| Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois d'octobre 2015. |
La revanche
du vinyle fait un retour ce mois-ci avec un enregistrement vieux de presque
40 ans et, par surcroît, un « plaisir coupable » - si ça se dit ainsi
en français…
La
discographie des Quatre Saisons de Vivaldi
Parmi les
« tubes » incontournables de la musique classique on trouve les
quatre saisons de Vivaldi. Un peu comme beaucoup de la musique de Bach, Vivaldi
n’est pas forcément un compositeur privilégié par les artistes des premières
heures du disque. Selon Wikipedia,
le premier enregistrement de l’intégrale des Quatre Saisons fait l’objet d’un
certain litige.
Selon
plusieurs, c’est un enregistrement du violoniste Alfredo Campoli (tiré
d’acétates-témoins d'une émission de radio française) datant de 1939 qui se
mérite cet honneur. Le premier enregistrement électrique par Bernardino
Molinari date de1942. Cet enregistrement est émis en Italie et par la suite aux
États-Unis sur six 78-tours double face dans les années 1940.
En dépit
d’avoir été annoncé à tort comme le « premier enregistrement » sur sa
pochette, on reconnaitra que la première intégrale « sérieuse » et
reconnue comme tel par les mélomanes est celle du violoniste Louis Kaufman,
réalisé à New York lors de «temps morts» de studio (souvent la nuit…) . On
crédite cet enregistrement comme celui qui amorce la renaissance de ces
concerti, si on veut. L’intégrale Kaufman a remporté le Grand Prix du
Disque en 1950, fut élu au Grammy Hall of Fame en 2002, et est retenu en 2003,
pour les archives nationales de la Bibliothèque du Congrès américain.
Dans ma
collection personnelle, j’ai l’intégrakler Kaufman, celle signée par MM
Stangdage et Pinnock (Archiv, 1982) et l’enregistrement d’aujourd’hui, une
réédition vinyle d’un enregistrement supervisé par Leopold Stokowski à Londres
avec le « new » Phlharmonia (London/Decca, 1966)
Pourquoi
est-ce un plaisir coupable? Je suppose que c’est à cause de son aspect
"big band". Parmi toutes les versions – anachroniques – pour grand
orchestre des Quatre Saisons, celle que j’affectionne le plus est cette gravure
Phase 4 qui regorge des caractéristiques tonaleset de la couleur qu’on
associe à Stokowski, tout en restant sincère et complètement délicieuse!
À plus de
45 minutes, l’intégrale est plus lente que la norme (HIP ou autre), mais comme
notre soliste Hugh Bean l’a dit de la génération de Stokowski, "ils f
disparaitre le temps".
Et Bean
sait bien une chose ou deux à propos de cette génération de chefs, ayant servi
comme co-leader, puis violon-solo de l’ "old" Philharmonia sous le
grand Otto Klemperer. Hugh Bean était, par tous les comptes, l'un des plus
meilleurs violonistes britanniques de son temps, un professeur titulaire au
Conservatoire Royal de Musique et un chambrist accompli en plus d’œuvrer en
concerto. Bean est bien connu pour ses interprétations sur disque du Concerto
pour violon d'Elgar et de « Thee Lark Ascending » de
Vaughan-Williams, gravés durant la même période que ces Vivaldi.
Bonne
écoute!
IMAGE -
Antonio
VIVALDI (1678-1741)
Les
Quatre saisons, extraites
de "Il cimento dell'armonia e dell'inventione" op. 8 (nos 1-4)
Hugh Bean violon
Charles Spinks, clavecin
New Philharmonia Orchestra
Leopold Stokowski, direction
Entregistré au Kingsway Hall, London, 11 juin 1966
AAA, London VIVA Series, VIV 3
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