| Le billet suivant est ma sélection souvenoir pour octobre 2015. Ce billet reprend le Montage # 122 (Commentaire original: http://itywltmt.blogspot.com/2013/09/montage-122-leopold-stokowski.html) |
La sélection souvenir recycle un montage de septembre 2013 axé sur Leopold Stokowski, le chef d’orchestre légendaire qui œuvra
sur des podiums pendant près de 70 ans.
Le nom Stokowski évoque un bon nombre de choses : un
musicien « intelligent », un interprète sans égal, et une
personnalité qui est caricaturée si habilement par les créateurs du petit
dessin animé suivant:
Il y a un débat de fond chez les mélomanes lorsqu’on discute de Stokowski versus,
disons, ses contemporains comme chef d’orchestre, Toscanini venant
immédiatement à l’esprit. Si un est considéré comme un chef scrupuleux,
adhérant strictement à la page telle que conférée par le compositeur, l’autre
se veut un interprète, quelqu’un qui cherche à exploiter son instrument
(l’orchestre dans ce cas-ci) dans toutes ses formes afin de réaliser une vision
éduquée (parfois très personnelle) de la même partition. Toscanini n’était pas
toujours d’accord avec le modèle de son confrère, allant même jusqu’à critiquer
ses capacités de chef! Ironiquement, lors d’un conflit avec son employeur de la
NBC, Toscanini fut absent du podium de «son» orchestre pendant une saison, et
devinez qui fut son remplaçant…
La discographie Stokowski est massive (allant
d’enregistrements du début de l’ère du microphone jusqu’au stéréo) égalé
seulement par son vaste répertoire. Le montage d’aujourd’hui propose Stokowski
comme chef et comme orchestrateur, dans des pièces allant du baroque à la
musique du XXe siècle.
La formation musicale de Stokowski (né et formé en
Angleterre) furt principalement comme organiste, et il s’en suit donc son grand
respect pour la tradition baroque – et surtout la musique de Jean-Sébastien
Bach. Car nous discuterons de Bach et de transcriptions le mois
prochain, j’ai plutôt choisi un enregistrement de Stokowski datant de 1966 pour
la maison London/Decca des Quatre Saisons de Vivaldi. Cet enregistrement qui
précède la vague de «musique authentique» suit donc la tradition établie de ces
concerti avec des orchestres à grandes proportions. J’aime particulièrement cet
enregistrement de l’Automne, qui surprend par son aspect intime. Notez le jeu
du claveci dans le mouvement lent, qui se veut un deuxième instrument
concertant, une dimension clairement influencée par l’approche Stokowski.
(Je proposerai l'intégrale des quatre saisons par Stokowski dans un billet Quinze que j'en pense dans un peu plus d'une semaine.)
(Je proposerai l'intégrale des quatre saisons par Stokowski dans un billet Quinze que j'en pense dans un peu plus d'une semaine.)
Comme orchestrateur, Stokowski signera un grand nombre
d’arrangements pour son propre usage (et, à l’origine, pour son orchestre de
Philadelphie). Ses transcriptions de Bach sont célèbres (qui peut oublier la Toccate
et fugue en ré mineur qui ouvre le Fantasia de Disney?), mais il se
risquera avec des transcriptions de Vivaldi et du maître baroque Anglais
Purcell, mon choix pour le montage. Deux de ses chefs-assistants, José
Serebrier et Matthias Baemert, ont endisqué plusieurs de ces transcriptions qui
ont un cachet un peu désuet mais font preuve de tant d’imagination! Le
commentaire anglais ci-haut inclut une prestation de la même suite Purcell avec
Stokowski dirigeant l’orchestre de la BBC lors d’une émission dédiée au chef et
sa musique.
Stokowski lui-même livre une de ses nombreuses synthèses
symphoniques de pages opératiques, qui se veulent des réexamens d’ouvrages
non-moins célèbres. Son second regard des pages d’amour de Tristan
und Isolde de Wagner est un exemple éloquent de ce genre de choses.
Les chefs d’aujourd’hui, mponds confiants direz-vous, se contentent de
sélections (ou de suites) d’extraits orchestraux de ballets et d’opéras.
Clairement, les temps changent…
La dernière pièce au menu est une symphonie contemporaine,
les Quatre Tempéraments de Carl Nielsen, jouée ici avec le concours de
l’orchestre national de la radiodiffusion Danoise. Si on compare cette lecture
à celle d’un chef spécialisé dans ce répertoire (comme Herbert Blomstedt), on concède
qu’il y a une différence dans la conception d’ensemble. Ceci ne veut pas dire
que la version Stokowski est moins bonne ou moins intéressante. Le public
répond poliment – mais c’est aussi bien connu que le public scandinave n’est
pas toujours exubérant! Pour moi, c’est une lecture fort satisfaisante d’une
symphonie plutôt négligée.
Bonne écoute!
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