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Le billet suivant est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 23 mars 2012. Le montage (# 48) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: http://archive.org/details/Spring_186
Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
Il y a quelques jours, le parcours du Soleil dans notre firmament l'a amené à l'équinoxe du printemps dans l'hémisphère Nord, donc le point et astronomique et convenu pour le début du printemps. En musique classique, le printemps et le renouveau qui s'y rattache a inspiré plus d'un compositeur, et voici donc une belle occasioin pour nous d'en écouter quelques exemples.
Commençons avec On hearing the First Cuckoo In Spring de Delius, servant de trait d'union entre le montage sur les oiseaux de la semaine dernière et le montage d'aujourd'hui. L'ouverture de Karl Goldmark évoauant le printemps est une de mes pièces préférées, et la version choisie (Arthur Fiedler et les Boston Pops) s'adonne être mon introduction personnelle à cette oeuvre.
Parmi des oeuvres plus ambitieuses, je vous propose des extraits de la première symphonie de Schumann (performance intégrale ici), Le Sacre du Printemps de Stravinski et Appalachain Spring de Copland.
EN AVANT LA MUSIQUE: Une prestation intégrale du Sacre du Printemps fait partie de notre montage du mois de mai 2013 Ephéméride musical pour le 29 mai 1913.
L'une des trois images pour orchestre de Debussy, moins célènbre que Iberia, est Rondes de Printemps et fait le palmarès cette semaine. S'ajoutent des miniatures de Mendelssohn, Johann Strauss II, Richard Strauss, Mahler et de la pianiste de jazz québécoise Lorraine Desmarais.
Le billet suivant est une reprise d'un Quinze que jèen pense, datant originalement du 12 février 2012.
(NDLR: L'intervention originale était assortie d'un sondage)
Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
Avec le boum technologique du dernier
siècle, notre cadre de référence autour des «grands évènements» a beaucoup
changé. Les médias d’information directs comme la télé et la radio (qui ont
dominé largement les 50-75 dernières années du Xxe siècle) nous ont permis
d’assister «en direct» à des événements (locaux ou internationaux) qui ont eu
un impact tangible sur notre société. Que ce soit la Deuxième Grande Guerre,
Neil Armsstrong qui marche sur la lune, ou l’inauguration de grands
projets communautaires.
Si on considère les sujets pertinents à notre forum, le disque et les médias de
masse (la radio au début, mais de plus en plus la télé, les chaînes spécialisées
et l’Internet) ainsi que le cinéma (à sa façon) ont permis la diffusion des grandes
premières, ou de grandes occasions (comme des concerts notoires) et
-dans le cas du disque plus particulièrement - de préserver certains de ces
grands évènements afin de les faire revivre pour notre bon plaisir, ou pour des
fins historiques.
Considérons – pour ne nommer que ceux-là – les Beatles au Ed Sullivan
Show (9 février 1964), les concerts d’adieu de Bernstein (19 août 1990) et Toscanini (4
avril 1954), la création d’Amahl and the Night Visitors (le 24 décembre 1951), la diffusion multi-médias (CD, DVD,
…) du Requiem de Verdi par Claudio Abbado pour le centenaire du décès du
compositeur (25 et 27 janvier 2001), l’inauguration de la Maison
Symphonique de Montréal (7 septembre 2011) ou le retour de Vladimir
Horowitz à Moscou (20 avril 1986).
Si on se limite aux 300 quelques dernières années, il doit y avoir une
multitude d’évènements d’une portée et d’un intérêt variable, allant de
curiosités personnelles jusqu’à des évènements d’une notoriété telle qu’ils ont
marqué l’histoire de la musique.
La question du sondage qui accompagnait le billet original était fort simple: si
l’occasion se présentait (le voyage dans le temps, par exemple…) auquel de ces
grands évènements voudriez-vous assister en personne? Afin d’en arriver à
un nombre raisonnable de sélections, je vous propose de lire le cheminement que
j’ai entrepris afin d’en arriver à cette liste.
