vendredi 8 novembre 2019

Wilhelm Backhaus & Beethoven





Notre montage # 326 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast326





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Notre série de sonates et de concertos de Beethoven se poursuit avec un échantillonnage d’enregistrements du pianiste allemand Wilhelm Backhaus (1884 –1969). Parmi les contemporains de Backhaus, nous comptons l’artiste vedette d<il y a quelques semaines, Wilhelm Kempff, ainsi que d’autres pianistes que nous avons considérés dans des B+B précédents - Walter Gieseking et Edwin Fischer. Tous ces musiciens étaient au sommet de leur art pendant ou après la Seconde Guerre mondiale, mais ils ont vu leur réputation ternie par leur association (étroite ou non) avec les nazis.


Les musiciens allemands ont réagi au nazisme de différentes manières. Le pianiste Elly Ney, par exemple, était un antisémite enragé qui idolâtrait Hitler. Backhaus rencontra Adolf Hitler en mai 1933. La même année, il devint conseiller exécutif de l'organisation nazie Kameradschaft der deutschen Künstler (Association des artistes allemands). Pour les élections allemandes de 1936, Backhaus publia dans le magazine Die Musikwoche une déclaration dans laquelle il écrit: "Personne n'aime l'art allemand, et en particulier la musique allemande, autant qu'Adolf Hitler ...". Un mois plus tard, Hitler lui offre uin poste académique et l'invita en septembre à assister au rassemblement annuel du parti nazi à Nuremberg. Nous notons que Backhaus a choisi de vivre en Suisse dans les années 1930 et de n’a jamais résidé en Allemagne par la suite, pas même pendant la période nazie.

Né à Leipzig, Backhaus commence à apprendre le piano à l'âge de quatre ans avec sa mère et s'inscrit au Conservatoire de Leipzig - sur les conseils d'Arthur Nikisch - où il étudie de 1891 à 1899. Il perfectionne ensuite sa formation en privé avec Eugen d Albert à Francfort. Au tournant du siècle, Backahuis se lança dans une carrière qui dura près de 70 ans. Il mourut en 1969 quelques jours avant un concert en Autriche. Même à 85 ans, il disposait encore de l'infaillibilité technique louée par le jury du "Prix Anton Rubinstein" lorsqu'il remporta ce prix très convoité en 1905 (dans un groupe comprenant Béla Bartók). Les émules de Liszt et Rubinstein, défendant un archi-romantisme avec Beethoven, donnaient le ton à l’époque. Tourtefois Backhaus était déjà un pianiste discipliné, s'efforçant de réaliser une performance vraiment objective, sans éclats ni fausse solennité.
Parmi les premiers pianistes à faire des enregistrements, Backhaus a eu une longue carrière non seulement sur scène, mais aussi en studio. Il a enregistré l'intégrale des sonates et des concertos pour piano de Beethoven et une grande quantité de pages de Mozart et de Brahms. Ses enregistrements l’intégrale des sonates de Beethoven, réalisées dans les années 50 et 60, témoignent d'une technique exceptionnelle pour un homme de soixante-dix ans. Ses enregistrements publics de Beethoven sont à certains égards encore meilleurs, plus libres et plus éclatants (certains d’entre eux font partie du montage d’aujourd’hui, avec des réédition d’époque des 78 tours des sonates 22 et 28).

Pour compléter le montage, je propose l’enregistrement Backhaus de 1952 du Deuxième concerto de Beethoven avec le Philharmonique de Vienne avec Clemens Krauss. Backahus enregistrera quelques années plus tard une version «stéréo» du même concerto dans le cadre d'un cycle complet avec le même orchestre dirigé par Hans Schmidt-Isserstedt. La plupart des mélomanes préfèrent cette dernière performance (et l’ensemble de l’intégrale) car ils sentent que l'orchestre est plus «engagé» sous le jeune chef et que le soliste est peut-être plus inspiré. Quand j'écoute cette performance mono, je peux encore apprécier l’approche et l’esthétique de Backhaus.

Bonne écoute!

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