mardi 31 juillet 2012

L’Été des Sonates – Les sonates sur disque



Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que j'en pense, datant originalement du 31 juillet 2012. 

Notre volet de l’été des sonates pour cette semaine quitte la forme concert des quatre dernières semaines et fait plutôt une série de recommandations de disques qui (bien sûr) proposent des sonates. Il s’agît ici d’acquisitions faites en 2012.


Soler: Keyboard Sonatas Nos. 1-15
[eMusic]

Le prêtre Catalan Antonio Soler composa plus de 200 sonates pour clavier - de quoi rappeler Domenico Scarlatti. Il y a évidemment un rapprochement: Soler aurait étudié avec lui et et ses sonates suivent la formule du maître italien - courtes, en un ou deux mouvements, Il y a toutefois une différence: le langage de Soler est plutôt moderne (pour l'époque), évoquant un mode quasi classique ou néo-romantique. Le piano moderne est bien adapté pour ces oeuvres, et notre pianiste, Martina Filjak, propose une prestation de toute beauté. Une autre réussite NAXOS. 

Widor, C.-M.: Violin Sonatas Nos. 1 and 2 / Suite Florentine / Cavatine / Romance
[eMusic]

Charles-Marie Widor et son émule Louis Vierne sont l’objet de plusieurs programmes musicaux en 2012, année qui marque le 75e anniversaire de leur décès. Je vous propose ici une sélection de musique de chambre du compositeur surtout reconnu pour sa musique pour orgue. Widor a formé beaucoup des compositeiurs de l'ère impressioniste en France, et clairement ce style est omniprésent parmi ces oeuvres pour violon et piano. Elles sont sobres, mais néanmoins présentent leur part d'innovation et de risque. Un jeu convaincu de la part de Mme. Packer.



CHOPIN: Piano Sonatas Nos 1-3
[eMusic]

La pianiste turque Idil Biret compléta une intégrale Chopin pour NAXOS il y a une quinzaine d'années, et cet album est un de ceux qui forment cette intégrale. Nous sommes familiers avec les deuxième et troisième sonates de Chopin, mais sommes moins familiers avec sa sonate no. 1, une oeuvre estudiantine qui offre une lucarne tournée vers ce qu'un Chopin mature nous offrira. Et Mme Biret offre une performance colorée et balancée, qui propose des moments stimulants, plus que comparables aux grands pianistes du pâssé (avec certains desquels elle a étudié). 



L'héritage Beethoven
[Amazon.ca]

Ce disque consacré excliusivement à des oeuvres pour cor et piano explore Beethoiven et ses contemporains. Sa sonate en fa majeur, souvent interprétée au violoncelle, prend une toute autre ampleur lorsqu’exécutée comme Beethoven l’avait imaginée, avec un cor – même le cor moderne de Louis-Philippe Marsolais accompagné par David Jalbert en grande foirme. Les autres pièces sont choisies non pas pour contraster cette sonate mais plutôt pour la renforcer à mon avis. La musique fait preuve d’un grand lyricisme, et le tout se passe allègrement. Un achat recommandé pour les amateurs de cor!


Gilels - Scarlatti, Beethoven, Scriabin, Prokofiev, Debussy 
[eMusic]

Emil Gilels et son compatriote Sviatoslav Richter ont la distinction d’avoir eu une présence significative en occident pendant les années du Rideau de Fer. Gilels et Richter étaient de grands pianistes (nul besoin d’ajouter soviétiques coimme qualificatif, car ils sont des artistes parfaitement comparables à leur contemporains occidentaux), et en tous aspects ex aequo dans mon esprit. Ce disque de la série BBC Legends, nous présente Gilels au sommet de son art, et que dire du programme… Son Debussy est divin, son Beethoven n'a rien à envier à Serkin ou Schnabel. Et que dire des pièces russes de Prokofiev et Scriabine. Quel talent! 

samedi 30 juin 2012

La fête du Canada


Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que jèen pense, datant originalement du 30 juin 2012.

(NDLR: L'intervention originale était assortie d'un sondage)

Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.





La fête du Canada (aussi appelée fête de la Confédération canadiennejour de la Confédérationfête nationale du Canada, ou jour du Dominion) est la fête nationale du Canada. Elle est célébrée le 1er juillet en commémoration de création de la Confédération canadienne par l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, qui prit effet le 1er juillet 1867.