Les évènements du XVIIIe siècle: Mozart
et Haydn
Pour commencer, une anecdote qui est restée gravée dans ma mémoire – le 4 novembre
1783, Mozart participe à un concert public au théâtre de Linz.
Toutefois, le compositeur, parti «en vacances», n’avait aucune partition de ses
œuvres avec lui. Quel malheur! On a pensé aux chaussettes, aux chemises, mais
pas à des feuilles de musique… Il fut donc «contraint d’écrire une symphonie à
toute allure». Le résultat – sa 36ie symphonie, une de mes symphonies préférées
de notre cher Amadeus (Voir «Les vacances de Mozart»).
A la fin de l’été de 1772 (aucune date exacte disponible), les musiciens
du prince Nicolas Ier Esterházy avaient passé la saison entière à divertir
l’entourage princier, et le kappelmeister,
Franz Joseph Haydn, décida de passer un message des plus subtils à son
employeur: sa symphonie no. 45 sous-titrée «les adieux», avec l’extinction
systématique des chandelles sur les lutrins des musiciens…
Les académies de concert de Beethoven
Contrairement à Mozart et Haydn, Beethoven n’a pas vraiment profité du
soutien financier de mécènes – Beethoven doit se produire en spectacle afin de
faire la promotion de ses services et de sa musique. Les académies musicales de
l’époque étaient l’équivalent des tournées Rock d’aujourd’hui et Beethoven se
doit d’être homme d’affaires, promoteur et directeur artistique afin d’empocher
les profits de ces soirées. De Beethoven, on retient deux, sinon trois
académies de concert mémorables: son académie du 22 décembre 1808 (Deux billets), soirée interminable qui offre la
première d’au moins trois oauvres majeures (Ses symphonies no. 5 et 6 et son quatrième
concerto pour piano), et celle
du 7 Mai 1824, création de la neuvième symphonie, l’ouverture
Die Weihe des Hauses et des mouvements de la Missa Solemnis.
Le 13 avril1807, Beethoven reprend un concert privé donné quelques semaines plus
tôt chez le Prince Franz Joseph von Lobkowitz, où il crée sa quatrième symphonie,
son troisième concerto et l’ouverture Coriolan.
Les salons
Je comprends que la cour impériale de Joseph II ne convient pas à la définition
usuelle d’un salon, mais le 24 décembre 1781, l’Empereur invita Muzio
Clementi et Mozart pour un concours pianistique amical à Vienne, dans le
but de divertir ses convives pour Noël. Les compositeurs ont été appelés à
improviser et à faire des sélections à partir de leurs propres compositions.
L'Empereur a déclaré avec diplomatie que les combattants étaient ex aequo.
Le salon parisien de la princesse Christine de Belgiojoso fut le siège, le 31
mars 1837, d’un duel pianistique notoire entre Franz Liszt et Sigismond
Thalberg afin de déterminer qui était le plus gramd virtuose. L’avis de Mme
Belgiojoso “Thalberg est le plus grand pianiste, mais il n’y a qu’un seul
Liszt."
La Verein für musikalische Privataufführungen (Société des performances
musicales privées) fut un orgamnisme fondé par Arnold Schönberg durant
l’automne de 1918, dédié à la performance d’oeuvres “modernes” à l’intention
d’un public averti (et sans doute, affranchi). Pour les trois ans entre février
1919 et le 5 décembre 1921, l’organisme fut responsible pour 353 performances
de 154 oeuvres échelonnées sur 117 concerts. Pour ces soirées viennoises, entre
autres, Schönberg adapte personnellement deux œuvres de Gustav Mahler
pour un orchestre de salon: la quatrième symphonie et les Lieder
eines fahrenden Gesellen (dont une section fut présentée dans un de mes combats de clips)
Les grandes premières opératiques
Le film Amadeus recrée à sa façon la première Viennoise de Don
Giovanni (7 mai 1788) et la dynamique Mozart père et fils. Dans la
peau de Salieri, F. Murray Abraham révèle que la première affecta tant
Mozart (qui en assura la supervision et la direction musicale) qu’il vit
personnellement à écourter la série de spectacles prévue.
