Notre montage # 235 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast235 |
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Le B+B de
cette semaine entreprend la re-création du programme propose à;’auditioire de
la Grande Salle du Musikverein de Vienne le 31 mars, 1913.
Il existe
des “dates butoir”, des jalons importants auxquels on peut pointer afin
d’indiquer la “fin d’une époque” ou – plus justement – le début d’une nouvelle
époque. Dans le cas de la musique classique dite “contemporaine“, on souligne
particulièrement la création du Sacre du Printemps de Stravinski
au théâtre des Champs-Elysées le 29 mai 1913. Toutefois, certains considèrent
cet évènement comme étant le frère-jumeau d’un évènement d’une égale
importance: le Skandalkonzert.
Ce concert
“scandaleux” fut dirigé par Arnold Schoenberg et mit en évidence la
musique d’élèves et d’associés de la soi-disant Deuxième École Viennoise
de musique (même si deux des compositeurs au programme doivent être considérés
des “membres honorifiques”.)
Comme ce
sera le cas quelques semaines plus tard au récital des Ballets Russes, la
soirée tournera à l’émeute, et laissera le public en état de choc.
(Lors de
l’émeute, un coup de poing servi par un des promoteurs du concert, Erhard
Buschbeck, fut l’objet d’une poursuite en justice et un des témoins appelés ,
le compositeur Oscar Straus, suggèrera à la cour que ce fut le moment le
plus harmonieux de la soirée.)
Le programme:
Avec le
recul et la perspective que nous offrent les décennies écoulées, il peut être
un peu difficile d’apprécier “le scandale”… La symphonie de chambre du
maître Schoenberg, par exemple, est loin des pièces dodécaphoniques que
proposera le compositeur dans les années qui suivront le concert en question.
Toutefois, la musique de ses émules Berg et Webern reste tout
aussi tranchante que lors de l’exercice de 1913. La version du Webern au
montage n’est pas la version entendue au concert, mais plutôt une version revue
pour “grand orchestre”, ultimement publiée comme son op. 6.
Zemlinski tant qu’à lui offre une musique qui
reste, somme toute, Post-Romantique dans son approche – plus en ligne avec
Johannes Brahms qu’avec la Deuxième École. Voici le cycle complet:
La source
de l’émoi de la soirée sera les Altenberg Lieder. Selon l’hebdo Die
Zeit, à peine après avoir amorcé le deuxième extrait, le public se met à
rire, ce qui amène Schoenberg depuis son pupitre à exiger le décorum, par
respect pour l’exécution: “ceux qui ne peuvent garder le silence peuvent
quitter la salle” dira-t-il. Alors que la cohue continue, il demandera qu’on
appelle “les autorités publiques”. Le chef de police, qui ne parviendra pas à
instaurer l’ordre dans la salle, exigera la fin du concert et l’évacuation
avant qu’on exécute les chansons de Mahler.
Et voici le cycle complet des chansoms de Berg:
Et voici le cycle complet des chansoms de Berg:
Notre
montage, toutefois, complète le programme coupé-court en 1913, avec une
prestation intégrale du cycle des Kindertottenlieder.
En guise de
conclusion à ma réflexion, Schoenberg continuera d’appuyer la nouvelle musique,
établissant la Verein für musikalische Privataufführungen (Sociétè des
performances musicales privees) qui fera la promotion de 117 concerts entre
février 1919 et décembre 1921, proposant plus de 350 pièces de compositeurs
tels Reger, Stravinski, Bartók, Debussy, Ravel, Satie,
Webern, Berg, et autres. Fait à noter, Schoenberg ne programmera aucune de ses
compositions lors de ces soirées qui eurent lieu – apparemment – sans tumulte
ou intervention policière…
Bonne
écoute!
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