dimanche 28 février 2016

Henryk Szeryng Mozart Concertos pour violon #3 & #5



Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de février 2016.



Notre microsillon du mois est un de mes vinyles préférés, acheté jadis suite à un concert de l’Orchestre Symphonique de Montréal sous Dutoit, dans sa série estivale à la Basilique Notre-Dame au cœur du Vieux-Montréal.

Le soliste du concert, de la défunte série Mozart Plus, était le nouvellement arrivé violon-solo Richard Roberts. M. Roberts, qui occupait le deuxième lutrin avec le Cleveland Orchestra, interpréta ce soir-là le concerto K. 216 de Mozart. Dans le programme, on proposait la biographie de M. Roberts, qui a étudié un été avec le violoniste Polonais Henryk Szeryng.. Lors d’une visite chez mon disquaire, j’ai trouvé le disque d’aujourd’hui, avec ce même Szeryng qui joue le concerto – un achat opportun!

Je savais que M. Szeryng s’est formé au Conservatoire de Paris, puis chez Nadia Boulanger, et était réputé comme soliste et chambriste. Je savais également qu’il avait quitté la Pologne pendant la Deuxième Guerre Mondiale, mais je ne savais pas qu’il s’était établi au Mexique. En effet, pendant la Guerre, il travaille comme interprète pour le gouvernement polonais en exil (il parlait couramment sept langues) et donne des concerts pour les troupes alliées partout dans le monde. En 1941, il accompagne 4000 réfugiés polonais en Amérique, et c’est le Mexique qui les accueille – c’est surtout ce geste humanitaire qui l’amène à s’y installer et il devient citoyen mexicain en 1946. Après la Guerre, en plus d’œuvrer comme artiste, il se consacre à l’enseignement. Plus tard, en 1970, il devient conseiller spécial du Mexique à Pars pour l’UNESCO.

Son jeu se distingue non seulement par sa technique impeccable, mais également son approche analytique, puisqu’il fut formé comme compositeur et plus du violon. Ces concerti de Mozart, moins tapageurs que les grands concerti Romantiques, sont entre de bonnes mains avec M. Szeryng.

Bonne écoute!




Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

Concerto pour violon et orchestre no. 3 en sol majeur, K. 216
Concerto pour violon et orchestre no. 5 en la majeur, K. 219 ('Turque’)

Henryk Szeryng, violon
New Philharmonia Orchestra
Alexander Gibson, direction
Philips 6570024 Série Festivo (AAA)

vendredi 26 février 2016

Symphonies classiques





Notre montage # 216 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast216



=====================================================================
Après une courte série de montages dédiés à la musique de chambre, notre regard tourne vers la musique orchestrale, et plus spécifiquement la symphonie dite « classique ».

En effet, la formule de la symphonie qui se développe au cours du XVIIIe siècle et perfectionnée par Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart s’étale sur quatre mouvements – le modèle initial étant la forme tryptique « rapide-lent-rapide » à laquelle on ajoute une « menuet avec trio ». Le trio, dans ce cas-ci, est un motif joué originalement par un trio d’instruments (comme un basson et deux hautbois, par exemple) qui s’insère entre l’exposition et la récapitulation d’un menuet. Ce motif, emprunté du baroque, peut impliquer plus de trois instruments dans un orchestre, mais reste tout de même un « trio ». Tradition oblige!

Ainsi, la symphonie classique typique, comme celles proposées dans le montage d’aujourd’hui offrent quatre mouvements de caractère et dynamique distincts, et suivemnt scrupuleusement l’ordre suivant :

  • 1er mouvement: allegro (rapide) de forme sonate
  • 2ème mouvement: andante (lent)
  • 3ème mouvement: menuet avec trio
  • 4ème mouvement: (final) allegro ou presto (rapide).