Le Bayreuther Festspielhaus (Palais des festivals de Bayreuth), salle
conçue par et expressément pour Richard Wagner et son œuvre est déplus
près de 130 ans le théâtre d’un bon nombre de productions mémorables et
controversées des opéras du compositeur. En dépit des nombreuses productions de
la tétralogie L'Anneau du Nibelung montées dans ce panthéon musical, son
inauguration et la première performance intégrale de la tétralogie donnée du 13
au 17 août 1876. (les deux derniers opéras étant donnés en création
mondiale) doit figurer parmi notre liste…
Quel spectacle qu’a dü ëtre la création d’Aida au Caire le 24
décembre 1871! Mais j’aurais préféré être présent pour la première de Turandot
le 25 avril 1926 sous Toscanini, la performance qu’il arrêta avec
«Qui finisce l'opera, perché a questo punto il maestro è morto».
Stravinski et les Ballets Russes de Diaghilev
L’association entre Igor Stravinski et l’imprésario Diaghilev a permis
de monter la célèbre trilogie de ballets formée par L’Oiseau de Feu (25
juin 1910), Pétrouchka (13 juin 1911),et Le
Sacre du Printemps (29 mai 1913).
Durant la saison 1912-13, les Ballets Russes ont monté deux autres œuvres
d’envergure: Daphnis et Chloé (musique de Maurice Ravel, 8
juin 1912), et Jeux (musique de Claude Debussy, 15 mai
1913).
New-York
N’en déplaise aux mélomanes de Chicago, Toronto ou Buenos Aires, La Mecque de
la musique en Amérique est New-York. New-York fut le théâtre d’un nombre
impressionnant de grands moments, et le fameux Carnegie Hall en
particulier. Nous avons parlé beaucoup le mois dernier du concert du 16 janvier 1910, et nous avons souligné en début de
billet le concert d’adieu de Toscanini. Que dire du concert
du 6 avril 1962, et la performance notoire du premier concerto
de Brahms par Glenn Gould qui nécessita une introduction exceptionnelle
de Leonard Bernstein («N’ayez crainte, M. Gould est parmi nous…»).
Quand on parle Carnegie Hall, on parle également des grands débuts: Jacha
Heifitz (27 octobre 1917), Horowitz (12 janvier 1928),
Benny Goodman et son orchestre (16 janvier 1938), Bernstein
remplace Bruno Walter à pied levé (14 novembre 1943), …
Mais il n’y a pas que le Carnegie Hall. Paul Whiteman et son orchestre
envahissent l’Aeolian Hall le 12 février 1924 pour un concert
intitulé An Experiment in Modern Music (Une expérience de musique moderne) où George
Gershwin crée sa pièce fétiche pour piano et orchestre Rhapsody In Blue.
Ou le «Vieux Met» - le nom donné à la salle originale du Metropolitan Opera de
New-York sis au 1411 Broadway et démoli en 1967 où Puccini créa La
Faniciula del West (10 décembre 1910) et Il Trittico (14
décembre 1918)
Les mentions honorables
Il y a bien d’autres grands moments qui n’ont pas fait mon palmarès ou fait
partie de ma réflexion ci-haut. Voici une liste non-exhaustive de ces mentions
(plus qu’) honorables:
Matthäus-Passion (La Passion selon St-Mathieu) fut probablement créée vendredi
Saint le 11 avril 1727 à la Thomaskirche de Leipzig – là où Bach
était le kantor.
Création du célèbre oratorio Messiah de Handel
eut lieu, non pas à Londres, mais en Irlande – à Dublin le 13 Avril
1742.
Dix ans après le décès de Schubert, Robert
Schumann convainc son confrère Félix Mendelssohn de diriger une
oeuvre à ce jour considérée “injouable et pompeuse”, la grande
symphonie en ut majeur. La performance a lieu au Gewandhaus de Leipzig
le 21 mars 1839.
