mardi 6 octobre 2015

Leopold STOKOWSKI (1882-1977)


Le billet suivant est ma sélection souvenoir pour octobre 2015.

Ce billet reprend le Montage # 122 (Commentaire original: 
http://itywltmt.blogspot.com/2013/09/montage-122-leopold-stokowski.html)





La sélection souvenir recycle un montage de septembre 2013 axé sur Leopold Stokowski, le chef d’orchestre légendaire qui œuvra sur des podiums pendant près de 70 ans.

Le nom Stokowski évoque un bon nombre de choses : un musicien « intelligent », un interprète sans égal, et une personnalité qui est caricaturée si habilement par les créateurs du petit dessin animé suivant:


Il y a un débat de fond chez les mélomanes lorsqu’on discute de Stokowski versus, disons, ses contemporains comme chef d’orchestre, Toscanini venant immédiatement à l’esprit. Si un est considéré comme un chef scrupuleux, adhérant strictement à la page telle que conférée par le compositeur, l’autre se veut un interprète, quelqu’un qui cherche à exploiter son instrument (l’orchestre dans ce cas-ci) dans toutes ses formes afin de réaliser une vision éduquée (parfois très personnelle) de la même partition. Toscanini n’était pas toujours d’accord avec le modèle de son confrère, allant même jusqu’à critiquer ses capacités de chef! Ironiquement, lors d’un conflit avec son employeur de la NBC, Toscanini fut absent du podium de «son» orchestre pendant une saison, et devinez qui fut son remplaçant…

La discographie Stokowski est massive (allant d’enregistrements du début de l’ère du microphone jusqu’au stéréo) égalé seulement par son vaste répertoire. Le montage d’aujourd’hui propose Stokowski comme chef et comme orchestrateur, dans des pièces allant du baroque à la musique du XXe siècle.

La formation musicale de Stokowski (né et formé en Angleterre) furt principalement comme organiste, et il s’en suit donc son grand respect pour la tradition baroque – et surtout la musique de Jean-Sébastien Bach.  Car nous discuterons de Bach et de transcriptions le mois prochain, j’ai plutôt choisi un enregistrement de Stokowski datant de 1966 pour la maison London/Decca des Quatre Saisons de Vivaldi. Cet enregistrement qui précède la vague de «musique authentique» suit donc la tradition établie de ces concerti avec des orchestres à grandes proportions. J’aime particulièrement cet enregistrement de l’Automne, qui surprend par son aspect intime. Notez le jeu du claveci dans le mouvement lent, qui se veut un deuxième instrument concertant, une dimension clairement influencée par l’approche Stokowski.

(Je proposerai l'intégrale des quatre saisons par Stokowski dans un billet Quinze que j'en pense dans un peu plus d'une semaine.)


Comme orchestrateur, Stokowski signera un grand nombre d’arrangements pour son propre usage (et, à l’origine, pour son orchestre de Philadelphie). Ses transcriptions de Bach sont célèbres (qui peut oublier la Toccate et fugue en ré mineur qui ouvre le Fantasia de Disney?), mais il se risquera avec des transcriptions de Vivaldi et du maître baroque Anglais Purcell, mon choix pour le montage. Deux de ses chefs-assistants, José Serebrier et Matthias Baemert, ont endisqué plusieurs de ces transcriptions qui ont un cachet un peu désuet mais font preuve de tant d’imagination! Le commentaire anglais ci-haut inclut une prestation de la même suite Purcell avec Stokowski dirigeant l’orchestre de la BBC lors d’une émission dédiée au chef et sa musique.

Stokowski lui-même livre une de ses nombreuses synthèses symphoniques de pages opératiques, qui se veulent des réexamens d’ouvrages non-moins célèbres. Son second regard des pages d’amour de Tristan und Isolde de Wagner est un exemple éloquent de ce genre de choses. Les chefs d’aujourd’hui, mponds confiants direz-vous, se contentent de sélections (ou de suites) d’extraits orchestraux de ballets et d’opéras. Clairement, les temps changent…

La dernière pièce au menu est une symphonie contemporaine, les Quatre Tempéraments de Carl Nielsen, jouée ici avec le concours de l’orchestre national de la radiodiffusion Danoise. Si on compare cette lecture à celle d’un chef spécialisé dans ce répertoire (comme Herbert Blomstedt), on concède qu’il y a une différence dans la conception d’ensemble. Ceci ne veut pas dire que la version Stokowski est moins bonne ou moins intéressante. Le public répond poliment – mais c’est aussi bien connu que le public scandinave n’est pas toujours exubérant! Pour moi, c’est une lecture fort satisfaisante d’une symphonie plutôt négligée.


Bonne écoute!





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