En 1958, le gouvernement fédéral instaura la tradition de tenir des célébrations officielles à Ottawa, en y associant des éléments à caractère officiel et festif, afin de souligner la date de fondation du pays. La nature des célébrations tenues dans la région de la Capitale nationale s’est transformée au fil des ans afin de refléter de nouvelles conceptions en matière d’identité nationale au Canada. Regroupant des artistes de la scène de partout au pays, ces célébrations, dans l’ensemble, présentent une évolution des concepts liés au patrimoine linguistique et culturel du Canada. (Visitez http://www.capitaleducanada.gc.ca/ce...fete-du-canada).

Afin de marquer l’occasion, j’ai préparé un montage comprenant du contenu canadien: compositeurs, interprètes, …. Je vais me contenter de souligner certaines plages qui méritent une explication supplémentaire.

Calixa Lavallée, compositeur Canadien-Français qui résidait aux Etats-Unis (et fut même un membre del’armée Nordiste durant la Guerre Civile Américaine!) est responsable pour la musique de l’hymne national du Canada. Ironiquement, c’est pour la St-Jean-Baptiste et non pas pour fêter le Dominion qu'en 1880, le Lieutenant-Gouverneur du Québec Théodore Robitaille, plaça la commande pour Ô Canada, mettant en musique le poème patriotique de Basile Routhier. (Ironie, car la St-Jean est aujourd’hui reconnue comme la Fête Nationale du Québec, et donc une point de ralliement pour les forces Souverainistes). Ô Canada deviiendra officiellement l’hymne national du Canada en 1980 (quoiqu’officieusement depuis 1939), supplantant God Save the Queen. (Visitez: http://www.ameriquefrancaise.org/fr/...du_Canada.html)

Le pianiste Canadien Glenn Gould endisqua en studio les Variations Goldberg en 1955 et 1981 (lire 
http://ideefixe-musique.blogspot.com/2014/01/les-variations-gould-berg.html), mais deux prestations en récital sont également disponibles commercialement: une prestation radiophonique en 1954 et en public à Salzboug en aoüt 1959. Cette dernière version est considérée par la plupart des mélomanes comme étant sa plus réussie. De cette prestation, j’ai choisi une sélection d’une demi-douzaine de variations.

Au début des années 1990, la Société Radio-Canada mit en marché un disque compact « Patrimoine Musical du Canada-Français », un disque qui met en relief des compositions datant des premiers jours de la confédération canadienne jusqu’aux années 50. Deux plages de ce disque sont de notre montage, dont L’Escaouette, une oeivre pour chœur et orchestre qui assemble une série de chansons du folklore Acadien.

Parmi les musiciens qui font souvent l’objet de discussions sur MQCD-Musique Classique, notons le violoniste Manitobain James Ehnes. M. Ehnes est de la partie, accompagné par l’Orchestre Symphonique de Vancouver dans un mouvement du concerto du compositeur Autrichien et Américain d’adoption, Erich Wolfgang Korngold. La prestation intégrale (et d’autres plages intéressantes) font partie de cette playlist Youtube :

http://www.youtube.com/playlist?list=PL358DA6333BAD1180

Le Canada a formé également sa bonne part de musiciens de Jazz – Maynard Ferguson, Oliver Jones, Diana Krall et deux des artistes retenus aujourd’hui, le Torontois Moe Koffman et le Mointréalais Oscar Peterson.

Après des prestations de compositions canadiennes par l’Orchestre de Radio-Canada à Vancouver et par les Musici de Montréal, des œuvres de circonstances du compositeur Canadien d’adoption Healey Willan et d’Igor Stravinski complètent nos sélections. Pour ses 80 ans, M. Stravinski embarqua dans un projet d’envergure pour la maison Columbia – diriger l’intégrale de son œuvre sur disque. Un des orchestres qui participa à ce projet fut celui de la Société Radio-Canada à Toronto. Toutefois, ses Feux d’artifice furent enregistrés avec un orchestre de pigistes d’Hollywood (baptisé Columbia Symphony Orchestra pour l’occasion). Afin d’assurer notre contenu canadien, j’ai pigé parmi les nombreux enregistrements de l’Orchestre Symphonique de Montréal sous Charles Dutoit.