Tchaïkovski fait la suggestion à plusieurs de ses confrères: sa nouvelle
symphonie est une œuvre qui a un programme «caché». La symphonie,
aujourd’hui surnommée la Pathétique est créée à St-Petersburg sous
la direction du compositeur le 16 octobre 1893. Tchaikovski mourra
trois semaines plus tard, sans révéler le secret du programme…
La première du recueil de chansons Sea
Pictures de Sir Edward Elgar, le 5 octobre 1899 au
Norfolk and Norwich Festival. Elgar en assure la direction, et la
cantarice Clara Butt est vêtue d’un costume de sirène.
Création de la Symphonie des mille de Mahler,
au Neue Musik-Festhalle de Munich le 12 septembre 1910.
Créattion de la symphonie no. 5, de Dmitri
Chostakovitch le 21 novembre 1937 à Léningrad. Selon des
témoignages: «Lors de la finale, l’auditoire se leva, un par un jusqu'à ce
que le public entier soit debout. Après les notes finales, le public a
éclaté. L'ovation a duré plus d'une heure, plus longtemps que la symphonie
elle-même, les gens ont couru à travers les rues se félicitant les uns les
autres d’avoir été là.».
Le Teatro alla Scala de Milan fut
sérieusement endommagé par des bombardements en 1943, et dut être rénové.
Sa réouverture, le 11 mai 1946, fut souligné par un concert
mémorable sous Toscanini, accompagné par la cantatrice Renata Tebaldi.
Autre évènement rapporté dans nos pages, le
concert-gala inaugural de la Place des Arts de Montréal, le 21
septembre 1963, sous la direction conjointe de Wilfrid Pelletier
et d’un jeune Zubin Mehta.
Parlant de jeunes hommes, comme Bernstein avait l’air
jeune et fringuant lors de son apparition télévisée du 14
novembre 1954, expliquant la cinquième
de Beethoiven au public Américain.
Le billet suivant est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 27 janvier 2012. Le montage (# 40) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/MozartBartk
Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
Ce montage fut initialement proposé dans le cadre d'un arc thématique apelé "le pianothon", mettant en vedette l’un des plus grands pianistes du siècle dernier qui, malheureusement, a été plutôt négligé au cours des dernières décennies.
Le pianiste Hongrois Géza Anda (1921 -1976) fut un grand interprète des répertoires classique et romantique. Particulièrement connu pour Mozart, il a également été associé aux œuvres de Beethoven, Schumann, Brahms et Bartók. Malgré sa notoriété, sa réputation s'est estompée quelque peu depuis son décès prématuré (le cancer) à l'âge de cinquante-quatre ans.
Voici Anda qui joue un arrangement de de la valse lente de Coppélia (Ernst von Dohnanyi adapte ici la musique de Delibes) datant de janvier 1954. Soulignons ici l’articulation incroyablement nette, le ton chantant et le délicieux sens du rythme. Les dernières mesures comportent un effet de harpe envoûtant!
Pour ce montage, j'ai choisi des prestations concertantes de M. Anda provenant de deux compositeurs très différents - Mozart et Bartok.
Bien qu'il ait joué très peu de Mozart en début de carrière, il est devenu le premier pianiste à enregistrer le cycle complet des concerti pour piano de Mozart (1961-1969), dirigeant lui-même du clavier). Son enregistrement de 1967 du concerto K. 467, utilisé sur la trame sonore du film Elvira Madigan a conduit à une association permanente sous la forme d’un surnom, au point où onen oublie l’origine….
Tiré du livret de l'une de ses nombreuses compilations sur disque: «Depuis le début de sa carrière, il a été ce qu'on pourrait appeler un philosophe-virtuose. Dans sa quête continue pour l'équilibre parfait de la tête et du cœur, entre l'intellect et l'instinct, il. exploré de nombreuses facettes de la création musicale.»"