Haydn a écrit plus de 100 symphonies, mais c’est avec Mozart (qui en a écrit 41) et surtout Beethoven (avec 9 symphonies) que la symphonie a acquis ses véritables lettres de noblesse. Elle est devenue l’œuvre la plus importante d’un compositeur qui y met toute sa science et toute son âme, ce qui explique  qu’elles soient généralement si peu nombreuses dans son œuvre.

MM. Haydn et Mozart sont en évidence dans le montage de cette semaine – la 22e symphonie de Haydn sert d’entrée en matière, et exige un complément modeste de deux cor anglais, deux cors, timbales, cordes, continuo (dans la prestation retenue, un clavecin est du nombre). La symphonie est surnommée « le philosophe » en référence à la sonate du premier mouvement, qui est interprétée comme une dispute entre les cors et les cors anglais, un peu comme un maître et ses élèves. On peut même y entendre un motif d’horloge (tic-tac) qui suggère le maître qui considère les propos des élèves avant d’offrir son intervention.

De Mozart, j’ai rettenu sa « petite » symphonie en sol mineur K. 183, que les cinéphiles reconnaîtront comme le motif d’entrée du film Amadeus. L’usage ici de « petite » est afin de la distinguer de sa grande sœur, la symphonie K. 5550 (ou sa 40ieme).

Pour compléter le programme, j’aurais pu faire appel à la symphonie « classique » de Prokofiev, qui fut l’objet de la revanche du vinyleen 2015. Toutefois, j’ai plutôt opté pour un compositeur moins fréquenté, le « Petit Mozart d’Espagne », Juan Crisóstomo Jacobo Antonio de Arriaga y Balzola.

Cinquante ans jour pour jour après la naissance de Johannes Chrysostomes Wolfgangus Theophilus Mozart – oui, notre même Amadeus, Juan Simón de Arriaga, organiste de renom, souhaite donner à son fils l'équivalent espagnol des deux premiers prénoms de Mozart, ce qui lui méritera le surnom ci-haut mentionné. Il partage avec Mozart la distinction d’une carrière fulgurante et brève (il mourra 10 jours avant son vingtième anniversaire).

Jeune garçon, Arriaga participe aux activités de l'Académia Filarmónica de Bilbao. À 9 ans, il compose un quatuor à cordes dont il tient le second violon. Son père décide d'envoyer son fils au Conservatoire de Paris. Il y reçoit l'enseignement de Pierre Baillot pour le violon et de François-Joseph Fétis pour l'harmonie et le contrepoint. En 1823, il est nommé assistant de Fétis dans les classes d'harmonie et de composition.

Durant son séjour à Paris, il compose des œuvres dramatiques, quelques pièces liturgiques, trois quatuors à cordes et une étonnante symphonie en ré mineur (Sinfonía a gran orquesta) dont l'argument principal est la tonique mineure.

Bonne écoute!




lundi 15 février 2016

Robin Alciatore joue Chopin



Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de février 2016.



Le forun MQCD Musique Classique a récemment entrepris une intégrale Chopin et le Jadis sur Internet de ce mois-ci se veut un regard amical sur l'oeuvre pianistique du compositeur Polonais, mais sous l'égide d'une artiste de l'ère numérique.



En effet, dans les annales du site vétuste MP3.COM, la pianiste Californienne Robin Alciatore. s'était tapée une quasi-intégrale Chopin. Son jeu (je l'admets) ne se compare pas à celui des illustres pianistes de la série du Forum, mais son jeu honnête mérite ce partage.

Selon son site web officiel, Robin Alciatore serait l'une des pianistes  les plus populaires sur le Web, comme en témoigne les quelques 4 million de téléchargements de son interprétation de la célébrissime sonate "au Clair de Lune" de Beethoven,


Diplômée des facultés de musique des universités californienes Loyola Marymount et USC, ses professeurs incluent Johana Harris, Daniel Pollack, et Nino Albanese. En olus de ses albums numériques, Robin a contribué à des trames sonores de courts métrages et de documentaires. Elle enseigne et travaile avec chanteurs et nusiciens locaux.