Bonne écoute…

DETAILS


Calixa LAVALLÉE (1842 –1891)
Ô Canada (1880)
United States Navy Band

Antoine DESSANE (1826-1873)
Ouverture en ré majeur (1863)
Orchestre Métropolitain du Grand Montréal sous Gilles Auger

Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Variations “Goldberg, BWV 988 (extraits)
Glenn Gould, piano

Morris (Moe) KOFFMAN (1928-2001)
Swinging Shepherd Blues (ou “Blues a la Canadiana”) (1957)
Moe Koffman, flute et ses musiciens

Erich Wolfgang KORNGOLD (1897 –1957)
Troisième mouvement (Allegro assai vivace) extrait du Concerto pour violon en ré majeur, op. 35
James Ehnes, violon
Vancouver Symphony Orchestra sous Bramwell Tovey

Jean COULTHARD (1908-2000)
The Bird of Dawning Singeth All Night Long (1960)
Campbell Throwsdale, violon
CBC Vancouver Orchestra sous Mario Bernardi

J. Bruce MATHER (* 1939)
Musique pour Rouen (1971)
I Musici de Montréal sous Yuli Turovsky

Oscar Emmanuel PETERSON (1925 - 2007)
“Hogtown Blues” et “Place Saint-Henri”, extraits de Canadiana Suite (1964), adaptés pour piano seul
Oscar Peterson, piano

Roger MATTON (1929 - 2004)
L'escaouette: suite pour orchestre et chœurs sur des airs acadiens (1957)
Adrienne Savoie, soprano, Catherine Sevigny, mezzo-soprano
Jean François Morin, ténor, Charles Prévost, baryton
Ensemble vocal Katimavik et le Chœur Vaudreuil-Soulanges
Orchestre Métropolitain du Grand Montréal sous Louis Lavigueur

Healey WILLAN (1880 – 1968)
Centennial March, B84
Edmonton Symphony Orchestra sous Uri Mayer

Igor STRAVINSKI (1882-1971)
Feu d'artifice, op. 4
Orchestre Symphonique de Montréal sous Charles Dutoit

vendredi 15 juin 2012

La Fête des Pères



Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que j'en pense, datant originalement du 15 juin 2012. Il propose notre montage # 335. Il est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/FathersDay_293




Version Originale (en anglais): http://itywltmt.blogspot.ca/2011/06/...thers-day.html

Dimanche le 17 juin, nous célèbrons la Fête des Pères, une tradition sans doute inventée par les sociétés de cartes de souhaots mais un moment tout de même afin de porter notre attention à ce monsieur tantôt jovial, tantôt sévère mais toujours attentionné, notre cher papa.

Mon père nous a quitté il y a plus de 7 ans – il fêterait ses 74 ans le 10 juillet – et (avec le recul qui s’impose) je n’ai que de bons souvenirs des moments que nous avons passé ensemble. Mon père était un homme actif, qui aimait les longues randonnées, et adorait passer ses soirées dans les gradins des arénas et des terrains de jeux, suivant les péripéties des jeunes joueurs de hockey et de baseball dans les quatre coins de l’île de Montréal.

Certains papas sont des bricoleurs – pas le cas ici. En fait, mon père se pensait bricoleur, mais ses entreprises autour de la maison n’étaient pas de grands succès: il értait un peintre plutôt médiocre, et faisait démonstration d’uine volatilité et d’une impatience quasi-légendaires!

Comme première sélection musicale, ce rap des plus désopilants, très contemporain je dirais, à propos du papa au XXIe siècle:



Le montage musical que je vous propose pour la circonstance vous offre un bon nombre de sélections inspirées par les activités de plein air: la chasse (gracieuseté de « Papa » Haydn), la pêche (merci, M. Schubert) et le baseball (Connaissez-vous la pause de la septième manche?).

Pas toutes les relations père et fils sont harmonieuses – en faoit, il m’apparaît qu’en littérature et en musique, c’est bien le contraire. Les Dumas (tel qu’illustré dans La Dame aux Camélias, qui devient La Traviata sous la plume de Giuseppe Verdi et Francesco Maria Piave), le poète Emile Nelligan et son père David (le sijet de l’opéra d’André Gagnon et du dramaturge Michel Tremblay), Les Strauss (que ce soit Johann le père et ses fils ou Richard et son père, le corniste Franz Strauss). Dans tous ces cas, je vous propose des extraits musicaux qui illustrent ces relations.

Trois générations de Chostakovich, avec le petit-fils au piano, le fils à la direction interprétant un concerto composé par le patriarche figurent également au programme.