Considéré de son vivant, avec pianiste Andor Foldes, comme un des principaux interprètes de Bartók de sa génération, le philosophe-virtuose chez Anda est amplement sollicité dans ses enregistrements des concerti pour piano de Bartók. Si on peut considérer les concerti pour violon comme des pièces de texture lyrique ses concertos pour piano sont ont clairement une consonance moderne, et ce plus que certaines œuvres contemporaines – tel le concerto de Schönberg présenté la semaine dernière.
Autant le Mozart peut être délicat et rêveur, le Bartók se veut une clinique de muscle et se veut par moments plutôt tapageur, tout en soulignant des miotifs folkloriques hongrois, familiers et au compositeur et à l’interprète.
En compément de programme, l'une des nombreuses fantaisies pour piano de Mozart, et l'une des suites pour piano de Bartók.
Notre montage de cette semaine met en vedette à parts égales nos compositeurs (Beethoven et Schönberg) et notre soliste: Glenn Gould.
Comme je l'ai mentionné dans mon billet "Rrétrospective 2011", 2012 sera une année anniversairre à double consonnance pour M. Gould: son 80ie anniversaire de naissance et le 30ie anniversaire de son décès. Je compte donc dédier quelques montages et des billets de la série du mardi à l'oeuvre du pianiste, et créerai une page "info" pour rassembler les hyperliens pertinents parmi mes plateformes.
On sait que Gould cessa de donner des récitals publics en 1964, mais que savons-nous d'un programme typique d'iun récital Gould? Eh bien, M. Goiuld avait une affection particulière pour la musique des compositeurs baroques/médiévaux Orlando Gibbons et William Byrd. Il ouvrait souvent ses concerts avec des sélections de ces compositeurs, avant de s'attaquer à Bach ou Beethoven, et terminer le tout avec de la musique contemporaine, sans doute de la deuxième école Viennoise (Berg, Webern ou Schönberg). Notre montage d'aujourd'hui est donc bien en place, et particulièrement avec l'ajoût d'un Gibbons.
Les sélections primées dans notre baladodiffusion d'aujourd'hui sont des extraits de la compilation sur les disques CBC intitulée "The Young Maverick" (trad. libre "le jeune loup") qui fut discutée en octobre dernier dans notre Chroinique du Disque.
Je crois que je ne surprendrai personne en observant que Gould avait ses moments disons... excentriques. Ces excentricités avaient à faire avec son comportenet et sa posture particulière au piano, et également aux excès de dynamique que Gould amait bien explorer l'esprit de l'interprétation dans sa plus pure tradition. Les prestations radiophoniques croquées par la CBC au cours des années 50 étaient des prestations beaucoup plus spontanées, plus "traditionnelles" si on veut, et moins vouées à l'excès. A titre d'exemple, permettez vous d'écouter le mouvement lent du troisième concerto de Beethoven de notre montage, et comparez-le au même mouvement mais en studio pour Columbia (en collaboration avec Leonard Bernstein):
Les deux concerti choisis cette semaine présentent Gould accompagné par l'orchestre de la CBC (souvent appelé l'orchestre de Radio-Canada dans les émissions et publications en français de l'époque). Il faut rappeler que la CBC (et pat surcroit, la SRC) avaient quatre orchestres-maison étalés d'un océan à l'autre entre les années 30-40 et ce jusqu'à tout récemment. Les orchestres étaient établis à Toronto, Montréal, Winnipeg et Vancouver - l'orchestre de Vancouver ayant été le dernier orchestre maintenu par le radiodiffuseur, faisant de lui le dernier orchestre de radiodiffusion en Amérique du Nord. Ces orchestres avaient des chefs attitrés: John Avison à Vancouver, Eric WIld à Winnipeg, Jean Deslauriers à Montréal et un ensemble de chefs itinérants, dont Jean-Marie Beaudet (entendu ici pour le Schönberg et dans le Concerto Romantique d'André Mathieu tout récemment dans nos pages) et Geoffrey Waddington. Le chef pour le Beethoven - le Dr. Heinz Unger, était sans doute un membre du personnel enseignant du Royal Conservatory of Music de Toronto, institution étroitement reliée durant les années 40 et 50 avec la CBC et la Canadian Opera Company. Pour mettre un terme à ce petit écart, rappelons parmi les successeurs de John Avison à Vancouver il y eut un court séjour d'un jeune John Elliot Gardiner, et une longue association (et une série de disques) avec le chef canadien Mario Bernardi et finamlement le chef et trromboniste montréaliais Alain Trudel.
