Le billet suivant est mon Opéra du mois pour novembre 2015.
|
Le billet
d’aujourd’hui propose non seulement un grand opéra de Verdi, mais souligne le
décès plus tôt cette année du grand ténor « héroïque » canadien Jon
Vickers.
Jonathan
Vickers est né à Prince Albert, en Saskatchewan, dans une famille très
religieuse. Jon était le sixième de huit enfants qui ont chanté et joué des
instruments non seulement à l'église, mais aussi dans des pénitenciers!
Plutôt que
de poursuivre une formation musicale après l’école secondaire, il choisit le
marché du travail. Après avoir travaillé dans les épiceries et les grands
magasins, Vickers obtient une petite bourse et s’inscrit au Conservatoire de
Toronto. Admis en en 1950; il fera ses débuts professionnels en 1954 débuts (le
Duc dans Rigoletto), et il sera sollicité dans une douzaine de rôles
pour la radio et la télé de la CBC (dont une prestation télé en direct de Pagliacci)
et au Festival d'opéra de Toronto. David Webster, directeur au Covent Garden,
lui a envoyé un billet d'avion pour Londres, après une audition. Dans la saison
1956-1957 du Covent Garden, il a joué dans Un Ballo in Maschera et Carmen.
Peu de
temps après, Vickers sera entendu un peu partout dans le monde dans les grands
rôles de ténor lyriques. Afin d’imaginer l’envergure et l’endurance du
chanteur, on notera qu’il a chanté des dizaines de représentations
comme Tristan, Otello et Enée (Les Troyens). Il chantera tous
ces rôles, dont cinq Otello, dans une période de six semaines au Met en
1974!
La
« présence » de Vickers sur scène est, comme on le dit, légendaire.
Ses performances ont souvent poussé ces rôles à l’extrême, comparable à Marlon
Brando au cinéma - Vickers pouvait combiner rage stupéfiante et une voix
vertigineuse un moment, et un pianissimo dans la même phrase (comme, par
exemple, dans le troisième acte d’Otello). Une dynamique vocale – et scénique –
que peu d’artistes peuvent égaler, appréciée des mélomanes.
Au long de sa carrière, Vickers chantera le rôle titre d'Otello sur disque à deux reprises - en 1973 sous Karajan et en 1960 sous Serafin. C'est ce premier enregustrement que je partage avec vous aujourd'hui.
Bonne écoute!
0 commentaires:
Publier un commentaire