Du répertoire populaire, une paire d’extraits: Father and Son (trad. Père et fils), un des succès autobiographiques de Cat Stevens et du compositeuré/interprète Neil YoungOld Man (trad : Le vieux), qui aurait pu tout autant représenter sa relation parfois trendue avec son père, le chroniqueur sportif Scott Young.

Bonne écoute et, surtout, bonne fête à tous les pères!

DETAILS


Yusuf ISLAM (*1948)
Father and Son (1970)
Cat Stevens, guitarist et interprète

Giuseppe VERDI (1813-1901)
“Di Provenza il mar il suol” (La mer et le sol de Provence), extrait de l’ Acte II de La Traviata (1853)
Rudolf Knoll, Baryton
Nürnberger Symphoniker sous Alexander Von Pitamic

André GAGNON (*1939)
“Where were you the last three days” et “Quand tu es né” , extraits de l’Acte II de Nelligan, «opéra romantique» (1988-90) [Orch: Gilles Ouellet]
Dominique Côté, Emile
Pierre Flynn, David
Orchestre Symphonique de Montréal sous Jacques Lacombe

Albert VON TILZER (1878–1956)
Take Me Out to the Ball Game (1908)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Take_Me..._Game_(chanson)
Carly Simon, interprète

Franz Joseph HAYDN (1732-1809)
Quatuor en si bémol majeur, op. 1, no. 1 [Hob. III/1] “La chasse”
Quatuor Caspar Da Salo

Franz SCHUBERT (1797-1828)
Troisième movement (Scherzo. Presto) EXtrait du quitette pour piano et cordes en la majeur, D. 667 “La truite”
Sir Clifford Curzon, piano
Membres de la Wiener Philharmoniker
(Version intégrale)

Richard STRAUSS (1864-1949)
Concerto pour cor no. 1 en si bémol majeur, Op. 11
Dale Clevenger, cor
Chicago Symphony Orchestra sous Daniel Barenboim

Dimitri CHOSTAKOVICH (1906-1975)
Extraits du concerto ppur piano no. 2 en ga majeur, Op. 102
Dimitri Chostakovich Jr, piano
I Musici de Montréal sous Maxim Chostakovich
(Version intégrale)

Johann STRAUSS I (1804-1849)
Radetzky-Marsch, Op. 228
Edmonton Symphony Orchestra sous Uri Mayer

Neil Percival YOUNG (*1945)
Old Man (1972)
Neil Young, guitare et interprète

Pour écouter ou télécharger: http://status.archive.org/details/FathersDay_293

vendredi 25 mai 2012

Brautigam & Beethoven


Le billet suivant est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 25 mai 2012.

Le montage (# 56) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: 
http://archive.org/details/BrautigamBeethoven



Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.

pcast056 Playlist

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Après plus d'un an, nous complétons essentiellement aujourd'hui notre projet Beethoiven avec cette paire de concerti pour piano - je compte publier un billet supplémentaire dans qielques semaines avec les romnces pour violon afin de clore le projet officiellement... Mais, avant de commencer, un errata::

Lors d'un Mardi en musique du mois d'avril, j'ai affirmé que le cycle des concerti du pianiste Néerlandais Ronald Brautigam utilise un pianoforte - j'ai fait erreur: il utilise un piano moderne. La confusion vient du fait que son cycle des sonates de Beethoven fut exécuté au pianoforte, et que l'approche concertante (avec orchestre réduit) suit la mode dite authentique ou historique. Je vous présente mes excuses...

M. Brautigam, presque 60 ans, est un artiste un peu négligé. Toutefois, ses enregistrements pour la label BIS sont noimbreux et variés (allant de Haydn à Hindemith) exhibent un jeu intelligent et distingué. Son approche aérée des concerti de Beethoiven (accompagné par Andrew Parrott et l'orchestre Suédois de Norrköping) mériyte d'être évaluée par les mélomanes qui se respectent - à cause (ou en dépit) de la saveur HIP des interprétations.

En plus des cinq concerti, M. Brautigam inclut son adaptation du concerto WoO 4 (oeivre estudiantine appelée parfois le numéro zéro), l'adaptation de Beethiven de son concerto pour violon pour son usage personnel au piano et la fantaisie chorale.
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Au programme aujourd'hui, en plus de Colin Davis durigeant l'ouverture (la quatrième) de l'opéra Fidelio, noys entendrons le tandem Brautigam/Parrott dans le deuxième concerto (avec, en prime, le rondo WoO 6 qui fut son finale original) et le concerto op. 61a.