En complément de programme, Gould joue seul une sonate de Beethoven et la suite pour clavier de Schönberg.
Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
"Je ne crois pas qu'on puisse excuser une performance qui reproduit ce qu'on a déjà fait"
Glenn (Herbert) Gould (né Gold). Pianiste, diffuseur, auteur, compositeur, chef d'orchestre (Toronto, 25 septembre 1932 - 4 octobre 1982). A.T.C.M. 1946, LL.D. h.c. (Toronto) 1964. (Biographie ici)
Glenn Gould compte probablement parmi les plus grands musiciens de sa génération, nés et formés au Canada. Pianiste prodigieux, interprète accompli et raconteur hors-pair, affable et polarisant, Gould reste mon pianiste préféré, et ce en dépit de son répertoire très restreint. Il nous a quitté trop tôt...
Je dédie donc cette page de mon blogue aux réflexions et sélections musicales que j'ai eu le plaisir de présenter et commenter ici et sur mes autres plateformes. Voici une liste (grandissante) des billets dédiés à ses interprétations et grands moments:
Le billet suivant est une reprise d'un Mardi en Musiquedatant originalement du 10 janvier 2012. Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
Notre montage de vendredi copmporte des composiions d’André Mathieu (1929-1968), pianiste et compositeur né à Montréal dont l’œuvre connaît une renaissance, en grande partie grâce aux efforts du pianiste et animateur de radio Alain Lefèvre.
J’ai donc décicé ici de vous proposer une série de documents sonores qui font un survol de la vie et de l’œuvre de Mathieu.
La version angliase de mon billet est un rammassis de mes recherches et impressions sur le compositeur. Pour ma contribution en français, je préfère plutôt vous orienter au site web de la SRC qui propose une série d’arcticles et de documents qui font sûrement un meilleur travail que moi… Ainsi donc, vous vous devez d’écouter le documentaire-radio À la recherche d'André Mathieu
Mathieu est sûrement un personnage tragique – que penserait-on de lui s’il était né cinq ou dix ans avant ou après 1929? Clairement, l’évènement butoir de la carrière de Mathieu fut l’avènement de la Deuxième Guerre Mondiale qui a défénitivement déraillé sa formation musicale – ainsi que sa carrièere de pianiste.
Ou peut-être doit-on considérer André Mathuieu dans le contexte des wunderkins ou enfants-prodiges qui accèdent très jeune à une certaine notoriété et qui finissent par succomber des séquelles de leur gloire – pensons aux enfants d’Hollywood comme Linsday Lohan ou Corey Haim, des enfants socialement mal-adaptés qui n’ont tout simplement pas su comment vieillir.
Sans aller dans les détails, on peut rappeler que Mathieu a démontré un talent précoce, et a spontanément conçû sa première composition – Dans la nuit – à quatre ans. Ce n’est qu’à ce moment-là que son père, le compositeur et professeur Rodolphe Mathieu, a consenti à le former comme musicien.
Quell sera l’influence musicale du père sur la musique d’André Mathieu? Pour offrir un point de vue, voici quelques compositions de Rodolphe, depuis le site du Centre de Musique du Canada (*) :
(*) Pour écouter les hyoermliens du CMC' il suffit de s'inscrire (gratuitement) Si les musicologues ne peuvent s’entendre à savoir si Léopold ou Wolfgang Mozart ont conçu les premières œuvres du célèbre Autrichien, il est clair que les tendances romantiques du jeune Mathieu ne suivent absolument pas la trace avant-gardiste de son père.
