Notre montage # 248 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast248 |
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Le B + B de
cette semaine est le premier d’une série de billets que je vais proposer
occasionnellement au cours des prochains mois, qui considèrent des chefs qui
ont plus d’une corde à leur arc. Ils sont des interprètes (comme par exemple
Daniel Barenboim qui fut proposé et comme pianiste dans Brahms et comme chef
dans Dvorak et Tchaikovski) et – comme c »est le cas ici, des chefs qui
composent.
Le chef
Ukrainien, Italien puis Français Igdir Markevitch a vraiment commencé sa
carrière comme compositeur. Alors qu'il n'a que seize ans, il rencontre
Diaghilev à l'Opéra de Paris, en décembre 1928. Toujours à la recherche du
nouveau et de musiques de ballets propres à surprendre, étonner ou provoquer le
public, Diaghilev pense avoir trouvé un compositeur à même de lui donner une
partition pour la prochaine saison des ballets russes. Après avoir
écouté trois fois un extrait de son premier opus d’envergure (le Finale de la Sinfonietta),
il lui commande un concerto pour piano en guise d'essai. Le Concerto est créé
par l'auteur au piano et sous la direction de Roger Désormière lors d'une
soirée de ballet à Londres le 15 juillet 1929 et remporte un réel succès.
La mort
inopinée de Diaghilev laisse beaucoup de projets en veilleuse, dont un projet
conçu par Leonid Massine pour un film mettant en vedette Brigitte Helm, pour
lequel Markevitch écrirait la musique. Deux mouvements survivent de la musique
du film incomplet de Massine Grande Valse de Concert: Le Danube Bleu,
un arrangement à peine modifié de la musique de Strauss; et une ouverture
originale écrite à Londres en 1931. Cette Cinema-Overture ouvre le
montage d’aujourd’hui.
Il est sans
aucun doute plus qu'une coïncidence que, à l'âge de dix-neuf ans, Markevitch
aurait dû se tourner vers le mythe d'Icare pour sa première oeuvre
véritablement individuelle, L'Envol d'Icare, une partition qu'il a
continué à ré-travailler sous diverses formes pendant plus d'une décennie.
Icare, qui a volé trop près du soleil et est tombé sur terre, incarne une image
vivante du destin du jeune compositeur, balayé par le frénésie Parisienne des
années 1930. En effet, le passage le plus frappant d’Icare est la «mort»
longue, hypnotique, extatique et obsédante qui conclut la partition, occupant
près d'un tiers de sa durée. Dans un bel hommage de la part d’un
chef-compositeur contemporain, la version d »Icare retenue aujourd’hui est
signée Bernstein.
Markevitch
poursuit sa formation dans l'art de la direction avec Pierre Monteux (1933),
qui avait créé tant de chefs-d'œuvre avec les Ballets russes à partir des
années 1910 et venait de fonder l'École Monteux, destinée aux jeunes chefs. Son
premier concert ne sera rien moins qu'au Concertgebouw d'Amsterdam (versioin de
concert de la musique de son ballet Rébus) ; il a vingt ans.
La fin de
la Deuxième Guerre Mondiale marque le début d'une carrière internationale come
chef, qui le force à abandonner la composition. Il entreprend une carrière de
chef d'orchestre qui le rendra universellement célèbre, à la tête
principalement de l'Orchestre Lamoureux, de l'Orchestre philharmonique de
Berlin et du Philharmonia à Londres. C'est pourquoi il est aujourd'hui plus
connu pour son activité de chef que pour ses talents de compositeur.
Le montage
propose donc Markevitch avec son orchestre Lamoureux, dans des pages Françaises
contemporaines de la part d’Honnegger et de Roussel.
Bonne
écoute!
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