ce concert déclenche une tempête politique. Les nazis mènent
alors une campagne contre le chef, qui démissionne de ses fonctions officielles, y compris ses titres de vice-président de la Reichsmusikkammer et de
Staatsrat Prusse et ensuite été forcé par Goebbels d’abandonner toutes ses
positions artistiques.
Furtwängler
décide alors de quitter l'Allemagne afin de poursuivre sa carrière en Autriche
et en Suisse. Les nazis profitent l'occasion offerte par son absence à la tête
de la Philharmonique de Berlin pour "aryanizer " l'orchestre et son
personnel administratif.
C’est sans
doute un cas de « culpabilité par association » qui fait que les
autorités américaines attendront plusieurs années avant de
« dé-nazifier » Furtwängler. En 1949, l’orchestre symphonique de
Chicago choisit Rafael Kubelik comme successeur à Rodzinski comme directeur
artistique plutôt que Furtwängler, que les musiciens juifs et la communauté
croyaient « inacceptable ».
Furtwängler
est célébré pour ses interprétations de Beethoven, Brahms, Bruckner et Wagner.
Il était aussi un champion de la musique moderne, notamment les œuvres de Paul
Hindemith et d'Arnold Schoenberg, et a dirigé la première mondiale du Cinquième
Concerto pour piano de Sergei Prokofiev (avec le compositeur au piano) en 1932.
C’est sous
sa direction entre 1941 et 1944 que la maison Deutsche Grammophon propose des
performances de la majorité des symphonies de Bruckner (sous les orchestres
philharmoniques de Berlin et de Vienne). On souligne la cinquième symphonie
dans ce projet et l’interprétation « maniaque » de Furtwängler comme
inégale. Toutefois, la critique semble préférer cette version à celle que je
vous propose aujourd’hui. Tout ça pour dire que la seule opinion qui compote
est la vôtre…
Bonne
écoute!
Anton BRUCKNER (1824-1896)
Symphonie no 5 en si bémol majeur, WAB 105
Wiener Philharmoniker
Wilhelm Furtwängler, direction
Symphonie no 5 en si bémol majeur, WAB 105
Wiener Philharmoniker
Wilhelm Furtwängler, direction
Séance du 19 août 1951 - Festspielhaus, Salzbourg
Source: Public Domain Classic, ca. 2011
(Le lecteur propose deux plages pour chaque mouvement - une plage MP3 et une plage OGG)
Source: Public Domain Classic, ca. 2011
(Le lecteur propose deux plages pour chaque mouvement - une plage MP3 et une plage OGG)
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