Dans ces pages il y a quelques semaines, je voius ai offert une sélection de l'adaptation pour piano du concerto pour violon de Brahms. L'op. 61a de Beethoven a ceci de différent: parce qu'adapté par le compositeur, une certaine légitimité supplémentaire lui est conférée. Beethoven propose ses propres cadences - qu'on peut entendre jouées au violon par Wolfgang Schneiderhan sur son enregistrement avec Jochum sur DG:


Reste toutefois qu'il est étrange d'entendre une oeuvre si célèbre exécutée sur un instrument autre que le violon...

Bonne écoute!


mardi 8 mai 2012

Symphonies en ut majeur


Le billet suivant est la reprise du blog Mardi en Musique, datant originalement du 8 mai 2012.

Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.

Aujourd'hui, je vous propose quatre pièces qui ont ceci en commun: leur tonalité est la gamme la plus simple, soit ut (ou do) majeur. Les sélections n'ont rien de particulier autre que la tonalité et le choix conscient d'une longueur acceptable.

Ceci donc a facilité mon choix pour Schubert: la "grande" symphonie en ut majeur qui dure presque une heure est mise de côté en faveur de sa "petite soeur" (la sixième). Ceci étant dit, il n'y a rien de "simple" dans cette symphonie qui masque ses difficultés derrière son charmne évident. La prestation d'aujourd'hui est signée Roberto Abbado et l'orchestre de Chambre St-Paul.

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Pour mon deuxième choix, je vous offre un de mes chargements personnels de la première symphonie de Beethoven, interprétée par mon orchestre local, celui du Centre National des Arts d"Ottawa sous Pinchas Zukerman.




Igor Stravinski nous offrira trois symphonies, et l'une d'enre elles sera en ut majeur (mieux connue sous son titre anglais "Symphony in C"). Pour son 80e anniversaire de naissance, Stravinski s'engagera dans un grand projet d'enregistrement de toutes ses oeuvres majeures pour la maison Columbia. Plusieurs de ces prestations furent enregistrées à Toronto avec l'orchestre de Radio-Canada à Toronto (ou, plus simplement, CBC Symphony Symphony Orchestra). Voici d'ailleurs Stravinski croqué sur le vif en répétition pour cet enregistrement de la symphonie au Massey Hall de Toronto en 1962:



 

Et la prestation intégrale:




Ma dernière sélection est la symphonie estudiantine de Georges Bizet, dans une interprétation de Georges Pretre et la Philharmonique de Vienne: 



Hyperlien à une playlist YouTube qui contient toutes les symphonies à un seul endroit: http://www.youtube.com/playlist?list=PLE1E54D02DC10D05A

Bonne écoute!

mercredi 4 avril 2012

La Passion selon Saint Matthieu BWV 244 de Bach




Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que j'en pense hors-série, datant originalement du 4 avril 2012. 

Jeudi Saint, et la dernière cène sont le point d'envol des moments les plus dramatiques de la Passion du Christ, et donc un jour opportun pour faire l'écoute de la passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach.

Quoique Bach ait composé "cinq passions, dont une avec double chorale", seule deux oeuvres ont survécu intégralement: la passion selon Saint Jean (performances homologuées en 1724, 1725, 1732 & 1749) et la passion selon Saint-Matthieu (1727, 1729, rev. 1736, 1742), cette dernière impliquant deux chorales.

Leur immense popularité repose sur leur puissance émotive, et le mélange de drame et de spiritualité que la musique de Bach leur confère. Aucune interprétation de ces oeuvres ne peut être prise à la légère, compte tenu de leur ampleur monumentale - St-Jean requiert plus de deux heures d'exécution, St-Matthieu trois heures sinon plus!


Il faut toutefois rappeler que les coutumes du temps de Bach exigeaint qu'une lithurgie du vendredi Saint inclut non seulement la musique, mais également prières, lectures et un sermon... De quoi bien remplir une journée à l'église!

Je vous offre en référence cet article (http://www.musiquedujour.com/periode...v-244-de-bach/) qui fait un survol de l'oeuvre et offre d'autres informations et anecdotes. Je n'ai rien d'autre à ajouter à cet article, donc passons à la musique...



Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Matthäuspassion, BWV 244 (1727)
(Texte de: Christian Friedrich Henrici, mieux connu sous le pseudonyme Picander)

Distribution:
Helmut Krebs, Evangeliste
Dietrich Fischer-Dieskau, Jésus

Elfriede Troetschel, Soprano
Diana Eustrati, Alto
Friedrich Haertel, Basse

Chor der St. Hedwigs-Kathedrale Berlin
Großer Chor des Berliner Rundfunks
Runfunk-Sinfonieorchester Berlin
Direction: Fritz Lehmann
(Radiodiffusion, 1949)
1ère partie - https://archive.org/details/bach_bwv244_leh_35_o_mensch_bew

vendredi 30 mars 2012

Beethoven Serein



Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que j'en pense, datant originalement du 30 mars 2012.

Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.




Le Projet Beethoven

En 2011-12, j’ai entrepris un projet de baladodiffusions mensuelles (ou à peu près) qui explorent l’intégrale des concerti et des symphonies de Beethoven. Ma baladodiffusion de cette semaine fait partie de ce projet – tout comme mon dernier QQJP – et nous ferons l’écoute du quatrième concerto pour piano et de la symphonie pastorale.

Le thème de cette semaine, qui accompagne une courte thématique de baladodiffusions sur le printemps et le renouveau, propose la sérénité qui accompagne un séjour à la campagne. Vous avez sans doute une anecdote préférée qui concerne notre cher Ludwig, mais celles qui me sont familières suggèrent un Beethoven belliqueux, même volatile, qui n’avait aucun problème quant au congédiement d’une femme de ménage. On dit que Beethoven était (comme plusieurs d’entre nous) une caféphile – probablement un caféiomane – qui exigeait une tasse de son breuvage de prédilection résultant de l’infusion de … 60 grains de café 


Tout ça pour dire que Beethoven et sérénité ne vont pas nécessairement main dans la main… Toutefois, les trois pièces réunies ici aujourd’hui représentent un trio qui illustre un sens du paisible, voire même ouvert à la réflexion et au délices de la contemplation.

La sonate pour piano no. 15, dite «pastorale» a sans doute un surnom qui fut apposé par les éditeurs et non pas par le compositeur. Si l’allegro initial et le rondo final sont des mouvements relativement légers et atmosphériques, les sections qui se retrouvent en sandwich entre les deux sont fougueux et loin d’êtres aussi légers.

Nous avons discuté du concerto et de la symphonie d’aujourd’hui dans le contexte de leur première dans un billet qui présentait des clipsYouTube recréant l’avant-entracte de la célébrissime académie de concert du 22 décembre 1808. Le concerto a ceci d’unique et de particulier: l’introduction du mouvement initial innove avec l’entrée en matière du piano seul, accompagné par l’orchestre qu’une fois que le premier thème est exposé. Cette approche, ainsi que l’élégant Andante du mouvement lent, confèrent un sens introspectif et serein. Le brillant rondo de la finale du concerto est magnifique, et parvient à mon avis à maintenir l’aspect contemplatif du concerto – c’est un mouvement virtuose mais pas un mouvement qui martèle le piano comme, disons, le finale de l’Empereur.

Quant à la symphonie, son programme campagnard fait l’objet de tant d’articles et d’analyses… Je n’ai ici rien de neuf à ajouter. Nous reviendrons à l’aspect particulier de la performance que j’ai choisi un peu plus loin.

Les performances

Dans les trois cas, j’ai choisi des performances de ma collection personnelle, qui proviennent d’écrins d’intégrales des sonates, concerti et symphonies de Beethoven. Chacune de ces collections méritent que je m’y attarde un peu.

Tout d’abord, à propos d’intégrales en général, et d’intégrales Beethoven en particulier. Dans le cas de ce compositeur plus que d’autres je dirais, il y a une tension qui existe entre créer une performance d‘une œuvre individuelle versus la création de l’ensemble des œuvres dans le cadre d’un esprit de synthèse globale. Le cas des sonates pour piano de Beethoven est, je crois, plus propice à cette tension que le cas des concerti, par exemple.

J’ai entendu un bon nombre d’intégrales, par des pianistes d’avant ou contemporains à la Deuxième Guerre Mondiale (Schnabel, Kempe et Badura-Skoda me viennent à l’esprit) et de pianistes de générations subséquentes (Silverman, Kuerti et l’écrin d’aujourd’hui d’Ashkenazy), et je trouve que la grande majorité de ces pianistes abordent leurs intégrales comme un ensemble. Il est donc un peu malhonnête d’isoler une sonate et de l’offrir sans entendre les autres.