Dans un scénario qui fait penser aux familles Lohan ou Cyrus, la famille Mathieu profitera de la notoriété du jeune homme, et auront leur pied à terre à Paris, et encaisseront les gages (faramineuses à l’époque) des concerts d’André.
Les Mathieu, qui retournent régulièrement à Montréal, se voient empêchés de retourner en France, suite à l’occupation Nazie. Afin de continuer sa formation, on retrouve André à l’Université Columbia de New-York, d'où il entreprend la séduction d’un nouveau public. Rachmaninoff le sacre son héritier musical, et il remporte la prestigieuse compétition de composition du centenaire de la Philharmonique de New-York (son Concertino no. 2). Après la guerre, il retournera brièvement à Paris (1946-47) pour étudier avec Arthur Honneger.
Les parallèles entre Mathuieu et les enfants Hollywoodiens d’aujourd’hui se multiplient: Mathieu (si on croit ses bograophes) consomme de l’alcool avec régularité dès son adolescence, et on le considère déjà si peu fiable qu'on l’empêche d’interpréter lui-même une de ses composutuins en 1947 pour le film La forteresse. Il exécute la même œuvre, pour la radio – il s’agît de son concerto «romantique» (mieux connu sous le nom de Concerto de Québec). Voici la performance (ainsi que d'autres titres auxquels je fais référence dans mon texte, depuis le site du Centre de Musique du Canada:
Qu’advient-il de Mathieu après cette performance radiophonique? En peu de mots, on assiste à son auto-destructon, mise en œuvre par l’alcool, la dépression et une mal-adaptation chronique. Comme les enfants d’Hollywoord, Mathieu n’a pas vraiment eu d’enfance, pas vraiment d’amis, et il tente de se tisser un réseau social dans les cabarets et boîtes de nuit montréalaises.
Il contiue de composer, il accepte des élèves, il essaie de promouvoir des récitals. Quand il ne peut créer d’intrérêt, il s’offre en spectacle dans des pianothons. Mathieu devient lentement mais sûrement le vestige d’un grand talent, et il s’éteindra en 1968 à pas tout à fait 40 ans, oublié.
Les Jeux Olympiques
Mathieu fréquentera les bars, les cabarets et les boîtes de nuit montréalaises, et fera des rencontres fortuites. Une de ces rencontres fut le pianiste Vic Vogel, qui s’offrait en spectacle ou accompagnait des artistes pendant les années 1940 et 1950.
Vogel fut un des membres de la Guilde des Musiciens de Montréal approchés par le Comité Organisateur des Jeux Olympiques de Montréal en 1976. La mission de la Guilde pour cet évènement fut d’assembler la musique des cérémonies officielles de jeux. Vogel pensa immédiatement à Mathieu, et proposa que la musique du compositeur serait très appropriée pour ces cérémonies.
Je vous propose ici deux extraits de la musique officielle des Jeux de Montréal, qui adaptent des aiurs de Mathieu. Ma première sélection est une adaptation de la Berceuse pour piano, utilisée par Vogel pour la Marche d’entrée des Athlètes au grand stade :
Ensuite, la Cantate Olympique qui met en muisique des paroles du journaliste sportif Louis Chantigny, précédée des cloches olympiques (jouées lors de la remise de médailles)
La Cantate emprunte du mouvement lent du Concerto no. 4, une œuvre probablement composée par Mathieu après ses étides avec Honegger, qui se veut plus moderne tout en restant fidèle aux impressionistes et romantiques de la fin du XIXe siècle. Une performance intégrale du concerto avec le pianiste Alain Lefèvre est disponible sur le lien du CMC ci-haut.:
Alain Lefèvre et la renaissance de la musique d’André Mathieu
Malgré l’intérêt évident qu’a suscité la musique de Mathieu lors des Jeux de Montréal, on ne devrait pas se surprendre que l’œuvre de Mathieu resta marginale et oubliée.
