mardi 28 août 2018

Les routes classiques



Le billet suivant est un de mes Mardi en Musique pour le mois d'aoûtt 2018.

La série Les Routes du Laitier explore le répertoire de long en large, faisant appel à nos montages et playlists du passé. Pour plus d'information, lisez la page d'infos.






Parfois, les concepts qui semblent si simples peuvent  poser des problèmes. Le problème avec la discussion que nous avons entamé dans le cheminement « temporel » proposé dans notre série récemment est le suivant – les grandes ères musicales ne respectent pas nécessairement le calendrier historique. Si l’ère romantique englobe l’essentiel du XIXe siècle, le classique tant qu’à lui, ne correspond qu’à une fraction du XVIIIe – deux, possiblement trois générations de compositeurs.

Si on s’entend sur une période qui s’échelonne sur 40 ou possiblement 60 ans, il reste maintenant à identifier une date « départ » - chose quasi-impossible, car certains compositeurs que je qualifierais de classiques pourraient être perçus par d’autres comme des baroques tardifs… Commençons notre exploration avec cette première feuille de route :

Feuille de Route # 144 – Vitrine Classique

Considérons les compositeurs Anglais qui ouvrent cette feuille de route, Boyce et Avison (et on pourrait dire la même chose de Wagenseil). Nés et œuvrant au XVIIIe siècle, donc en plein durant l’époque du Classique, certains les associent au baroque tardif, ou même à cette période de transition entre l’esthétique baroque et le début de l’époque plus « règlementée » qui caractérise les compositeurs dominants du classique, qui créent des recettes très spécifiques pour les concerti et les symphonies du jour. [Lire notre réflexion



Ce qui caractérise le classique, pour moi à tout le moins, c’est que si les compositeurs du baroque étaient des pâtissiers, les compositeurs du classique font surtout des moules à gâteaux. Durant cette relativement courte période entre la réalisation des premiers gâteaux baroques et l’expressivité sans bornes des pâtissiers romantiques, les pâtissiers du classique définissent les normes pour les gâteaux de mariage, les gâteaux-maison et les petits gâteaux de collation!
Deux compositeurs de cette période se démarquent particulièrement: Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart; ils auront droit à des chapitres particuliers dans notre série. Aujourd’hui, faisons place à certains autres noms à retenir.

Feuille de Route # 145 – Luigi Boccherini (1743 - 1805)

Le compositeur et violoncelliste italien Luigi Boccherini est connu pour son style galant. Son père, violoncelliste et contrebassiste, l'a envoyé étudier à Rome à un jeune âge. En 1761 Boccherini ira à Madrid, et commencera en 1770 une longue association avec  l’Infante Luis Antonio, frère cadet du roi Charles III d'Espagne. Par la suite, il profitera du soutien de l'ambassadeur de France en Espagne, Lucien Bonaparte, ainsi que le roi Friedrich Wilhelm II de Prusse, lui-même violoncelliste amateur, flûtiste et fervent défenseur des arts. [Lirenotre réflexion





Feuille de Route # 146 – Antonio Salieri (1750-1825)

Le folklore suggère une opinion austère de Salieri: qu'il était le bourreau qui a conduit Mozart à une tombe précoce et qu'il était un mauvais compositeur. Si Salieri n'était pas le personnage envieux et colérique dépeint dans le film Amadeus, qui était-il? Ce qui est certain, c'est qu'en 1781, lorsque Mozart, âgé de 25 ans s'installa à Vienne, Salieri, de six ans son aîné, y était une étoile établie. [Lire notre réflexion

Feuille de Route # 147 – Johann Nepomuk Hummel (1778-1837)

Hummel a une carrière en plusieurs temps. Jeune musicien, certains dissent qu’il était l’élève préféré de Mozart (avec qui il vivra pendant deux ans). Il parfait sa formation avec les grands musiciens de l’heure: Clementi, Haydn, Albrechtsberger et Salieri. Il compte Beethoven comme un confrère de classes et ami (même si leur liaison a eu ses hauts et ses bas). C’est d’ailleurs alors qu’il s’exécute lors d’un concert-hommage à Ludwig qu’il fera la connaissance de Franz Schubert, qui lui dédit ses trois dernières grands sonates pour piano!  [Lire notre réflexion



