Notre montage # 320 est disponible pour écoute et téléchargement depuis la chaîne Community Audio du site Internet Archive à l'adresse suivante: https://archive.org/details/pcast320 |
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Qu'ont en
commun Jules César, Jimi Hendrix, Bill Gates, Albert Einstein, Léonard de
Vinci, Lord Robert baden-Powell et Ernö Rubik, l'inventeur du fameux cube ? Ils
sont tous gauchers...
J’ai
devancé le B+B de cette semaine afin de coïncider avec la journée internationale des gauchers, le
13 août (jour de chance ?)
Les
gauchers "ne" représentent "que" environ 12% de la
population, mais les gauchers ont toujours fait l'objet de nombreuses
incompréhensions au cours des années; longtemps considérés comme des anormaux,
les écoliers gauchers étaient incités à utiliser leur main droite pour écrire
et dessiner. Aujourd'hui, les mentalités ont évolué et être gaucher est même
parfois considéré comme un avantage dans certains domaines, comme le sport par
exemple.
Le montage
proposé aujourd’hui met en relief des œuvres pour piano composées expressément
pour la main gauche, et toutes trois furent commandées par des pianistes qui
eurent l’infortune de perdre l’usage de leur main droite.
Le Capriccio
pour piano (main gauche) et sept instruments à vent sous-titrée défi
ouvre notre montage. Cet octuor pour piano, trois trombones, un tuba, un
piccolo, deux trompettes fut à l’origine nin pas une commande mais plutôt une
suggestion de la part du pianiste tchèque manchot Otakar Hollmann à son
compatriote Leoš Janáček. Ce dernier fut initialement réticent, mais se
ravisa plus tard et compasa une pièce avec un rôle pour piano à main gauche
seulement. Curieusement, Janáček ne dédie pas l’œuvre à Hollmann même si
ultimement c’est ce dernier qui en fera la première, le 2 mars 1928.
L’œuvre
mitoyenne du montage des de Camille Saint Saëns, et se veut une commande
de sa collègue Caroline Montigny (épouse Rémaury puis de Serres), qui avait
perdu l’usage de la main droite à la suite d’un accident. Née en 1843, cette
brillante pianiste, belle-sœur d’Ambroise Thomas, obtint un premier prix du
Conservatoire de Paris, puis étudia avec Anton Rubinstein et Liszt. Partenaire
de Saint-Saëns à deux pianos (notamment dans le Concerto en ut mineur de Bach),
elle joua souvent son Deuxième Concerto.
En 1912, il
composa le recueil op. 135 à son intention. Les Études pour la main gauche
s’inscrivent plutôt dans la descendance des Sonates et Partitas pour violon
seul de Bach. Seule l’Élégie (no 5) renvoie véritablement au piano romantique.
Les deux premières pièces sont un Prélude et une Fugue ; le Moto perpetuo (à
jouer sans pédale) adopte une écriture linéaire qui rappelle certains
mouvements rapides de Bach, tandis que la Bourrée et la Gigue (nos 4 et 6)
relèvent de la suite baroque.
Comme
Otakar Hollmann, Paul Wittgenstein perdit l’usage de son bras droit au cours de
la Première Guerre mondiale, mais continue sa carrière de pianiste, commandant
à cet effet plusieurs œuvres pour la main gauche aux plus illustres
compositeurs de son temps; Benjamin Britten, Paul Hindemith, Erich
Wolfgang Korngold et Richard Strauss s'exécutent et lui écrivent des
pièces. Maurice Ravel lui écrit le Concerto pour la main gauche, grâce
auquel Wittgenstein deviendra particulièrement célèbre.
Plusieurs
des morceaux commandés par Wittgenstein sont fréquemment exécutés aujourd'hui à
deux mains. Ils ont été également joués par d'autres pianistes qui, pour une
raison ou une autre, ont perdu l'utilisation de leur main droite, tels que Leon
Fleisher et João Carlos Martins.
Le montage
termine avec une de ces commandes, un concerto de l’autrichien Franz Schmidt:
Bonne écoute!
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