Son répertoire tend à se consactrer à la musique "du nouvel âge" plutôt qu'aux grands classiques, mais ses incursions dans le répertoire plus parcouru est quand même digne d'une écoute!


Frédéric CHOPIN (1810-1849)
·         Etudes, op. 10 no. 1, no. 2 & no. 5
·         Mazurkas, op. 6 no. 1; op. 63, no. 3; op. 68 no. 2 & no. 3
·         Nocturnes, op. 9 no. 2; op. 27, no. 2; op. 37, No. 1; op. 48, no. 1; op. 55, no.1
·         Préludes, op. 28 no. 6, no. 15, no. 20 & no. 24
·         Valses op. 64, no. 2; op. 69, no. 1 & no. 2; op. 70, no. 1 & no. 2; op. post (BI 56)
·         Polonnaise op. 26, no. 1
·         Ballade no. 1, op. 23


Robin Alciatore, piano
(Téléchargements MP3.COM)

vendredi 12 février 2016

Quintettes pour piano





Notre montage # 215 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast215


=====================================================================
Au cours des dernières semaines, nous avons explore le répertoire de chambre pour diverses combinaisons d’instruments, provenant de diverses traditions et diverses périodes. Afin de conclure ce bref survol, nous retournons aux quintettes, mais cette fois soulignant la participation du piano.

La formule « (instrument) accompagné d’un quatuor à cordes » suggère une de deux formules – une formule plus « démocratique » où chaque instrument participe équitablement au résultat, et une autre qui ressemble plus à un « concerto de chambre » où le piano s’oppose au quatuor un peu comme un orchestre à cordes réduit. Le terme « concerto de chambre » n’est pas déplacé, comme le suggère ce bijou du répertoire du XIXe siècle composé par Ernest Chausson :



Jules Massenet, qui assure la formation en composition de Chausson au Conservatoire de Paris assure également celle de notre premier compositeur au montage de cette semaine, Gabriel Pierné . Lors de son séjour au Conservatoire, Pierné recevra le premier prix dans une panoplie de disciplines (solfège, piano, orgue, contrepoint et fugue), et remportera le Prix de Rome en 1882. En plus de composer, Pierné occupera la tribune de Ste Clotilde (succédant à César Franck, duquel il fut l’élève au Conservatoire), et comme chef d’orchestre, il dirigera la première de l’Oiseau de Feu avec les Ballets Russes en 1910.

Come compositeur, le catalogue de Pierné compte plusieurs titres de musique vocale, des œuvres symphoniques et une vingtaine de pièces pour chambristes, dont Introduction et variations sur une ronde populaire, pour quatuor de saxophones et le quintette en trois parties pour piano et cordes proposé aujourd’hui. Dédié à Gabriel Fauré, cette œuvre exploite  le langage modal et lyrique du dédicataire, et se veut une estame de la période de la Première Guerre Mondiale (composé entre 1916 et 1917), donc imbibé par moments par l’austérité de la période.

Un échantillonnage du répertoire des quintettes piano et cordes, si modeste fut-il, se doit de considérer la truite de Schubert. Ce quintette se distingue, pour commencer, par sa configuration inusitée : piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse.

La genèse du quintette provient d’un des nombreux lieder de Schubert, dans ce cas-ci "Die Forelle" (la truite), D 550. Le texte de Christian Friedrich Daniel Schubart parle du récit du pêcheur qui part à la pêche aux truites, mais le message se veut une mise en garde aux demoiselles qui risquent de mirdre à l’appât de jeunes prétendants.



En 1819 Sylvester Baumgartner—un violoncelliste amateur et mécène—commandera une pièce de Schubert qui s’inspire de ce lied, et le quintette offre une série de variations sur  "Die Forelle"  au quatrième mouvement, ce qui explique le sobriquet associé au quintette.


Bonne écoute!


 

Pages vues la semaine précédente