mardi 15 décembre 2015

Tchaïkovski, New Philharmonia Orchestra, Riccardo Muti ‎– Symphonrie no. 1



Le billet suivant est un de mes Quinze que j'en pense pour le mois de décembre 2015.



Vu à Ottawa ce week-end dernier – un voisin a passé la tondeuse sur sa pelouse – le 12 décembre! Pour ceux d’entre vous qui restent sceptiques à propos du réchauffement planétaire, voici là une preuve tangible! En décembre au Canada, nous avons normalement eu à composer avec une bonne tempête de neige ou deux avant Noël. Cette année toutefois, ma pelle n’est sortie du garage qu’une seule fois, et il y a eu in épisode de verglas, et c’est tout.

Ce n’est que partie remise, j’en suis persuadé. Mais que faire, particulièrement alors qu’on cherche à se mettre dans le bain pour le temps des fêtes, pour créer une atmosphère hivernale et enneigée? Heureusement pour les mélomanes, il y a M. Tchaïkovski!

Qui parle Tchaïkovski et temps des fêtes parle Casse-Noisette ou des Caprices d’Oxanne. Il y a toutefois une pièce un peu négligée – sa première symphonie. Négligée car on a tendance à se concentrer sur son triptyque des symphonies 4, 5 et 6 – pleines d’angoisse et d’images pathétiques – et à oublier ses trois premières, moins noiures mais tout autant imbibées des traits qu’on associe au maître Russe.

Composée entre 1866 et 1868 (et revue près d’une décennie plus tard), la première symphonie de Tchaïkovski (à l’instar de son contemporain Brahms) a eu une gestation difficile. Si on lit les lettres du compositeur à ses proches pendant la période en question, il souffre d’in manque de confiance, et se laisse trop facilement influencer par les critiques et suggestions de ses collègues.

En dépit de ces difficultés, Tchaïkovski considèrera cette symphonie comme une de ses préférées (faisant parfois référence à un péché de jeunesse). Dédiée au pianiste et fondateur du Conservatoire de Moscou Nikolay Rubinstein (qui dirigera la première dans sa version originale en 1868), l’œuvre se mérite le sous-titre ”songe d’hiver”, et deux des mouvements ont des sous-titres tous aussi évocateurs, suggérant qu’à un moment donné, la symphonie sous-entendait un programme qui n’aurait pas survécu.

Tant qu’à la prestation retenue, elle est de 1975, sous la baguette du chef Italien Riccardo Muti. La réputation de M. Muti n’est plus à faire – un chef adulé, il a toutefois eu sa quote-part de controverse (notamment une querelle avec la direction de La Scala qui causa un divorce notoire). Néanmoins, on souligne une relation plus harmonieuse avec la Philharmonique de Vienne (qu’il dirigera au Nouvel An à quelques reprises) et un séjour prolongé avec l’Orchestre de Philadelphie. Aujourd’hui au commandes de l’Orchestre de Chicago, il succéda au début des années 1970 au grand Klemperer à l’orchestre Philharmonia comme chef principal. Cet enregistrement (faisant partie d’une intégrale des symphonies de Tchaîkovski, initiative qu’il reprendra au numérique à Philadelphie) est tout à fait remarquable, et survit admirablement les quatre décennies qui se sont écoulées depuis son enregistrement.

Normalement, cette chronique propose des clips YouTube, et j’avais effectivement identifié un clip pour accompagner ce billet. Toutefois,, le clip est disparu in extremis ce qui explique pourquoi je partage cette prestation par le truchement d’un hyperlien.


Bonne écoute!




Pyotr Ilyich TCHAÏKOVSKI (1840-1893)
Symphonie No.1 en sol mineur, op. 13 (TH 24) " Winter Daydreams" (Зимние грезы)
New Philharmonia Orchestra
Riccardo Muti, direction
LP AAA, Angel RL-32013
(Studio, 1975)

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