Notre montage # 326 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast326 |
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Notre série
de sonates et de concertos de Beethoven se poursuit avec un échantillonnage
d’enregistrements du pianiste allemand Wilhelm Backhaus (1884 –1969). Parmi les
contemporains de Backhaus, nous comptons l’artiste vedette d<il y a quelques semaines, Wilhelm Kempff, ainsi que d’autres pianistes que nous avons
considérés dans des B+B précédents - Walter Gieseking et Edwin Fischer. Tous
ces musiciens étaient au sommet de leur art pendant ou après la Seconde Guerre
mondiale, mais ils ont vu leur réputation ternie par leur association (étroite
ou non) avec les nazis.
Les
musiciens allemands ont réagi au nazisme de différentes manières. Le pianiste
Elly Ney, par exemple, était un antisémite enragé qui idolâtrait Hitler.
Backhaus rencontra Adolf Hitler en mai 1933. La même année, il devint
conseiller exécutif de l'organisation nazie Kameradschaft der deutschen Künstler
(Association des artistes allemands). Pour les élections allemandes de 1936,
Backhaus publia dans le magazine Die Musikwoche une déclaration dans
laquelle il écrit: "Personne n'aime l'art allemand, et en particulier la
musique allemande, autant qu'Adolf Hitler ...". Un mois plus tard, Hitler
lui offre uin poste académique et l'invita en septembre à assister au
rassemblement annuel du parti nazi à Nuremberg. Nous notons que Backhaus a
choisi de vivre en Suisse dans les années 1930 et de n’a jamais résidé en
Allemagne par la suite, pas même pendant la période nazie.
Né à
Leipzig, Backhaus commence à apprendre le piano à l'âge de quatre ans avec sa
mère et s'inscrit au Conservatoire de Leipzig - sur les conseils d'Arthur
Nikisch - où il étudie de 1891 à 1899. Il perfectionne ensuite sa formation en
privé avec Eugen d Albert à Francfort. Au tournant du siècle, Backahuis se
lança dans une carrière qui dura près de 70 ans. Il mourut en 1969 quelques
jours avant un concert en Autriche. Même à 85 ans, il disposait encore de
l'infaillibilité technique louée par le jury du "Prix Anton
Rubinstein" lorsqu'il remporta ce prix très convoité en 1905 (dans un
groupe comprenant Béla Bartók). Les émules de Liszt et Rubinstein, défendant un
archi-romantisme avec Beethoven, donnaient le ton à l’époque. Tourtefois
Backhaus était déjà un pianiste discipliné, s'efforçant de réaliser une
performance vraiment objective, sans éclats ni fausse solennité.
Parmi les
premiers pianistes à faire des enregistrements, Backhaus a eu une longue
carrière non seulement sur scène, mais aussi en studio. Il a enregistré
l'intégrale des sonates et des concertos pour piano de Beethoven et une grande
quantité de pages de Mozart et de Brahms. Ses enregistrements l’intégrale des
sonates de Beethoven, réalisées dans les années 50 et 60, témoignent d'une
technique exceptionnelle pour un homme de soixante-dix ans. Ses enregistrements
publics de Beethoven sont à certains égards encore meilleurs, plus libres et
plus éclatants (certains d’entre eux font partie du montage d’aujourd’hui, avec
des réédition d’époque des 78 tours des sonates 22 et 28).
Pour
compléter le montage, je propose l’enregistrement Backhaus de 1952 du Deuxième
concerto de Beethoven avec le Philharmonique de Vienne avec Clemens Krauss.
Backahus enregistrera quelques années plus tard une version «stéréo» du même
concerto dans le cadre d'un cycle complet avec le même orchestre dirigé par
Hans Schmidt-Isserstedt. La plupart des mélomanes préfèrent cette dernière
performance (et l’ensemble de l’intégrale) car ils sentent que l'orchestre est
plus «engagé» sous le jeune chef et que le soliste est peut-être plus inspiré.
Quand j'écoute cette performance mono, je peux encore apprécier l’approche et
l’esthétique de Backhaus.
Bonne écoute!
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