Peut-on expliquer le manque d’intérêt? Il n’y a pas, à mon avis, de théorie définitive sur ce sujet. Il faut apprécier, tout d’abord, qu’il y a un aspect anachronique et démodé à la musique de Mathieu, uin conflit entre le vieux et le moderne, amplifié sûrement par les changements profonds qui ont marqué le Québec des années 1960 – la Révolution Tranquille, l’essor du Refus Global, etc., etc.
Il y a toutefois un autre élément, plus pernicieux et plus sinistre. Appelons cet élément la honte ou l’ostracisme.
Lefèevre raconte souvent une anecdote: alors étudiant de l’Ecole Normale de Musique, il entend une religieuse au piano qui joue une pièce intrigante. Poli, Lefèvre demande «qui est l’auteur?» et la religieuse identifie le compositeir comme étant André Mathieu et, du même souffle, ajoute «c’était un ivrogne».
Il faut féliciter Lefèvre d’avoir persévéré dans se recherches, et au cours d’une labeur de près de trente ans, il a été capable de retroiuver des partitions autographes, des œuvres non-publiées et – dans une rencontre fortuite – une demi-douzaine d’entregistrements privés de Mathieu jouant ses compositions. C’est suite à l’audition d’un de ces enregistrements qu’il a été possible pour lui (avec la complicité du musicologue trifluvien Gilles Bellemarre) de reconstruire le concerto no. 4 et la version allongée de son moubvement lent, la Rhapsodie Romantique.Sous l’étiquette Analekta, Lefèvre a endisqué l’œuvre pour piano seul, l’œuvre concertante et la musique de chambre de Mathieu. Bonne écoute!
Le billet suivant est une reprise provenant du blog I Think You Will Love This Music Too, datant originalement du 6 janvier 2012. Le montage (# 37) est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/GriegSchumann
Le contenu de la réflexion fut modifiée pour sa reprise sur L'Idée Fixe.
Pour notre premier de quatre montages du pianothon ITYWLTMT, deux concerti en la mineur de deux compositeurs des plus différents: le Norvégien Edvard Grieg et l'Autrichien Robert Schumann.
Ces deux concerti, qui occupent la large part du montage, sont confiés au pianiste Roumain Radu Lupu, qui sera de passage ici à Ottawa à la fin janvier pour y interpréter, justement, ce même Schumann avec l'Orchestre du Centre National des Arts.
Les notes bographiques ci-dessous sont extraites de Wikipedia, et ressemblent étrangement à celles qu'on retrouve sur la page Facebook du pianiste:
Radu Lupu est né à Galați en Roumanie le 30 novembre 1945.Il commença le piano à l'âge de six ans avec Lia Busuioceanu, et fit ses débuts en public à douze ans, dans un concert où il produisit ses propres compositions. Après avoir terminé ses études au lycée à Galați, et avoir été diplômé de l'École des arts populaires de Brașov, il continua ses études au conservatoire de Bucarest avec Florica Musicescu (qui enseigna également à Dinu Lipatti) et Cella Delavrancea. En 1961, il obtint une bourse d'étude au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, où il reçut l'enseignement de Galina Eghyazarova, de Heinrich Neuhaus et de Stanislav Neuhaus. Les concerts et les enregistrements de Lupu pour le compte de la compagnie Decca, quoique peu fréquents et composés d'un répertoire limité, ont été systématiquement acclamés par la critique et le public. Bien qu'entraîné selon l'école russe de piano, il est particulièrement célèbre pour ses interprétations lyriques et pleines de sentiments profonds des grands compositeurs allemands et autrichiens du xviiie et du xixe siècle, spécialement Schubert, Brahms, Beethoven et Mozart. Il est également célèbre pour des interprétations d'œuvres des compositeurs tchèque Leos Janácek et hongrois Béla Bartók.
La prestation enregistrée est celle que j'ai présenté dans mes Coups de Coeur 2011 sur MQCD, où il est accompagné par le London Symphony et Andre Previn.
En complément de programme, les variations Abegg de Schumann et une des collections de Pièces Lyriques de Grieg