Certaines sonates (La Hammerklavier, ou la sonate du clair de lune, par exemple) sont des pièces qui peuvent être jugées isolément à cause de l’aspect technique ou la virtuosité requise pour les rendre pleinement, mais la Pastorale entre dans le groupe de ces sonates qui sont le maillon d’une grande chaîne.

Ashkenazy a commis sur disque deux groupes (sinon, deux intégrales) d’enregistrements de ces sonates: un premier est «analogique» et un deuxième – d’un Ashkenazy plus mature, plus économe, est «numérique». Il y a une dizaine d’années, la maison DECCA a réédité l’intégrale analogique (avec une ou deux sonates du cycle numérique et l’Andante Favori WoO 57) dans un écrin prix-budget. 


La pastorale d’aujourd’hui vient de cette collection. Compte tenu de la longueur de la baladodiffusion d’aujourd’hui, je n’ai monté que le premier mouvement de la sonate – je vous propose en complément d’écouter la sonate complète sur la bibli musicale: http://www.mqcd-musique-classique.co...ead.php?t=4163

Je compte deux écrins d’intégrales des concerti pour piano de Beethoven: Perahia/Concertgebouw/ Haitink de la fin des années 1980, et celle choisie aujourd’huii, Lupu/Israel/Mehta, des premiers jours du numérique, donc datant de la fin des années 1970. 


Radu Lupu est un grand pianiste, et sa conception des concerti de Beethoven rejoint celle des grands pianistes Soviétiques (Gilels et Richter), amalgame de musicalité, virtuosité et technique, trahissant la formation du pianiste Roumain au conservatoire de Moscou sous Heinrich Neuhaus. M. Mehta et son orchestre sont des partenaires adéquats, même un peu subjugués dans cette intégrale, mais Lupu vole la vedette, comme il se doit.

Parlant de collections, mon projet Beethoven a fait un effort d’échantillonner mes quatre intégrales des symphonies de Beethoven, et mon acquisition la plus récente dans ce domaine est l’intégrale Haitink/London Symphony pour le label-maison de l’orchestre, LSO Live. 


Je dois passer aux aveux – ma Pastorale préférée fut endisquée par Michael Tilson-Thomas et l’English Chamber Orchestra (en analogique, fin des années 1970) faisant partie d’un effort du chef américain (alors un jeune loup du podium) qui explora les symphonies de Beethoven dans un contexte «réduit». Comme la plupart des mélomanes d’un certain âge en attesteront, de tels efforts avant la «vague authentique» des années 1980-90 étaient risqués, alors que les chefs établis dans ce répertoire (Karajan, Bernstein entre autres!) voyaient Beethoven joué dans des proportions romantiques, suivant la tradition établie par Mahler un siècle plus tôt (d’ailleurs, Mahler aurait révisé les orchestrations de Beethoven afin d’accommoder des effectifs plus musclés, disons). L’écoute de la Pastorale de Tilson-Thomas m’a révélé des accents jusqu’alors étouffés par la masse orchestrale. Les interprétations de période (Norrington, entre autres) furent décevantes pour moi, car elles me semblaient forcer la note avec l’usage d’instruments d’époque et l’ajustement des fréquences relatives des notes qui s’y rattachent.

Ce que M. Haitink tente, et réussit, c’est d’utiliser une édition musicologique (celle de Jonathan Del Mar) et de l’éxécuter avec un orchestre aux proportions modestes jouant des instruments modernes. On retrouve donc l’intimité et la clarté requise, sans les artifices des instruments d’époque. M. Haitink approche donc l’ensemble des symphonies de cette manière, et sa Pastorale se veut la plus réussie du lot.

Le Montage

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)

Extrait de la Sonate no. 15, en ré majeur, pour piano "Pastorale", op. 28
Premier mouvement (Allegro)
Vladimir Ashkenazy, piano

Concerto no. 4, en sol majeur, pour piano et orchestre, op. 58
Radu Lupu, piano
Israel Philharmonic Orchestra sous Zubin Mehta

Symphonie no. 6, en fa majeur, pour orchestre "Pastorale"
(Ed. Jonathan Del Mar, Bärenreiter-Verlag, 1997)
London Symphony Orchestra sous Bernard Haitink
 

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