 

Franz SCHUBERT (1797 - 1828)
Son talent pour la musique est rapidement remarqué, mais pour gagne
r sa vie, Schubert va tout d’abord s’orienter vers la carrière d’instituteur. Cependant, il impressionnera rapidement Antonio Salieri, qui lui prodigua cinq années de leçons; obtiendra de son vivant la reconnaissance d’autres grands noms de la musique (Beethoven aurait dit de lui qu’il avait une "intelligence divine") ; et aura l’occasion de servir la puissante famille Esterhazy. Parmi ses œuvres les plus connues, on note évidemment ses nombreux Lieder, mais aussi une symphonie "Tragique", ou encore des opéras comme Rosamunde.


Feuille de Route # 148 – Schubert pour deux pianistes et quatre mains
Les pianistes Autrichiens Paul Badura-Skoda et Jörg Demus ont fait équipe comme pianistes duettistes occasionnellement, et cette collaboration a produit des enregistrements d'œuvres de Schubert et Mozart pour piano quatre-mains. Cette paire d'artistes chevronnés, à l'aise dans le répertoire classique et romantique proposent une conception de Schubert qui mérite votre écoute! [Lirenotre réflexion



Feuille de Route # 149 – Schubert: 15 Lieder / Gundula Janowitz, Charles Spencer

L'œuvre de Schubert comprend plus de 600 mélodies pour voix et piano. Ce nombre à lui seul est très impressionnant - de nombreux compositeurs n'arrivent pas à atteindre ce nombre de compositions dans toute leur production, et encore moins dans un seul genre. Mais ce n'est pas seulement la quantité qui est remarquable: Schubert écrivait régulièrement et fréquemment des chansons d'une telle beauté et d'une telle qualité que des compositeurs comme Schumann, Wolf et Brahms lui attribuaient tous le mérite de réinventer, revigorer et donner plus de sérieux au lieder. [Lire notre réflexion


Feuille de Route # 150 – Deux symphonies de Schubert
Schubert n'a pas laissé beaucoup de musique pour orchestre, mais parmi ces œuvres on trouve près d'une douzaine de symphonies achevées... et inachevées. [Lire notreréflexion

Hyperlien au menu et à la musique - https://archive.org/details/04SymphonyNo.6InCMajorLittl


 


Carl Maria von WEBER (1786-1826)

Weber travailla pour la noblesse allemande et plusieurs villes (Breslau, Prague, Dresde) et effectua de nombreuses tournées en tant que pianiste virtuose. Avec Der Freischütz (1821), Euryanthe (1823) et Oberon (1826), il créa l’opéra allemand romantique alors que l’Italie régnait sur les scènes depuis Claudio Monteverdi. Ses innovations (leitmotiv et récitatifs chantés) ont influencé Richard Wagner. Autres œuvres notables : musique pour piano (dont la fameuse Invitation à la danse, 1819), quintette avec clarinette (1815) et 2 concertos pour clarinette (1811).

Feuille de Route # 151 – Vitrine Weber
Il existe un lien familial intéressant entre Weber et Wolfgang Amadeus Mozart; l'oncle de Weber (le demi-frère de son père, Fridolin) comptait quatre filles musiciennes, Josepha, Aloysia, Constanze et Sophie, toutes des chanteuses remarquables. Mozart a tenté de séduire Aloysia en lui composant plusieurs morceaux. Mais après avoir rejeté ses avances, Mozart a épousé Constanze.  [Lire notreréflexion

Feuille de Route # 152 & 153 – Der Freischütz

Cet opéra est considéré comme le plus important depuis ceux de Mozart. Si Schubert traite Weber de « dilettante », Beethoven ne cache pas son enthousiasme pour l’ouvrage. Berlioz (1803-1869) se souviendra de la scène de la Fonte des balles quand il écrira la Course à l’abîme de la Damnation de Faust. Il montera d’ailleurs une version française du Freischütz à Paris en 1841. Les opéras de Weber influenceront profondément Wagner, qui sera considéré par beaucoup comme son successeur. [Lire notre réflexion]


F/R #152 [Ouverture, Acte 1, Acte 2 (début)]

F/R #153 [Acte 2 (fin), Entr'acte, Acte 3]

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