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Notre
premier B+B pour 2017 reprend un sujet sur lequel je me suis prononcé en 2012, la rencontre historique entre Sergey Rachmaninov et Gustav
Mahler, au Carnegie Hall de New York, le 16 janvier 1910.
Les annales
du Philharmonique de New-York proposent deux programmes Rachmaninov qui furent
présentés entre novembre
1909 et janvier 1910. Le premier programme, présenté au New Theatre
et au Carnegie Hall les 28 et 30 novembre furent des concerts pour les
abonnés de la Symphony Society (sous le chef Walter Damroch). Celui du
16 janvier fut offert aux abonnés de la Philharmonic Society.
Les deux
sociétés rivales fusionneront en 1928 – adoptant la bannière de la Philharmonic
(quoique pour certains enregistrements, on utilise le nom Philharmonic-Symphony
Orchestra). Une dizaine d’années plus tard, un autre orchestre
professionnel offrira des concerts publics au Carnegie Hall: le NBC Symphony
Orchestra (1937-1954), un orchestre établi spécifiquement par le diffuseur
Américain pour l’usage d’Arturo Toscanini. Lorsque ce dernier prend sa
retraite, le diffuseur propose la dissolution de l’orchestre, mais celui-ci
continuera sa carrière sur disque et au Carnegie Hall pour une autre dizaine
d’années sous le nom de Symphony of the Air (trad. Lit. Orchestre
Symphonique des Ondes).
Pour
revenir au concert de 1910, Rachmaninov écrira dans son autobiographie qu’il
voue un très grand respect à Mahler comme chef, qui approcha la partie
orchestrale de son concerto avec une diligence qui « fait chaud au
cœur » du compositeur. Le concerto en question, son Troisième, fera
l’éloge de la critique New-Yorkaise, qui souligne une grande différence dans
l’exécution de l’œuvre entre les concerts Damroch et Mahler.
Près de 50
ans plus tard, au retour de sa prestation historique au concours Tchaïkovski de
1958,le pianiste Américain Van Cliburn sera accompagné par le Symphony of the
Air sous la baguette du chef Kirill Kondrachine pour un concert au Carnegie
Hall et une prestation mémorable du Troisième concerto pour piano de
Rachmaninov. Croqué sur le vif par la société RCA, cette prestation est retenue
dans le montage de cette semaine.
Le programme
du concert du 16 janvier 1910 propose trois autres pièces en plus du
Rachmaninov. En lever de rideau, l’orchestre crée une suite arrangée par Mahler
de mouvements des suites pour orchestre no. 2 et 3 de Jean Sébastien Bach.
A la manière d’autres chefs de l’époque (Stokowski, entre autres), on offre
Bach dans une version « musclée », avec plein orchestre, et même les
grands orgues sont sollicités.
La deuxième moitié du programme propose des pages opératiques familières à l’auditoire New-Yorkais car Mahler les aura dirigées au Metropolitan quelques mois plus tôt: Tristan und Isolde de Wagner (1er janvier 1908) et La fiancée vendue de Smetana (19 février 1909).
La deuxième moitié du programme propose des pages opératiques familières à l’auditoire New-Yorkais car Mahler les aura dirigées au Metropolitan quelques mois plus tôt: Tristan und Isolde de Wagner (1er janvier 1908) et La fiancée vendue de Smetana (19 février 1909).
Mahler a
fait sa marque à New-York, à Vienne et aussi à Amsterdam, où Willem Mengelberg
l’invite à diriger son orchestre du Concertgebouw pour la première fois en
1903. La complicité entre Mahler et l’orchestre Néerlandais est tel que Mahler
visite régulièrement et travaille les révisions de ses symphonies se fiant à la
virtuosité de l’orchestre et l’acoustique de sa salle de concert. Il est donc
approprié de confier l’exécution de la suite Bach/Mahler aujourd’hui à ce même
orchestre du Cobcertgebouw d’Amsterdam, sous Riccardo Chailly.
Le Philharmonic
aménage au Lincoln Center à l’automne de 1962, et le chef octogénaire Léopold
Stokowski entreprend la création d’un orchestre afin d’offrir des concerts au
Carnegie Hall maintenant sans orchestre. Cet orchestre, l’American
SymphonyOrchestra, est encore actif aujourd’hui, et c’est lui qui est
retenu dans le prélude et Liebestod extraits de l’opéra de Wagner.
L’ouverture
de l’opéra de Smetana est confiée à un autre chef proche de Mahler, Bruno
Walter, dans l’enregistrement d’une prestation radiodiffusée sur la NBC avec
son orchestre-maison.
Bonne
écoute!
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